you keep me safe, I'll keep you wild ≈ pluson

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La situation te dépasse et les mots que tu prononces te dépassent également. La vraie Louison pointe le bout de son nez, la Louison destructrice, que cela déplaise à Pluton. Il t’a probablement mal cerné et il est en droit de voir avec qui il a décidé de tenter une aventure. Ouais, une aventure. Puis, rien ni personne ne pourra changer la vision que tu as de toi, mise à part celui qui t’avait peut être foutu en cloque. Tu te hais. Qu’est-ce que tu te détestes depuis cette succession de trahisons et de pertes. Tu te relèves tout en prononçant des mots que tu aurais préféré garder pour toi. « Mauvais choix ? Par rapport à Enzo ? Disons que l’ardoise était plus ou moins vierge chez lui » Oui, l’allemand ne t’avait parlé que d’une ex lointaine, mais tout semblait bien loin de lui. Il paraissait en tout cas prêt à t’accueillir, sans être parasité par une autre. Ce qui ne semble pas le cas de Pluton. Se voile-t-il encore la face ou est-il vraiment en transition ? Dans tous les cas, tu n’es pas dans sa tête alors tu ne peux pas deviner et c’est terriblement frustrant. Quitte à ne plus le revoir après cette scène, tu lui déclares ta flamme et tournes les talons, le coeur déjà plus léger mais ô combien tiraillé. Tes cheveux se balancent dans les airs par le rythme que tu adoptes pour fuir. Tout à coup, ton poignet se fait capturer. Tu te te débats faiblement en réprimant tes larmes qui continuent de couler le long de tes joues. Pluton se place face à toi. Tu récupères alors ton bras pour le croiser à l’autre sur ta poitrine. « J’sais plus pourquoi on est ici en fin de compte » murmures-tu en mâchouillant l’intérieur de ta bouche. En fait tu sais, du moins tu croyais savoir. « C’est compliqué ce que tu me demandes de faire Pluton… Tu t’en rends compte au moins ? J’suis blonde, mais pas idiote. Tu comprends pas où ça plante pour moi… J’comptais me lancer dans une relation où je savais que le terrain ne serait pas miné et je viens de faire tout le contraire. J’vais te demander un truc. Déjà, ce soir, on ne dormira pas ensemble. Tu vas prendre la nuit pour réfléchir et tenter de faire le tri, au moins pour moi. De toute façon, à un moment donné, tu vas devoir faire un choix, retourner vers elle en portant tes couilles ou tourner définitivement la page. En fin de compte, avec toute l’affection que j’ai pour toi, je m’en fiche de ne pas faire partie de la nouvelle page de ta vie. De ce que j'ai pu voir chez toi, je trouve que tu vaux mieux que tout ça et que tu mérites d’être heureux, or, cette situation est vraiment trop chaotique, c’est objectif Pluton. » Une infirmière vous frôle et vous dévisage, tu fronces tes sourcils pour la faire fuir et reportes automatiquement ton attention sur le suédois « Je n'ai pas envie d’être cocue une nouvelle fois, c'est une question d'honneur. Putain je vais exploser, je suis au bord de péter un câble là, je vais te dire des trucs que je vais regretter il vaut mieux que je me taise. » lui déclares-tu sèchement. Ton pied gauche se met à taper la mesure, tes yeux roulent et se focalisent de nouveau sur le brun. Timidement, tu te rapproches de lui et plaques bestialement ton front contre le sien. « Avant que je me la ferme, tu crois sincèrement qu'on a une chance depuis le début ? Tu sais, au fond de moi, je ne veux pas non plus que cela s'arrête, je ne veux pas... D'ailleurs je retire ce que j'ai dit, j'aimerais vraiment être sur une nouvelle page... mais juste la notre. » Tes paupières se ferment et tes lèvres cherchent au hasard les siennes, ou au moins son souffle... Tu lui en demandes sûrement beaucoup, mais se rappelle-t-il que tu lui as donné l'exclusivité de ton corps, mais aussi de ton coeur ?

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C’était un revirement de situation qui me dépassait totalement pour le coup et je n’étais pas sûr de savoir ce qui se passait réellement. Était-ce par rapport à sa vie, la mienne, un mélange des deux ? Qu’en sais-je au fond ? Je sais juste qu’elle pète littéralement un câble et que j’étais incapable de l’arrêter dans son élan. Elle avançait comme une tornade qu’il était bien difficile de laisser passer sans dommages. J’essaye de rester calme, de tenter de la calmer elle aussi. Parce que c’est ma petite amie, que c’était elle mon choix à présent et.. ouais non, elle s’attaquait à moi, des mots blessants et je ne comprenais rien. Quand j’entendais le prénom de Camila, mon cœur s’était resserré, ne comprenant pas ce qu’elle venait faire ici sachant que j’avais bien omis de parler à quiconque ce qui s’était passé quelques jours avant. « Qu’importe, ouais, Enzo, le reste de la Terre. Je suis un mauvais choix pour toi ? » Après tout, c’était de ça qu’il s’agissait non ? De moi et mon passé plus que flou encore. Je me demande bien ce que Dimitri a pu lui dire à mon sujet pour qu’on passe d’une relation plus que parfaite à ce chaos impossible à maitriser. J’aimais bien Louison, je ne voulais pas la perdre, pour rien au monde. Mais si elle me repoussait, il serait bien difficile de retourner vers elle. J’ai assez souffert de ce genre de comportement. Et alors qu’elle s’en allait, je la rattrapais assez vite au détour d’un couloir pour la stopper dans son élan, me positionnant face à elle pour tenter de la rassurer… en vain. « Ah » Ouais, moi je m’en souvenais très bien, c’était clair dans ma tête tout ça : on était en début de relation, où on apprend à se connaître et on fait en sorte que tout marche. Mais elle, elle avait pas du tout ça en tête. « Je… » Je n’ai pas le temps de vraiment parler dans le fond, une infirmière passe, avec le jugement bien ancré dans ses yeux mais qu’importe, Louison ne voulait pas être blessée par tout ça et je le savais, je le savais très bien. Mais contre toute attente, elle arrivait à doucement se calmer, se collant à moi. D’abord le front, ensuite le corps. Et j’attrapais ses mains pour la caresser et continuer de la calmer encore. « Est-ce qu’on a une chance ? J’en sais rien mais… j’ai envie d’y croire ouais. Je sais pas ce qui se passe dans ta tête Louison, les films que tu te fais à propos de Camila, mais c’est terminé entre elle et moi. Je m’en suis rendu compte. Alors ouais, je pense quelques fois à elle, surtout quand je suis tout seul mais c’est surtout pour me rendre compte que la situation me rend triste. Et puis je pense à toi et j’ai le sourire… Je veux pas te blesser, encore moins te tromper. Je ne le ferai pas. Mais j’ai juste besoin de temps. Temps pour l’oublier, temps pour effacer cette ardoise bien trop remplie… Je… » Je soupirais, sentant ses lèvres toucher les miennes. Je lui volais un smack avant de reprendre « Je veux cette page pour nous deux, je te promets que c’est vrai… Mais Dimitri a raison, et personne ne doit le savoir. Camila m’aime encore, elle est revenue vers moi il y a quelques jours et j’ai parlé avec elle. Par message uniquement, elle est hospitalisée en Belgique là. Mais… j’avais beau lui parler, je voulais être avec toi. T’es mon nouveau souffle Louison et je veux pas te perdre. J’ai juste besoin d’un peu de temps » soufflais-je alors, avant de me reculer pour la regarder dans les yeux. « Je te promets pas que tout sera tout blanc… mais je veux être avec toi. À toi de réfléchir ce soir si tu veux continuer à mes côtés ou si tu penses que j’en vaux pas le coup, parce que moi, j’ai déjà fait mon choix » Et certes, je suis pas encore amoureux d’elle mais sûrement que ça viendra un jour, il y a de grandes chances. Faut-il encore que je réussisse à panser mes blessures.

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Tu n’y es pas allée avec le dos de la cuillère, c’est certain. Tu veux juste en finir avec les non-dits, ils t’ont suffisamment causé du tort par le passé. Pluton doit être franc et regarder la vérité bien en face. Tu pourrais être toute à lui, mais en sachant que son esprit est court-circuité de temps en temps par une autre, tu ne te sens pas capable de te donner corps et âme dans cette relation. Tu crains que tout s’envole en poussière, dont toi par la même occasion. Dans l’emportement et le respect que tu as pour lui, tu lui as même dit des choses que tu ne pensais qu’à moitié et que tu t’es d'ailleurs sentie forcée de rectifier. Tu ne veux pas qu’il t’échappe, tu sais que tu le regretterais d’avoir abandonné si vite. Cette lâcheté ne te ressemble pas. Brisant la distance qui vous séparait, tu retournes les propos du suédois contre lui, pour obtenir son point de vue. Tes oreilles captent le même discours qu’il avait pu te produire il y a quelque temps. La situation ne semble pas avoir bougé depuis. Tu es déçue, mais tu te refuses de le lui avouer. Le temps, cela prendra le temps que cela prendra. Tu dois t’y résoudre car ce que vous avez te plaît. Il te plaît. Malheureusement, sa déclaration sur son ex te foudroie sur place. Tu te recules à ton tour quand il se détache. T'essuies aussi tes lèvres recouvertes d’amertume « Tu as déjà fait ton choix ? » lui demandes-tu en secouant ta bouille « Je n’ai pas envie de t’embêter éternellement avec ça Pluton, j’sais que ça doit être douloureux. Mais je crois que j’suis en droit de flipper ma race. Elle t’aime encore, tu l’aimes encore, c’est suffisant pour que je prenne la poudre d’escampette. Je veux pas une place minuscule dans ton coeur quand tu daigneras me l’accorder » Tu te sens pousser des ailes, le courage revient à la charge, tu sais ce que tu veux à présent et s’il ne peut pas te le donner, tu devras battre en retraite « J’suis désolée pour elle, est-ce qu’elle sait pour toi et moi au moins ? » Sentant que vous gênez, tu te décales du milieu du couloir pour laisser passer le personnel soignant. Tu reprends ensuite instantanément sans placer aucun filtre entre lui et tes pensées qui s’accumulent « Tu lui parles encore alors que tu es avec moi ? Et si je reparlais à mes ex moi ? Ça te ferait un truc ou pas du tout ? C'est pas sain non ? Bordel, c’est tellement gamin. Je suis jalouse. Je dois être jalouse. J’ai peur aussi. Peur qu’elle te rattrape et que je me retrouve amputée sans rien comprendre… » La panique ressurgit soudainement. Tu baisses tes yeux et plantes tes griffes dans les paumes de tes mains. Tu te sens tellement rongée par tous ces sentiments que tu aurais préféré taire plus longtemps « T’en vaux le coup… J’dois juste enfiler mon treillis et affronter ce putain de parcours du combattant… Alors que je n'ai pas envie de combattre quoique ce soit. Je te veux juste toi, en entier. Bref, j'vais patienter encore un peu j'imagine... Parce que tu en vaux le coup, ouais, t'en vaux le coup» lui confies-tu en déposant ta tempe sur le mur pour affronter son regard aussi confus que le tien.

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Tout ce qu’il fallait que j’assimile en cet instant, c’était le fait que je pouvais la perdre. Comment elle parlait, comment elle me jetait les mots à la figure, c’est comme si elle avait eu un sixième sens sur ce qui se passait quand elle n’était pas dans le coin et.. ouais, je n’avais pas envie de la perdre. J’avais envie de voir où ça pouvait nous mener parce que j’avais pas envie de souffrir encore et toujours. Avec Camila, ce n’était que ça, elle me quittait, se remettait avec moi pour me quitter de nouveau. Et peut-être que je voulais mettre un terme à ce cercle vicieux des plus douloureux. Et peut-être que Louison serait suffisante pour m’aider à stopper tout ça. « C’est pour ça que je comprendrais si toi, tu veux pas de tout ça Louison. Moi j’ai envie d’être avec toi, voir ce que ça donne mais… je suis pas sûr de pouvoir te donner ce que tu veux maintenant. Je sais même pas si je pourrai t’offrir un jour » Mais j’avais envie d’y croire. Alors à elle de voir si elle y croyait aussi. Je lui épargnais le reste de ma conversation avec Camila, celle qui me brisait le cœur, celle où je la faisais passer elle, Louison, avant tout le reste. Comme pour me protéger ouais, mais ça m’a blessé mine de rien et je ne voulais pas lui faire vivre ma blessure vis à vis de ça. « Elle sait ouais » Elle le savait et elle n’y avait pas été de main morte avec moi en l’apprenant, me harcelant de message en début de semaine. Et c’était dur à vivre, sachant que Louison m’avait rejoint pas longtemps après, m’obligeant à éteindre mon téléphone pour éviter qu’elle se doute de quoique ce soit. On se calait contre le mur, continuant cette conversation sans gêner le passage des membres du centre hospitalier. « C’était ma meilleure amie avant tout… » disais-je pour simple explication, sans aller plus loin. Mais ce n’était pas ma meilleure amie qui me parlait malheureusement, c’était mon ex, celle qui a été fiancée à moi. Celle que j’avais du mal à faire partir mais qui faisait souffrir plus que je ne l’avais imaginé celle que je fréquentais actuellement. « Je te demande pas de te battre Louison, je te demande juste d’être toi, d’être cette fille qui me plait, qui me donne envie de la voir tout le temps, jour et nuit… celle qui me fait vriller de façon spectaculaire » soufflais-je doucement, glissant ma main sur sa joue opposée au mur, la caressant tendrement alors qu’elle semblait plus perdue que jamais. « Écoute… on peut faire ces examens sanguins, ça n’engage en rien… on se laisse quelques jours pour réfléchir, savoir ce qu’on veut réellement. Moi pour faire le point et toi, pour savoir si tu veux vraiment aller sur ce chemin épineux avec moi. On se voit samedi pour faire le point » J’approchais alors mon visage du sien pour voler ses lèvres pour un baiser. Un simple petit baiser, pour sceller ses paroles. Prendre une décision sur le coup de l’impulsion, c’était pas forcément bon. Elle tombait amoureuse de moi merde, fallait pas que je merde, fallait pas que je la blesse inutilement. Fallait que je prenne la bonne décision.

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Il ne sait même pas s’il pourrait te l’offrir un jour… Alors que certains hommes te tournant autrefois autour auraient fait de toi leur reine en un seul jour. Dans quoi tu t’es fourrée… Ton coeur te fait un mal de chien, Pluton te fait un mal de chien avec ces révélations. Peut être bien que tu n’aurais pas dû accepter cette étiquette de couple aussi vite. Peut être que tu t’es plantée en voulant relever un challenge pareil. Le sortir de son ancienne relation relève du périple. Tu déchantes subitement. Tu es partagée entre l’espoir et le désespoir. Son ex sait. C’est déjà ça, à savoir si c’est pour la rendre jalouse ou pour clarifier la situation entre eux qu’il le lui a dit. T’as l’impression de t’enfoncer dans des sables mouvements. Il en rajoute d’autres couches et ouais, tu disparais de la surface de la Terre quand il t’avoue le lien qui les unissait avant tout. T’es foutue bébé Louison. Tu sais ce qu’i te reste à faire dans ces prochains jours. « Je ne sais pas si je pourrais être cette fille en sachant tout ça. Je me sentirais toujours en danger et je vais m’obscurcir de jour en jour, je me connais... » Ses doigts sur ta joue te brûlent, tu te sens légèrement trahie. Prise dans cette machine infernale, tu acquiesces timidement à ses propos pour lui faire simplement plaisir. La magie semble s’être éteinte, pourra-t-elle tout de même se rallumer ? « Oui, je vais en profiter pour voir si tout va bien, pis je te dirais ce que je pense de tout ça samedi, j'ai besoin de me poser tranquillement, de peser le pour et le contre et que tu sois aussi sincère de ton côté tu sais. » Tu te laisses embrasser et ne réponds pas au baiser. Ton conte de fées s’est soudainement transformé en tragédie grecque. « Mademoiselle Chamberlain, Monsieur Westerberg ? » Un infirmier de deux mètres vous interrompt, tu sais que c’est l’heure tant redoutée qui est arrivée. « On arrive ! » Tu souris au mec et te débarrasses de tes larmes pour retrouver la pièce où vous attends le suceur de sang « C’est parti ! » T’emboites le pas en avalant péniblement ta salive tout en nouant tes doigts à ceux de Pluton pour camoufler cette instabilité qui t’habite. Tu t’assois la première sur le siège et fixe le mur devant toi pendant que l’infirmier te tape la causette. Tu réponds sèchement pour couper court. T'es pas d'humeur. Il t'installe ensuite un garrot pour piquer son aiguille dans ta peau « Je voudrais faire une batterie de test complète en plus du VIH et toutes ces conneries… » demandes-tu en détournant ton visage vers la seringue qui se plante dans ta veine. Tu regardes ton sang qui sort de ton corps, sans broncher. Tu dois te ressaisir et redevenir la fille qui n’avait peur de rien, encore moins de quelques gouttes de sang. Tu laisses ensuite ta place à Pluton dans une froideur extrême que l’infirmier a capté. Il n’ose plus t’adresser la parole et tant mieux. Tu n’as plus vraiment envie de parler, tu veux regagner ta chambre et ne plus en sortir avant un moment pour digérer tout ce qui a été dit.

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Peut-être ne la méritais-je pas ? Peut-être que j’étais destiné à vivre dans le mal toute ma vie, avec pour seul objectif, garder Camila à mes côtés. C’était peut-être ça ouais, qu’il fallait faire… J’en sais trop rien. Willa, Liz, toutes avaient été blessées et je n’avais pas pour autant appris la leçon. Camila les balayait toutes sur son passage. La différence là, c’était que Camila était supposée être sortie du tableau. Elle et son mariage à la noix. Elle était supposée ne plus être dans ma vie et pourtant… Elle était revenue, en force. Messages, Snapchat. Elle n’y était pas allée de main morte. Et visiblement, elle en a parlé à Dimitri, qui s’est empressé de le dire à la jeune Mather. « Ouais… je vois » Exactement même. C’est pour ça que dans le fond, je ne devrais pas la retenir dans une relation qui lui fera du mal. Mais j’avais quand même du mal à le faire, la laisser partir. Parce qu’elle me procurait tellement de bien, comme une drogue. Et j’étais peut-être pas prêt à m’en passer dès à présent. C’est pour ça que j’instaurait cette pause, nécessaire en tout point. Quelques jours sans se voir, faire le point sur les sentiments, les besoins et les volontés de chacun, puis déterminer par la suite si ça vaut le coup de continuer ensemble ou non. Même si cette discussion serait difficile, elle sera nécessaire, dans tous les cas. « Je le serai » Dire tout, être sincère. J’allais la blesser, c’était certain, peut-être la réconforter aussi quelque part, parce que la connexion qu’on a, elle n’est pas fausse, loin de là. Elle était bel et bien réelle. Mais pas suffisante cependant à ses yeux. J’en sais rien. Mes lèvres contre les siennes, elle ne répondait pas, ce qui ne laissait rien présager de bon mais je m’en doutais. Putain, pourquoi est-ce que cette sortie avait ouvert la boîte de Pandore ? Interrompu par un infirmier qui nous appelait, on finissait par clôturer cette conversation presque stérile. Cependant, elle gardait ses doigts entre les miens, dans une prise en main hésitante mais en même temps, je sentais qu’elle cherchait un certain réconfort alors je le lui donnais, par ce simple contact. Tout du moins, j’essayais. Une fois dans la salle, je la laissais s’installer, me calant dans un coin de la salle tout en la regardant. Elle était belle.. trop belle. J’aimais pas ce que je lui faisais subir et peut-être que je devrais la laisser être heureuse avec quelqu’un qui n’est pas moi.. Dans le fond, c’était mon égoïsme qui l’avait poussée à tomber amoureuse de moi. Peut-être commençais-je à l’être aussi ? J’en sais trop rien. Un mois qu’on se connaissait, un mois et demi. Je ne connaissais pas tout d’elle et pourtant, ça me plaisait, son être tout entier me plaisait et j’étais attiré par elle comme un aimant. Mais elle subissait les dommages collatéraux et elle ne méritait pas ça. Finalement mon tour était arrivé et je m’installais sur le siège en question, relevant ma manche pour que l’infirmier ait accès à mes veines au niveau du coude. « Tout pareil » Ça prenait le temps que ça prenait mais au moins, c’était fait. Une petite collation pour tous les deux et on était libéré, les résultats nous seront remis dès demain, par courrier. Sûrement que ça l’arrangeait de ne pas me voir. « Je suppose que tu veux rentrer chez toi toute seule ? » soufflais-je doucement, triste d’en arriver là. Mais c’était sûrement ce à quoi il fallait s’attendre quand on fréquente une fille et qu’elle découvre que son mec aime toujours son ex et que son ex l’aime toujours.

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Rembobine ! Si tu pouvais seulement appuyer sur ce bouton marche arrière. Au moins pour quelques jours supplémentaires où tu te bercerais encore d’illusions. Quelques jours où tu pourrais t’imaginer à ses côtés, à filer vers l’horizon, main dans la main, le sourire jusqu’aux oreilles. Sans ombre au tableau. Malheureusement, aujourd’hui, tu avais décidé de voir la vérité en face, avant qu’elle ne te gifle de sa large main. Tu venais d’instaurer une pause dans ce début de relation, à la fois pour ta survie, mais aussi pour que Pluton puisse se positionner dans ce qu’il t’avait entraîné. Tu espérais que les quelques jours qui vous sépareraient permettraient au moins de t’apporter des réponses, au lieu de continuer à nager dans ce flou intersidéral. « Je l’espère Pluton, j’espère que tu seras sincère » Vous étiez ensuite entrés vous faire sucer le sang tour à tour, dans une ambiance bien plus tendue que celle du début. Enfin libérés, sans un infirmier dans les parages qui servait de tiers pour vous éviter un silence pesant, tu te mets à presser le pas dans le couloir, suivie par Pluton. À l’écoute de sa question, tu te retournes en marchant à reculons. « Oui, je vais rentrer chez moi toute seule. J’aurais préféré que cette journée se termine autrement tu sais. J’aurais préféré pleins de choses, mais on a jamais ce que l’on veut n’est-ce pas ? » Et hop, petite pique de plus en lien avec sa future princesse. Tu fais ensuite demi-tour, affrontant le paysage dans le bon sens. Vous empruntez le même couloir qu’en arrivant et débouchez sur un escalier. Tu poses tes fesses sur la rampe et glisses jusqu’en bas comme l’enfant que tu es toujours « Ouais, j’aurais clairement aimé t’embrasser toute cette fin de semaine, me balader sur ton dos, aller admirer la pleine lune dans ton spot, te faire l’amour et t’aimer un peu plus chaque seconde passée près de toi… » avoues-tu en te distrayant de chaque élément du décor. Tu ne veux pas affronter son regard, juste lui déballer ce que tu aurais pu et que tu pourrais lui offrir. « Enfin bref… » termines-tu par marmonner en déboulant dans le hall d’entrée de l’hôpital. Ton coeur se déchire dans ta poitrine. La sortie est là, à quelques mètres. Elle signera votre éloignement. Tu n’en as pas envie, tu aimais beaucoup ce que vous aviez et tu sais que tu risques de le perdre à présent. Cependant, si tu appuies sur le frein maintenant, tu imagines que ce sera moins douloureux que dans un mois, quand tes sentiments auront progressé et qu’il aura enfin le courage de te dire que tu n’es pas celle qu’il veut, ni maintenant, ni le lendemain, ni jamais en fait. « Bon… » Tu grattes tes cheveux et jongles entre l’astre vous éclairant par les baies vitrées et le visage du Dunster « C’est là que nos chemins se séparent on dirait…  » Ce jeudi tu es encore à lui, mais ce dimanche, tu seras peut être de nouveau sur le marché, à errer comme avant son apparition...

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Bien sûr que j’allais être sincère avec elle, parce qu’elle méritait d’être au courant de ce qui se trouvait dans mon cœur. Elle le savait déjà avant mais il était encore plus en bordel depuis que Camila avait fait son retour dans ma vie, à travers des messages. Et puis Cléolya qui voulait qu’on se voit elle et moi, vendredi. J’avais accepté et c’était sûrement pour cette raison que je proposais qu’on se voit samedi Louison et moi. Quelques jours pour nous, quelques jours pour faire un point. Et c’était dans le silence qu’on se faisait prélever du sang, pour les examens qu’on avait initialement prévu pour que notre relation passe un cran au dessus. J’avais l’impression que ça ne servait à rien mais… mais si, c’était important. Que ce soit pour avec elle ou avec une autre. C’était comme avoir une ardoise entre les mains, qu’elle soit clean ou pas du tout. J’osais espérer pour elle comme pour moi que ça allait être clean pour le coup. Mais je n’étais plus certain que ça sera ensemble qu’on en profitera et ça me faisait bader sévère. Finalement, le prélèvement était terminé et on sortait tous les deux de la salle. Forcément, je lui demandais en sachant pertinemment sa réponse, si jamais elle rentrait seule chez elle. Quelle question, t’es con Pluton ! « Parait-il ouais… » On a jamais ce qu’on veut. Jamais jamais. J’aurais aimé être heureux, j’aurais aimé ne jamais souffrir, ne jamais avoir le cœur brisé et pourtant. Pourtant, j’étais là, plus perdu que jamais, tiraillé entre deux femmes et cette envie de tout envoyer en l’air. Je soupirais discrètement en entendant son récit, parce que ouais, j’aurais aimé tout ça, j’aurais aimé vivre tout ça avec elle et j’en étais privé, parce que Camila avait fait des siennes, parce que Dimitri avait fait des siennes également. Les Wildingham n’étaient pas vraiment de ceux qui restaient dans leur coin malheureusement. Je la suivais tout le long du chemin vers l’extérieur de l’hôpital, alors qu’elle faisait l’enfant, glissant sur des rambardes, sautillant, sautant. Non, je n’avais pas l’humeur pour faire de même, au contraire. J’avais un pas assez lent, lourd. Je n’avais pas envie de mettre un terme à cette entrevue, parce que c’était certainement un des derniers moments qu’on vivait ensemble, mais en même temps, j’avais envie de courir pour me réfugier dans mon lit et me morfondre pour le reste de la journée. Seulement, on arrivait tous les deux à la sortie, et comme elle le faisait remarquer, c’était le moment où nos chemins se séparaient. Ouais, malheureusement. Soufflant, je passais ma main dans ma nuque, me massant légèrement pour cacher la frustration que j’avais de cette situation inédite. « Je suppose que je peux aller me brosser pour un bisou ? » Tout à l’heure, elle n’avait même pas daigné répondre à mes lèvres contre les siennes alors ouais, un baiser… un vrai baiser, je pense pas y avoir droit. Malgré tout, je me rapprochais d’elle, attrapant sa main ballante, glissant mes doigts entre les siens, jouant avec, trahissant le stress qui s’emparait de moi.

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Peut être bien que dans une autre vie, vous auriez pu former ce couple particulièrement complémentaire. Seul hic, tu te sentais un peu seule pour bâtir quelque chose qui se construisait à deux. Tu voulais de la réelle exclusivité, pas un morceau de coeur infecté par une autre fille, aussi géniale qu’elle puisse être. Tu ne la connaissais pas cette Camila, mais si Pluton en était éperdument amoureux, c’est qu’elle en valait le coup. T’étais arrivée trop tard dans sa vie, ainsi soit-il. Vous approchant de la sortie, tu t’arrêtes dans ta fuite et annonces la fin de votre rendez-vous avec déception. « Tu peux te brosser et même te faire un brushing aussi » Tu laisses un rire éclater entre vous, totalement mal à l’aise. Pluton attrape une de tes mains et ton coeur se retourne dans ta poitrine. Tu hais cette sensation d’impuissance. Tu ne peux rien faire, tu es bloquée, totalement. Tout repose sur lui, sur ce qu’il désire au plus profond de son être. Tes lèvres se retroussent pour démontrer ton désarroi. Tu te rapproches doucement du Dunster et l'enlaces dans tes bras. C'est peut être un sacré manipulateur. Il arrive toujours ou presque à avoir ce qu'il veut... Tout contre lui, tu déposes ton menton sur son épaule en t'imprégnant de son parfum « Souffrir toute ta vie ou filer vers le bonheur. Réfléchis-y bien Pluton. » lui murmures-tu en nichant ta bouille dans sa cou pour embrasser sa peau tiède. Tu te recules ensuite sauvagement tout en abandonnant ses mains que tu serrais entre vous « Je croyais tellement que ton choix était fait depuis que tu m’avais toi même demandé d’en faire un… Bref.  » Tu lui délivres un sourire teinté de désillusion et tournes les talons avec le peu de dignité qui te reste. Tu t’éloignes du brun tout en sachant que c’est sûrement la dernière fois que vous étiez « ensemble ». Au moment de franchir les portes coulissantes, tu te rétractes et fais demi-tour pour courir vers Pluton. Tu lui sautes dans les bras et relèves très vite ta bouille vers la sienne pour embrasser passionnément ses lèvres « Tu vas tellement me manquer putain… » Tu te mets à pleurnicher tout en encadrant son visage entre tes mains « Pluton, j’veux pas… » Tu le smackes une dernière fois et t’écartes pour de bon « Excuses moi. J’y vais vraiment, plus je reste, plus j’ai affreusement mal, à bientôt ché… » Tu te retournes et tamponnes tes joues avec un vieux mouchoir trouvé dans la poche de ton manteau. « À bientôt "chéri" pfff » complètes-tu en traversant enfin les portes pour regagner le froid de Boston.

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{you keep me safe, I'll keep you wild}
crédit/ tumblr ✰ w/pluson

J’avais bien du mal à comprendre comment les choses se sont dégradées si rapidement, alors que tout allait bien il y a moins d’une heure. Mais voilà, fallait s’y faire. Il fallait se dire que ça pouvait être terminé en un claquement de doigts. La vie, une relation. Tout. Et alors que notre entrevue arrivait à sa fin, le stress s’emparait de moi. Putain, pourquoi j’ai pas plus profité quand je le pouvais encore ? Maintenant, elle m’échappait, totalement et je ne savais pas quoi faire pour la garder à mes côtés. Enfin si, je savais, il faut que je vire Camila de ma vie et de mon cœur. Je passais ma main dans ma nuque, cachant vivement ce malaise présent en moi. Bordel quoi, pourquoi c’était aussi compliqué ? Ah, oui.. parce que je tenais à elle, que je ne voulais pas la blesser et qu’il semblait être compromis le fait qu’on ressorte inerte tous les deux de cette relation. Mais l’autre main, elle venait attraper la sienne, et Louison se rapprochait de moi. Bordel mais oui, j’appréciais que trop cette proximité entre nous, surtout ses bras autour de moi. Je m’y étais habitué mine de rien et j’étais peut-être pas prêt à la laisser partir. « C’est ce que je vais faire, promis.. » Parce que ouais, me détacher de Camila pourrait être la solution à tous mes problèmes puisque si on pouvait avoir des moments de bonheur ultime, on finissait par se faire souffrir tous les deux et… peut-être qu’on devait arrêter les frais, dès maintenant. « Je suis désolé.. » Mais j’étais sincère à ce moment de ma vie. Parce que pour moi, je devais vivre ma vie sans Camila, et je voulais que Louison me choisisse envers et contre tout. Mais je l’admets, c’était sûrement trop demandé de ma part puisque maintenant, je la mettais dans ma position d’il y a quelques jours, même si ça restait assez différents. Je la regardais s’éloigner, incapable de bouger, le cœur qui tombait petit à petit en lambeaux. J’étais triste, oui je l’étais. Même si je n’étais pas amoureux d’elle, c’était compliqué de la laisser s’en aller puisque l’attachement était réel. Mais voilà, elle finissait par faire demi-tour, se précipitant dans mes bras pour venir m’embrasser, chose qui me faisait respirer de nouveau, et j’y répondais sans aucune hésitation. Ses mots me tuaient à petit feu, mais il fallait ce temps pour faire le point. Aussi bien pour elle que pour moi. « Tu vas me manquer aussi… » finissais-je par dire doucement alors qu’elle s’éloignait. Et ce n’était que lorsqu’elle était hors de vue que je m’en allais de cet hôpital, sortant mon téléphone pour appeler un Uber via l’appli pour rentrer chez loi, à Cambridge. Ouais, j’étais en morceaux là et j’espérais qu’aucune de mes colocs ne fasse la moindre réflexion. De toute façon, j’irai tout de suite dans ma chambre pour me goinfrer de cochonneries et écouter de la musique dépressive.