it's gonna be okay (dimison)

Le roulis de la voiture additionné au joint n’allait pas tarder à plonger Louison dans une importante somnolence. Cependant, la confession bouleversante de Dimitri réveilla soudainement le palpitant ralenti de la française. Merde. La boulette. La jeune femme fronça ses sourcils et glissa sur la banquette pour se rapprocher de lui « J’suis totalement désolée… Je ne me serais pas douté une seule seconde que tu avais pu faire face à une telle perte l’année dernière. Si tu veux un jour en parler, j’suis aussi là. J’crois qu’on devrait quand même éviter de se focaliser sur des choses tristes pour ce soir » répliqua-t-elle en se munissant du joint que venait de rouler le brun. Après sa première taffe, Louison le passa à Dimitri et lui déclara doucement la vision qu’elle avait de lui, une vision probablement faussée et construite sur des représentations mentales totalement erronées. Louison afficha un sourire ému en l’entendant parler d’elle de cette façon et termina par déposer sa tête sur son épaule « À la réconciliation Eliot/Mather alors ! » s’exclama-t-elle en attrapant le joint pour s’envoyer une latte de plus « Si Carter apprend que je te soutiens, elle me parlera plus jamais. C’est vrai quoi, si j’étais à sa place, je le vivrais mal. Mais, je peux pas te laisser, j’sais pas. Ça fait un peu écho à la merde que j’ai vécu, le fait de se sentir trahie par la seule personne qu’on aime de tout son coeur » La Mather roula des yeux et explosa de rire toute gênée « J’espère que tu as oublié à quoi je ressemble sans mes vêtements, c’est trop bizarre putain » La blondinette se redressa aussitôt et se releva totalement dans la bagnole pour passer son corps par le toit ouvrant. « Wouhouuuuu !!! Sors ta gueule d’ange Dimitrou » prononça-t-elle déjà défoncée en levant ses bras au ciel. Le vent fouettait sa peau, ses cheveux virevoltaient autour de son visage, les sensations étaient exquises, proche d’un sentiment de liberté absolu « Tu sens ça ? Le fait d'être invincible et que la vie t’attend les bras ouverts ? Arrête de penser à tout ce bordel, laisse-le derrière, tout est possible ! »

Parler de mon père c’est toujours compliqué. Même encore ce soir mais faut bien que j’apprenne à en parler non ? Sans pleurer. Ce soir je m’en sors pas trop mal oui. Peut être parce que la perte de Carter me fait encore plus mal ? Je venais de la redemander en mariage. Tout devait être parfait entre nous mais non elle en a décidé autrement. « Oui parlons pas de choses tristes c’est mieux pour ce soir. » Sinon je vais me mettre à chialer et ça ne serait pas beau à voir. Je n’ai pas envie qu’on me voit dans cet État. Non. Pourtant je sais qu’avec Louison je n’ai pas à me cacher. Elle ne va pas me juger. Elle a vécu à peu près la même chose en terme de trahison. « J’hesite Entre la Mather et la Winthrop pour l’annee Prochaine. » Pourquoi pas après tout ? Les Mathers se prennent moins la tête que les Eliots. Ils font la fête régulièrement et se fiche du statut de l’autre. Après je reste un Wildingham, à voir s’ils m’accepteraient. « On parle plus de Carter pour ce soir. » Après je suis sûr que Louison a raison. Elle ne voudra plus parler à sa meilleure amie quand elle apprendra qu’on passe du temps ensemble. Mais on ne fait rien de mal. Elle est juste là pour me remonter le moral en quelque sorte, chose dont j'ai énormément besoin face à ce que je venais d'apprendre. Je souris et je rigole par la suite quand je vois Louison se lever pour passer sa tête par le toit. Ouai j'ai bien fais t'ouvrir le toit de cette façon. Je tire une latte pour ensuite la rejoindre, et putain que ça fait du bien de sentir l'air frais nous frapper comme ça. " T'as bien raison, ça fait un bien fou putain. " Je rigole. Je passe une bonne soirée malgré les circonstances. " Merci Louison. " Dis-je en approchant ma bouche de son oreille pour qu'elle puisse m'entendre. Qui aurait cru que notre deuxième rencontre se fasse et se passe comme cela ?

Bien évidemment, tout ceci n’était pas prévu. Louison n’avait jamais eu dans l’optique de se rapprocher de Dimitri. Jamais. Pourtant, ce minuscule incident que l’on appellerait l’affaire du baiser avait tout remis en question pour la blondinette. Certes, elle s’était profondément attachée à Carter, de ce fait, elle vivrait très mal qu’elle l’écarte de sa vie en apprenant qu'elle sympathisait avec son homme. Toutefois, laisser Dimitri se torturer dans son coin ne lui était pas envisageable. Trop généreuse, trop manipulatrice ? Peu importe, l'essentiel c'est qu'elle savait ce qu’elle faisait et surtout pourquoi. Tant pis si certains ne saisiraient pas ce rapprochement. Tandis que les deux étudiants fêtaient une réconciliation Eliot/Mather, Louison arqua un sourcil lorsqu’il évoqua carrément de rejoindre sa confrérie actuelle «Mather sans hésiter !!! Fin, je dis ça, mais je tâte à rejoindre les Lowell l’année prochaine » confia-t-elle pour la toute première fois depuis que cette idée s’était immiscée dans sa tête. Puis, Louison évoqua Carter et comme le disait si bien Dimitri, il valait mieux ne plus parler d’elle pour la soirée. La française souffrait déjà de cet écart qu’elle devait faire entre les deux, malheureusement, ce n’était qu’une question de temps avant que cela cesse. Balayant ses pensées douloureuses de son esprit, Louison se releva dans l’habitacle et passa son buste hors de la voiture pour profiter de la ville qui défilait autour d’eux. Évidemment, elle invita celui qui lui offrait un tel spectacle et fronça ses sourcils lorsqu’il la remercia, légèrement déstabilisée par son murmure au creux de son oreille « Ne me remercie pas, ceux qui trouveront ça déplacé de ma part n’ont rien compris. Dans la vie, faut se serrer les coudes, les uns les autres. On est tous humain… » avoua-t-elle en plaquant ses paumes sur la carrosserie froide « C’est interdit de faire ça non ? Si ça freine on est mort » Louison déroba le joint du brun et tira une latte avant d’apercevoir une voiture de flic postée sur le bas-côté « Putain, baisse toi vite ! » s’exclama-t-elle en disparaissant à l’intérieur tout en tirant sur le pantalon de Dimitri pour qu’il la rejoigne « Mec, t’as deux de tension !!! » lança-t-elle en se tordant de rire sur le siège tout en apercevant la frimousse décontractée du jeune homme très proche de la sienne. Dimitri venait littéralement de lui tomber dessus et l'écrabouillait au dessus d'elle. « Tu devrais me ramener chez moi qui est en fait chez toi… »  finit-elle par prononcer en jonglant entre chaque élément de son visage.