Arianna ❀ Une petite discussion entre confidents ?!

La veille, tu avais fait un horrible cauchemar alors que tu avais décidé de faire une surprise de taille à ta fiancée. Mais au lieu de cela, elle t'avait vu dans un de tes rares moments de faiblesse et cela, tu n'arrivais pas à chasser de tes souvenirs. Tu détestais l'idée de devoir montrer ce côté-là de ta personne, déjà que ta peur du noir pouvait vachement te faire paniquer mais là c'était encore pire lorsque tu ressentais cette lente frayeur à l'idée de perdre une personne importante de ta vie. Il fallait à tout prix que tu puisses vite oublier tout ça, parce que là c'était problématique... Sachant que tu étais déjà assez perdu avec ce que tu ressentais pour Meadow. Maintenant tu te rendais compte que tu avais vachement peur de perdre Nova, ce qui prouvait que tu tenais sincèrement à elle. Bref tu te retrouvais devant une impasse et tu ne savais pas trop comment t'en dépêtrer pour le moment. Seul le temps pourrait t'aider dans cette affaire, non ? Du coup, avec un léger mal de tête, tu décidas de descendre au niveau de la piscine de ton hôtel, le Grand Hyatt Baha Mar... Comme toujours, Georges ne te lâchait pas d'une semelle mais il était habillé comme un Hawaïen donc on pouvait facilement croire qu'il était là pour les vacances aussi... La seule différence, c'était qu'il avait une oreillette et à sa taille, on pouvait facilement distinguer son arme. Tu t'installas sur un transat en regardant les personnes présentes au niveau de la piscine.

L’arrivée à Nassau m’avait fait tout drôle. Le départ pour le Spring Break était arrivé plus vite que je ne l’avais imaginé, mais ce n’était pas pour me déplaire, j’allais enfin pouvoir me changer les idées. Je dois avouer que ça me faisait du bien de me dire que pendant un moment je n’allais pas mettre les pieds en cours ni au travail. Surtout au travail, en fait. La découverte de l’hôtel m’avait pris une bonne partie de la matinée, je n’avais pas espéré que les organisateurs se donnent autant de mal pour qu’on soit installés comme des rois. L’hôtel Grand Hyatt, déjà rien que le nom, ça me donnait l’impression d’être une toute autre personne. Je n’étais pas venue pour passer mon temps à l’hôtel mais je dois avouer que ça donnerait presque envie de ne pas mettre les pieds dehors. J’avais enfilé mon maillot de bain dès la première seconde où j’avais mis les pieds dans ma chambre et une fois les lieux un peu plus familiers, je décidai de descendre à la piscine. Je cherchai un transat de libre lorsqu’une silhouette plutôt familière attira mon attention. Arthur. Je m’approche de lui avec un large sourire.

« Salut toi ! Je suis contente de te voir ici, je peux m’installer à côté de toi ? »

Je n’ai pas réellement attendu de réponse positive de sa part que j’avais déjà posé mes fesses sur le transat.

« Ça fait un moment qu’on ne s’est pas croisés toi et moi, même à ton anniversaire c’est à peine si j’ai pu te parler. Je suis contente que ce soit dans de telles conditions qu’on se retrouve. »

Franchement tu avais besoin du plus grand repos qu'il soit. Tu n'étais pas du tout au mieux de ta forme en ce début de Spring Break et tu espérais sincèrement que ça change. Pourquoi donc ? Eh bien parce que ton esprit était violemment occupé par deux femmes : l'une c'était ta fiancée et l'autre n'était autre que ta meilleure amie et colocataire. Tu éprouvais des sentiments différents à l'égard des deux jeunes femmes mais c'était surtout pour le cas Meadow qui te mettait dans cet état vaseux, ne sachant plus ce que tu devais faire ou non. Bref, tu étais complètement perdu à l'heure actuelle. Du coup, tu allais simplement profiter de la piscine et tu espérais être tranquille... Mais tu te doutais qu'une personne de ta connaissance viendrait tôt ou tard te déranger. En effet, quelques minutes plus tard, une voix te tira hors de tes pensées mais au lieu de t'énerver comme tu le pensais, cela te faisait plutôt sourire puisqu'il s'agissait de ta douce Arianna. « Coucou, moi aussi. Je t'en prie, installes-toi. » souris-tu alors qu'elle s'installait à tes côtés. Comme elle le disait très bien, cela faisait un moment que vous n'aviez pas eu de conversations juste elle et toi. « En effet, il est temps de se rattraper. Comment vas-tu ? Est-ce que tu profites bien du Spring Break ? »

Bon, la bonne nouvelle c’est qu’Arthur ne semble pas dérangé par ma présence. Le contraire m’aurait étonné et frustrée, mais s’il ne voulait pas me voir, je pense que je serais au courant depuis un moment. Je m’étais donc installée confortablement sur le transat. Même si ce n’est pas vraiment mon activité fétiche quand je suis en vacances, disons que pour commencer, ça me permet de me reposer légèrement. Arthur me demande alors si je vais bien et comment se passe le Spring Break pour moi.

« Ça va, je suis contente d’être ici. En ce moment les cours et le travail me prennent beaucoup la tête, je ne sais pas trop où j’en suis… Un peu de soleil et des amis, je ne pouvais pas demander mieux. »

Je jette un bref regard à toutes les personnes qui profitent de la piscine puis je recentre mon attention sur Arthur.

« Et toi ? Ça se passe bien ? Qu’est-ce que tu as à raconter depuis tout ce temps ? »

Je m’en voulais de ne pas être restée longtemps à son anniversaire, je m’étais vite sentie submergée par la présence de tout un tas de personnes que je ne connaissais pas. Il n’y avait qu’Arthur qui m’était familier et il était le centre de l’attention de tout le monde, donc c’était compliqué pour moi. Je l’avais salué brièvement après lui avoir remis mon cadeau, des places de concert, et le bouquet de fleurs pour sa sœur.

« Tu as aimé mon cadeau au fait ? »

Lorsqu'Arianna te demandait si elle te dérangeait, cette question te semblait étrange surtout venant de la jeune femme. Elle faisait partie de ces rares personnes pour lesquelles tu pourrais chambouler ton planning de ministre. Elle était vraiment importante à tes yeux parce que depuis que tu lui avais sauvée la vie lors de la prise d'otage, elle était devenue une véritable meilleure amie. Qu'importe, alors qu'elle s'installait à tes côtés, tu lui demandais comment ça se passait son spring break. Tu affichas un grand sourire en l'entendant parler, qu'elle soit heureuse et tout, cela te faisait énormément plaisir. « Tu as bien raison... Il faut profiter ! Tes amis et moi en premier, nous sommes là pour te mettre dans l'ambiance » souris-tu avant de redevenir sérieux parce que la jeune femme te demandait comment se passait ton propre Spring Break... « Pour te dire la vérité, j'aurais dû rester à Boston, ça aurait été meilleur mon Spring Break » avouas-tu à demi-voix tout en fixant la piscine avant de reporter ton attention sur ton amie. Elle te parlait désormais de ton anniversaire où elle avait été conviée mais tu n'avais pu passer que très peu de temps en sa compagnie. « Bien sûr que j'ai aimé ! De toute façon, je ne refuserais jamais quelque chose venant de ma Aria d'amour ». Sur ces mots, tu l'attirais vers toi afin de lui offrir une étreinte digne de ce nom.

« Je compte bien profiter, crois-moi. Je n’ai pas encore vraiment regardé le programme, mais je suis sûre qu’il y a plein de trucs sympas à faire. »

C’est le but du voyage de s’amuser, en tout logique. C’était ce que j’avais promis à ma mère en me rendant à l’aéroport de Boston. Elle s’inquiète toujours pour moi dès que je m’en vais quelque part, surtout depuis que j’ai vécu le Séisme du dernier Spring Break où je suis allée. Bon, après tout c’est comme ça que j’ai pu rencontrer Nick, mon frère de cœur, mais quand même, elle s’inquiète un peu trop pour moi.

Mes yeux s’écarquillent lorsqu’Arthur m’avoue qu’il aurait mieux fait de rester à Boston. Tout un tas de questions me viennent alors à l’esprit. Je sais que les Bahamas ce n’est pas forcément la destination favorite de tout le monde, mais j’avoue ne pas comprendre tout de suite. Il doit y avoir une raison particulière. Il change rapidement de sujet et répond à ma question concernant le cadeau et il dit apprécier. Je lui adresse un large sourire avant de revenir à ce qu’il a dit juste avant.

« Qu’est-ce qu’il se passe Arthur ? Tu sais que si tu as besoin d’en parler, je suis là. Il s’est passé quelque chose depuis notre arrivée ? Il y a quelqu’un que tu ne veux pas voir ? »

J’essaye de comprendre et je ne lui en voudrai pas s’il décide de rester silencieux à ce sujet, mais je ne pourrai m’empêcher de cogiter à ce sujet.

« Tu as bien raison ! » souris-tu à ta meilleure amie, ta protégée. Tout en discutant avec elle, tu te remémorais encore le jour où votre amitié s'était transformée. Tu la connaissais déjà mais tu n'avais pas réellement discuté avec elle avant de jouer aux héros et de la sauver lors de la prise d'otages à Harvard... Depuis, tu veillais énormément sur elle et tu refusais que des gens lui fassent du mal... En effet, quiconque osait faire ça, tu lui décocherais une balle en pleine tête sans problème. Fin bref, tu finissais par avouer à la jeune femme que tu aurais bien préféré rester à Boston pour vaquer à tes occupations, puis par la suite tu la remerciais pour son cadeau simple mais vraiment touchant. Tu préférais ce genre de cadeau offert par amour que les trucs trop flashy que les riches s'offraient généralement. Par la suite, elle était revenue sur ce que tu avais avoué quelques instants plus tôt. « Je ne sais pas vraiment... Je ne suis pas dans le meilleur des états en ce moment. Je ne suis pas du genre à ressentir de tels sentiments négatifs mais voilà, je me sens assez proche du néant. Comme si mon cœur et mon corps refusaient que je m'accroche à quelqu'un ».

J’ai tendance à toujours m’inquiéter trois fois trop pour mes amis. La simple idée que quelque chose puisse les contrarier me rend mal et je fais toujours tout ce qui est en mon possible pour les aider à aller mieux. Je ne suis pas très douée, je ne suis pas une psy mais je tente d’être une bonne amie, au moins. Arthur, il y a ce petit truc en plus qui fait que je suis attachée à lui. Il m’a sauvée la vie lors de la prise d’otage, il a pris une balle pour moi. Je m’en suis voulue pendant très longtemps, je me sentais coupable comme pas possible. Finalement, je me suis surtout attachée à lui. Il m’explique qu’il n’est pas dans le meilleur des états pour ce genre de voyage. Je peux que le comprendre, après le décès récent de mon amie… Etrangement, pour moi, ça me fait tout l’inverse, ça me permet de me changer les idées. J’ai de la peine pour Arthur avec ce qu’il me dit.

« Oh… Je comprends… J’ai traversé une période similaire très récemment. Mais justement, je crois que ce voyage me permet d’aller mieux. »

Je ne sais pas si cette intervention est utile. Je pose ma main sur la sienne, comme pour tenter de le rassurer. Je ne sais pas trop quoi dire.

« Ça te dit qu’on aille en ville pour manger une glace ou boire un verre ? Comme ça, tu pourras te changer les idées. »

Je préfère ne pas poser davantage de question sur ce qu’il m’a dit. Je me demande si ça a un rapport avec sa fiancée, Nova. Je ne la connais pas vraiment, je l’ai juste croisée à l’anniversaire de mon ami et elle semblait être une personne sympa, mais je pense être à des kilomètres de ce qu’il se passe vraiment.

S'il y avait bien une chose que tu n'aimais pas du tout faire, c'était d'exprimer tes sentiments, d'avouer tes propres problèmes mais comme tu ne savais guère mentir à tes plus proches amis dont en faisait partie Arianna, il va de soi que tu t'exprimais ouvertement. Quoique cela puisse t'en coûter, tu lui dévoilais sans détour que ça n'allait pas tant que ça au final. Vous étiez très différents tous les deux, mais vous aviez vécu un événement qui vous avait tellement rapprochés que plus rien ne semblait pouvoir vous séparer tous les deux. « Oui ça devrait pouvoir faire du bien mais je ne ressens pas encore ses effets bénéfiques en réalité... Mais ce n'est pas très grave ! Il y a encore plusieurs jours de vacances donc ça va aller » souris-tu alors que ta petite protégée venait poser sa main dans la tienne pour montrer tout son soutien à ton égard, ce qui te faisait vraiment plaisir. Vous restiez ainsi pendant quelques secondes avant qu'elle ne propose d'aller en ville pour manger ou boire quelque chose. « C'est une bonne idée ! Allons-y ! » t'exclamas-tu en te mettant directement sur pied. Tu enfilas ta chemise de soie blanche tandis que ton garde du corps se levait également pour vous suivre. Tu pris la main d'Arianna afin de l'aider à se lever, puis vous sortiez de la piscine, ainsi que de l'hôtel pour vous retrouver rapidement dans les rues de Nassau. « Comment trouves-tu ce pays ? »

J’étais inquiète, sincèrement. Je ne voulais pas avoir l’air d’insister, c’était déjà une chose qu’il se confie que les choses n’étaient pas au top en ce moment. Il prétend qu’il reste encore plusieurs jours de vacances et que ça devrait aller. Je l’espère vraiment et même si je ne suis pas l’amie la plus présente au quotidien, j’espère qu’il sait que si ça ne va pas mieux, il peut se tourner vers moi. C’est à ça que servent les amis, je crois. Il fallait changer de sujet et surtout lui changer les idées. Je lui propose d’aller en ville, histoire de se bouger, de visiter, de manger, de boire, toutes ces petites choses futiles qui permettent de penser à autre chose. Après tout, si je fais la conversation tout le long, il oubliera presque ses chagrins. J’étais contente qu’il accepte de me suivre jusque dans le centre de Nassau. Il se leva pour se rhabiller et un homme se leva également. J’avais oublié ce que c’était que d’être accompagnée d’un Prince. Je me lève à mon tour grâce à l’aide d’Arthur, puis direction Nassau. Mon ami me demande alors ce que je pense des Bahamas.

« Eh bien… je n’ai pas encore eu le temps de me faire une véritable idée. Pour le moment, j’ai encore cette image préfabriquée qu’on a tous quand on tape le nom du pays sur Google. Ça n’a pas l’air d’être si différent que ça… D’habitude je préfère les pays du Nord mais je dois avouer que du soleil me fait du bien, ça change du Massachusetts. »

On arrive en plein centre de la capitale et j’aperçois une petite échoppe de glaces. J’attrape le bras d’Arthur et m’empresse d’aller voir le vendeur.

« Bonjour ! »

Je me tourne alors vers mon ami.

« Tu veux quoi comme glace ? C’est moi qui régale ! »