(hae-seong) when your mind breaks the spirit of your soul

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{do you know what's worth fighting for
when it's not worth dying for?}
crédit tumblr ✰ @hae-seong choi

Dès que je raccrochais, je commandais mon Uber qui ne tardait pas à arriver devant chez moi. J’me fous deux claques dans le miroir à l’entrée, histoire de me requinquer, d’arrêter de chialer comme une gamine de huit ans et de me resaissir. Mais comment tu voulais que j’sois serein après la bombe que t’avais lâché, l’air de rien? T’avais tenté de mettre fin à tes jours. Et moi, j’avais rien vu, putain. C’était une vulgaire inconnue qui t’avait sauvé. Pas moi. Et j’me sentais foutrement idiot de ne pas avoir vu ton mal-être. Probablement trop absorbé dans mes propres problèmes pour lever le nez, pour arrêter de parler et plutôt écouter. Alors c’est ce que je rumine dans la voiture qui me dépose rapidement devant chez toi. Et d’ailleurs, ta blague, elle était vraiment pas drôle. J’espérais pas retrouver ton putain de cadavre sur le tapis d’entrée ok? Alors j’prends même pas la peine de taper, j’entre comme si j’étais chez moi — parce que tu casa es mi casa non? Ouais. « Hae-Seong Choi! » que j’énonce, élevant la voix de façon un peu autoritaire pour que tu m’entendes et que tu ramènes tes fesses. Tout de suite.

Il savait que la nouvelle avait fait l'effet d'une bombe auprès de son meilleur ami et il pouvait pas s'empêcher de culpabiliser d'avoir lancé ça sans le préparer psychologiquement mais ça lui semblait logique de parler de ça avec ses amis les plus proches, il avait pas le droit de leur cacher quelque chose d'aussi important, de prendre le risque de rechuter dans leur dos. La porte claqua jusqu'à ses oreilles et un soupir soula sur ses lèvres en entendant la voix sévère de son meilleur ami, il savait que ce dernier était énervé et il le comprenait parfaitement. « Arrêtes de gueuler, je suis juste à côté ! » il glissa sa main derrière son cou avant de rejoindre Elliot et d'écarter les bras « tu vois, je suis encore vivant. » c'était pas drôle du tout mais il ne savait pas comment détendre l'atmosphère.

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crédit tumblr ✰ @hae-seong choi

Je débarquais chez toi comme si j’étais chez moi, parce que j’pouvais pas attendre plus que ça, j’avais besoin de voir ta petite gueule de con bien vivante sinon c’était moi qui allait faire un meurtre. Alors je gueulais ton nom, et fronçais les sourcils quand tu me le reprochais. T’écartes les bras d’une façon un peu théâtrale. Moi, je te lançais un regard noir. J’préférais jouer la colère, ça m’éviterait de chialer devant toi. J’suis partagé entre l’envie de te coller mon poing dans la figure ou de te serrer dans mes bras. Finalement, même si la première était tentante, c’est la deuxième qui gagne et je m’élance vers toi pour passer mes bras autour de tes épaules et t’offrir une étreinte bien serrée, assez pour sentir ton coeur battre à travers ta poitrine. Et là, contre toi, je lache un long soupire. « T’es vraiment con, j’te déteste… » que je souffle. Ouais, c’est pas très viril ce câlin, mais j’m’en fous, j’en ai besoin là.

Un long soupir roula sur ses lèvres en remarquant le regard noir que lui lançait son meilleur ami, il culpabilisait déjà d'avoir voulu commettre un tel acte mais sentir autant la colère de Elliot ne l'aidait vraiment pas à se détendre malgré l'humour dont il tentait vainement de faire preuve et qui ne semblait pas être au goût de son frère winthrop. Il accepta néanmoins son étreinte en refermant à son tour ses bras autour du corps de Elliot, c'était assez étrange de faire un câlin à un autre homme mais ils se connaissaient littéralement par cœur tous les deux alors il n'allait pas se montrer pudique. « Je suis vraiment désolé Elliot. » parce qu'il avait pas pensé une seule seconde qu'en se suicidait il allait abandonner le jeune homme, qu'il aurait carrément tiré un trait sur leur amitié en le laissant dans la tristesse d'avoir perdu son pote. « J'aurais du te dire que ça n'allait pas. »

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crédit tumblr ✰ @hae-seong choi

J’évitais de t’en coller une parce que ça n’allait sûrement pas arranger la situation — et puis, j’t’écoutais quand même quand tu me parlais, et tu voulais garder ta belle gueule pour séduire la fameuse Mona. Soit. J’allais pas être celui qui allait te mettre des bâtons dans les roues pour draguer. Alors à la place, je décide de te prendre dans mes bras, de te serrer contre moi, pour me rassurer. Ça aurait pu être bizarre après ce fameux threesome, mais au final, on avait suffisamment de jugeote pour faire la part des choses et ne pas laisser cet évènement transformer notre amitié hors du commun, unique, indispensable à mes yeux. Alors j’te traite, c’est un peu ma façon de te dire que je t’aime au final. Tu me rends mon étreinte et tu t’excuses même, mais je secoue la tête en rompant le contact pour te regarder dans les yeux. « T’as pas à t’excuser. C’est moi qui m’excuse. » De ne pas avoir remarqué à quel point tu te sentais mal. De ne pas avoir été là pour te sauver. « Oui, t’aurais du. J’aurais tout fait pour t’aider à aller mieux, tu sais? » Parce que si j’avais bien une qualité, c’était d’être loyal en amitié, jusqu’à la mort s’il le fallait.

Le coréen soutenait le regard de son meilleur ami mais il n'aimait pas cette situation, il se sentait aussi honteux que lorsqu'il avait sentit la présence de Mona près de lui sur ce toit, il se sentait également faible et lâche, mais aussi idiot de ne pas avoir demandé de l'aide plus tôt encore pire de ne pas en avoir parlé à son frère winthrop. « Je sais Elliot mais tu crois que c'est quelque chose de simple à dire ? » parce que ça ne l'était pas, parce qu'il ne voulait pas lire la pitié dans les yeux de ses interlocuteurs, parce qu'il avait également eu peur de ne pas être prit au sérieux mais surtout parce qu'il se jugeait lui même, parce qu'il avait honte de lui-même alors comment l'assumer auprès des autres. Il tourna son regard vers la cuisine comme pour fuir le regard de son meilleur ami mais également la situation « Tu veux boire un truc ? »

Y’a quelque chose de différent dans ton regard. Tu crois peut-être que j’suis encore le petit branleur de service mais j’suis quelqu’un d’observateur, Hae. Et ton regard, il est différent. Le regard d’un gars qui a vraiment, réellement considéré mourir pour aller mieux, le temps d’un instant. « Non, c’est pas quelque chose de simple à dire. » J’le sais, parce que j’te dirai moi-même sûrement jamais à quel point j’me sentais mal ces jours-ci. « Mais t’as pas à te cacher avec moi, ok? J’veux que tu viennes me le dire, quand ça va pas. J’veux pouvoir être en mesure de t’aider à aller mieux, à aller de l’avant. Parce que si c’est pas à ça qu’je sers, à quoi donc? » Je me dirige moi-même vers le frigo pour en sortir deux bières que je décapsule avant de revenir vers toi, posant mes fesses sur le canapé qui se trouve juste à côté. « Assieds-toi et on va parler. T’en as besoin. » J’en ai besoin. On en a tous les deux besoin. Alors fous ta fierté de côté pendant quelques instants, et parle-moi.

Non effectivement ce n'était pas simple à dire, ça ne l'était pas du tout même et ça lui coûtait d'en parler maintenant alors que le pire était passé ; il était maintenant suivi par un psychiatre et ça le dérangeait réellement parce qu'il avait l'impression d'être emprisonné, de ne plus être libre de ses faits et gestes mais c'était pour son bien, pour éviter de rechuter. « Arrêtes de me parler comme ça. » il releva son visage vers celui de son meilleur ami avant de rire doucement de la situation pour se détendre un peu parce que ce n'était pas vraiment joyeux « on dirait un couple. » mais vraiment il avait l'impression d'entendre l'amour de sa vie se confier à lui, il trouvait ça amusant parce qu'en réalité il tenait à son meilleur ami comme à la prunelle de ses yeux, c'était lui qui avait la première place dans son cœur. Il se laissa tomber sur le canapé et attrapa la bière « tu veux que je te dise quoi ? »

Je roule des yeux à ta remarque. « Déjà, j’te parle comme j’te veux. Ensuite, c’est si mal de tenir autant à toi? J’crois pas. Alors la ferme. » Et arrête de te foutre de ma gueule, tu veux bien? Pas de ma faute si t’as voulu crever et que ça m’a fait me rendre compte que j’disais pas assez que j’t’aimais. On s’assoit dans le canapé, bières en main, parce que j’juge qu’on a besoin de parler toi et moi. Surtout toi, en fait. « Raconte-moi. Qu’est-ce qui t’a amené jusque là? Depuis quand ça dure? » Depuis quand t’avais des pensées suicidaires? Et comment est-ce que, si on en croyait tes dires, ça pouvait être réglé, aller parfaitement bien maintenant alors que c’était littéralement tout récent? Parfois j’avais du mal à te comprendre Hae. Et si tu fais genre pour m’épargner, sache que t’as pas besoin de m’épargner. Pas moi. Jamais.

« Ne me dis pas de me la fermer, Elliot Maxwell. » il fronça les sourcils en plongeant son regard dans le sien, il lui était réellement reconnaissant d'être là pour lui, de tenir à lui mais c'était quelque chose de nouveau pour le coréen qui avait grandit sans recevoir l'amour de ses parents alors il fallait le temps pour lui avant de totalement assimiler que certaines personnes pouvaient réellement l'aimer et veiller sur lui. Il se laissa mollement tomber sur le canapé, attendant avec angoisse la question de son meilleur ami qui ne tarda pas à briser le silence « je sais pas trop depuis quand ça dure. » pas réellement depuis la rupture parce que suite à ça il avait réussit à garder la tête hors de l'eau même si c'était le déclenchement « on en a déjà parlé toi et moi, quoiqu'on fasse personne ne perdra son temps à écouter notre version des faits et on passera toujours pour les connards. J'en ai eu ma claque. » il porta la bière à ses lèvres pour en boire une longue gorgée « jcrois que j'en ai pris conscience à cause de mon frère. je me suis engueulé avec lui quand ça allait mal avec zora, il l'a vu venir chez moi et c'est une longue histoire. simplement que... » sa langue claqua contre son palais « il est allé en boîte avec toute leur clique et ma dit que c'était de ma faute si mon ex était dans un sale état. Et là je me suis rendu compte qu'en fait de nos proches communs personne se préoccupait de mon état à moi, tu vois. » il aimait pas parler de lui et déjà la gêne le gagnait « je t'ai déjà raconté l'accident de mon frère ? »