(SULLIVAN) you've got a friend in me

Tes mots me font légèrement grimacer. Toi, Sullivan Wright, le gentil, le bisounours un peu trop naïf sur les bords, dire des choses aussi sèches? « T’es sérieux? C’est Philip qui t’aura fait perdre toute ton innocence et ta foi en l’humanité? » Philip, j’l’aimais beaucoup, c’était mon bro — on avait fait la Rush Week ensemble il y a cinq ans, on avait intégré la Winthrop House ensemble. Mais ouais, parfois, il avait des réactions avec lesquelles j’accrochais pas. Par exemple, pour la grossesse de Meghan. Moi j’préférais vous soutenir et être là pour vous que vous rembarrez quand c’est bien la dernière chose dont vous avez besoin. D’ailleurs, en parlant de Meghan, je m’excuse de mon comportement au Comic-Con. Ca ne se voulait pas méchant, plutôt bienveillant en réalité, mais j’sais que je peux être sec parfois sans réellement le vouloir. Et puis, j’m’excuse que très rarement donc crois-moi, j’suis sincère. J’hoche la tête à ta réponse, décidant que le sujet est clos. « Tu bosses sur quoi? » Ouais, je tentais le small talk, parce qu’en réalité, on ne se connaissait pas donc je ne savais pas trop quoi te dire d’autre.

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crédit/ tumblr ✰ w/elliot & sullivan

« Peut-être oui.. Je suis juste agacé que les gentils se fassent marcher dessus sous prétexte qu'ils sont trop gentils, trop naïfs.. C'est pas juste, c'est tout » Et sûrement qu'on s'était foutu de sa gueule à plusieurs reprises Sullivan, et il s'en fichait pas mal. Mais il n'aimait pas qu'on s'en prenne à ses proches, à ses amies, celles qui lui étaient le plus cher. Marla n'avait pas mérité qu'on s'en prenne à elle de cette façon pour une histoire de sexe. « Mais il n'y a pas que Philip. Elias aussi et sûrement quelques uns de leurs amis... Ils sont beaucoup à n'avoir d'intérêt que pour leur propre personne » Heureusement, il savait qu'Eliot n'était pas comme ça. Et Elliot, il n'en savait trop rien puisqu'il ne le connaissait pas vraiment. Mais il voulait le bien de Meghan, c'était le plus important. Et sûrement celui de Cléo aussi je suppose, sinon ça n'aurait aucun intérêt de se mettre avec elle. Ou alors c'était vraiment tordu comme façon de faire. « Des mathématiques.. J'ai un examen bientôt alors je révise, encore. Je profite du calme de la Winthrop à cette heure » disait-il alors d'un sourire esquissé sur ses lèvres avant de hausser les épaules. « Au fait, tu te plais dans l'équipe de basket ? » finissait-il par demander, puisqu'en plus de la Winthrop, c'était ce qu'ils avaient en commun.

« Ouais, je sais que c’est pas juste mais tu peux rien y faire… Juste essayer de te protéger et de protéger tes proches comme tu peux. » Tu pourras pas changer les gens et leur façon d’agir, donc autant te concentrer sur toi-même et ton entourage. Et j’étais désolé que Marla ait été une victime, un nom de plus sur une liste. Et quand tu te plains de Philip et Elias qui ne pensent qu’à leur petite personne, je grimace légèrement. Ouais, j’étais comme ça avant. Encore un peu maintenant. Un tout petit peu. En ce moment, beaucoup moins, j’faisais passer mes proches avant tout pour éviter de me concentrer sur moi-même et mes problèmes. Comme là, j’m’intéressais à toi, pour prouver ma bonne foi. J’hoche doucement la tête à ta réponse. T’es vraiment un gars sérieux, j’t’admire pour ça. À mon tour d’hausser les épaules à ta question. « Pas vraiment pour être honnête. Je me suis inscrit pour faire plaisir à Nate parce qu’il avait besoin de monde pour faire vivre le club, mais t’as bien du remarquer que j’fais simplement office de décor… Vous n’avez pas besoin de moi, donc j’devrais sûrement quitter l’équipe. J’ai pas mal de trucs à gérer en ce moment en plus. Et puis, j’vais pas mentir, le basket c’est pas mon truc. » Le surf, le pilotage, la boxe ou la muscu, ça c’était déjà plus moi. « Et toi? Tu te plais à la présidence? On n’en a pas reparlé mais j’espère que la petite fête surprise que j’avais organisé ne t’avait pas dérangé… » Ça date maintenant, mais bon, il était toujours temps de rattraper le temps perdu non?

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« Ouais.. » Mais même de cette façon, il ne semblait pas pouvoir faire le boulot Sullivan. Disons qu'il avait cherché à protéger Marla mais on l'avait berné, de A à Z. Elias n'était pas inconnu à cette histoire, lui qui faisait bien voir Philip à qui voulait l'entendre. Jusqu'au moment fatidique où il avait alors laissé tomber le masque. Mais Elliot ne semblait pas être de ce genre, de ceux qui faisaient miroiter des choses pour arriver à ses fins. Seulement, Sullivan ne faisait plus confiance à son instinct et devenait un peu méfiant de tout le monde, sauf Meghan ou Marla. Les seules proches en qui il avait confiance aveuglément. Finalement, le Winthrop lui demandait ce qu'il était en train de faire. Réviser, comme à son habitude, en faisant des exercices de maths, qu'il réussissait à faire en un claquement de doigts. Sa facilité à comprendre les choses était tout de même impressionnante. Mais du coup, il savait que parler de maths n'intéressait pas les gens alors il changeait de discussion, parlant plutôt du basket. « Fais ce qu'il y a de mieux pour toi. Je sais que j'y suis parce que j'ai pour but de devenir vraiment basketteur professionnel en NBA. » Comme quoi, chacun avait des objectifs bien différents, même au sein de l'équipe de basket. « La présidence ça va mais je sais pas si je me représente l'année prochaine. Entre les études, le basket et Starbucks c'est déjà compliqué à gérer, mais si on rajoute le mariage et les bébés... ça sera clairement too much. Mais sinon oui, oui, ça me plait, c'est une bonne expérience. J'espère que les rouges ne regrettent pas mon élection en tout cas » C'était sa hantise, lui qui se sentait pas vraiment à sa place.

Au final, valait sûrement mieux qu’on évite de parler de nos relations. Cléo, Meghan, Marla, Philip, Elias… On avait chacun nos affinités et nos opinions qui pouvaient clairement diverger et j’voulais pas de conflit. Au contraire, j’essayais de faire ami-ami avec toi, de façon sincère et honnête. On parle donc plutôt de basket. Pas vraiment mon sujet non plus. « Ouais j’ai cru comprendre. Comment ça va pour ça? » J’y connais rien, j’sais pas comment ça fonctionne les sélections etc, j’sais juste que ça se fait jeune, donc si t’as toujours ce rêve, c’est que tu dois être une étoile montante non? Avoir vraiment tes chances? Je te parlais ensuite de la présidence Winthrop, savoir si tu t’y plaisais et j’hochais la tête à tes mots. « Ouais t’as raison, avec le mariage et les bébés, tes études, ton job, le sport… Ça risque de faire beaucoup, nous fais pas un burn-out. » Pas que j’étais contre que tu te représentes hein, au contraire j’trouvais que tu faisais un bon boulot. Mais ma priorité, c’était Meghan. « Moi en tout cas, j’regrette pas. » For what it’s worth… J’avais voté pour toi et si c’était à refaire, je le referais, malgré nos différends, malgré le peu d’affinités qu’on a toi et moi. Enfin, on travaillait là-dessus là, non?

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C’était compliqué pour Sullivan de se lier d’amitié avec des personnes qui voyaient les choses de façon totalement différente. Mais de base, il avait Meghan et Marla et ça lui suffisait. Les autres, c’était par nécessité plus que par envie. Et puis, il avait pas forcément le caractère qui matchait avec les autres alors ça n’aidait pas. Avec Elliot, il ne savait pas trop où s’en tenir. Preuve étant qu’ils étaient obligés de chercher leur sujet de conversation pour avoir de quoi s’alimenter. « Ça devrait le faire mais je préférerai attendre d’avoir fini mes quatre ans d’études pour entrer dans une équipe… En plus, c’est justement en discussion pour que ça soit comme ça dans la ligue de basketball. Du coup, je me dis que c’est à mon avantage » Et plutôt deux fois qu’une. Sullivan était déterminé mais il voulait son diplôme avant tout. Mais sinon, concernant la présidence, il émettait ses doutes quand à se représenter. Peut-être même quittera-t-il la maison… il n’en savait trop rien. « Ouais… j’aviserai. Mes parents vont venir pour nous aider de toute façon et ma mère est un peu maman gâteau donc ça pourrait alléger un peu notre vie de famille » Aussi précipitée soit-elle. Et quand Sullivan mentionnait le fait qu’il espérait que les rouges ne regrettaient pas leur choix, Elliot le rassurait et il esquissait un sourire des plus sincères. « Oh… Tant mieux. T’as voté pour moi ? » qu’il demandait, même s’il avait toujours été éduqué en se disant qu’il ne fallait pas révéler le contenu de son vote.

J’hoche doucement la tête à ton explication du fonctionnement des sélections en basket. J’t’avoue que j’y connais rien moi. J’suis juste impressionné, admiratif, que t’aies quelque chose que t’aimes à tel point que tu sois dévoué et veuilles y dédier ta vie. Enfin, une grosse partie de ta vie du moins. Moi, c’était ce que je cherchais activement, même si j’finissais par croire que chercher ne servait à rien, que ça me tomberait peut-être dessus un jour. En tout cas, j’espérais que tu ne quittes pas la confrérie parce que, que ce soit en tant que président ou simple membre, t’étais quand même un élément moteur, toujours prêt à mettre la main à la pâte et ça ce n’était pas de refus. Je souris quelque peu quand tu parles de ta mère de cette façon. T’as de la chance de bien t’entendre avec ta famille. Moi au final, le conflit avec la mienne me pèse un peu, assez pour que mes yeux s’assombrissent une demi-seconde avant de se reposer sur toi. À nouveau, j’hoche la tête. « Ouais, bien sûr. » Ça me paraissait être une évidence, en fait. « Kale était mal en point au moment des élections, il était vraiment impliqué dans la maison mais avec ses soucis de santé j’pense qu’il aurait mieux fait de se dédier à ça plutôt qu’à la confrérie. J’avais mes doutes sur toi, j’te mens pas, t’es quand même un gars assez effacé, assez timide… Mais au final ça va, comme je t’ai dit, je ne regrette pas. Tu fais du bon boulot. Tu comptes pas te représenter à la rentrée du coup? » J’me demandais bien qui on pourrait avoir à notre tête. Perso, j’voyais bien Elias ou Philip. Hae aussi, mais j’pense pas qu’il était nécessairement intéressé par ce rôle.

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Tout ce qu'il souhaitait dans le fond Sullivan, c'était de trouver une équipe de basket, qui l'aiderait par la suite à réduire les problèmes financiers qu'il pouvait avoir avec Meghan. Élever des jumeaux, c'était pas forcément gratuit et c'était ce qui lui faisait peur. Il était étudiant et se contentait de peu. Mais des enfants, ils avaient besoin d'énormément de choses. Alors oui, sa tête était toujours remplie de questions à cause des bébés, de son avenir, de l'avenir de Meghan. Il voulait le meilleur pour elle, il ne voulait pas la pousser vers le fond, au contraire. Mais là, la conversation avec Elliot tournait surtout sur la Winthrop House mais aussi sur les élections, celles auxquelles il n'aurait probablement pas du participer mais il avait été forcé par Meg et Hecate, et voilà le résultat. Le Winthrop avouait même avoir voté pour lui, dingue. « C'est gentil... d'être honnête et d'être content de ce que je peux faire » Mais il avait ses doutes Sullivan et se doutait bien qu'il n'était pas vraiment ce que les autres rouges auraient espéré. Il était bien différent de la majorité des autres Winthrops. « Je sais pas... avec les bébés, ça semble assez compromis » qu'il disait d'un haussement d'épaules. « Je dois déjà jongler entre beaucoup de choses alors des jumeaux et une maison en même temps... je suis pas Superman » qu'il disait, espérant tout de même ne pas le décevoir.

« J’suis quelqu’un d’honnête, t’inquiète. Si je suis pas content, je le dis. Mais j’estime qu’il faut aussi le dire quand tout va bien. » Comme une félicitation envers la personne. Un gage de reconnaissance. Ça faisait toujours plaisir à entendre, après tout. Moi, j’aimais bien qu’on me dise quand je faisais du bon travail. J’hoche la tête à tes justifications. « Ouais, je comprends… Mais bon, même si tu te représentes pas à la présidence, reste quand même parmi nous. Tu sais que t’as une famille sur qui tu peux compter à la confrérie. Et par extension, sur qui Meghan et votre petite famille peuvent compter. » Du moins, pour moi, c’en était certain. J’serais là, je répondrais présent dès que vous en auriez besoin, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. « J’vais te laisser réviser, faudrait pas que tu loupes tes exams à cause d’un idiot qui a voulu taper discut’. » Aka, moi. Je me lève donc, t’assène une petite tape sur l’épaule en guise de salutation amicale. « Quand tu veux hein, si t’as besoin — ou même sans raison, juste par envie — t’as mon numéro. » Je t’adresse un sourire franc, sincère, amical. Avant de tourner les talons et sortir de la salle commune pour te laisser tranquille. J’supposais que t’aimais pas être dérangé en plein travail alors j’préférais m’éclipser avant que tu ne juges que j’abuse un peu trop de ton temps et de ta gentillesse.