une mather en visite au royaume de barbie. (septembre)

Quand vous pensez enfin que tout s’est arrange dans votre vie, quelque chose de nouveau vous tombe dessus et rompt toute votre paisibilite. C’etait exactement cela qui venait de se passer pour moi. J’etais allee avec une vie toute a fait normal a une vie tout a fait chamboule. La vie nous reservait bien des surprises inattendues. Je le savais, depuis toujours. Toutes ces annonces inattendues qu’il y avait eu sans cesse dans ma vie, j’aurais cru qu’il y avait une fin. Cependant, j’ai vraiment du me tromper parce que la, soit c’etait une blague de mauvais gout soit, c’etait la verite, et j’etais plus sur le cul. De plus, je ne sais pas a qui j’e voulais le plus. A ma mere, cette trainee de service, ou a mon pere de ne jamais m’en avoir parle meme après que lui et ma mere ont divorce. J’etais rentree dans ma chambre après les evenements de l’apres-midi. J’etais couchee sur mon lit a penser a ce qu’il s’etait passe. Jeno, ce garcon dont je ne savais absolument rien etait apparemment mon frère. Comment pouvais-je continuer a penser que ma famille etait vraie? Mon regard se lanca sur le lit de Rio. Il etait encore inoccupe. C’etait vide. Il fallait que je lui parle de cette histoire. Je ne pouvais pas garder cela pour moi. C’etait juste impossible. Je sortis de la residence des Mathers et me mit sur le chemin de celles des cabots. Je n’arrivais pas a croire que j’allais entrer dans la maison des barbies. Mais, je ne pouvais pas ne pas y aller. Ma meilleure amie s’y trouvait a present, et je me devais de la soutenir. J’entrais rapidement sans faire attention a tout les trucs qui se trouvaient autour et qui faisaient fille-filles et me dirigeaient directement vers la chambre de Rio. Je toquais et quelqes seconds plus tard, Rio vient ouvrir la porte. J’etais ravie de la voir et aussi soulage que cela ne soit pas une de ses Barbie poupee parfait qui avaient la porte. Je rentre dans la chambre en sourant. Je ne savais pas trop a quoi m’attendre pour la chambre, mais après je n’avais pas trop la tete a ca aussi. Je viens m’asseoir a cote d’elle sur elle, puis je regarde mes mains. “Moi aussi. Tu me manques Rio. C’est plus la meme chose dans la chambre sans toi.”

Je n’ai jamais cru que j’allais a nouveau etre perdue. La derniere fois que j’avais ete dans cette situation, c’etait quand Drake m’avait laisse a l’abandon sans plus jamais donner un signe de vie. Meme si ce n’etait pas vraiment le meme scenario, je me sentais tout aussi perdue, tout aussi au fond du goufre. J’avais l’impression que mon monde s’ecroulait, toute mon enfance n’etait qu’un simple mensonge du debut jusqu’a la fin. J’avais vraiment juste envie la. retourner au Quebec et defoncer ma mere. Est-ce que Novembre etait au courant? Je ne pense pas. Apres tout, Jeno, tout autant de moi semblaient ne pas en etre au courant, donc la possibilite etait plutot petite. J’en sais rien en fait. J’ai horreur de ce sentiment. Rio me sort de mes pensees, bien trop divergente en ce moment. « - C'est pas la même chose pour moi non plus, tu sais.. » Un petit sourire s’affiche sur mon visage. Je ne sais pas comment je l’aurais pris si Rio avait juste pu oublier toute l’annee derniere. J’etais vraiment contente de toujours avoir ma meilleure amie sur qui je pouvais compter. Je pourrais peut-etre m’habituer a ce qu’elle ne soit plus la tout le temps, qu’on avait plus nos discussions et fou rire la nuit, nos soirees a 3 avec Marloes, meme si je sais que cela allait prendre du temps. Puis Rio avait eu raison, elle ne partait pas a l’autre bout du monde. Elle vivait toujours sur le campus. « - Mais bon, ça ne changes rien hein ? » Je leve mes yeux sur ma meilleure amie. “Non ca change rien, pas pour moi en tout cas.” lui repondi-je avec un petit sourire faible. Je remis l’attention sur mes mains qui jouaient avec les cordes de mon sac. Je n’avais vraiment aucune idee comment dire a Rio que j’avais un frère. J’en suis meme pas sure. Je veux dire, le doyen a tres bien pu se tromper. Sauf que, c’est pas normal de se tromper la-dessus. C’est juste impossible. Rio me demande si tout va bien. Je secoue la tete. Non, c’est le contraire. “Mon pere vient de mourir….” C’etait tout ce que j’arrivais a dire. C’etait juste trop dure a s’imaginer qu’un homme dont je n’etais pas au courant de l’existance venait de mourir et que cet homme etait peut-etre mon pere.

Ne pas pleurer, c’etait ce que je me suis dit. A quoi bon pleurer pour quelqu’un qu’on ne connait? Quelqu’un dont vous apprennez son existence lors de sa mort. Cependant, qu’est-ce qu’on fait? Je veux dire, la mort, c’est comme horrible et triste, et j’arrive plus a penser clairement. C’est juste trop le chaos dans ma tete, trop de questions qui se melangent et veulent des reponses. Rio me prend dans les bras. Je passe les miens autour d’elle la serrant contre moi. J’avais vraiment besoin d’elle maintenant, plus que jamais. Tout une vie venait de s’ecrouler pour moi. Je faisais tout pour ne pas fonder en larme devant ma meilleure amie. Non pas parce que je ne voulais pas lui montrer que j’etais faible, mais parce que je m’etais juree que plus jamais pleurer a cause de ma famille, de ma mere et de tout ses mensonges. Je me demandais combien elle en avait dans sa manche. Bien plus, j’en etais sure. Elle nous avait menti toute notre vie, depuis le depart, depuis notre proper naissance notre famille ne vivait que de mensonges. Il n’y avait rien de vrai en verite, sauf Drake. Cependant, lui non plus n’etais plus vrai a present. Il n’etait plus qu’un souvenir distant qui continuait a me faire souffrir après toutes ses annees. Nous restions comme ca, l’une dans les bras de l’autre pour quelques minutes. Je ne dis rien. Je ne savais pas quoi dire de plus. Les mots ne sortaient pas de ma bouche. J’arrivais pas a dire ce que je voulais dire. Je l’appreciais ce silence. Et j’appreciais l’honnetete de Rio. Je savais qu’elle pouvait me comprendre, dans un sens. Nous avons tous perdu quelqu’un. Je me relachai de ses bras et retourna mon attention sur mes mains. “Merci…” lui dis-je en murmurant. Je soupirais un peu. je sentais mes yeux qui s’imbibaient doucement d’eau. Non je refusais de pleurer. Je chassais les larmes rapidement du revers de mes mains. “En fait, je ne le connaissais meme pas…je ne savais meme pas que c’etait mon pere jusqu’a maintenant. J’ai vecu dans un mensonge toute ma vie, et j’apprends ca sur la mort d’une personne.” Je me rends compte qu’il y avait un certain enervement dans ma voix. J’etais en colere contre ma mere, contre tout le monde. J’en avais marre. Pourquoi c’est toujours quand j’ai l’impression que tout va bien dans ma vie, quelque chose vient tout deranger? C’est pas juste.

Il y a des moments dans la vie, ou vous avez juste envie d’une chose, tout casser, tout detruire. Heureusement que je n’etais pas colerique. Je pouvais hausser ma voie quand quelqu’un me faisait chier, mais cela n’allait jamais plus que cela. ET pourtant, pour la premiere fois dans ma vie, je sentais comme si il fallait que je frappe dans quelques choses, que j’evacue toute cette colere qu’il y avait en moi. Je ne m’etais jamais sentie aussi bas, aussi incomprise que jamais. Non pas que c’etait vraiment le cas, car beaucoup de personnes avaient du vivre la meme chose, ou pas. Qui apprenait la verite sur ses parents lors de la mort d’un d’eux? Moi, et Jeno apparemment. Au fond, la verite, ca se decouvre toujours. Peut-etre qu’un jour, je serais la veritable raison du depart de Drake. Si c’etait parce qu’il ne m’aimait plus alors je le laisserai a jamais dans mon passe, meme si cela allait faire mal, tres mal. On a beau ne plus vouloir souffrir dans la vie, on finit toujours par l’etre. J’essaie toujours de retenir les larmes, meme si ca devient de plus en plus difficile. J’ai toujours les yeux rives au sol. C’est juste une distraction. J’essaie de me vider l’esprit, meme si c’est relativement difficle. Je ne veux pas m’enerver contre Rio. Elle ne le merite pas. Elle veut m’aider comme elle peut. Elle est toujours la, depuis maintenant un an. On est la l’une pour l’autre et j’espere ne jamais la perdre. Rio est trop importante pour moi en fait. « - De quel mensonge tu parles, Septembre ? » Je me reprends doucement. Je prends une grande inspiration avant de me lancer dans mon discours. “Cet homme qui est mort, je ne le connaissais pas jusqu’a maintenant. Je ne savais pas a quoi m’attendre en allant voir le doyen cet après-midi. J’ai ete convoquee pour raison inconnu. Et la, y avait Jeno, et on nous annonce que notre pere est mort, sauf que j‘ai parle a mon pere juste hier..” Je m’arrete, reniflement. “Alors, je comprends plus rien. Je ne sais meme plus qui je suis. J’ai l’impression que j’ai jamais existe, que je suis juste un gros mensoge.” Et la, je fonds en larme, meme si je ne voulais pas. Seulement, je n’arrivais plus a me retenir. Ca faisait juste trop mal. Je sens que ca soir, j’allais me faire plusieurs rails et joints, histoires d’oublier cette journee horrible.

Je n’arrive pas a arreter de faire couler les larmes. Je ne voulais pas pleurer, mais je n’y arrivais pas. C’etait juste impossible. Je n’avais pas la force pour les retenir. J’avais juste envie disparaitre et pleurer toutes les larmes de mon corps. Mais ce n’etait pas possible, parce que je ne voulais pas pleurer. Je n’aimais pas etre faible, pas de cette facon en tout cas. J’ai toujours voulu me montrer forte quand cela impliquait ma famille, je n’ai jamais voulu montrer a quel point les choses pouvaient me faire mal. A la place, je me rebellais, faisant le mur pour montrer ma disatifaction. Seulement, qu’est-ce que je pouvais bien faire la? Rien. On n’avait menti toute ma vie du debut jusqu’a la fin. Puis, comment, voulais-je me rebeller encore plus? Je m’etais faite transfere a Harvard, j’ai coupe tout contact avec ma mere et ma soeur du jour au lendemain. C’est comme si j’avais disparu de la circulation pour leur part. Pour la mienne, ils etaient tous morts. Je sais que ce n’est pas tres gentil de dire cela, mais je ne me suis jamais entendue avec ma famille. Le contact avec Rio me fait sursauter. J’etais tellement perdu dans mes pensees que je n’avais pas fait attention a elle pendant quelques secondes. « - C'est normal que tu sois perdue Sept'.. n'importe qui l'aurait été à ta place avec une situation pareille.. » Elle me rassure, sa presence me rassure. Je sais qu’elle ne peut peut-etre pas vraiment comprendre comment les choses se passent dans ma tete. « - Est ce que t'as pu discuter avec Jeno? Peut être qu'il sait quelque chose lui.. Ou alors ta mère, elle, elle sait forcément quelque chose.. » Je secoue ma tete. Non pas vraiment, enfin, c’etait juste trop le bordel. Puis parler a ma mere ne m’etait jamais passer par l’esprit parce que je ne lui avais pas parle depuis plus de 3 ans maintenant. Qu’allais-je lui dire? ‘Salut Maman! Alors comme ca je suis pas la fille de papa. Merci d’etre une pute.’ Non je ne crois pas trop. Enfin, cela serait peut-etre une bonne occasion pour renouer les liens, et avoir des reponses a toutes les questions. Je soupire, essuyant les larmes a nouveau. “Il sait rien non plus. Je ne veux pas parler a ma mere. C’est comme si on m’avait trahi.”