there's no jealousy when you don't care (jally)

Il y a quelques semaines Sally t'avait parlé d'un projet. On lui avait proposé de tourner un clip avec une chanson, pour essayer cette voie. Tu avais été ravi qu'elle t'en parle au moment où déjà vous étiez un couple. C'était prendre ton avis, partager avec toi ses projets professionnels.. enfin agir comme un vrai couple. Tu n'avais émis aucune réserve, pensant que ton rôle était de l'encourager et non de lui donner ton avis. Avis qui d'ailleurs n'avait rien de négatif. Elle avait donc tourné ce clip. En aviez-vous parlé après ? Pas tellement. Aujourd'hui, nous étions, et tu étais chez toi à Boston avec Zoé. Tu avais passé l'après-midi avec elle, et alors tu récupérais ton ordinateur, tu retombais sur un onglet où l'adresse mail de Sally était connectée. Pas inquiet pour un sou et surtout pas méfiant à son égard, tu avais été loin de vouloir fouiller. Pourtant son dernier mail annonçait son clip en pièce jointe, alors tu l'as ouverte. Et voilà qui avait suffit à changer ton humeur. Tu ne savais pas ce qui te perturbait le plus : les scènes que tu voyait, ta jalousie, ou le fait qu'elle ne t'ait pas raconté tout ça après le tournage. Quoiqu'il en soit, Sally ne devait pas tarder à rentrer. Vous ne vous étiez pas décidé à rentrer ce soir sur Cambridge. A l'évidence c'était ce soir ou demain dans la matinée. Mais pas sur que l'envie soit là de ton côté.

@Sally L-A. Mendoza

S'il y a bien une chose que tu savourais depuis que vous étiez ensemble, c'était le plaisir des retrouvailles après une longue journée. C'était différent depuis que vous formiez en couple. Vous retrouvez c'était toujours un plaisir assumé et véritable. Encore quelques mois en arrière, tu avais été heureux de la retrouver alors qu'elle était venu te remonter les bretelles. Il y avait ce truc de spécial, ce sentiment de retrouver ses repères déjà à l'époque. Aujourd'hui ça l'était bien plus encore. Pourtant ce soir, pour la première fois, c'était comme ... gâché par ton humeur. Elle s'était installé à tes genoux, et tu l'as laissée faire. Elle t'a embrassé et tu lui as rendu son baiser avant de répondre. Salut.. Une partie de toi voulait attendre de voir si oui ou non elle t'en parlerait et une partie voulait lui en parler. Et si Zoé avait eu la meilleure option en allant se coucher ? Oui je l'ai mise au lit, y'a peu de temps. Tu ne voulais pas tomber dans le piège de tirer des conclusions hâtives, mais finalement vous aviez eu la crainte de voir les dysfonctionnements arriver, et là on était en plein dedans.

Tu n'avais pas su faire comme si de rien était, et à l'évidence il était bien trop tôt pour aller dormir. Puis il fallait le reconnaître tu n'étais pas le genre à claquer la porte. Alors à sa question, tu as fini par la regarder pour répondre. Disons que je ne pensais pas avoir l'occasion de te revoir avant ce soir.. mais apparemment je me suis trompé. Oui c'est sûr qu'en vous quittant dans la matinée, il avait été prévu de vous revoir que le soir pour éventuellement rentrer sur Cambridge. Mais là tu avais eu le privilège de la croiser en vidéo un peu avant dans un cadre inédit que tu ne soupçonnais pas. J'ai vu ton clip, Sally. As-tu dit pour être plus clair. Tu n'avais pas aimé. Elle était peut-être cruellement canon, et rendait très bien à l'image, toi tu restais bloqué sur la désillusion, l'effet de surprise.

Fouillais-tu dans sa boîte mail, dans ses affaires ? Pas vraiment. Ce n'était pas tellement ton genre, et tu n'en ressentais nullement le besoin. Par contre c'est vrai que tu avais du mal avec l'idée qu'elle puisse te cacher des choses. Le piège de votre idylle était là. Vous étiez ensemble depuis peu, mais vous vous connaissiez depuis longtemps, vous aviez longtemps été dans le quotidien de l'autre, et surtout vous saviez qu'il n'y avait pas plus sérieux que ce dans quoi vous vous étiez lancés. Non mais ta boîte était encore connecté et le dernier mail disait "CLIP" dans le titre. Tu n'irais pas jusqu'à t'excuser de l'avoir ouvert. Tu t'intéressais à son travail, et surtout tu n'avais rien volé sur ce coup-là. Puis elle aurait jamais oublié de déconnecter sa boîte de ton ordinateur si elle avait des choses à te cacher ou si elle se méfiait de toi. Pour autant, toi, tu étais déçu, là. Jaloux et déçu. Si tu en es satisfaite, c'est l'essentiel. Soudainement ton avis n'avait plus rien à faire là dedans. Comme si le fait qu'elle ait omis de te raconter les détails du tournage t'avait écarté de tout ça. C'était son choix. Je n'suis plus très sure d'avoir un avis là-dessus. Décalant doucement ses jambes, tu la quittais, la laissant s'installer sur le sofa, pour finir par te redresser.

Tu ne lui avais pas dit ce qui te dérangeait dans ce clip, et tu finissais dérangé de voir qu'elle n'avait pas réagit plutôt en prenant de l'avance, devinant ce qui posait problème pour toi. C'était pourtant tellement évident ! Oui.. ça t'étonne ?! Tu n'allais certainement pas t'excuser. Tu t'étais intéressait à ce qu'elle faisait, à ce qu'elle voulait faire, essayer. Mais là amère que tu étais, tu osais que c'était peut-être un fonctionnement qu'il vous fallait. Elle était satisfaite de son clip, et c'était presque déconcertant pour toi, qu'elle ose te le dire ainsi. Tout d'un coup tu étais devenu le problème. Pourquoi pas, après tout ?! Ça fait près d'une semaine que t'as tourné ce clip, et tu n'as pas jugé important de me dire tu te faisais bécoter tout le long ? Le clip avait beau duré quelques petites minutes, les prises elles avaient été multiples c'était certain. Mais finalement ce qui te posait vraiment problème c'était son silence. Qu'elle n'ait rien dit, ça te déplaisait.