(elliga) won't you stay the night?

Il est bientôt minuit, ça va faire quatre heures que t’es là. On a du prévoir un marathon de huit heures trente pour regarder entièrement la saison 2 de Jessica Jones, les treize épisodes. On en est au sixième là, les boites de pizzas vides trainent encore au bout du lit. Je décide de les envoyer valser par terre, pour avoir plus de place. J’ai projeté Netflix sur la télé accrochée au mur en face de mon lit. On est calé contre le mur de ma tête de lit, mais j’commence à trouver cette position assez inconfortable alors je cale des coussins derrière ma nuque et me glisse un peu plus sur le matelas. J’ouvre même un bras pour t’inviter à te caler contre moi si tu le souhaites. J’ai juste un bas de jogging et pas de t-shirt bien sûr — j’suis plus à l’aise sans fringues et en plus j’suis chez moi, alors j’peux bien me permettre. J’ai prévenu mes colocs de ne pas être invasifs ce soir pour qu’on soit tranquille. Et qu’ils évitent de poser des questions aussi. « Ça s’trouve j’peux faire comme elle plus tard. » Comme Jessica Jones, j’veux dire. Détective privé. J’adore stalker les gens et savoir la vérité. « J’serais payé des milliers pour prendre des photos de la grande blogueuse Viva La Vega à son insu. » que je pousse en esquissant un sourire amusé, gardant les yeux rivés sur la télé.

@Vega Avgeropoulos  

ELLIA, won't you stay the night ? ❀ j’avais fais le choix de passer au dessus du petit souci qu’on avait pu avoir toi et moi. disons que t’avais merdé et même si j’avais pas spécialement aimé me retrouver au milieu de tout ça comme si j’étais un objet dont on se servait pour gérer une situation, j’aimais pas non plus me retrouver au milieu des problèmes. j’avais débarqué à boston en avance pour créer des liens et connaître la ville qui allait devenir mon QG pour au moins les quatre prochaines années, pas me faire des ennemis en une semaine chrono à main. alors si on partait du principe que l’erreur était humaine et que toute erreur méritait un pardon, je te donnais le mien. à voir comment les choses se passeraient par la suite. installée sur ton lit, le carton de pizza au sol à regarder un énième épisode de jessica jones, j’pouvais clairement pas dire que je passais une mauvaise soirée. et l’invitation que tu me faisais par les gestes, je la prenais presque automatiquement venant me caler contre ton torse, m’immisçant un peu plus sous ton plaid que tu avais de toute façon promis de partager tant que je me tenais bien. « comment ça ? » que je répondais les yeux toujours rivés sur la télévision avant de sourire à tes mots. « wow, ça vole pas bien haut je trouve » attrapant un coussin qu’il n’avait pas prit en étage, je l’utilisais comme arme de combat lui écrasant en douceur sur le visage. « mais ça n’arrivera que si j’ai la décence de te laisser en vie pour faire ça »

ELLIA, won't you stay the night ? ❀ « Ben, détective privé. Avec les super-pouvoirs, bien sûr. » que je rajoute pour lancer une touche d’humour dans mes propos. « J’sais pas ce que je veux faire plus tard mais j’aime bien enquêter et stalker, donc why not. » D’ailleurs, je blaguais encore en évoquant l’idée de me faire payer pour te prendre en photo à ton insu, tel un paparrazzi affamé de scoops. Au moins, j’te fais sourire, c’est déjà ça. Tu abats un coussin sur ma tête et je grogne quelque peu, te le piquant des mains pour l’envoyer valser plus loin dans la pièce, hors de ta portée — non sans renverser ma lampe de bureau au passage. Oups. Et je tirais sur le plaid pour t’en découvrir. « J’t’avais dit que si t’étais pas sage t’aurais pas le droit à mon plaid. » Alors j’enroule mes jambes dedans — pas mon torse, faut pas déconner, il fait bon dans la chambre, j’risque de mourir étouffé — pour que tu ne puisses plus y avoir accès. Sourire de gamin aux lèvres, ouais. « T’oserais pas me tuer, j’suis trop beau pour ça. » que je réplique en haussant un sourcil, mes yeux quittant l’écran pour te regarder. Puis t’es trop mignonne pour assassiner quelqu’un, aussi. Mais ça, j’le disais pas à voix haute, j’le gardais pour moi.

ELLIA, won't you stay the night ? ❀ et ça, c’était pas sûre. quoi que dans le fond, photo ou pas, j’étais déjà le genre de personne n’ayant pas réellement de vie privée puisque mon passe temps était d’exposer tout ce que je pouvais faire que ça soit sur les réseaux sociaux ou sur mon blog. alors en soit, j’étais pas certaine que tu puisses vraiment dénicher « la » chose capable de donner le potin de l’année. « ah, donc en fait, tu suis mon compte pas parce que je suis une jolie fille mais pour me stalker » que je lançais sur le ton de la plaisanterie préférant toutefois t’écraser un cousin sur le visage. et.. ouais, forcément que t’allais me l’arracher des mains. sauf qu’au lieu de nous lancer dans une bataille interminable, tu préférais le lancer dans la pièce me dégageant d’un coup en récupérant le plaid. « quoi quoi quoi ? » ah non. c’était toi qui avait cherché, tu méritais mon attaque et c’était moche de me retirer la couverture. « joue pas de tes charmes, c’est moche » que je répliquais l’air boudeuse croisant mes jambes en tailleur. et je me désintéressais totalement de la série préférant te regarder comme si t’allais comme par magie finir par céder et me reprendre sous la couverture. « si tu me rends le plaid, j’enlève mon tee shirt » c’était un deal comme un autre non ? et en soit, être en soutien gorge c’était pas non plus le pire truc au monde, j’allais m’en remettre.

ELLIA, won't you stay the night ? ❀ « Merde, démasqué. » que je dis en faisant la grimace avant de rire à nouveau. « Ou alors je te stalke justement parce que t’es une jolie fille… » Ouais, c’était plutôt ça la bonne réponse. J’te l’avais dit par texto, j’aime les belles choses — ce que t’avais du remarquer avec la villa dans laquelle j’habite — et toi, t’étais belle donc j’aimais te suivre — sur les réseaux hein, pas en vrai, ça serait creepy — et voir tes posts, sans forcément réellement m’intéresser à ton blog. Je t’enlevais le coussin des mains aisément, j’aimais contrôler la situation en tout temps. Et comme punition, je te privais du plaid. T’as pas été sage, c’était le deal. « J’ai que mes charmes pour gagner, j’vais pas me gêner. » que je réplique dans un grand sourire de Don Juan. Mais toi t’as décidé de bouder, assise sur le lit en tailleur. Netflix n’était plus qu’un bruit de fond pour combler le silence. Et à ta nouvelle proposition, je lâchais un petit rire. Mais toi, tu ne démordais pas. Attends, t’es sérieuse là? Je croyais que tu blaguais, moi. Je plisse légèrement les yeux comme pour inspecter ton visage, y déceler de l’humour ou quoi que ce soit d’autre. Non non, t’étais bien sérieuse. « Pas de prostitution ici. Tout est gratuit dans cette maison. » Ouais parce que, te demander de retirer ton t-shirt pour avoir un peu de couverture, ça faisait un peu troc sexuel. J’allais pas profiter de la situation non plus.

ELLIA, won't you stay the night ? ❀ « dans tous les cas tu me stalk donc ça reste étrange » sans me départir de mon sourire, je continuais à te fixer sans gêne aimant sûrement un peu trop avoir le dernier mot. mais en soit, le mot stalkeur n’avait rien de positif. et à chaque fois qu’il était employé, n’importe quel être humain ne pouvait s’empêcher d’y voir quelque chose de creepy. « j’suis sûre que le vrai elliot, il a beaucoup d’autres qualités en dehors de ses charmes » et bien sûr que je pouvais me tromper, je ne disais pas le contraire mais je préférais croire qu’il y avait autre chose à découvrir derrière le sourire charmeur, tes yeux à se damner et cette carrure parfaite. m’enfin, dans tous les cas j’avais plus le plaid et ça, ça me plaisait pas. j’proposais mon deal, l’air impassible et.. ouais, ta réponse était louable. « tu vois que t’as plus que ton charme. test réussi » j’souriais à pleine dent mais je ne m’avouais pas vaincu pour autant. c’était pas vega que d’abandonner aussi rapidement. alors puisque la jouer à l’amiable ne semblait pas fonctionner avec toi, j’avais pas d’autre choix que d’employer les grands moyens. poussant un soupir et sans la moindre gêne, je venais m’asseoir sur toi, à califourchon, l’air plus que sérieux. « donne moi le plaid où j’élis domicile ici toute la nuit » et ici ça ne voulait pas dire la chambre mais bel et bien sur toi. « puis si tu me le rends pas, j’ferais la tête et tu pourras pas m’inviter au bal, tu vois que t’es perdant. »

ELLIA, won't you stay the night ? ❀ « Mais… » Bon, oui, d’accord. « Stalker c’est pas forcément mal. Ça veut dire que j’m’intéresse. » À toi. Bref, on passe ce sujet hein parce que c’est un peu embarrassant. « Le vrai Elliot, hm? » Même moi j’savais plus qui il était, où il était passé. Alors j’avais hâte que tu le découvres. Parce que peut-être que je le retrouverai  en même temps que toi. J’esquissais un sourire à la fois amusé et satisfait quand tu m’annonçais que j’avais réussi un autre de tes tests. J’aimais bien ce concept. Bon, j’avais un peu peur que ça fausse mes réactions, mais c’était… excitant? De savoir que dans ta tête, tu me testais, pour je-ne-sais-quoi. Mais t’avais pas dit ton dernier mot. T’étais comme moi j’pense, à toujours vouloir avoir raison, avoir le dernier mot. Tu m’enjambes pour venir t’assoir à califourchon sur moi, sur mon bassin, ta jupe s’évasant sur tes cuisses. Mon Dieu. Là, Jessica Jones, elle est très loin dans ma tête. J’vois plus que toi. Quelle idée de mettre une jupe aussi, tu pouvais pas mettre un short? Un jean même? Un jogging? Je ravale discrètement ma salive. Si tu savais à quel point j’dois me concentrer pour ne rien laisser paraître… Pour que mon corps ne réagisse pas à ce contact. « J’pensais déjà que t’allais rester ici cette nuit. » Pour être honnête. Ouais, j’avais pas compris le ‘ici’ comme tu l’avais laissé entendre. Et j’arque un sourcil à ta demande. « Au bal? Tu veux que je t’invite au bal? » Est-ce que c’était un plan de Hae-Seong, qui me tannait pour que je t’invite? Hmm… « J’comptais pas vraiment y aller pour être franc. » Est-ce que t’allais essayer de me faire changer d’avis ou t’allais juste abandonner l’idée?

ELLIA, won't you stay the night ? ❀ « est-ce que tu t’intéresses davantage depuis que tu me connais ? » on pécho les informations comme on peut. j’essayais d’y aller en fourbe mais j’crois que j’étais la nana la moins discrète de tous les temps. « ouais, le vrai elliot. j’reste convaincue que t’es pas juste un beau garçon. » t’as sûrement des parts d’ombres et des parts de lumière. comme tout le monde sur cette planète. et moi, je veux découvrir ce qu’il y a derrière la façade parce que je déteste m’arrêter à la couverture. c’est comme avec les bouquins. ça peut être dégeulasse extérieurement mais valoir le coup une fois qu’on s’y intéresse. donc à partir de maintenant, t’es mon bouquin. bref vega la forceuse était de retour. mais c’était chiant d’attendre et moi, je voulais aller à ce bal. puis allez savoir pourquoi, je m’étais mis en tête que ce serait toi qui m’y inviterais. alors plutôt que d’attendre une proposition qui pourrait possiblement ne jamais venir, je préférais forcer ma chance en te faisant comprendre très clairement ce que je voulais. ça passe ou ça casse, dans tous les cas j’aurais tenté. « c’était pas prévu mais puisque t’es un bon fauteuil, je l’envisage sérieusement » et comme je détestais être en tord ou lâcher la première, j’pouvais rester comme ça très longtemps. « oui je veux que tu m’invites au bal. » que je répondais faisant courir mes doigts sur ton torse l’air amusée. « oh » ça, c’était embêtant. moi j’voulais y aller par contre. et avec toi. me penchant légèrement en avant, mes yeux toujours fixés dans les tiens, je finissais par reprendre. « tu vas me refuser ça ? j’veux dire, j’porterais une belle robe, tu me trouveras encore plus jolie que d’habitude, on pourra manger et boire gratuitement et avec un peu de chance, j’serais tellement heureuse en partant qu’on passera une nuit torride pour clore le tout. » et par torride, peut être que j’disais juste qu’on serait tellement bourré qu’on déciderait de courir un marathon et qu’on crèverait de chaud sur le bord de la route. ou peut être que j’insinuais totalement autre chose mais pour ça, j’voulais d’abord une invitation.

ELLIA, won't you stay the night ? ❀ « Oui. » Bien sûr que oui. J’sais pas ce que ça voulait dire, j’voulais sûrement pas le savoir, mais j’pensais souvent à toi depuis l’autre soir. T’avais foutu un peu de bordel ouais, mais c’était sûrement pour le mieux. Cléo et moi, c’était fini à cause de notre baiser. Du moins, c’était une bonne excuse pour mettre un terme à notre relation qui me rendait plus malheureux que jamais. C’était la bonne occasion. Je me laisse poser mes mains sur tes genoux nus, pas sur tes cuisses parce que ça serait trop dangereux. Mais j’me sens con de ne pas te toucher. C’est mon côté tactile qui revient en force, c’est comme un besoin. « Fais-toi plaisir alors. » C’est pas moi qui vais m’en plaindre, au contraire. Tu me demandais clairement de t’inviter au bal — j’soupçonnais Hae de t’avoir mis cette idée dans la tête — et je t’avouais que j’avais pas nécessairement prévu d’y aller, en fait. J’voulais pas voir Cléo se faire couronner avec Hadès, j’voulais pas voir les regards assassins sur la fille que j’apporterais. J’voulais pas entendre les messes basses qui se feraient dans mon dos. Tes doigts se posaient sur ma peau et je baissais le regard sur ceux-ci avant de relever les yeux vers toi après tes mots qui essayent de me convaincre. C’est tentant, oui. J’avoue. Et j’ai un peu envie d’y aller à ce bal de fin d’année. C’est une tradition. Mais… J’pouvais pas t’inviter sans que tu saches à quoi t’en tenir. « J’ai pas une très bonne réputation à Harvard tu sais… Et si je me pointe au bal avec toi, tu risques d’être la cible de remarques de certains. » J’en sais rien en fait, ça se trouve, ils seront plus intelligents que ça — même si j’en doute. « J’veux juste que tu saches bien dans quoi tu t’embarques… » Ça sera sûrement pas idyllique. Ou alors ça le sera. Je sais pas. J’en sais rien, en fait. Qui sait?

ELLIA, won't you stay the night ? ❀ est-ce que j’en fais trop ? peut être. j’en sais rien en fait et je m’en fiche pas mal. c’est moi. être spontanée, tout le temps, en toute circonstance sans forcément me rendre compte de si je dépasse les limites ou non. et puis en soit, qui ça concerne ? ça n’a pas l’air de spécialement te gêner, je vois pas pourquoi j’agirais avec retenue. puis au moins, je ne fais pas de faux-semblant. je suis moi, entière, pas de surprise ou de mauvaise découverte par la suite. je joue carte sur table, j’assume celle que je suis. et je t’écoute, attentive, concernée. sauf que je m’en fiche en fait. je me fiche des réputations, des ont-dits. c’est puéril, inintéressant. « les réputations, c’est surfait. tu es celui que je vois, pas celui qu’on peut décrire. » et j’ai même pas envie de savoir ce que l’on peut dire sur toi. c’est comme.. si tu t’attardais sur les commentaires que certains haters pouvaient poster sur mon instagram. dans ce cas là, je serais une salope, avide de reconnaissance, pas grand chose dans la tête et narcissique. j’veux dire, c’est comme ça que tu me vois toi ? parce que c’est pas tellement l’image que j’ai l’impression de donner. alors ouais, les réputations, les mots des autres, c’est vraiment des foutaises. pourquoi devrait-on y prêter attention ? « j’ai pas envie d’aller au bal pour regarder les autres ou voir ce qu’ils pourraient dire. je veux aller au bal avec toi. » donc si tu m’invites pas, j’irais pas chercher un autre cavalier comme si j’étais absolument avide d’être là-bas à cette soirée. je sais ce que je veux dans la vie, je sais aussi ce que je ne veux pas. et là, j’ai décidé que ce serait toi, ça serait impossible de tenter de me faire changer d’avis. « laisse les gens derrière toi et vis pour toi. moi, les remarques je peux les encaisser. je fais ça tous les jours, t’en fais pas. »