you keep me safe, I'll keep you wild ≈ pluson

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Aujourd’hui, tu n’es vraiment pas à l’aise avec les aventures qui t’attendent. En toute franchise, tu n’as pas vérifié si tout était en bon état depuis ta fausse-couche. Tu crains cette piqûre et les résultats qui l’accompagneront par la suite. Et si tu étais porteuse d’une connerie ? Tu ne préfères pas y penser. Tu ne préfères pas non plus penser à ces interrogations que tu as partagé avec Dimitri à propos de Pluton. C’est donc particulièrement nerveuse que tu descends les marches de ton immeuble, mâchouillant ton chewing-gum pour calmer ton stress. Tu déboules ensuite sur le trottoir du haut de tes bottines et aperçois Pluton les mains dans les poches, de dos. Tu t’approches alors de lui en douce, essayant de ne pas faire claquer tes talons sur le bitume pour attirer son attention. Puis, tu bondis sur lui dans le dernier mètre pour l’encercler de tes bras. « Ne me fais pas une prise de catch, ce n’est que moi, Louison Chamberlain, ta meuf ! » lui balances-tu en le lâchant assez vite pour enfin retrouver sa bouille d'ange « Bonjour mon bébé ! » Complètement enjouée, t’esquisses un bref sourire et embrasses délicatement ses lèvres en attrapant ses mains. Tu les entraînes alors dans un mouvement de balancier régulier entre vous. « Bien dormi sans moi et "mes bagarres nocturnes" ? » Il est vrai que tu bouges beaucoup la nuit. Ton sommeil est agité, t’ignores si Pluton en a d’ailleurs déjà fait les frais. « Moi oui sans tes ronflements de Papa Ours là » Tu roules des yeux pour jouer l’exaspération, mais tu finis par perdre ton sérieux en éclatant de rire. « J’plaisante… Je deviens insomniaque lorsque tu n’es pas là. Et si j'arrive à m'endormir, je me réveille automatiquement en sursaut au bout de deux minutes. Je vérifie si tu es bien à côté de moi et quand je ne te trouve pas, je suis drôlement triste... Rigole pas, tu me rends faible tsss » Tes yeux ne quittent pas les siens, pas besoin d’oeillères pour oublier le restant du monde. Pluton t’obsède assez pour omettre le décor alentour. « On y va à pied ? Ce n'est pas si loin. À moins que le suédois soit un flemmard ? » T'écarquilles tes yeux en attendant sa réponse, tes doigts entrelacés dans les siens. Pour l'instant, tu masques plutôt bien ton anxiété, à voir si Pluton percevra tout de même cette agitation qui te dévore de l'intérieur...

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C’était le jour où on allait enfin se rassurer une bonne fois pour toute. On l’avait fait deux fois sans capote dont une fois jusqu’au bout et ouais, j’avais envie que ce soit tout le temps comme ça. Alors il fallait vraiment faire en sorte que les résultats soient les meilleurs, qu’elle prenne bien la pilule afin qu’on puisse faire l’amour tranquillement, sans avoir peur de quoique ce soit entre nous. Alors on s’était donné rendez-vous devant chez elle, puisqu’elle habitait pas loin de l’hôpital et j’étais dehors, les mains dans les poches, attendant patiemment qu’elle daigne sortir. J’aurais très bien pu attendre chez elle mais non, j’étais sur le trottoir et ça m’allait très bien. Normalement, elle n’allait pas tarder de toute façon. Il suffisait que je pense à elle pour que finalement, elle débarque, par derrière moi, m’encerclant dans ses bras. Je me mis à rire alors qu’elle se positionnait enfin face à moi, attrapant mes mains et m’embrassant par la même occasion. « Salut ma chérie » Et je l’embrassais de plus belle, me délectant de ce contact toujours plus agréable de jour en jour. « Alors déjà je ne ronfle pas, et non, je préfère quand t’es là, je contiens tes coups en dormant tout contre toi. Alors on dort ensemble ce soir, c’est décidé » Surtout que tout ce qu’elle disait, mine de rien, ça me faisait du bien. Je lui manquais la nuit, comme elle pouvait me manquer également. Sa présence m’apaisait et j’avais besoin d’elle, besoin d’elle pour tourner la page, besoin d’elle pour aller mieux et cesser de ressasser le passé. « Faible ? Je ne vois pas de faiblesse, juste une affection des plus sincères » Mes doigts entrelacés avec les siens, je l’attirais une nouvelle fois contre moi, mon regard toujours plongé dans le sien alors que j’approchais mes lèvres des siennes. « Dors avec moi ce soir, c’est un ordre Chamberlain » J’attrapais sa lèvre inférieure de mes dents avant de venir l’embrasser. Finalement, je me reculais, glissant mon pouce sur mes lèvres alors que j’acquiesçais. « A pied ça me va » Et je commençais d’ailleurs à avancer en direction de l’hôpital pour le rendez-vous qu’on avait mis en place. « J’ai hâte… de laisser tomber ces préservatifs » Si elle savait. C’était récent cette nouvelle protection puisqu’avec Lily je n’en avais pas besoin, Willa non plus. Camila, c’était notre deal. Alors ouais, le préservatif, c’était une obligation que je m’imposais mais je n’aimais pas ça. « Tu prends bien la pilule ? » que je demandais, loin de me douter du chaos qui s’installait en elle, du chaos qui ne faisait que prendre de plus en plus d’espace, bien malgré moi.

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Une légère brise vient frapper tes joues brûlées par le froid de l’hiver. Le printemps est néanmoins arrivé et malgré les températures encore faibles, il t’apporte consolation. En effet, cette nouvelle saison t’a au moins amené Pluton. Avec ce suédois à tes côtés, tu te sens prête à braver n’importe quelle situation extrême, excepté l’hôpital qui est encore pour toi synonyme de mauvais souvenirs. Tu ne veux juste pas l’avouer à Pluton, tu ne veux pas qu’il perçoive cette angoisse, tu n’es pas une fille qui est censée être « angoissée ». Ainsi, tu fais une entrée en toute décontraction, pour ne pas transmettre cette appréhension qui se développe en toi. Un de tes sourcils s’arque à l’écoute du nouveau surnom qui vient d’émaner chez ton petit-ami. Tu te contiens pour ne pas le souligner, mais qu’est-ce que tu adores ça. Cette nouvelle idylle t'a permise de changer de peau et de retrouver celle d’une adolescente que la vie n’aurait pas encore blessé. Tout semble de nouveau possible, presque tout. « Ah oui ? Tu es ma camisole ? J’espère que je ne heurterais jamais ton paquet en me battant contre mes démons… C’est d’accord pour ce soir, je viendrais chez toi… » De toute façon, tu trouves que tu ne passes pas assez de temps chez lui, alors tu comptes bien y remédier. L'objectif ? Que ses chères colocataires femelles impriment ta face afin qu’elles gardent  bien au chaud leurs mains dans leurs poches. « Une affection des plus sincère ? Tu vis dans quel siècle chaton ? Je me sens si vulgaire à tes côtés » confies-tu en baissant les yeux jusqu’à ce qu’il te ramène à toi et qu’il plonge ses prunelles noisette dans les tiennes. Hypnotisée, tu captes son souffle tout en ne clignant pas une seule fois des yeux. « À vos ordres Westerberg ! Je dormirais avec toi ce soir... » Le Dunster accroche ta lèvre inférieure, tu gémis doucement et inclines ton visage pour recevoir son baiser. Ton coeur bat la chamade, il te rend dingue et c’est bien pour ça que tu prends la direction de l’hopital aujourd’hui. C’est pour lui, entièrement pour lui. Pluton emboite le pas, tu le suis et enroules ton bras au sien tout en examinant le paysage citadin vous entourant. « Moi aussi bébé, même si ce n’est pas moi qui les porte… J’espère que tout ira bien et que l’on aura plus à se coltiner tout ça... » Tu baisses ta tête et enfouis la moitié sous ton écharpe. Ton sourire passe inaperçu, car il respire le malaise. La question qui suit te retire d'ailleurs ce rictus. « Mh, j’ai un dispositif intra-utérin, un nom barbare pour dire stérilet, on… on me l’a placé début janvier, il doit être opérationnel… Certains mecs le sentent pendant les rapports, mais apparemment, le médecin qui me l'a posé l’a mis bien profond en moi vu que je n'ai eu aucun retour négatif. Fin, tu n'as rien senti depuis qu'on "fait l'amour" non ? » Tu grimaces en t'écoutant parler, pourquoi t’es rentrée dans les détails, t’aurais uniquement pu dire que tu avais un moyen de contraception et basta. Avec cette confession pourtant ordinaire, ton coeur se serre dans ta poitrine, des flashs de la nuit de ton accident reviennent, pire encore des flashs d’Ezio s’infiltrent dans ta conscience. Tu soupires et ronchonnes en lâchant le bras de Pluton. Tu prends un peu de distance et bifurques de sujet pour éloigner ces cicatrices issues de ton passé « La dernière fois, je voulais te parler d’un truc, avoir ton avis tu sais… En fait, je pense quitter les Mather très prochainement… J'ai besoin de renouveau, de tout reprendre à zéro... »  

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Ce qu’il fallait avouer, c’était cette façon incontestée qu’on avait de se sentir bien l’un avec l’autre. Ça se voyait aussi bien chez elle que chez moi et ouais, ça ne faisait que présager du bon entre nous. En tout cas, je ne voyais pas l’ombre d’un problème. Enfin si… mais je tentais de l’éloigner le plus possible de nous, ne pas la toucher par mes propres tourments. Louison méritait le bonheur, après les épreuves qu’elle a pu avoir par le passé alors je tentais d’être cet homme qui lui ferait voir la vie en rose. « C’est à toi de faire attention à ça, ça serait dommage que je finisse blessé sur le champ de bataille » que je disais en rigolant, en parlant de mon “paquet”. Ouais, elle saurait faire attention. Au pire, je prévois le coussin pour protéger cette partie là. « Laisse moi faire le littéraire un peu, c’est mon domaine et toi, reste comme tu es, t’es parfaite comme ça » Avec sa vulgarité, avec ses sourires et son rire. Avec sa façon de se tenir et surtout sa façon de me regarder. L’ensemble me plaisait et elle n’avait pas à changer d’un chouia. « Merci bien ! » Et sans attendre, je l’embrassais avant de me mettre en marche vers l’hôpital, toujours sa main dans la mienne. Après tout, j’adorais être en contact avec elle, tout le temps. Elle était comme un aimant. Mais rapidement, elle s’enroulait autour de mon bras et c’était pas plus mal, plus de proximité me faisait tout aussi plaisir. « Y’a pas de raison que ça n’aille pas, je suppose » Je m’étais protégé à chaque fois, je pense qu’elle aussi.. Alors bon, ça devrait être RAS pour tous les deux. Pour moi en tout cas. Après, il y a eu ces deux fois sans protection et.. j’espérais que ça reste indemne également. Et du coup, je lui demandais pour la pilule puisque c’était le moyen le plus commun. Et non, elle ne la prenait pas. Stérilet. Ok, ça reste une protection comme une autre. « Rien senti non… mais toi, ça te dérange pas d’avoir un truc… là ? » Sauf que je ne comprenais pas sa réaction, elle préférait me lâcher, s’éloigner et moi, je fronçais les sourcils. Plus étonnant encore, son changement de sujet de conversation. Parler des maisons alors qu’on était dans un sujet des plus importants… bon, ça l’était aussi mais avec un degré moindre mine de rien. « Bébé, t’es sûre que ça va ..? » finissais-je par demander à ma petite amie, récupérant sa main pour l’attirer vers moi, intrigué de son comportement assez étrange pour le coup. Je me stoppais alors, me positionnant face à elle pour plonger mon regard dans le sien. « Pour les Mathers, je pense que ça peut être une bonne idée mais ça ne regarde que toi, de ton intégration dans la maison et de ton bien être » J’attrapais son autre main et je caressais les dos de ces deux dernières pour l’attendrir un peu. « Tu sais que si un truc te tracasse, tu peux tout me dire, hein ? » Qu’elle ne refoule pas un truc au fond d’elle et que ça vienne à exploser dans la gueule de tous ses proches d’un coup d’un seul.

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La discussion légère que tu as entamée aurait presque réussi à te faire oublier que vous alliez aujourd’hui à l'hôpital. Si seulement Pluton n’avait pas parlé de contraception… Cette question t’a immédiatement replongé dans l’enfer que tu as vécu début Janvier. Ton coeur s’est alors contracté douloureusement lorsqu’un flot d’images, de bruits et d’odeurs désagréables s’est immiscé dans ta conscience. Par réflexe, pour ne pas « contaminer » le Dunster de ton malaise, tu t’es détaché de lui pour fouler le trottoir en solo. Tu t’es aussi aussi perdue dans des détails sur ta contraception, une contraception que l’on t’avait un peu imposé à l’hôpital en te traitant quasiment d’inconsciente. « J’essaie de ne plus penser que j’ai un corps étranger en moi… Au début c'était perturbant, mais ça va mieux... » Tu hausses tes épaules en poursuivant ta route. Au moins, tu n’as quasiment plus de règles, alors à toi la piscine et les parties de jambes en l’air non-stop. Tu changes par la suite de sujet, pour stopper l’hémorragie de tes pensées qui ne cessent d’affluer. Pluton perçoit subitement ta gêne et te ramène à lui. Il s’immobilise et se plante devant toi. Tu t’arrêtes à contre-coeur, incapable de lui passer dessus dans cette circonstance, ni de lui répondre sur ton état intérieur. Tu te focalises alors sur le sujet que tu as amorcé plus tôt, les confréries « Justement, je ne suis plus intégrée là-bas et je ne m’y sens plus à ma place. » T’inspires et expires longuement alors que le suédois accapare tes mains gelées. Non, pourquoi fait-il ça ? Il ne peut pas être aveugle comme le reste de la gent masculine ? « Non, je ne peux pas tout te dire Pluton, pas encore, pis j’veux pas...» réponds-tu en fronçant tes sourcils. Il ne manquerait plus qu’il s’imagine des choses avec tant d’ambiguïté. « Laisse tomber, j’me tâte donc à rejoindre les Lowell ou les Dunster, pour Suzy, Liam ou encore… toi » Seulement, si votre histoire foire, tu devras le croiser à quelques events et rien que d’y penser grâce à ton pessimisme légendaire, une nouvelle vague d’angoisse te submerge. « On est plus très loin, j’ai froid…» Tu te blottis alors contre lui, sur le point d’exploser en larmes, mais tu te retiens, tu y arrives encore. « Tu m’emmèneras faire un tour à la plage après ? » lui demandes-tu en relevant ta frimousse vers lui pour le supplier de ton regard humide « J’connais un excellent bar à cocktails là-bas » Tu te dresses ensuite sur la pointe des pieds et emprisonnes le visage du brun entre tes mains pour l’embrasser à plusieurs reprises. Ton souffle est court. Tu es divisée par tes craintes et ces sentiments que tu éprouves de plus en plus pour cet homme...

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J’en apprenais tous les jours sur elle au final. Une discussion à propos de ce qu’on va faire par la suite, elle et moi dans cet hôpital et voilà que j’apprenais qu’elle avait un stérilet. Et bien je n’avais rien senti de toutes les fois où on avait été intime tous les deux alors.. tant mieux, j’ai envie de dire. Tant mieux et que ça reste ainsi. Je n’étais pas prêt à devenir papa et sûrement que le stérilet était bien plus performant que la pilule donc tant mieux. « Ça fait longtemps..? » Non mais je me renseignais, parce que sa vie m’intéressait. C’était ma petite amie de toute façon et on était encore en phase de découverte, c’était normal de chercher à en savoir plus à propos d’elle. Quoiqu’il en soit, elle semblait vouloir se détacher de bien des choses. D’ailleurs, elle se détachait de moi et c’était bien dommage ce changement de comportement avec moi. Alors je l’attrapais de nouveau, la stoppant pour me mettre face à elle et être certain d’avoir toute son attention. J’avais abordé le sujet des confréries mais surtout, je voulais savoir ce qui la perturbait, puisqu’il y avait forcément un truc dont je n’avais pas connaissance en cet instant. « Ah bah ouais… si tu t’y sens plus aussi bien, ça sert à rien d’y rester c’est sûr » Parce que moi, je savais que je me sentais toujours bien à la Dunster et c’était ce repère qui m’aidait à garder ma vie à flot depuis quelques mois maintenant. Bon, Louison m’aidait beaucoup aussi mais il faut dire que ouais, heureusement que les jaunes étaient là. « Quand tu seras prête alors… Je compte pas bouger mon cœur » Parce que j’avais envie qu’elle se confie à moi, c’était le but de ma présence à ses côtés. Qu’elle me fasse part de ses peurs, de ses peines. Mais si elle n’était pas prête, je n’allais pas non plus la forcer. « La Dunster est vraiment bien.. je connais pas assez les Lowells pour me faire un avis alors c’est forcément biaisé » Et puis, ouais, j’y étais, c’était un point non-négligeable. Mais peut-être trop tôt pour notre relation alors je me contentais d’arriver en troisième position dans ses choix. Alors qu’elle se blottissait dans mes bras, je refermais mon étreinte autour de son corps afin de la réconforter comme elle le souhaitait. « Tu veux aller à la plage alors qu’il y fait encore plus froid qu’ici ? » que je demandais en rigolant alors que son regard venait se plonger dans le mien. « Ah bah si y’a des cocktails alors… on ira » Pas le temps de dire quoique ce soit de plus qu’elle venait m’embrasser à plusieurs reprises et moi, j’attrapais sa main pour qu’on reprenne la route vers l’hôpital, dans lequel on arrivait assez rapidement. Une fois au chaud, à l’accueil, on indiquait qu’on avait pris rendez-vous pour un dépistage sanguin pour tout ce qui est MST ou même IST. Sait-on jamais. On nous redirigeait alors vers la bonne aile. On s’installait alors dans la salle d’attente, avec pour simple but d’entendre nos prénoms sortir pour aller se faire prélever ce fameux sang. Mon bras se glissait dans le dos de ma petite amie tandis que mes lèvres se posaient sur sa tempe. Elle avait l’air stressée et je n’aimais pas ça. « T’es sûre que ça va…? »

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« Trois mois, environ trois mois que j’ai ce machin » réponds-tu brièvement. Tu fuis ensuite ton petit-ami, traçant ta route quasiment seule en te ressassant toutes les galères que tu as vécu à cette époque-ci. De plus, quand tu as rencontré Pluton, tu buvais beaucoup et fumais n’importe quoi, tu ne sais même plus si tu lui as conté toute cette histoire lorsque tu étais stone. Bref, ton angoisse qui s’étend ne passe pas inaperçue. Le Dunster est particulièrement attentif et t’interroge sur un éventuel malaise. Ne préférant pas en parler en sachant que tu pourrais déborder sur d’autres sujets qui te tracassent, tu l’éloignes du problème. Les confréries, c’est beaucoup moins morcelant pour votre relation naissante. Pluton parait de toute façon compréhensif et son nouveau petit surnom fracasse subitement la forteresse entourant ton palpitant. Tu tentes néanmoins de canaliser les émotions contradictoires qui se mélangent en toi pour ne pas craquer et t'effondrer en pleine rue. « Je vais y réfléchir alors, et peut être que tu auras la surprise de me voir bientôt membre d’une nouvelle confrérie, peut être de la tienne… Mais j’voudrais pas qu’on s’use à trop se voir. J’crois que la Lowell House forme le parfait compromis. Ils ont besoin de moi, il m’appellent, je le sens, ils sont à l’agonie sans la Chamberlain. Il faut que je les frappe de mon génie créatif » Tu ricanes et réclames à ta manière un câlin au brun. Il t’enlace et te serre tout contre lui. Une larme profite de ce rapprochement pour s’échapper et s’imprègner dans son blouson, ni vu ni connu. Tu relèves ensuite tes prunelles brillantes vers lui en lui proposant une excursion après votre rendez-vous à l’hosto. « Ça veut rien dire, avec tous ces immeubles, le soleil ne passe pas ! J'suis certaine que ce sera plus dégagé là-bas... » Tu t’écartes du suédois et lui colles gentiment ton poing dans son biceps. Prise de remords à peine le geste produit, tu te jettes à son cou pour l’embrasser à plusieurs reprises. Une vraie bipolaire en puissance. « Ce bar est à un ami en plus, c’est un cadeau empoisonné de son père. On vérifiera qu’il n’y a pas mis le feu » Main dans la main, vous retrouvez ensuite le chemin pour l’hospice et atterrissez rapidement dans une salle d’attente éclairée par des néons. Qu’est-ce que tu hais cette lumière artificielle ! Assise aux côtés de Pluton, tu sens ta cervelle entrant en ébullition, ta vue se trouble, ton coeur se distend et se réduit dans ta poitrine. Tu te sens presque … mourir. La voix de ton petit-ami t’interpellant se fait en écho, tu crois devenir folle. Les souvenirs resurgissent. Le sang, tu vois beaucoup de sang. Le grésillement de l’électricité dans le luminaire au dessus de ta tête résonne beaucoup trop fort, tu n’entends que lui, puissance 1000 « Quoi ? » Non, je ne vais pas bien, je me sens pas bien du tout chéri… » murmures-tu en posant ta main sur ton coeur « Ça bat fort là-dedans, et je… j’ai l’impression que je vais crever, que la fin est proche, que tu n’es pas réel, que j’suis dans un film » débites-tu avant de te relever de ton siège et de capturer ton visage entre tes mains, espérant qu’une fois que tu rouvriras tes paumes, tout aura disparu. Malheureusement, rien ne change. Tes jambes sont en coton, tu chancelles. « J’vais m’évanouir j’crois… J'devrais sortir, j'sais pas ce que j'ai » Ta respiration s’accélère, ton rythme cardiaque aussi. Tu tournes dans la pièce et t’assois à même le sol, contre un mur. « Je hais cet endroit, je hais cet endroit, je hais cet endroit de merde… » répètes-tu en te balançant d'avant en arrière. Ta voix finit par se briser, les larmes reviennent à la charge et se déversent lentement le long de tes joues. Tu ramènes alors tes genoux vers toi et camoufles ta bouille entre tes bras pour ne pas te donner en spectacle. « J’suis désolée… » chuchotes-tu à l’intention de cet être que tu n’as pas su protéger cette nuit-là et qui te hante depuis.

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Je hochais la tête, sans rien dire de plus. Il y a trois mois, je ne la connaissais pas encore. Il y a trois mois, elle était encore prise dans cette relation avec son ex, assez malsaine je l’admets, bien que je n’en ai pas les détails. Alors ouais, je me contentais d’acquiescer puis par la suite la réconforter. Elle n’était pas bien, pas dans son assiette, sans que je puisse vraiment savoir ce qui se passait dans son esprit. Alors je me contentais des miettes qu’elle me laissait, c’est à dire son changement de maison. En soit, c’était une bonne idée puisqu’elle ne s’y sentait pas à son aise. « On dirait que ton choix est fait Chamberlain » Tant pis, pas de Louison Dunster. Au pire, je pourrais toujours essayer de la travailler au corps par la suite, ne serait-ce que pour le principe de me battre une nouvelle fois pour elle. Mais elle n’a pas tort sur un point : je n’avais pas non plus qu’on s’use à trop se voir. Bon, on avait jusqu’à septembre pour envisager ce changement et c’était encore loin. Plus que cinq mois. Je la gardais contre moi alors qu’elle disait avoir froid et qu’on pourrait aller à la plage par la suite. « Y’a le vent marin… Mais si on est dans un bar, quoi de mieux que de l’alcool pour nous réchauffer » Haussement de sourcils significatif avant de rire. « Un bar en cadeau empoisonné ? C’est étrange comme concept » Mais pour le coup, c’était un peu chacun sa vie. Je ne connaissais pas son ami, ni sa relation avec son père et pour le moment, ça me passait au dessus de la tête. Quoiqu’il en soit, ce programme était acté et on se rendait tous les deux à l’hôpital, main dans la main. Rapidement, on prenait place sur les sièges loin d’être confortable pour attendre notre tour pour les examens sanguins, avec hâte que tout ceci soit terminé. Mais je voyais bien que Louison, elle était loin d’être dans son assiette. En fait, elle était limite devenue pâle, frêle. J’avais peur qu’elle tombe dans les pommes d’un moment à l’autre. C’est la peur des aiguilles qui la rend comme ça ? Si j’avais su, on aurait trouvé un autre moyen mais là, c’était trop tard pour faire machine arrière. « Y’a rien que je puisse faire ? » Mais elle s’était levée et agissait de façon très étrange, sans que je ne puisse faire quoique ce soit. Je la regardais chanceler, sans tomber, mais elle était à deux doigts de le faire. Me relevant à mon tour, je faisais attention à ce qu’elle ne s’évanouisse pas au sol avant de la laisser s’installer au sol, contre le mur, parlant toute seule dans le fond. Elle déteste l’hôpital, et elle s’excuse. À qui ? Pourquoi ? M’accroupissant face à elle, j’attrapais ses mains afin qu’elle remarque ma présence. « Bébé, on peut repousser si tu te sens pas bien… Tu… Dis moi ce qui ne va pas, s’il te plait. Peut-être que je peux t’aider ? » Parce que je n’étais que spectateur de tout ça et je voulais être acteur. L’aider, la réconforter. Trouver les mots justes qui sauront lui mettre du baume au cœur. Je sais pas moi… Faire en sorte qu’elle ne cesse de se sentir mal en cet instant précis. Glissant ma main le long de sa joue, que je finissais par caresser de mon pouce, je captais son regard du mien. « Je suis là, j’te laisse pas tomber… tu peux te reposer sur moi » que je tentais, en nouvel essai pour qu’elle se confie à moi. Sinon, j’accepterai son silence.

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Tu te projettes déjà à l’année suivante et à ton éventuel transfert pour une autre maison, mais dans le fond, tu hésites carrément à quitter Boston pour retrouver Paris. Tout dépendra de cet été, de cette fin d’année. Les États-Unis t’ont dévoré toute crue. L’Europe te manque. Tu satures. Certes, Pluton est arrivé de nulle part et t’a mis du baume au coeur, cependant, avec les propos de Dimitri, tu sais dans un coin de ta tête que cela risque de mal finir. Pour l’instant, tu te retrouves prise au piège dans cette salle d’attente déserte. La panique te gagne subitement et te fait agir bizarrement. Tu vacilles et t’écroules contre un mur, loin du suédois. Tu te rends compte que la perte de ton enfant n’est pas si digérée que cela, ni cette agression que tu as vécu et la prise en charge qui en a découlé. Personne n’est venu t’épauler en particulier, tu as traversé cette épreuve toute seule et revenir dans ces lieux a vraisemblablement réveillé ce traumatisme. Tandis que tu marmonnes et bascules d’avant en arrière sans t’arrêter, Pluton s’accroupit face à toi et t’averti de sa présence. T’ignores pourquoi, mais tu sens que ta langue va finir par fourcher. Il est la cible facile, le premier rempart contre lequel tu peux déverser ce qui te passe par la tête. D'ailleurs lui aussi commence à te rendre dingue « Tu ne peux pas m’aider, c’est juste que tout ça me rappelle à quel point j’ai été nulle ! » t’exclames-tu en tapant violemment l’arrière de ton crâne dans le mur. Tu sanglotes et regardes ton petit-ami aux contours brouillés par tes larmes « Qui me dit que tu seras là dans deux semaines ? Quand Camila reviendra hein ? Dimitri m’a dit qu’elle t’aimait encore, j’veux pas me battre, j'arriverais jamais à sa cheville, ça me saoule, je fais toujours les mauvais choix, et cet endroit me les rappelle » Ton coeur tire dans ta poitrine. Cette douleur lancinante irradie jusqu’à ton estomac noué. Tu t’appuies sur tes mains et te relèves pour contourner Pluton, le coeur en vrac. Tu t’arrêtes néanmoins en cours de route et le fusilles de ton regard embué « C’est con, je crois que j’suis en train de tomber amoureuse de toi en plus… » Les bras ballants, les épaules avachies, tu secoues ta bouille aux traits défaits « T’en fais pas pour moi, j’ai l’habitude t’façon, je suis une collectionneuse professionnelle d’échecs » avoues-tu avec ironie. D’un revers de bras, tu essuies par la suite ton chagrin et quittes la pièce pour rejoindre le plus rapidement l’accueil et pourquoi pas l’extérieur…

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{you keep me safe, I'll keep you wild}
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Ce rendez-vous à l’hôpital n’était pas du tout comme je l’avais prévu pour le coup. Si ça partait d’une bonne intention à la base, c’était loin de se passer comme je l’imaginais. Déjà en marchant vers l’hôpital, elle m’avait semblé assez distante d’un coup mais là c’était pire. Elle en était jusqu’à se mettre assise au sol, contre un mur et en cachant son visage entre ses mains, dans ses bras, qu’importe. D’instinct, je m’étais mis face à elle, accroupi au sol pour être à son niveau, ne serait-ce que pour voir son visage dès qu’elle l’aura découvert. Mais c’était sûrement trop demandé à la jeune femme. « Mais arrête… ne dis pas ça.. » Et elle était un peu trop violente là, puisque sa tête se cognait à plusieurs reprises contre le mur derrière. Si seulement je pouvais mettre un coussin.. Mais ouais, je ne savais pas comment gérer cette situation pour le coup parce que je ne la connaissais pas dans ce genre de moment. « Tu penses que je suis un mauvais choix…? » que je finissais par lui demander, comme si c’était la seule chose que j’avais retenu de ses paroles. Non, elle n’avait pas tort. Camila était haut dans le classement puisque je l’aimais encore mais… c’était avec elle que j’étais, je m’étais battu pour elle et j’osais espérer que ça rentrait en ligne de compte pour la jeune femme qui faisait comme une crise de panique. Voilà qu’elle se levait, m’évitant pour se retourner par la suite, un regard assez étrange, je ne savais pas trop comment l’interpréter. Je la suivais, me stoppant net en entendant de nouveau sa voix arriver à moi. Amoureuse ? Oh… Forcément qu’elle flippait aux mots de Dimitri. Forcément… Mais quel con ! Et puis dire qu’il était en train de dire des trucs qui n’étaient pas supposés être divulgués.. Je la voyais s’en aller, alors que j’assimilais ses mots. Elle tombait amoureuse de moi.. Dans quelle merde j’étais ? Secouant la tête, je partais à sa poursuite, pour l’arrêter, pour la stopper dans son élan. D’ailleurs, j’attrapais son poignet et je me positionnais face à elle pour qu’elle arrête d’avancer. « Arrête, s’il te plait arrête.. Je veux pas que tu me vois comme un échec… mais si tu penses que toi et moi c’est mort avant même que ça ait vraiment commencé, je peux pas t’empêcher de t’en aller. Seulement, je crois en nous, je crois en toi. Tu crois que c’est pourquoi qu’on est ici ? » Après tout, c’était pour continuer de lui faire l’amour encore et encore sans préservatif, parce que je ne voulais qu’elle. « Je veux pas que tu penses à mon ex, que tu discutes de tout ça avec son frère parce qu’il ne m’aime pas et ferait tout pour me rendre misérable » soufflais-je. « Je veux pas que ça s’arrête toi et moi »