sorry. for everything. (lick)

Voilà deux semaines que je suis sans nouvelles de Louve. Pour certain ça peut paraître peu, mais pour ma part c’est l’équivalent d’une éternité. C’était impossible pour moi de lui écrire, non pas que je n’y ai pas pensé, mais je préférais lui laisser l’espace qu’elle avait besoin et peut-être qu’au fond je lui en voulais un peu de m’avoir renvoyé de chez elle et de ne pas m’avoir donné de nouvelles depuis. Toute la semaine j’avais travaillé de nuit, la bonne nouvelle c’est que le jour je ne faisais que dormir et la nuit que bosser, du coup je n’avais pas trop le temps de penser à ma situation actuelle ce qui faisait bien mon affaire. Je dormais encore quand vers 13h je fus réveillé parce qu’on cognait à ma porte. Je me levais péniblement prenant quand même soin de mettre un jeans et un t-shirt avant d’aller ouvrir – après tout j’ignorais qui j’allais trouver derrière la porte. La surprise fut grande lorsque j’aperçu Louve, les yeux un peu rougis et le regard triste de l’autre côté.  « Louve…? Qu’est-ce que tu fais là? » Ma première inquiétude fût qu’il lui soit arrivé quelque chose de grave alors je l’invitais aussitôt à rentrer avant de ferme la porte derrière elle. Je tentais de ne pas trop laisser paraître que je venais tout juste de me réveiller, car la dernière chose que je voulais c’était qu’elle reparte.

La voix de Louve résonne à peine dans la pièce comparé à d’habitude. Quelque chose ne va pas, mais c’est impossible pour moi de savoir s’il s’agit de nous ou d’autre chose – du moins pour le moment. Mon air fatigué ne passe pas inaperçu puisque c’est la première chose qu’elle souligne après m’avoir demandé si elle me dérangeait.  « Non, non tu me déranges pas du tout t’inquiète.. » C’est la première fois que je vois Louve dans cet état et je dois avouer que ça me laisse sans mots.. moi qui lui en voulait de ne pas m’avoir donné de nouvelles me voilà totalement démuni lorsque je vois son air attristé. J’ai à peine terminé de lui répondre que ses bras se glissent autour de moi avant qu’elle ne me serre un peu plus appuyant sa joue contre mon torse. Je reste d’abord un peu figé, ne sachant pas trop comment réagir face à cette marque d’affection puis je fais de même en laissant mes mains ses glisser sur son dos pour le lui caresser. J’ignore encore ce que tout ça signifit, mais je ne peux m’empêcher de profiter de sa présence dans mes bras qui m’avait manqué plus que ce que je ne laissais paraître. Sans un mot je resserre doucement notre étreinte avant de rompre ce silence.  « Dit moi ce qui se passe.. » Après ses deux semaines sans s’être communiqué tout était possible alors je préférais ne penser à rien pour l’instant parce que j’étais capable de m’imaginer bien des choses et je savais que ça finirait par me rendre totalement dingue.

La présence de Louve si près de la mienne m’avait terriblement manqué et c’était incroyable à quel point je me sentais bien au moment où je la sentis se glisser dans mes bras. Ça me faisait oublier à quel point les deux dernières semaines avaient été pénibles sans elle. Au cours des dernières semaines j’avais attendu impatiemment à tous les jours qu’elle m’écrive un petit mot ou bien qu’elle m’appelle, mais rien. J’avais même commencé à me dire que notre relation n’irait probablement pas plus loin que ça finalement et pourtant la voilà devant moi à me serrer contre elle. Lorsqu’elle avoua que je lui avais manquer ce fut comme un baume sur le cœur, c’était bon signe déjà. Puis elle renchérit en s’excusant avec un léger bégaiement qui me surpris, car je n’avais pas l’habitude de la connaître aussi vulnérable  « T’es désolé de quoi exactement… ? » finis-je par demander puisque comme ça faisait deux semaines qu’on avait pas repris contact c’était plutôt difficile pour moi de savoir s’il ne s’était pas passé autre chose entre temps. Du moins j’espérais que c’était pas le cas, car j’étais pas convaincu que je le supporterais bien.  « À moi aussi tu m’as beaucoup manqué.. » ajoutais-je avant qu’elle n’ait le temps de débuter ses explications. Peut-être que j’aurais dû prendre quelques secondes pour demander de ses nouvelles, mais d’un autre côté, vue comment elle m’avait rejeté l’autre soir j’avais pas voulu qu’elle se sente pressée.

Un léger soupire s’échappa de mes lèvres lorsqu’elle m’expliqua pourquoi elle était désolé. C’est vrai qu’elle aurait pu au moins prendre la peine de me donner des nouvelles, mais pour le reste je ne pouvais pas vraiment le lui reprocher parce qu’elle avait besoin de temps, et ça, j’étais capable de le respecter.  « Je t’en veut surtout de ne pas m’avoir simplement écrit… » Impossible pour moi de me reculer pour voir son visage, ses bras me serrant un peu plus pour me garder contre elle.  « Je veux dire.. que t’ais pas voulu que je reste, je peux comprendre. Mais deux semaines Louve… » Deux longues et pénibles semaines oui. Et c’était encore pire de savoir que ça avait également été l’enfer pour elle parce qu’au final on avait souffert chacun de notre côté pour rien.  « Si tu te sentais aussi mal… pourquoi ne pas m’avoir contacté avant? » demandais-je ensuite. Mes mains continuaient de se balader sur son dos de haut en bas alors qu’une part de moi se sentait soulagé de savoir qu’il n’y avait rien d’autre. J’aurais pas voulu non plus qu’elle mette un terme à notre relation pour une histoire comme ça. Louve ajouta que ça l’avait blessé de savoir que j’avais finis la soirée avec Liz, mais au moins cette fois c’était sur un ton bien plus calme que lors de notre dernière discussion.  « Je sais.. et je suis désolé que ça t’ai blessé. Je voulais juste être honnête avec toi. » Le pire aurait bien été qu’elle finisse par l’apprendre via quelqu’un d’autre, enfin de mon point de vue. Louve demanda pardon avant d’ajouter qu’elle ne voulait pas me perdre ce qui me fit vraiment chaud au cœur.  « Je veux pas te perdre non plus Louve.. je t’aime bien trop pour ça. » ajoutais-je en me reculant à peine, juste assez pour être capable de venir lui relever la tête avant de poser mon regard dans le sien. C’était assez évident que les dernières semaines n’avaient pas été facile, elle avait l’air plutôt fatigué sans compter les yeux légèrement rougis parce qu’elle avait probablement pleurer et pourtant, je la trouvais magnifique. Doucement je vins caresser sa joue de mon pouce, alors que je ne l’avais toujours pas quitté du regard.  « Mes deux semaines ont été horrible aussi sans toi Bé… »

J’avais un peu de mal à comprendre que par peur elle ait choisit de ne pas me donner de nouvelles pendant tout ce temps. Les choses auraient été tellement plus simple et les deux on en aurait moins souffert. Pour autant c’était dans le passé et je ne voyais pas trop l’intérêt d’insister là-dessus.  « L’important c’est que tu sois là aujourd’hui.. et comme tu peux voir, la porte sera toujours ouverte pour toi. » Qui sait ce qui serait arrivé si elle n’était pas venue, peut-être est-ce que j’aurais finis par craquer et par la contacter, mais peut-être est-ce qu’il aurait été trop tard. Difficile à dire et bien franchement je préférais ne même pas y penser. Je lui relève alors doucement la tête que je puisse poser mon regard dans le sien. Sa main se pose sur la mienne, et elle s’excuse une nouvelle fois, mais en ne me quittant pas des yeux cette fois. Elle ajoute que de mon côté je n’avais pas tenté de la contacter non plus et mon cœur se serre à nouveau. Des larmes commencent alors à couler le long de ses joues ce qui me fait encore plus mal de la voir ainsi.  « Je sais.. je suis désolé aussi de pas avoir essayé de t’appeler. J’ai vraiment voulu te laisser du temps parce que vue comment ça c’est terminé… j’ai cru que t’étais encore énervé et que ça servirait à rien que je t’écrive. » J’avais surtout eu peur de me faire rejeter à nouveau, c’était assez dur sur l’orgueil alors j’avais préféré attendre sagement qu’elle me redonne signe de vie.  « Pleure pas bé… je suis là et j’vais pas aller nulle part. C’est pas une petite dispute qui va nous arrêter quand même! » J’essuyais doucement les larmes qui perlaient sur ses joues, m’emparant par le fait même de son visage avant que je ne vienne lui voler un doux baiser. Un frisson me parcouru le corps, me faisant réaliser à quel point elle m’avait manqué.  « Maintenant, rassure-moi, t’as bien l’intention de rester ce soir hein? » ajoutais-je alors que je la regardais à nouveau avec un petit sourire en coin.