(florian) got a secret, can you keep it?

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crédit/ may0osh ✰ w/ @Florian Lefebvre

J’ai du mal à marcher droit et à garder mon verre à moitié rempli bien stable dans ma main. C’est le genre de soirée qui se vit à fond – même si je suis en couple et que donc le côté drague et chaud lapin n’est pas permis. Mais l’alcool, ça l’est. Et comme je suis censé être clean niveau drogue – enfin, j’le suis hein ! – bah je me rattrape comme je peux. Sauf que la soirée se meurt peu à peu, la musique s’adoucit mais moi, mon crâne tambourine toujours autant. En plus j’t’ai perdu dans la foule d’invités. Merde. Faudrait que j’te prévienne que je vais m’en aller. Pas que tu penses que j’ai disparu, qu’on m’a kidnappé ou une connerie du genre – connerie probable puisqu’on est à Boston, t’apprendras que cette ville est bien plus tarée que ce qu’elle parait. Ah, te voilà enfin. « Flo! » J’suis pas sûr de crier ou de chuchoter en fait, mes sens sont un peu confus, mes oreilles bourdonnent. Putain ça fait longtemps que j’ai pas été aussi alcoolisé. J’arrive à me frayer un chemin en titubant jusqu’à toi, posant ma main sur ton épaule. Désolé, j’ai toujours été très tactile. « J’vais rentrer moi. On se voit demain sur le campus ? » dis-je en sortant déjà mon téléphone pour commander un Uber. Ouais, j’ai toujours pas récupéré mon permis de conduire. J’suis pas sûr de te voir demain en fait, parce que j’risque d’avoir une gueule de bois du tonnerre et rester cloitré au lit, dans les méandres de mes draps.  

Tu avais bien sûr espéré bien t’intégrer en venant à Boston. Tu venais pour te donner un nouveau départ, à toi et ton frère. Même si ce dernier prenait beaucoup de ton temps, tu t’étais promis de profiter de l’expérience universitaire à fond. Cela voulait donc dire de rejoindre une confrérie et participer aux soirées. Tu avais choisi la Winthrop House, qui était selon toi celle qui te représentait le plus. Puis tu y avais rencontré des garçons tout simplement géniaux. Ceux-ci connaissaient bien sûr les meilleurs endroits et les meilleures fêtes, alors tu les suivais sans dire un mot. C’est d’ailleurs ce que tu avais fait lorsqu’Elliot, un membre avec qui tu t’entends très bien, t’avais invité. La soirée où vous étiez n’était peut-être pas la meilleure, mais avec pas mal d’alcool dans le corps, tout devenait mieux. D’ailleurs, cela faisait un moment que tu avais perdu de vue ton ami. Tu n’étais toutefois pas dépendant et allais facilement vers d’autres. Enfin ton confrère fini par te retrouver pour te dire qu’il rentrait. Une moue apparut sur tes lèvres. « Déjà?? » Tu sors ton téléphone de ta poche et ris un peu en voyant l’heure tardive. Qu’est-ce que le temps passe vite quand on s’amuse. « J’crois que je vais faire pareil… » Tu supportes sa proximité même si c’est un peu moins ton truc à l’habitude. Tu le regardes un instant avant de te rappeler que ton appartement est juste à côté, tu te trouves bien chanceux d’ailleurs. « Tu peux venir chez moi si tu veux, j’habite juste à côté et mon sofa est plutôt confortable, promis! »

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Je te retrouve enfin dans la foule — bon, y’a foule que dans mon cerveau vu que la soirée se termine et les gens repartent peu à peu ou comatent dans un coin. Une main sur ton épaule par habitude tactile et sociable, je t’annonce que j’vais rentrer. J’avoue que j’sais pas si je supporterai un autre verre sans gerber, en fait. J’crois que j’ai atteint ma limite. Je lâche un rire. « Ouais mec, déjà. J’sais que 4h40 c’est tôt, désolé. » Bon j’avoue, j’te charrie là — un peu ma spécialité dans la vie. Je t’offre un petit clin d’oeil amusé, signe que c’était bel et bien là une blague. Tu m’étonnes que tu vas faire pareil, t’as les yeux éclatés mon pauvre. Sans parler des cernes de quatre mètres de long. Tu branles quoi de tes nuits mon beau? « Bah… j’voudrais pas te déranger. » Puis c’est pas comme si j’étais trop short niveau financier pour me payer un taxi. « Mais puisque tu proposes… j’vais pas dire non. » J’annonce dans un grand sourire. « Merci en tout cas. J’te revaudrai ça! » C’est promis. On y va, alors?  

Tu n’as pas compté des verres. Tu te trouves d’ailleurs chanceux de bien tolérer, intérieurement, l’alcool car tu crois avoir abusé. Tu n’as pas le vu le temps passer et tu lèves les yeux au ciel lorsque ton ami dit que 4h40 c’est tôt. Sauf que tu reprends ton sérieux et décide d’embarquer dans son jeu. « Tu me déçois Elliot. » Tu apprenais encore à connaitre les membres de la confrérie, mais tu devais avouer que tu t’entendais vraiment bien avec le châtain. Tu te souviens -encore une chance- que tu habites tout prêt. Enfin tu l’as remarqué car tu as pu te rendre ici à pieds, ce qui faisait totalement ton affaire d’ailleurs. Comme tu as l’intention de quitter en même temps, tu proposes donc qu’il squatte ton sofa pour la nuit. Il finit par accepter après avoir douter un instant. Ça te fait plaisir et tu te diriges donc vers la sortie, du mieux que tu peux, en souriant. « Pourquoi ça me dérangeant, aller! » Vous sortez enfin et tu prends tranquillement la direction de ton appartement. Tu lui jettes un regard même si tu ferais clairement mieux de regarder devant toi. « Juste si tu me laisses tranquille hein. Tu prends le sofa. Si tu voulais faire des câlins, t’es pas tombé sur la bonne personne. » Tu n’es pas sérieux, tu le charries simplement à ton tour, surtout que tu as cru remarqué qu’il était quelqu’un de tactile.

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Je roule des yeux à ta remarque ironique. T’es entré dans mon jeu, c’est cool. J’préférais ça que les gens trop sérieux qui cassaient mes délires. « Sinon, j’vois que tu prends souvent Serah comme modèle… » J’hausse un sourcil évocateur à ton attention. Oui, j’veux savoir ce qui se trame entre vous, c’est ma meilleure amie, normal que je remarque ce genre de détails. J’veux juste au moins savoir d’où vous vous connaissez. On sort enfin de cette grande maison et on se met en route vers ton appart. On marche pas très droit mais c’est pas bien grave, j’ai l’habitude, et on a tous les deux l’air cons de toute façon. Je ris à ta remarque et hausse les sourcils de façon suggestive. « Quoi, tu veux pas dormir avec moi en cuillère ? » Je feins un petit air choqué de cette révélation, avant de secouer légèrement la tête toujours le sourire amusé au coin des lèvres. « Promis je ne toucherai pas à ta belle gueule. Et des câlins, on m’en fait tous les soirs, j’peux bien m’en passer pendant une nuit ! » Nuit qui risque d’être courte de toute façon… « T’as cours à quelle heure demain ? » dis-je en grimaçant. Genre, tu vas nous réveiller à 7h du matin pour aller à Harvard ou on va pouvoir quand même dormir un peu ?  

Tu es un peu surpris du prochain commentaire de ton ami. Enfin, c’est simplement un sujet qui sort de nulle part. Comme tu ne connais pas trop la relation d’Elliot avec la belle blonde platine, tu préfères t’en tenir aux faits connus. Tu souris alors et hoche de la tête. « Oui, elle est magnifique! Elle est vraiment à l’aise devant la caméra, c’est une chance de l’avoir… » Et bien sûr, il y avait le petit plus après les séances que tu appréciais bien. Tu n’étais pas du genre à en être gêné mais dans la situation, tu hésitais. S’il t’en parlait, c’est bien qu’il la connaissait. Tu te mets donc à l’extérieur. Tu dois tout de même te concentrer pour avoir un peu de contrôle sur ton corps. Tu hausses un sourcil en voyant l’air choqué d’Elliot, quel bon comédien. « Non, t’es trop… musclé… » Tu préfères grandement le corps d’une femme, sur laquelle tu as l’impression de l’envelopper, le protéger. Tu ris quand même en continuant de marcher. « Vraiment? Tous les soirs? J’savais pas que tu avais une copine… » Ou se trouvait-il une femme à occuper son lit? Peu importe, il devrait être seul ce soir, tu comptais bien confortablement dormir dans ton lit. D’ailleurs, tu espérais pouvoir en profiter un peu au moins. « À 10h, ça va! Toi? » Bon tu aurais préféré avoir ton matin complètement de libre, mais tu préférais déjà cela que devoir te pointer à 8h en cours. À voir ton état présentement, tu savais que tu n’écouterais pas de toute façon. Tu arrivas enfin à ton appartement et entras, laissant la porte ouverte derrière toi pour ton ami. « Fais comme chez toi! » Tu oubliais un peu ce qui trainait dans ton appartement, étant par exemple des jouets de petit garçon. Ce n’est pas comme si tu avais prévu ramener quelqu’un ce soir, tu n’avais plus conscience de tout.

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Mouais. Serah était ton modèle photo, j’avais bien remarqué. Mais si plus et affinités, n’est-ce pas? C’était pas étonnant venant de sa part, t’étais beau gosse et elle était dans une sorte de spirale infernale à se laisser aller comme elle voulait. « Tu couches avec? » que je lâchais simplement, haussant les épaules. À ton regard hésitant, je roulais des yeux. « Non mais c’est bon tu peux me le dire hein j’vais pas te péter un câble. Au contraire, tant mieux si vous prenez du bon temps. » C’était important d’être sexuellement satisfait, alors j’étais heureux de savoir que mes potes avaient aucun souci de ce côté là. T’façon, Serah, c’était une déesse au lit, donc j’avais pas de doute de ton côté. Pas étonnant que tu refuses ma position de cuillère, à côté de la sienne… Alors je ris doucement à ta pseudo-excuse de refus. « Merci, j’prends ça comme un compliment. » Bah, j’poussais pas à la salle pour rien donc c’était toujours plaisant d’avoir de la reconnaissance. Et je m’étouffe un peu à ta remarque suivante, qui me parait sortir de nulle part, totalement inattendue. Faut dire que tout ça n’est pas vraiment au beau fixe en ce moment… « Ouais, j’ai une copine. » que j’me contentais de répondre, haussant vaguement les épaules. « Mais je vis pas avec. » J’passe pas toutes mes nuits avec elle, non. « C’est juste que j’aime pas trop dormir seul, donc quand je suis pas avec elle, j’dors avec des amies. » Serah, Meghan, Zora… Bref. J’étais ravi d’apprendre qu’on avait quelques heures de sommeil devant nous. « J’sais pas, mais 10h, ça me va. » J’étais pas très assidu en cours. On arrive rapidement chez toi et je me faufilais à l’intérieur à ta suite. J’faisais même pas gaffe à la déco — ou les trucs qui traînaient par terre — tellement j’étais mort. Je m’affalais sur le canapé en hochant la tête. « Super confortable. » J’avais déjà les yeux qui se fermaient tout seuls… « Bonne nuit mec, et encore merci de me laisser passer la nuit ici. » Et sur ce, on allait tous les deux dormir de notre côté sans réellement réfléchir à autre chose.

C’est seulement au réveil que je remarquais ce que j’avais manqué la veille. Une fois émergé des bras de Morphée, les yeux ouverts et redressé dans le canapé, je découvre ton appartement avec un esprit bien plus clair. Et je remarque les jouets pour garçon qui trainent un peu partout dans la pièce. Je fronce les sourcils, j’comprends pas trop à vrai dire. D’ailleurs, t’arrives dans la pièce principale et tu dois le voir à ma tête que je suis un peu confus. « T’as un gosse, Florian? » Parce que ouais, c’était la chose la plus logique qui me venait en tête.  

Tu es plutôt surpris de sa question. Enfin, tu n’es pas du genre à être gêné d’avec qui tu couches. Puis pour ce qui est de Serah, tu en serais plutôt fier en général d’ailleurs, mais tu as l’impression que ce n’est pas une simple connaissance pour Elliot. Tu es toutefois rassuré par sa deuxième phrase et tu esquisses alors un petit sourire. « Parfois oui. » Enfin, c’est comme ça que tu l’avais rencontré si on pouvait dire et que tu en étais venu à l’utiliser dans tes shootings. « Elle a tout pour elle. » Une personnalité marquante, un physique qui l’était tout autant pour toi, une aisance et elle était plutôt bonne au lit. Quoi demander de plus? Pour toi, elle répondait à tous tes critères de sexfriend et apprentie-muse. Tu n’étais pas venu ici pour te caser, au contraire. D’ailleurs tu étais un peu surpris d’entendre que ton ami l’était. Tu ne l’avais pas imaginé ainsi, mais dans le fond, qu’est-ce que tu savais de lui? « C’est… bien. » Pour plusieurs avoir une copine c’est le but de leur vie alors tu ne veux pas dire quoi que ce soit de négatif. Tu espères simplement qu’il est heureux. Tu hausses un sourcil en l’entendant te dire qu’il dort avec ses amies si la fameuse petite amie n’est pas là. « Tu es chanceux dis donc! Dormir hein… » Tu ris un peu en essayant de te mettre à sa place. Tu ne dormirais probablement pas. De toute façon, jamais tu n’aurais une fille auprès de toi qui t’empêcherait de faire ce que tu veux. Arrivés à ton appartement, cela ne prit pas trop de temps pour que tu abandonnes ton ami après un «bonne nuit» et t’endorme dans ton lit rapidement.
Léo avait dormi ailleurs et c’est pourquoi tu te réveillas plus tard aujourd’hui. Tu n’avais pas de cri ou de pas de course qui traversait l’appartement, finissant dans ton lit pour s’assurer que tu te levais pour préparer son petit déjeuner. Tu en profitas donc tout de même, mais n’ayant pas l’habitude de faire la grasse matinée, tu te levas tout de même. Avant de faire trop de bruit, tu te dirigeas vers le salon pour voir si Elliot était réveillé. Avant que tu ne dises quoi que ce soit, tu l’entends te questionner. Ton premier réflexe est de rire. Mais quelle question! « Bien sûr que non, tu es fou! Pourqu- » Tu t’arrêtes en posant ton regard sur les jouets de ton petit frère qui traine un peu partout. Hier alors que tu avais ramené ton confrère ici, tu n’avais pas pensé qu’il le verrait une fois a jeun. Voilà pourquoi tu ne ramenais jamais personne à ton appartement. « C’est pas mon gosse, c’est compliqué… » Tu n’avais parlé de cela à personne ici encore. Étais-tu prêt?

Oui, j’faisais que dormir avec mes amies. Parce que j’étais avec Cléolya. Parce que même si j’étais un vrai Don Juan y’a encore trois mois, j’voulais que tout se passe bien avec elle, j’voulais être fidèle. Donc ouais, je faisais que dormir. Comme ce soir chez toi. C’était le réveil en fait, qui était assez bizarre. Pourquoi j’étais entouré de jouets pour garçon en tout genre? Est-ce que…? Putain, t’étais papa Florian? Parce que là, j’voyais pas d’autres explications plausibles. Tu ris et me traites de fou mais sérieux — je fais un geste des bras pour te désigner le sol — regarde autour de toi, c’est vraiment moi qu’il faut qualifier de fou? Alors ouais, tes yeux font des aller-retours entre le bordel enfantin et moi, comme si tu cherchais tes mots. « C’est pas TON gosse? C’est compliqué? Bah c’est le gosse de qui? Il a quel âge? » Et d’ailleurs, il est où là? Putain j’sais que t’es pas de nature bavarde mais là tu vas devoir m’expliquer parce que j’suis en train de me faire tout un tas de scénarios dans ma tête, les uns tous plus déjantés que les autres.

Tu as l’habitude de mentir sur la raison que tu dois être à ton appartement à presque tous les soirs, sauf ceux que tu fais garder Léo bien sûr. Cela commence à devenir de plus en plus régulier car tu te plais à Harvard, à Boston. Tu sais que ton petit frère a besoin de toi, mais tu dois vivre également de ton côté. Tu n’as que 21 ans, tu ne veux pas être enfermé chez toi, ne pas aller à des fêtes, ne pas fréquenter de filles… c’est impossible! Sauf que tu te trouves devant une impasse. Tu ne peux pas lui mentir, il voit les jouets devant lui et se doute bien que ce ne sont pas les tiens. Tu soupires donc et passes une main sur ton visage avant de lui répondre. « C’est mon frère, il a 5 ans. » Tu ne l’avais encore dit à personne ici. En dehors de son école, tu préférais ne pas en parler. Tu ne voulais pas qu’on te voit différemment, qu’on essaie de t’accommoder. Tu t’arrangeais très bien seul. Tu finis par baisser le regard. Tu n’aimes pas parler de toi, mais tu sens que tu n’as plus trop le choix devant lui. Quel con tu avais été de l’amener ici. « Mes parents sont en France, c’est moi qui s’en occupe, qui en a la garde. » Et pour les détails, il devrait s’en passer. Tu en avais déjà dit beaucoup. Tu commenças alors à ranger ce qui trainait, comme si ça pouvait effacer cela de la mémoire de ton ami.