En fait c’est étrange. Je ne sais pas comment le prendre. Si le simple fait d’avoir été frappé par mon père me mettait dans cette situation. Jamais je n’aurais voulu que ça arrive. Mais là. Là. Elle me déteste. C’est obligé. Je pince mes lèvres légèrement. Son père n’aurait jamais osé faire ça. Mais le mien non plus. Sauf que je l’ai trahi. Je l’ai détruit. C’est pas possible d’être autant humilié par sa propre famille. Parce que j’ai témoigné contre lui. J’ai pris la défense de ma mère. Nous nous étions promis tellement de choses. J’ai honte. Je baisse les yeux. Cependant je les relève quand elle me pose cette question. Question si. Bizarre. Inquiétante. Destructrice. Tu sais bien ce que j’aurais fait à ton père. Je l’aurais sans doute tué. Je l’aurais sans doute détruit. Voir pire. Je ne suis pas violent. Je ne suis pas comme ça. Mais je l’aurais fait. Parce qu’Harper est ma meilleure amie. Parce qu’elle est la personne la plus précieuse au monde. Après ma mère. Mais parce qu’elle représente tout ce que j’ai réussi. J’essaye de la rassurer. J’essaye de lui faire comprendre que ça n’arrivera plus. Mais je sais bien mentir pour ça. J’ai réussi à tromper mon monde étant petit. Je peux continuer. Embellir les mensonges c’est facile. Un jeu de gosse. Je sens son regard. Froid. Directe. Sérieuse. Destructrice. Je vais trouver une solution. Je vais régler ça Harper… Ne t’inquiète pas pour moi. Je vais gérer ça… Mais je sais que c’est un mensonge pour la rassurer. Elle doit le savoir. Elle doit le voir finalement. Je me sens tellement idiot. Je me sens tellement nul. Je soupire doucement pour la regarder. Si tu ne veux pas continuer à les masquer je comprendrais … Parce que ça peut être difficile. Ça peut être compliqué aussi. Et ça peut être dur. Et puis. Tu ne lui en tiendrais pas rigueur. Au contraire. Tu saurais pourquoi elle ne t’aide pas.
Après ma question, Zeph se montre extrêmement protecteur envers moi. Je sais très exactement ce qu’il aurait fait à mon père. Ou peut-être que je ne l’imagine pas. « Donc tu comprends la haine que ton père m'inspire … » Je m’énerve, puis soupire à ses mots. Il dit ça alors qu’il n’a aucune emprise sur son paternel, et il l’a visiblement mit en colère. Mais je ne veux plus me battre contre lui alors je m’auto-persuade qu’il doit avoir raison. Je me déteste à cet instant. J’ai l’impression de l’abandonner. Puis je fronce les sourcils. « Non ! » Avant de continuer plus doucement. « Non … c’est juste que … » Oui, c’est dur quoi. Devoir camoufler les idioties d’un connard, oui c’est dur. Surtout quand c’est sur la peau de Zéphyr … « Non, je le fais Zeph, j’ai juste envie que ça soit la dernière fois, c’est tout. » Je m’y remet alors, prenant son visage d’une main, camouflant les quelques bleus qui parsèment son visage. Une fois parfait, je le regarde, l’observe sous toutes les coutures, m’attardant à certains endroits avant de reboutonner sa chemise le plus lentement possible. Je ne voudrais pas faire de bêtises … Je soupire. Je le regarde finalement dans les yeux, le sourire faible. « Tu es beau à nouveau, tu seras parfait ce soir. »
Elle me dit ça comme ça. Comme si ma haine serait la même. Comme si mes mots. Ou même ma force. Ou même mes poings seront les mêmes. Alors que non. Mon père je me suis défendu. Alors que son père je l’aurais frappé. Clair et net. Je pince mes lèvres légèrement. Je soupire. Oui je comprends. Seuls ses mots sortent. Je me rends compte que je suis idiot. J’ai l’impression d’être faible. Je ne peux rien choisir. Ni rien comprendre. Rien faire en fait. Mais je lui dis de tout arrêter si elle le souhaite. Etre sûr qu’elle ne fait pas ça par obligation. Je pince mes lèvres doucement. Je prends sur moi. Je passe ma main dans mes cheveux. Je n’ai pas envie qu’elle en mette dessus. Autant le dire. Alors je la laisse faire. Et j’écoute. Oui promis. La dernière fois. Qui aurait pu que la prochaine fois se sera plus violent. Mais j’essaie de me rassurer. J’essaie aussi de la rassurer. Je prends sur moi pour ensuite sourire. Elle remonte ma chemise. Lentement. Les boutons se ferment sur le camouflage. Je regarde sa lenteur. Elle remet ma chemise correctement. Je lève les yeux à elle. Je serais beau. Je le sais. Pas besoin de camouflages pour ça. Je souris faiblement. Merci Harper. Je viens embrasser sa joue doucement. Je ne sais même pas si je peux. Avec ce qu’elle m’a mis sur le visage. On ne sait jamais.
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En fait c’est étrange. Je ne sais pas comment le prendre. Si le simple fait d’avoir été frappé par mon père me mettait dans cette situation. Jamais je n’aurais voulu que ça arrive. Mais là. Là. Elle me déteste. C’est obligé. Je pince mes lèvres légèrement. Son père n’aurait jamais osé faire ça. Mais le mien non plus. Sauf que je l’ai trahi. Je l’ai détruit. C’est pas possible d’être autant humilié par sa propre famille. Parce que j’ai témoigné contre lui. J’ai pris la défense de ma mère. Nous nous étions promis tellement de choses. J’ai honte. Je baisse les yeux. Cependant je les relève quand elle me pose cette question. Question si. Bizarre. Inquiétante. Destructrice. Tu sais bien ce que j’aurais fait à ton père. Je l’aurais sans doute tué. Je l’aurais sans doute détruit. Voir pire. Je ne suis pas violent. Je ne suis pas comme ça. Mais je l’aurais fait. Parce qu’Harper est ma meilleure amie. Parce qu’elle est la personne la plus précieuse au monde. Après ma mère. Mais parce qu’elle représente tout ce que j’ai réussi. J’essaye de la rassurer. J’essaye de lui faire comprendre que ça n’arrivera plus. Mais je sais bien mentir pour ça. J’ai réussi à tromper mon monde étant petit. Je peux continuer. Embellir les mensonges c’est facile. Un jeu de gosse. Je sens son regard. Froid. Directe. Sérieuse. Destructrice. Je vais trouver une solution. Je vais régler ça Harper… Ne t’inquiète pas pour moi. Je vais gérer ça… Mais je sais que c’est un mensonge pour la rassurer. Elle doit le savoir. Elle doit le voir finalement. Je me sens tellement idiot. Je me sens tellement nul. Je soupire doucement pour la regarder. Si tu ne veux pas continuer à les masquer je comprendrais … Parce que ça peut être difficile. Ça peut être compliqué aussi. Et ça peut être dur. Et puis. Tu ne lui en tiendrais pas rigueur. Au contraire. Tu saurais pourquoi elle ne t’aide pas.