Revelations ∴ Nickiz

J’ouvre la portière et tu sembles te souvenir qu’il faut d’abord te détacher pour sortir, ce que tu fais non sans te planter les premières fois. Lorsqu’enfin tu y arrives, je tente de t’aider à sortir, mais trop pressé, tu te relèves d’un coup et ne fait pas deux pas avant de t’effondrer vers l’avant. Je n’essaie pas de te retenir puisque je risquerais simplement de me blesser inutilement et que, de toute manière, vu ton état, les chances que tu te blesses sont minces. « Aie. » Je roule les yeux en soupirant doucement et t’aide malgré tout à te remettre sur pieds, passant ton bras autour de mes épaules pour te mener jusqu’à l’entrée. Il faut encore monter à ton étage… « J’crois j’me suis blessé… mais j’pas sûr. » Je m’arrête et te jette un coup d’œil. « Laisse-moi voir.. » Je soulève doucement le bras sur lequel tu es atterrit et touche la peau égratigné du bout des doigts. « Quelques égratignures, tu vivras. » Je lâche ton bras blessé alors que l’autre repose toujours sur mes épaules et reprend mes pas vers ton immeuble. « Tu crois être capable de monter les quelques marches jusqu’à l’intérieur? Après on pourra prendre l’ascenseur, mais d’ici là, faudra faire un effort Nick, ok? » Je relève les yeux vers toi, croisant ton regard saoul et à moitié endormi posé sur moi à quelques centimètres à peine. Dans d’autre circonstance, j’aurais probablement plus de sympathie pour ta situation, j’aurais envie de t’allonger confortablement avec une couverture et tout ce dont tu pourrais avoir besoin. Mais là? Là c’est différent.

Impossible pour moi d’abuser de l’alcool et de ne pas me réveiller avec au moins une blessure. Pour ce soir c’était réglé vue que mon avant-bras avait pris le coup lorsque j’étais descendu de la voiture. Elle passa mon bras autour de ses épaules et je n’hésitais pas à m’y appuyer, sans quoi je n’aurais jamais été capable de me rendre jusqu’à l’entrée de mon immeuble. Liz inspecta rapidement mon bras, mais au vue de la tête qu’elle fit ce n’était franchement rien de grave ce qui me soulagea parce que sinon je sais que c’est le lendemain que je l’aurais regretté. Au moment où la jolie brunette me demande si je pense pouvoir monter les escaliers je les regardes un long moment avant de reporter mon attention sur Liz qui ne semble pas m’avoir quitté des yeux de toute ce temps.  « Hm. » Je soupirais doucement.  « J’peux rien promettre, mais j’vais faire un effort. » Alors en tentant de rester bien concentrer on commençait à monter jusqu’à atteindre le sommet. Il m’avait suffi de penser que si je tombais, Liz tombait avec moi pour faire encore plus attention parce que c’était franchement la dernière chose que je voulais. En plus avec les bébés qu’elle portait dans son ventre, s’il avait fallu qu’il arrive quoi que ce soit je ne me serais jamais pardonné.  « Tu peux me laisser me débrouiller… à partir d’ici s’tu veux. » Je sortis mes clés de ma poche de peine et de misère tout en les lui tendant. Ouais, forcément mon subconscient qui lui demandait de m’aider alors que mes paroles tentaient de l’en dissuader.

« Hm. J’peux rien promettre, mais j’vais faire un effort. » Je soupire doucement. C’est pas l’idéal, mais j’vais l’prendre parce que sinon j’ai l’impression qu’on sera encore assit ici demain matin. Je t’aide donc lentement, mais sûrement à monter les marches qui mènent jusqu’à l’entrée de ton immeuble et crains à quelques reprises que tu tombes vers l’arrière, m’entraine dans ta chute et qu’on s’ouvre tous les deux le cranes. Heureusement, rien de tel n’arrive et on s’en sort indemne. « Tu peux me laisser me débrouiller… à partir d’ici s’tu veux. » Je me soustrais à ton poids et me recule d’un pas, lorgnant ton trousseau de clé que tu tends malgré tout vers moi. J’esquisse un sourire malgré moi et l’attrape. « Vient, j’vais te conduire jusqu’à ton lit. » Parce que j’ai bien l’impression que sinon, tu dormiras devant ta porte faute d’avoir réussi à l’ouvrir. Devant cette dernière, je me charge de déverrouiller et te laisse entrer le premier. Pendant que tu te diriges vers ta chambre, je vais chercher un verre que je remplis d’eau bien froide et l’installe sur ta table de chevet. Puis, je rapproche une poubelle –sait-on jamais si tu es malade. Lorsque je relève la tête, je réalise que tu n’es pas dans la chambre. « Nick? » T’es passé où encore?

C’était franchement presqu’un miracle qu’on se soit rendu en haut des escaliers sans incident. J’en devais beaucoup à Liz qui avait ramené notre poids vers l’avant pour éviter que l’on bascule dans un faux mouvement. J’indique à la jolie brunette qu’elle peut maintenant me laisser me débrouiller, mais sans trop m’en rendre compte je lui tend mon trousseau qu’elle prend avant de sourire et de m’indiquer qu’elle va me conduire à mon lit.  « Est-ce que ça serait pas un p’tit sourire que j’ai vue apparaître ici….? » dis-je en venant poser mon doigt au coin de ses lèvres. Ouais, comme si elle ne savait pas elle-même où son sourire se trouvait. On arrive finalement à mon appartement et j’entre le premier allant directement à la salle de bain pour me vautrer au sol avant de commencer à faire couler l’eau du bain. Ouais dans ma logique de saoulons fallait bien que je me nettoie un peu. Je passais donc mes mains sous l’eau puis m’aspergeais le visage avec tout en en mettant un peu partout par terre et sur mes vêtements.  « Ouais!! J’suis ici, j’me lave et j’suis prêt! » Rien à voir avec mes douches habituelles, franchement c’était une de mes pires idées de la soirée.

J’devrais définitivement te laisser te débrouiller tout seul, mais j’peux simplement pas parce que c’est pas mon genre, parce que t’es mon meilleur ami et que même si t’es complètement bourré et que t’as omis de me dire des choses importantes, eh bien j’peux pas tenir ça contre toi dans un moment pareil. Alors ouais, je t’installe tout ce don tu auras besoin pour survivre la nuit et me rend finalement compte que tu ne m’as pas suivi dans ta chambre. « Ouais!! J’suis ici, j’me lave et j’suis prêt! » Quoi? J’entends l’eau qui coule et je roule les yeux jusqu’à l’arrière de mon crâne –manquait plus que ça. Je débarque dans la salle de bain et te trouve assit par terre qui s’asperge comme un gamin. « Tu déconnes là? Putain Nick! » J’sais même pas par où commencer! Te retirer tes fringues? Arrêter l’eau? C’est vrai qu’une douche froide te ferait le plus grand bien. Je referme donc d’abord l’eau et me tourne ensuite vers toi. « Tout habillé? Tu pensais quoi ? Allez, qu’on te retire tout ça. »

Dans ma tête c’était tellement logique. J’empestais l’alcool et je devais donc prendre une douche avant de me mettre au lit. Sauf que dans les faits, je me retrouvais assis par terre les vêtements trempes parce que j’avais décidé de m’asperger d’eau. Ça c’était sans compter l’eau qui avait couler par terre… le beau dégât. En voyant la tête de Liz je compris que c’était probablement pas la meilleure de mes idées.  « Mais… j’voulais juste sentir bon. » Déjà qu’elle n’avait pas l’air ravis de devoir s’occuper d’un vrai gamin ce soir, je faisais rien pour lui rendre la tâche facile. Je l’observais s’occuper d’arrêter l’eau et haussais les épaules.  « Je sais pas.. j’ai pas pensé. » De peine et de misère j’arrivais à me redresser debout, m’appuyant contre le cadre de porte pour ne pas perdre l’équilibre. Mes vêtements collaient à ma peau et il n’y avait vraiment rien de plus désagréable. Je relevais mon t-shirt comme je pouvais mais n’arrivait pas vraiment à le lever plus qu’à la moitié de mon torse.  « Ouais.. qu’elle idée de merde. Mais t’étais où? » demandais-je ne me souvenant pas trop où elle avait disparu lorsque j’avais mis les pieds dans l’appartement.

« Mais… j’voulais juste sentir bon. » On moins, on ne pourra pas dire que tu n’avais pas de bonne intention. Je roule les yeux à nouveau, c’est plus fort que moi. T’es vraiment une loque putain. J’te demande à quoi t’as pensé en avisant tes fringues mouillées et le sol dans un tout aussi piteux état. « Je sais pas.. j’ai pas pensé. » « Visiblement pas non. » Tu te redresses et, encore une fois, je te donne un coup de main histoire que tu ne t’exploses pas la tête sur le carrelage. Une fois debout, tu commences à retirer ton haut, mais il te colle à la peau et tu affiches plutôt une moue digne d’une enfant. « Ouais.. qu’elle idée de merde. Mais t’étais où? » J’attrape le bord de ton t-shirt et t’aide à le remonter. « Dans ta chambre, j’la préparais pour la nuit. » Non sans effort, je réussi à te retirer ton chandail, tes cheveux droit sur ta tête à cause de l’eau. J’peux pas m’empêcher de rire un peu avant de pointer ton pantalon. « T’as besoin d’aide avec ça aussi..? »

Je souris, bien malgré moi. Je sais qu’il n’y a rien de drôle dans a situation actuelle, mais le coin de mes lèvres se retroussent quand même. Quand vient le temps de retirer mon haut, c’est une toute autre histoire. Le tissu me colle à la peau et au final c’est Liz qui se charge de me le retirer tout en m’expliquant qu’elle était allée à ma chambre pour la préparer pour la nuit.  « Ohh mais c’est bien trop gentil tout sa. » dis-je avec un petit ton enfantin alors qu’elle réussit enfin à enlever mon t-shirt. Elle pointe vers mon pantalon en me demandant si j’ai besoin d’aide et je prends un air bien trop outré.  « Pfffff… bien sûr que non!!! J’suis pas saoul, j’suis encore capable de me déshabiller quand même. » J’avais déjà oublié qu’elle venait de me donner un coup de main pour mon t-shirt. À deux mains je tentais de défaire le bouton, mais je manquais parfois un peu d’équilibre et devais me rattraper au cadre de porte pour ne pas tomber.  « J’peux le garder, il me gêne pas. » finis-je par dire en haussant les épaules.

« Pfffff… bien sûr que non!!! J’suis pas saoul, j’suis encore capable de me déshabiller quand même. » Je roule les yeux pour la je-ne-sais-combientième fois ce soir en voyant ton expression outré. « Oui, bien sûr. » Je me recule d’un pas et te regarde faire, manquant de tomber encore et encore avant de conclure –toujours habillé; « J’peux le garder, il me gêne pas. » Je secoue la tête et pose la main sur ton épaule pour te guider hors de la salle de bain. « Laisse tomber, vient te coucher plutôt. T’auras tout le temps que tu veux pour prendre une douche demain, ok? » Sur ce, je réussis finalement à te convaincre de me suivre jusqu’à ton lit où je t’installe pour la nuit. Une fois certaine que tu n’en sortiras plus, je quitte ton appartement pour retourner au confort du miens avec mon pyjama est mes pensées en bordel.

FIN DU RP