Il faut que tu respire {Sloan]

La plupart des élèves d’Harvard avait tourné la page… Les enlèvements, les élèves misent à pied, le maitre chanteur, la soirée des tortures… Tout ça était bien derrière eux. Tout le monde semblait s’en être remis. Si pendant des mois il était impossible de se promener sur le campus sans entendre des brides de conversation sur le sujet, aujourd’hui c’était limite si comme si tout ça ne s’était pas produit. Chacun avait repris sa vie, chacun allait de l’avant. Nate aussi. Pourtant il avait fait partit des étudiants kidnappé pendant une semaine, une semaine sans savoir ce qui allait leur arrivé. Comme l’avait souligné Brent, ça aurait pût être pire. Personne ne les avait menacés ou violentés. Au bout d’une semaine, ils avaient retrouvé leur liberté… Seulement les enlèvements avaient rappelé de vieux souvenir enfouis et oublié à Nate. Il y avait plus d’un an maintenant il avait perdu la mémoire, la vie lui avait donné une nouvelle chance et il avait pût oublier les souffrances de son enfance, même s’il avait fini par se rappeler. Il avait les souvenirs mais plus la blessure qui allait avec…

Mais ça c’était avant les enlèvements… Passé une semaine en craignant le pire, Nate c’était rappelait qu’il savait ce que ça faisait. C’est exactement ce qui ressentait quand son père le battait. Alcoolique, Nate craignait de vivre à cause de lui. Parfois il suffisait de pas grand-chose pour mettre son père hors de lui. Dans le plus grand secret, il était rué de coup… Le début de l’année 2018 avait donc était ponctué pour le Winthrop d’horribles cauchemars, intensifié avec force par l’absence d’Arizona pendant une semaine. Elle l’avait fuit pour se remettre de cette horrible soirée torturé par le maitre chanteur et les cauchemars avait été plus qu’omniprésent. Tellement qu’il n’avait pas dormit de la semaine… A ses retrouvaille avec celle qu’il considérait comme la femme de sa vie, il avait décidé de commencé une psychanalyse, à peine entamé avant son départ pour le Spring Break. Avec sa nouvelle psy, qui l’avait étrangement surpris en affirmant que commençer une relation amoureuse en même temps qu’une psychanalyse était une mauvaise idée, ils avaient décidé d’exploré son enfant intérieur.

Nate avait eu sa dernière séance il y a une heure, il se trouvait au supermarché entrain pour faire des courses pour le loft. Depuis le départ de Denys et Ashleigh il se retrouvé seul avec Brent. Il hésitait entre deux paquets de bière et se perdit un peu dans ses pensées… Quand trois personnes entrèrent dans le rayon. Son cœur s’accéléra en sentant la présence des trois inconnus. Le lieu lui parut alors étrangement petit, les bruits ambiants trop fort et son cœur s’accéléra sans qu’il comprenne pourquoi. Il eut subitement l’impression de suffoquer… D’avoir du mal à respiré… Ne sachant pas quoi faire il laissa son cadis dans le rayon pour se dirigeait vers la sortie. L’air frais lui fit du bien et il essaya de se calmer. Tremblant, il attrapa son téléphone. Le premier numéro fut celui d’Arizona. Elle ne répondit pas. Le deuxième numéro dans le journal d’appel c’était celui de Sloan parce qu’il lui avait envoyé un sms une heure avant. Nate l’appela. « Salut. C’est Nate. J’suis au Star Market. Tu peux venir me chercher s'il te plait ? C'est urgent ! »

En ce dimanche matin, Sloan parcourait les rues de la ville en courant. Vêtu de son bas de survêtement, il courait depuis une bonne heure déjà. Il avait besoin d'évacuer les récents événements et de prendre conscience sur les choses. Pas plus tard qu'hier, il avait accepté de donner une dernière chance à son couple avec Suzy, à son mariage. C'était une décision qu'il ne prenait pas à la légère et même s'il avait quelques retours négatifs quant à son choix, notamment de la part d'Arielle, il voulait y croire. Ses foulées étaient régulières, exactement comme les battements de son coeur. Perdu dans ses pensées, il réfléchissait à son couple et à l'avenir qu'il voulait bien lui accorder. Mais, contre toute attente, son regard fut attiré par un local de la ville. Il vint ralentir le rythme jusqu'à s'arrêter, pour s'approcher du fameux local. Ses yeux parcoururent la devanture avec un certain intérêt. Il se colla à la vitre et posa ses mains de part et d'autre de son visage pour regarder à l'intérieur. Il était plutôt grand et spacieux. Sloan l'examina avec attention en repensant à ce que Suzy lui avait dit. La boxe le libérait inévitablement et l'idée d'ouvrir son propre club de fight l'intéressait beaucoup. Alors il nota toutes les informations dans sa tête et repéra les lieux. Il sortit son portable pour prendre une photo mais fut surpris de voir un appel de Nate. Nate ? C'était assez inhabituel. « Ouais allô ? » Ses sourcils se froncèrent en entendant la voix peu habituelle du capitaine de basket. « J'arrive, j'suis à quelques rues d'ici, bouge pas, on appellera un taxi parce que j'suis à pieds. » Sans attendre une seconde de plus, il rangea son portable dans la poche de son bas de survêtement sans prendre de photo, et se remit à courir direction le Star Market.

Il fallut quelques minutes à Sloan pour se rendre sur les lieux. Il vint ralentir le rythme en voyant Nate devant le magasin. Son teint était livide et inquiétait le jeune Bushnell qui arriva à sa hauteur. « Nate ? Ça va pas ? » lui demanda-t-il en reprenant légèrement son souffle. « Qu'est ce qu'il se passe ? » C'était bien la première fois que Sloan voyait son pote dans un tel état.

Nate avait de la chance. Sloan se trouvait guère loin et fût rapidement sur place. Il s’était assit devant le magasin et essayait de reprendre sa respiration. L’angoisse était omniprésente et il devait sans doute avoir mauvaise mine car son ami sembla automatiquement s’inquiétait. En même temps le Winthrop appelait rarement Sloan. Il lui envoyé bien des sms pour le basket ou d’autre truc, mais d’ordinaire il se tournait plutôt vers Arizona, Brent, Alice ou encore Jane. Vu son état il n’avait pourtant pas eu le loisir de fouiller mille ans dans son répertoire et manque de bol peut-être pour lui c’était tomber sur Sloan. « J’peux pas respiré » dit-il la respiration effectivement allaitante. Il avait l’air perdu, vraiment mal et il se savait pas quoi faire pour se calmer. En vrai, Nate était simplement en train de faire une crise d’angoisse.

En arrivant devant le market, Sloan était loin de s'imaginer qu'il tomberait sur Nate en panique. Il était assis par terre, sur le rebord de la marche du trottoir et fut presque soulagé de voir son ami débarquer. Rapidement, le jeune Bushnell s'approcha de lui et vint se mettre à sa hauteur. Son état était inquiétant, d'autant plus qu'il savait que le capitaine ne consommait pas vraiment de drogue ou ne buvait pas comme un trou. Le souffle de Nate était coupé et saccadé, il galéra à parler et à lui faire comprendre ce qui n'allait pas. Sans chercher à comprendre plus loin, Sloan se mit sur la route, face à lui et vint s'accroupir. « Détends-toi Nate, inspire doucement et expire calmement, faut pas que tu paniques, j'suis là ok ? Tout va bien ... » De mémoire, Arizona n'avait pas mentionné de problème dans son couple, il ne s'aventurait donc pas trop sur un terrain glissant. « J'sais pas pourquoi tu te mets dans cet état-là mais .. il faut que tu te calmes. Pense à Arizona, pense à son sourire et aux moments tendres et calmes que vous avez eu, tu veux que je l'appel ? Sa voix peut peut-être te rassurer ? Un peu d'eau .. tu veux de l'eau ? » Pas sur que le fait de l'assassiner de questions soit la bonne solution mais Sloan parlait sans s'arrêter dans l'espoir que Nate se focalise sur sa voix et évite de paniquer. « T'sais quoi ? Faut que t'évacues là, t'as trop de pression, pleure un bon coup, on s'en fou y'a personne qui nous regarde. Lâches prise, t'as l'air d'en avoir gros sur la patate là .. Si t'es comme ça c'est qu'il y a quelque chose .. peu importe ce que c'est , faut que ça sorte. »

Nate n’avait jamais eu de crise d’angoisse, du moins d’aussi loin qu’il se souvienne. Il ne savait pas ce qui était en train de lui arrivait. La respiration haletante, il avait cette horrible impression de ne pas arrivé à respiré. Sa main posait à plat sur sa poitrine, il inspirait et expirait avec force alors que les larmes lui montaient aux yeux. Il s’accrocha à la voix de Sloan, le son de sa voie l’empêchait de sombrer totalement dans la panique et l’angoisse. Il avait peur, terriblement peur. Sloan lui demandait d’inspirer et d’expirer calmement mais sa respiration était tout sauf calme. Ça ne marchait pas son truc ! C’est alors que Sloan se mit à prononcer un mot, ou plutôt un prénom, qui capta l’attention de Nate. «  Hmm… Hmm….Ari…. Hmm….Hmmm…Ari….Hmm…Hmm…Arizona… » La respiration hallentante ce n’était pas facile pour lui de parler mais il essayait d’écouter les conseils de Sloan, de penser à elle. Pour évité de se concentré sur l’horrible douleur qu’il ressentait dans la poitrine, il ferma les yeux et essaya de l’imaginer elle, son sourire, son visage. Sloan le bombarder de question mais il était capable de réfléchir. L’ancien Eliot avait toutefois raison de continuer de parler, ça calmer un peu ses palpitations. Nate rouvrit les yeux, le noir l’angoissant un peu au final. «  Parle…. Hmm hm….  Parle encore…. » Arriva-t-il à formuler alors que plus les seconde passaient et  plus sa respiration avait l’air de se calmer.

Les yeux rivés vers Nate, Sloan essayait tant bien que mal de le rassurer et de calmer sa petite crise de panique. Il avait plus ou moins l'habitude avec son meilleur ami qui angoissait pour pas grand chose. Il savait gérer ses crises à lui, espérons que la méthode fonctionne avec Nate. Le jeune bushnell parlait sans s'arrêter et disait pas mal de connerie. Peu importe, il se devait de continuer son monologue. Au mot Arizona, une faible lueur d'espoir apparut dans les yeux du capitaine de basket. Dieu soit loué. Il continua dans cette voie jusqu'à ce que le Winthrop lui demande de parler encore et encore. « Ok. J'vais te dire un truc que j'ai encore dit à personne .. Suzy et moi on s'laisse une deuxième chance, j'veux dire, elle est venue me voir pour me faire une putain de déclaration d'amour et après elle m'a demandé de divorcer. J'ai pas voulu tu vois, j'veux pas qu'elle m'abandonne, je l'aime tellement cette fille. Mais j'sais pas, j'suis pas heureux, je me suis perdu mec, je ne sais plus qui je suis, ce que je veux. C'est une longue histoire mais j'ai de gros problèmes de comportement et d'identité .. résultat, j'me retrouve devant toi à essayer de te rassurer alors qu'absolument rien n'est sur dans ma vie. T'as Arizona vieux, accroches-toi à elle, fais tout pour préserver ton couple j'te jure, préserves-toi aussi de tout ça c'est important. » En temps normal, Sloan parlait beaucoup, l'exercice n'était pas vraiment compliqué pour lui. « Avant que tu appelles, j'étais pas loin .. à quelques quartiers à peine. J'vais me remettre à la boxe parce que putain ça fait un bien fou d'évacuer .. et tu vas venir avec moi. T'as besoin d'extérioriser, je t'apprendrais si tu veux. Ton état là, il n'est pas normal, il y a quelque chose qui ne va pas, faut que t'explose un bon coup .. et pas en devenant tout bleu comme ça. T'as une sale gueule là. » Il explosa de rire en voyant qu'il allait mieux. Le beau brun arrêta de parler et afficha un mince sourire à son pote. « Ca va mieux ? »

Arizona… Il suffisait à Nate de penser une seule seconde à sa bien aimée pour sentir son angoisse diminuait, ne serait-ce qu’un peu. C’était elle avant Sloan qu’il avait appelé en premier, à elle qu’il voulait parler.  Ce n’était pas pour rien ! Déjà pour les cauchemars, il n’y avait qu’elle qu’il les empêcher de venir et lui permettait de passer de bonne nuit. Sa psy se trompait, sa relation avec Arizona n’était pas un frein à sa guérison, ça n’allait pas l’empêcher d’aller mieux. Arizona était sa force, sa raison de se battre ! Sloan, comme il lui avait demandé, continuer de parler, parler, parler, encore et encore. C’est fou comme l’ancien Eliot était bavard en fait ! Nate l’avait toujours vu en train de courir sur le terrain de basket, ça n’aide pas franchement à établir une grande conversation. Dans un sens Nate était content que le jeune homme se confie à lui bien qu’il aurait aimé que ce soit dans une autre circonstance. Au fil des secondes sa respiration se calma, son cœur arrêta de battre à une allure effrénée. La crise était passée. Sloan lui avait parlé de la boxe et avait même soumis l’idée qu’il en fasse. Bonne idée. Courir tout les matins lui avait fait un bien fou à l’époque, la boxe ne pouvait qu’être un plus pour évacuer tout ce qu’il avait en lui. Il se rappelait le mur qu’il avait fracassé avec son poing en janvier et qui l’avait conduit tout droit aux urgences. Sloan avait raison, il était un faux calme et il avait besoin d’explosé un bon coup mais il n’avait juste pas encore trouvé comment faire…. «  Oui ça va mieux. Merci. » Dit-il en riant à son tour alors que Sloan affirmait qu’il avait une sale tête. «  Mon père me battait quand j’étais gamin. » Nate ne savait pas pourquoi il disait ça comme ça, maintenant, à Sloan alors qu’il le connaissait à peine. Surtout maintenant alors que l’un comme l’autre venait de rire franchement et que la vie semblait belle. C’était s’il venait de dire «  ce matin j’ai acheté du pain. » Il le disait de manière détaché, comme si n’avait pas d’importance. Comme si c’était comme ça. Un fait, pas un évènement traumatisant de sa vie. Alors que les mots retentissaient à son oreille, c’est là qu’il réalisa ce qu’il venait de dire. Il éclata en sanglot…

Sloan parlait beaucoup, c'était un secret pour personne mais là, Nate lui demandait carrément de continuer à parler. Il l'encourageait dans sa connerie, c'était assez étonnant mais qu'importe. Prêt à rendre service à un pote, le jeune Bushnell ne se démonta pas et continua son long monologue. Il se surprit à évoquer le cas de Suzy, il n'aurait jamais pu croire que le capitaine de basket soit le premier au courant de leur renouveau, de la deuxième chance qu'ils se laissaient et s'accordaient. Tant mieux dans un sens, sa petite crise d'angoisse allait, inévitablement, les rapprocher. C'était un mal pour un bien. Lorsque l'ancien Eliot eut terminé de parler, il bifurqua sur une petite blague sur la couleur de la peau de son ami. Les deux hommes rigolèrent de bon coeur avant que Nate ne sorte une bombe. Les sourcils de Sloan se foncèrent, il ne savait pas trop comment réagir là. Etait-il sérieux ? Evidemment que oui, sinon il ne l'aurait pas dit. Nate venait de se livrer avec une facilité déconcertante, il avait, visiblement, besoin d'en parler à quelqu'un. « Wooow .. Tu sais, le mien est mort quand j'avais quoi, 5 ans à tout casser. » Ils faisaient pitiés là, pas vrai ? Sloan afficha un mince sourire et haussa négligemment les épaules. « J'sais pas lequel est le mieux au final. » Un léger rire moqueur s'échappa de ses lèvres. Ils n'allaient pas en pleurer. Finalement, le jeune Bushnell vint se poser ses fesses sur le bord du trottoir, il à côté de lui, posa ses coudes sur ses genoux et vint joindre ses mains entre elles. « Si tu m'en parles c'est que t'en as besoin .. allez raconte, ça fait du bien de parler à quelqu'un d'extérieur à tout ça. J'le garderais pour moi, t'as pas de crainte à avoir. Mon père est mort et mon beau-père me manipule donc j'suis aussi dans la merde. » dit-il pour l'inciter à se livrer un peu. Sloan aussi avait beaucoup de choses à déballer mais pour l'instant, il gérait plutôt bien. Nate avait plus besoin de parler que lui. Chacun son tour. Il allait écouter au lieu de parler. Pour une fois.

Plus d’une année que Nate et Sloan dirigeaient l’équipe de basket ensemble et pourtant ils n’avaient jamais fait ça : se confier l’un à l’autre. Sans doute parce que ce n’était pas dans leur habitudes. C’est marrant l’ironie du sort parfois, il faisait partie d’une confrérie 100% masculine et pourtant il avait plus de facilité à se lier d’amitié avec la gente féminine. Sans doute parce que souvent Nate se trouvait en décalage avec les autres rouges. Ils adoraient parler de la dernière fille qu’ils avaient serré, lui se contentait d’une seule femme… Avec Sloan, l’occasion ne s’était juste jamais présenté d’avoir une réelle conversation. Cet instant était sans doute le moment rêvé… L’ancien Eliot avait raison, Nate avait besoin de se confier et entendre Sloan parlait aussi de sa famille l’aida à se sentir moins idiot. Les larmes étaient sorties d’un coup en un sanglot et il essaya de se calmer alors que Sloan vint s’assoir à côté de lui. Par reflexe il essuya ses larmes d’un revers de la main. Sloan l’incita à parler et resté silencieux. « J’ai passé toute mon enfance dans la violence. Ma mère est morte d’un cancer - ma mère adoptive, c’est compliqué… - et mon père – adoptif aussi… - a sombré dans l’alcoolisme. J’ai passé des années à trembler de peur à l’idée de ce qu’il pouvait se passé, à réprimer la colère que je pouvait avoir pour cet homme, cet homme que j’ai aimait parce qu’il restait malgré tout mon père. Comment on peut aimer un homme qui nous frappe ? Comment on peut appeler papa un homme qui nous frappe ? » Il poussa un soupir. « J’ai retrouvé ma famille, la vraie, ceux qui avait mon sang et avec eux je me suis construit. Mes parents biologique sont devenu mes vrais parents, ceux qui pour qui j’ai de l’importance. Grace à une amnésie j’ai pût oublier la souffrance de mon passé mais l’enlèvement… l’enlèvement ça m’a rappelé ce que ça fait d’avoir peur. Peur de l’avenir… Peur de la suite… Parce que oui j’ai peur, j’ai terriblement peur. Pas de lui. Il est mort au jour d’aujourd’hui. J’ai peur de devenir comme lui. J’ai peur d’être rattrapé par mon passé et dans le futur de devenir à mon tour un père violent. J’ai peur de faire du mal à Arizona... A nos enfants… »

C'était simple. Sloan voulait juste qu'il s'ouvre un peu à lui et qu'il lui déballe tout ce qu'il avait sur le coeur. La petite crise de panique de Nate n'avait rien d'anodine, elle cachait un profond mal-être, un problème qu'il se devait d'extérioriser. Mettre des mots sur une souffrance était un exercice très difficile, le jeune Bushnell en savait quelque chose mais cela valait le coup d'essayer. Le Winthrop pouvait lui faire confiance, il pouvait parler librement sans se soucier des conséquences. Autant Sloan était un peu dérangé dans sa tête, autant il restait un mec de confiance et de parole. Lorsque son pote ouvrit la bouche pour parler, il tourna sa tête pour regarder droit devant lui. Ses yeux scrutaient le béton avec insistance, les sourcils froncés. Nate lui donnait beaucoup d'informations à assimiler d'un seul coup. Un père adoptif violent, une mère décédée, de la violence, de la souffrance mais une fin d'enfance légèrement plus heureuse. Puis des doutes, beaucoup de doutes, sur son présent mais également sur l'avenir qui se profilait devant lui. L'ancien Eliot vint déglutir silencieusement et laissa un léger blanc s'installer entre eux, pour lui faire prendre conscience de tout ce qu'il venait de lui déballer sans le moindre filtre. Après quelques secondes, il prit quand même la parole. « J'suis navré pour le passé que t'as eu Nate, ça n'a pas du être facile de vivre dans la crainte de s'en prendre une dès qu'il y avait un peu d'alcool ou un peu d'électricité dans l'air .. mais tu t'en es sorti et, c'est con hein mais ça t'a endurcit. C'est cool d'avoir retrouvé tes vrais parents, t'as eu la chance de pouvoir les retrouver et de rattraper le temps avec eux. » Il passa une main dans ses cheveux. Conseiller les gens était beaucoup plus compliqué qu'il ne le pensait. Sloan était bien le dernier mec sur terre qui pouvait donner des conseils à quelqu'un. « J'comprends tes craintes, j'ai plus ou moins les mêmes avec mes problèmes de comportement. Suzy est enceinte et hm, j'ai cette putain d'impression que ce gosse naîtra avec mes gènes, ma malédiction mais Suzy me rassure toujours en me disant que j'suis pas un mauvais gars. J'suis juste .. incompris. C'est pareil pour toi vieux, t'es loin d'être un mauvais mec, bien au contraire. Quand j'ai su qu'Arizona en pinçait pour toi, je l'ai poussé à aller vers toi, parce que t'es quelqu'un avec un bon fond. T'es pas .. une espèce de brute enragé qui frappe les gens à la moindre occasion. Ce que t'as subit est affreux mais c'est justement parce que c'était horrible, que tu ne le reproduira pas sur les autres. J'suis prêt à en mettre ma main à couper de suite. T'es pas comme ton père adoptif, t'es pas comme lui .. t'as des valeurs et des principes. Regarde toi sur un terrain, en plein match, t'as rarement un mot plus haut que l'autre et même quand j'pète un câble sur l'autre équipe et que j'suis prêt à les défoncer les uns après les autres, tu me tempères. Tu cherches jamais le conflit et c'est ça qui fait toute la différence entre toi et ton père adoptif. »