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can you tell me what hurts more,
is it remembering or forgetting?
crédit/ tumblr ✰ w/ @nova de glücksbourg
Je rangeais mon téléphone dans ma poche pour passer la sécurité de l’hôpital, nécessaire avant d’arriver à ta chambre puisque t’étais la princesse de Norvège. Ils m’avaient déjà vu, les gorilles, parce que j’avais passé les deux premières nuits ici, dans la salle d’attente, à ne pas fermer l’oeil, à trop penser, à me retourner la tête. J’avais pas dormi, pas mangé. Les visites n’étaient pas autorisées, mais j’voulais pas te laisser tomber. J’voulais être là pour toi, et c’était le seul moyen que j’avais trouvé pour faire ça. Sauf que mes amis m’avaient vite fait comprendre que rester ici à dépérir n’était pas ce que tu aurais souhaité, et ne t’aidait en rien. J’faisais juste que me bousiller, l’esprit et la santé. Alors j’étais rentré. J’avais essayé de reprendre ma vie, d’aller en cours, de voir mes amis. Sauf que j’pouvais pas m’arrêter de penser à toi. À ton accident. À ton amnésie. Et ça me tuait. Ça me faisait revivre mon crash en permanence. Et j’t’avais promis de venir ce matin, à la première heure — 8h00 tapantes — et de t’aider à survivre à tout ça. À éviter la noyade. Parce que si quelqu’un comme moi l’avait fait, quelqu’un comme toi pouvait largement le faire aussi. Alors je débarquais enfin dans ta chambre, un paquet de croissants tout frais de cette bonne boulangerie française dans la main. Je frappais avant d’entrer, et rapprochais une chaise de ton lit pour m’y asseoir. « Comme promis. » dis-je en levant la main qui tenait la nourriture. « J’espère que t’as un petit peu faim quand même? »
(Invité)
Ça fait presque une semaine que t'es hospitalisé, mais que quelques jours où t'es sortie de ce coma. Un coma nécessaire selon les médecins à cause des blessures que t'as eu durant cet accident. Plusieurs jours à ne presque pas dormir. Comme si les deux jours où t'étais dans le coma était suffisant et qu'à présent tu n'arrivais plus à fermer les yeux. Toutes ces personnes proches de toi, des visages inconnus pour plus de la moitié et ces mecs devant ta chambre H24 ne te rassurait pas. T'étais effrayé de tout ça, de tout ce qu'on pouvait te dire. Trop d'informations dès le début alors que tu étais à peine sortie de ce coma que tu n'as pas tout retenu. Tout s'embrouillait dans ta tête et le peu de médicament qu'on te donnait pour soulager la douleur ne faisait presque pas effet. Tu te sentais si seule alors que t'étais entouré de tes proches, ta famille... Cette nuit, tu étais toute seule. Pour la première fois, le jeune homme qui s’appelait Arthur n'était pas à tes cotés. C'est avant son départ qu'il t'a donné ce téléphone qui "t'appartenait". Sur le coup, t'effaçais une bonne partie des informations, tu ne voulais pas, tu ne pouvais pas avant de te décider d'envoyer un message à un certain Elliot. Ça ne te disait rien, mais tu tentais le coup. Quelques heures et sms plus tard, il frappa à ta porte avant d'entrer. Fronçant tes sourcils, t'essayais de te souvenir, du moins son visage t'était familier car il était là à ton réveil, mais sinon rien du tout. Le trou noir. « T'étais pas obligé. » t'attrapais la télécommande du lit pour te redresser vu que toute seule tu avais beaucoup de mal. Presque assise, il venait s'installer à côté de ton lit. « Pas vraiment, mais je veux bien goûter. » surtout pour lui faire plaisir et ça devait être bien meilleur que la nourriture d'hôpital qu'on te donnait. « Ils n'ont pas bougé d'un pouce depuis hier... » tu parlais bien sûr des deux gorilles positionné devant ta chambre. C'était impressionnant.