APPLE&TORREY ∆ oh, you.

Je ne savais pas quoi dire à Apple pour qu’elle se sente mieux, ni même quoi faire si ce n’était que de la tenir fermement dans mes bras comme je le faisais déjà. Mais j’avais tout de même l’impression qu’aucun mot ne serait aussi fort que ma simple présence. J’aurais beau m’excuser des milliers de fois, ça ne faisait pas le poids dans la balance contre une bonne étreinte et un échange de larme. «Tu vas rester cette fois... ? » Je la regardai un instant sans rien dire. Comme si cette question me prenait par surprise. Comme si je m’étais attendu à ce qu’elle me demande de m’en aller encore une fois. Puis, j’esquissai un sourire las en lui répondant simplement. « Bien sûr que oui. Je ne vais nulle part, c’est promis. » Et je la serrai à nouveau contre moi, laissant couler les larmes sur mes joues. Apple était ma meilleure amie et plus jamais je ne l’abandonnerais.

Je regardai Apple en silence alors qu’elle se reculait un peu, séchant lentement ses larmes. La voir ainsi me brisait le cœur et j’aurais aimé que notre première rencontre à mon retour soit tout autrement, mais je ne pouvais rien y faire et l’important, c’est que j’étais enfin là pour elle. Là où personne ne semblait réellement la comprendre, je pouvais me mettre à sa place et imaginer mon enfant à venir dans ce petit incubateur à se battre pour sa vie. Mon cœur se pinça à nouveau dans ma poitrine alors que je m’imaginais cette scène. D’ailleurs, le simple fait de voir l’enfant de ma meilleure amie dans cet étant me donnait la nausée. Apple semblait fatigué, à bout de force. Je passai donc un bras autour de ses épaules. « Tu veux qu’on s’assoit? Je te ramène chez toi si tu veux… » Elle ne voudrait probablement pas quitter l’hôpital, mais elle avait besoin de sommeil et j’étais prête à rester ici avec elle aussi longtemps qu’il le faudrait.

Apple accepta finalement que je la reconduise chez elle. Après tout, c’était la moindre des choses que je puisse faire pour elle. Nous avons donc marché jusqu’à l’extérieur et je pris sur moi alors que je commençai à avoir des courbatures un peu partout. À force de la tenir et de supporter ce poids supérieur en moi, je dois admettre que je me fatiguais rapidement. Je n’en fis donc rien paraitre et arriver dehors, nous avons marché jusqu’à la voiture de mon amie. «Tu veux conduire ?... » Je hochai la tête. « T’en fais pas, je reviendrai plus tard avec Kovu pour venir prendre ma voiture. Je l’appellerai en arrivant chez toi… » Je tendis une main vers elle pour qu’elle me donne ses clés et contournai la voiture pour aller m’installer côté chauffeur.

Une fois dans la voiture, je m’assurai qu’Apple s’était bien attaché et fit de même avant de démarrer. Sait-on jamais, dans son état, on pouvait facilement oublier des trucs très simples et normalement automatique. J’engageai la voiture sur la route et me rendis jusqu’à l’appartement d’Apple, Andy et Elia. Je savais exactement où s’était comme elle y vivait déjà avant mon départ. Une fois sur place, je garai la voiture et coupai le moteur avant de me retourner vers mon amie. « Tout ira bien, ne t’en fais pas… » Je posai une main rassurante sur son avant bras et esquissai un sourire avant de sortir de la voiture et de lui remettre les clés. Puis, je la regardai un instant, m’imaginant à quel point elle devait être détruite moralement par rapport à cette situation et ça me chagrina encore une fois au plus haut point. « Va te reposer, s’il y a quoi que ce soit, n’hésite pas à m’appeler okay? » Je m’avançai et la pris dans mes bras pour la serrer bien fort.

Apple me serra lentement dans ses bras et me regarda en soupirant. « Tu vas rentrer comment... ? Tu veux appeler Kovu ? » J'esquissai un faible sourire. « Oui, si ça ne te dérange pas... Andy est là? Je pourrais en profiter pour le saluer.. » Je ne savais pas exactement si Andy m'en voulait, mais il n'avait pas été très enthousiasme lorsque je lui avais envoyé un sms pour lui dire que j'étais de retour en ville. En même temps, personne ne l'avait réellement été sauf peut-être Elia et Roxanna... Heureusement d'ailleurs sinon j'aurais eu l'impression que j'étais mieux de rester en Irlande.