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— with Arthur
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Meadow ne soupçonnait pas le moins du monde ce qui se tramait dans la tête de son meilleur ami, alors qu'elle rentrait tout juste, à vingt et une heure, d'une journée harassante de cours. Un peu assommée par la somme de choses que son cerveau avait déjà emmagasinée, elle pénétra au sein de la villa, la laisse de son chien entre ses doigts, son sac en bandoulière dans son autre main. Arthur ? lança-t-elle d'une voix enjouée, ravie de passer un moment qu'elle imaginait agréable en sa compagnie. Il était présent, puisqu'elle sentait d'ors et déjà son parfum dans le salon, et que, si la jolie espagnole ne se trompait pas, il n'avait ni cours ni obligation qui tienne à cette heure ci. Je sais que tu es là... il s'est passé quelque chose pour que tu ne répondes pas ? fit-elle, légèrement inquiète, tout en s'approchant.
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Depuis quelques jours, tu avais cette sale impression comme si on te délaissait. Les raisons ? Tu n'en avais guère mais voilà, plus tu réfléchissais à ta situation, plus ça devenait flou et ça entraînait inévitablement ta frustration. Du coup, tu avais annulé la plupart des shootings que tu devais avoir toute cette semaine et au lieu de cela, tu t'étais largement entraîné à l'escrime... Sauf que ton entraîneur était perplexe parce que tes actions ressemblaient à des techniques mortelles, du coup il te préconisait du repos tout comme ton médecin sportif. Bref, tout semblait vraiment être morose dans ta vie... Ce soir, on t'avait proposé de sortir mais tu avais refusé sans donner de raisons et là tu étais calé dans ton canapé zappant les chaînes mais rien ne t'intéressait à la télé, Nigou dormant juste à tes côtés... Tu sursautas légèrement lorsque tu entendis la voix de Meadow mais tu ne répondis guère. « Rien... » répondis-tu sans grande conviction. Il se passait quelque chose et ta meilleure amie faisait partie des raisons.
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Autant dire que la réaction ainsi que la réponse d'Arthur laisserent Meadow perplexe. Rien, vraiment ? répéta-t-elle avant de s'avancer précautionneusement, s'emparant de la télécommande avec laquelle son meilleur ami zappait manifestement et s'assit sur la table basse juste en face du canapé. Au début, la jolie espagnole eut la naïveté de croire que ce simple geste suffirait pour lui faire dégoiser plus d'un mot, mais elle se fourvoya dans les grandes largeurs. Se permettant un petit soupir, la demoiselle secoua négativement la tête de droite à gauche avant de reprendre d'une voix douce : si tu me disais ce qui te travaille plutôt ? Je te connais par cœur, Arthur... lorsque tu es muet comme une tombe, quelque chose cloche. Alors qu'est-ce qui se passe ? La blonde espérait de tout cœur que son meilleur ami alignerait davantage de deux syllables à la suite... mais ce n'était pas gagné.
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Tu n'aimais vraiment pas cette impression que tu ressentais à l'heure actuelle. Un sentiment de délaissement qui était en train de te faire sombrer dans un tel état de frustration que tu n'arrivais même plus à suivre les images défilant sur la télévision, alors que tu zappais les chaînes machinalement. Néanmoins, quand Meadow te demanda ce qui t'arrivait, tu parvins à dire qu'il n'y avait rien mais elle te connaissait mieux que personne – seule ta jumelle te connaissait mieux que Dolly – du coup elle insistait tout en s'approchant de toi, en s'asseyant sur la table basse en face de toi, avachi dans le canapé. « Je ne sais pas... A toi de me le dire ! » répondis-tu entre les dents tout en baissant ton regard, ça te rendait encore plus frustré de la fixer. Pourquoi ça t'arrivait maintenant ? D'habitude, tu pouvais gérer ces émotions-là mais en ce moment, tu n'avais plus aucun contrôle. Tu avais même envie de couper court à cette conversation mais tu n'avais même pas la force de te lever. « Je me suis frustré... » avouas-tu dans un souffle court.
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Meadow écarquilla grands les yeux, éberluée par la réponse d'Arthur. C'était bien la première fois qu'il lui envoyait pareille chose dans les gencives, et autant dire que le fait qu'elle passe beaucoup de temps en compagnie du beau Nikola était une raison ne lui traversant aucunement l'esprit à l'heure actuelle. De son côté, le jeune prince ne se privait point de collectionner les conquêtes, alors frôler un peu de bonheur du bout des doigts, pour la jolie espagnole, paraissait inespéré. Pardon ?! lança-t-elle en fronçant soudainement les sourcils. Comment diable pourrais-je te le dire ?! Je ne suis pas dans ta tête, Arthur ! reprit-elle d'un ton désapprobateur qui contrastait avec sa douceur habituelle. Comment ça frustré ? Si tu parles par énigmes, on ne risque pas d'avancer !
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D'ordinaire, tu n'étais pas le genre de personne à râler à tout va mais en ce moment, tu faisais énormément honneur à tes origines françaises... Même si tu te considérais comme un pur Monégasque, aux yeux du monde, le Rocher appartenait à la France donc vous êtes aussi râleurs que ces roublards de français. C'était pour cela que tu sifflais entre les deux que ta meilleure amie devait te dire ce que tu avais... Tes mots n'étaient pas du tout du goût de la jeune femme qui parlait d'un ton désapprobateur, ce qui était bien rare chez elle. « Par moments, j'aimerais que tu sois dans ma tête » répliquas-tu sans conviction avant d'inspirer légèrement : « Frustré parce que je n'ai aucun contrôle sur ma vie. Et que depuis mon anniversaire, je suis perturbé par la présence d'une personne... Je sens son odeur tous les jours, mais j'ai l'impression qu'elle m'échappe ». Tu parlais volontairement d'elle à la troisième personne parce que tu n'étais pas habitué à tout ça.
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Dans sa tête... Meadow n'était déjà pas voyante, alors extralucide, il ne manquerait plus que ça. Arthur ne lui facilitait aucunement la tâche, continuant à parler par énigmes, des énigmes que lui seul était en mesure de résoudre. Sauf que cela avait la fâcheuse tendance d'énerver copieusement la jolie espagnole, gardant les sourcils puissamment froncés. Et voilà encore que tu parles par énigmes, c'est impossible ça ! râla-t-elle, fatiguée de devoir chercher à dénouer le vrai du faux dans ses propos. Cette personne, tu lui as parlé ? Je veux dire, si c'est Nova, après tout c'est ta fiancée, peut-être qu'elle n'attend que ça ? Complètement aveugle dans tous les sens du terme, la blondinette le conseillait avec davantage de douceur et patience, à des années lumières d'imaginer qu'en fait... le prince parlait d'elle et non de sa fiancée.
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Devoir te justifier sur ton état, tu n'aimais pas du tout mais tu étais dans l'obligation de le faire... En effet, la connaissant, Meadow allait te casser sérieusement les pieds pour découvrir le fin mot de l'histoire alors que tu voulais cesser d'y penser. C'était assez puéril en fin de compte mais tu n'y pouvais rien, ton esprit était relativement perturbé voire même beaucoup plus qu'il n'y paraissait... « Désolé » dis-tu simplement l'air de dire que tu n'avais pas le choix mais finalement, tu passas aux aveux. Des paroles qu'elle comprit différemment puisqu'elle parlait de Nova... « Il ne s'agit pas de Nova... » dis-tu en baissant les yeux avant de poursuivre : « Il s'agit de la blonde qui se trouve avec moi en ce moment. Oui toi, Dolly... ». Pourquoi étais-tu en train de te détruire l'esprit de la sorte alors que tu n'en avais guère besoin... ? « Pourquoi est-ce que tu me chamboules, au point de ne plus vouloir voir ailleurs ? »
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L'excuse du jeune prince ne suffisait pas à apaiser la colère évidente de Meadow, qui ne supportait pas que l'on parle par mystère. Ce n'était pas forcément contre son meilleur ami mais depuis son accident, le simple fait de ne pas pouvoir lire le regard des autres la stressait au plus haut point. Ce stress était à l'origine de cette colère latente. Si ce n'est pas Nova, c'est qui ? fit-elle valoir, complètement paumée. Arthur n'avait sûrement pas envie de se pencher sur la question ou de lui en parler à elle, mais il n'avait pas le choix. La jolie espagnole ne comptait pas lâcher le morceau, têtue comme n'importe quelle femme de ses origines. ... moi ? manqua-t-elle de s'étrangler, ne s'étant pas attendue à une telle révélation. La donne la fit se relever de la table basse et faire quelques pas. Tu me demandes ça à moi mais je n'en sais rien ! On dirait que c'est limite une faute de ma part... je n'ai rien fait pour moi ! Je ne t'empêche pas d'aller voir ailleurs... souffla-t-elle, prenant ça telle une attaque personnelle.
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Pourquoi était-ce si difficile d'expliquer ce qu'on ressentait ? Cette question ne cessait de tourmenter l'esprit alors que ta meilleure amie était en train de tout faire pour que tu délies la langue et que tu lui avoues ce qu'il t'arrivait actuellement. Pourtant tu n'avais guère l'envie, tu espérais être tout seul afin de ruminer tes erreurs et autre dans ton coin mais comme vous viviez ensemble, c'était presque impossible de ne pas vous croiser. Bref, tu lui disais qu'il ne s'agissait pas de Nova et quelques instants plus tard, alors qu'elle te posait la question sur l'identité de la fille, tu finissais par lui avouer que c'était d'elle dont tu parlais. Cela eut l'effet de la faire reculer un peu tandis qu'elle reprenait la parole comme si tu venais de l'attaquer personnellement... « Je n'ai jamais dit que c'était une faute et je sais que tu ne m'empêches pas de voir ailleurs... Mais j'y arrive plus, tu occupes mes pensées. Tu m'obsèdes. » dis-tu d'une voix lasse sans lever les yeux tout en continuant : « Mais ce n'est pas grave, je vivrais avec. De toute façon, tu es déjà occupée ailleurs, paraît-il. ». Ces derniers mots furent envoyés simplement mais on pouvait distinctement entendre ta jalousie qui sommeillait en toi depuis longtemps.
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