BABY IS COMING ! (winny)

Pourquoi il a fallut que je me gamelle en sortant de ma douche ? J'aurais du prendre un bain voilà, quoi que, j'aurais pu déraper aussi en essayant d'y sortir, voir plus casse gueule. Bref, ce qui est fait est fait. J'ai été imprudente, maladroite comme jamais et je suis tombée sur mon derrière. Mais depuis, j'ai mal, dans le bas du dos, près de la vessie et à une côte aussi. Je pleure depuis je sais pas combien de temps. Je les sens même plus couler les larmes en fait. Je chope directement le téléphone avec lequel j'avais mis de la musique pour danser sous la douche et je préviens direct Lenny que je suis tombée, que ça va pas trop, que je sens une douleur plus forte au ventre, une que je ne connais pas. J'engueule Lenny par message, je lui parle comme de la merde en lui ordonnant de se grouiller, mais ça, c'est parce que j'ai les nerfs, parce que j'ai peur pour la vie du bébé, même pas pour la mienne. Je veux donner naissance à un beau bébé en forme et pas maintenant, encore quelques semaines et il sera tout rose et tout joufflu. Je téléphone aux urgences en essayant de ne pas parler trop vite et en retenant mes larmes comme je pouvais. Quelques minutes plus tard, j'entends une sirène puis les ambulanciers qui viennent me chercher dans mon appartement. Je me tords de douleur lorsque je veux me redresser mais ils me mettent directement sur un brancard pour m'évacuer. « Non attendez, il faut attendre Lenny ! » dis-je d'une voix brisée en attrapant un ambulancier par la manche. « Il faut que le papa soit là, je peux pas toute seule... » je sanglote comme une petite fille mais on ne m'écoute pas vraiment. Alors je m'énerve, j'insiste, et on me parle de me mettre un calmant. Je sens l'air frais de la neige et du froid de l'extérieur me frapper en plein visage et je regarde toujours à droite à gauche s'il va arriver. Une nouvelle vague de douleur me prend et je crie car c'est juste insoutenable.

Bordel non, dites moi que c'est pas ce que je pense. Pas si tôt! Dés qu'elle me dit avoir mal, je pense à ça direct et je fonce. Si le bébé vient maintenant... Bordel Willa! Ni une ni deux, je saute dans ma voiture et fonce à travers Boston. Il neige encore, c'est dangereux mais là tout d'suite? J'en ai rien à foutre! Tout en roulant, je vois qu'elle m'envoie un autre sms et je baisse le regard un instant pour voir qu'elle est en panique. Au moment où je relève les yeux petit coup de pression, puisque devant moi les voitures se sont arrêtés brusquement, ce qui m'oblige à mettre le pied au planché sur le frein. Ouf... Il s'en est fallut de peu. Un bouchon? "Non putain pas maintenant!" et j'attends, encore et encore... Jusqu'à ce que je craque et passe... Sur le côté, à sens contraire pour esquiver et prendre une autre route sous les klaxonnes des voitures d'en face. Rien à foutre "Bougez vous!" que je gueule comme un putain de rageux jusqu'à ce qu'enfin je retrouve un passage fluide. Vite, vite, vite! Quelques minutes plus tard j'arrive en fin près de chez elle. Je vois l'ambulance devant sa porte et lorsque je coupe le moteur, c'est là que je vois le brancard... J'ai peur et inquiet, je me dépêche de sortir de la voiture pour courir jusqu'à elle que j'entends dire d'ici « Il faut que le papa soit là, je peux pas toute seule... » et arrivant en courant je cris "Willa!" ralentissement une fois à son nouveau d'un "Qu'est ce qu'il se passe? C'est le bébé?" prenant sa main tout en tâchant de reprendre mon souffle lorsque l'un des ambulancier me demande "Vous êtes le père?" commençant déjà à me pousser de sa main "Oui." que je lâche d'un ton ferme, fronçant les sourcils en repoussant sa main et là il me laisse près d'elle. Je me penche un peu, tenant toujours sa main d'un "J'suis là..." qui se veut rassurant alors qu'ils la monte dans l'ambulance. Je montes avec eux, restant près d'elle.

J'ai envie de frapper tout le monde. Je comprends pas ce qu'il m'arrive, je suis en panique, j'ai peur, j'ai l'impression que je suis en train de crever. Alors qu'on m'arrêter derrière l'ambulance pour me transporter, je l'entends crier mon nom. Je le cherche du regard et je le vois à mes côtés, Lenny. Bon sang ça fait du bien. J'ai juste envie de m'effondrer contre lui. « Lenny ! » un ambulancier lui demande s'il est le père et il répond positivement et catégoriquement. Je renifle en essayant de retenir mes larmes et je cherche Lenny du regard. « Je suis désolée, c'est ma faute, je suis tombée... » mais il me prend la main pour me rassurer, il monte avec moi dans l'ambulance et on roule à fond de bal jusqu'à l'hôpital. Je suis carrément en train de lui broyer les doigts, je veux pas le lâcher. On s'occupe de moi, on prend ma tension, on écoute mon cœur, mais... putain, c'est le bébé qu'il faut regarder, il faut vérifier qu'il va bien. « Il ne faut pas que j'accouche maintenant, non non... » pensai-je très fort en fermant les yeux et en fronçant les sourcils. J'ai mal, j'ai peur. Puis tout à coup, j'ai vraiment l'impression de me pisser dessus. Bah oui, je peux pas l'arrêter. Je me redresse comme je peux et je constate par moi-même. « Je... J'crois que j'ai perdu les eaux. » ouais là, impossible de retourner en arrière, ce bébé a décidé de venir au monde aujourd'hui. Et ce qui veut dire que là, je vais vraiment chier ma vie car les contractions vont arriver.

Elle est mal, elle a mal et rien que de me voir ça semble la soulager « Lenny ! » sauf que l'ambulancier veut m'faire reculer et c'est non mon gars, je suis le père, je réponds sans hésiter. J'suis là, je la suis, je reste avec elle où qu'elle aille maintenant alors juste... Pousse toi. Elle se retient de pleurer alors que je reste près d'elle « Je suis désolée, c'est ma faute, je suis tombée... » et doucement je caresse sa tête, ses cheveux pour secouer la tête et répondre d'un "Chuuut... Ne dis pas ça, c'est rien, ça va aller ok?" ouais une chute ça arrive à tout le monde, tout va bien se passer. L'ambulance trace et je la sens qui me serre fort la main mais je ne bronche pas. Mon regard va du sien, à son ventre et vers la route. On va vite pourtant j'ai toujours l'impression que c'est pas assez. J'suis stressé à mort là putain! C'est là qu'elle me dit « Il ne faut pas que j'accouche maintenant, non non... », et je secoue encore la tête d'un "Respires Willa, essaie de te calmer." pour toi et le bébé, vraiment il faut que tu te calmes. Sauf que là... Elle me lâche « Je... J'crois que j'ai perdu les eaux. » et avec de gros yeux je la fixe un instant "Quoi?", puis son entre jambe, puis sous le brancard et l'un des deux ambulancier qui demande au chauffeur d'accélérer en constatant la même chose. Ok là on peut paniquer. Je serre un peu plus fort la main de Willa d'un "Hum... Essaie de le ralentir ok? Ça serait bien que tu prenne ton temps là maintenant tout d'suite." ouais bah visiblement c'est pour aujourd'hui mais j'aimerais quand même que ça soit pas ici... L’hôpital c'est bien, l'hosto c'est mieux même.

Je m'attendais pas à ça, à une douleur si forte et c'est que le début, j'ai encore rien vu. A ce moment là tu te demandes vraiment si t'as bien fait de garder le bébé. Mais Lenny m'aide à rester positive, il m'accompagne, me rassure. Et honnêtement, j'avais peur que l'accouchement arrive plus tôt que prévu et que Lenny ne puisse pas venir. C'était vraiment ma crainte. Et le bad là tout de suite, c'est que je viens de perdre les eaux. Signe que bébé doit naître. Je le dis à Lenny et aux ambulanciers qui m'entourent. « Prendre mon temps ? Parce que tu crois que j'ai le temps de serrer les fesses ? » rah qu'est-ce qu'il peut être bête ! Non en fait, non, c'est juste moi et mes hormones colériques et le stress fois mile qui me rend désagréable à mort. On arrive enfin à l'hôpital, on m'emmène direct dans une salle d'accouchement et on me fait plusieurs examens. J'ai des contractions, plusieurs, ça dure des heures. Des heures et des heures. J'ai cru que j'y arriverai jamais, mais vraiment. J'étais à bout de force après trente secondes mais tout compte fait, bébé est sorti. Bébé tout rose avec déjà des cheveux foncés. Bébé qui crie, qui pleure et qui se calme dès qu'on me le pose sur ma poitrine. « Mon bébé.... » l'appelai-je émue alors que je levais les yeux vers Lenny qui se tenait à côté. Une infirmière me le reprend pour l'examiner. Il est prématuré d'un mois, il devra peut-être rester dans une couveuse à l'hôpital, bien au chaud. Ou peut-être pas. Mais j'aime pas être déjà séparée de lui.

La voir comme ça me met la vérité en pleine face, comme une grosse piqure de rappel me concernant. Ouais, j'vais devenir papa et plus tôt que prévu on dirait. Wow attendez... C'est vraiment entrain d'arriver? Genre là tout d'suite? Aujourd'hui? J'crois que j'suis choqué mais j'accepte le truc, je prends, j'suis là, j'veux l'aider bordel! J'peux pas faire plus qu'être là, la rassurer, la soutenir... Elle, elle fait tout le boulot et j'ai de la peine pour elle de la voir souffrir pour ce petit. Quand elle perd les eaux, là c'est la panique. Juste non quoi, pas dans cette ambulance chérie. Nerveuse, sous pression, les hormones quoi... Elle me répond mauvaise « Prendre mon temps ? Parce que tu crois que j'ai le temps de serrer les fesses ? » mais j'en tiens pas rigueur... Dans son état j'comprends, j'encaisse. J'me mords la lèvre et continuer de tenir sa main jusqu'à l'hopital où ils font au plus vite pour la prendre en charge. On me fait enfiler une blouse et la totale pour me permettre d'être avec elle. Placé à son chevet, je l'accompagne tout le long, impressionné par ce qu'il se passe et étrangement? Fasciné. J'trouve ça aussi horrible que beau en fait. C'est... Indescriptible comme truc quand il est là, quand il sort et qu'il pousse son premier cri. Mon regard se rive dessus, les yeux grands ouverts... Je fige littéralement sur ce petit bout encore un peu bleuté. Je les regarde l'essuyer pour le poser sur elle et un sourire apparait sur mes lèvres... « Mon bébé.... » ému comme jamais. Sur le coup j'ose pas, l'approcher, le toucher, je le regarde en silence, lui et sa mère... Sauf que cet instant est trop court. Ils sont déjà là à le reprendre pour l'inspecter et mon regard les suit encore avant de se reposer sur Willa d'un petit sourire "Il est là... Tu as été formidable Willa il est... Magnifique." le plus beau petit alien du monde même.

Là c'est fait, là je peux plus faire de retour en arrière. Certes, l'avortement est loin derrière moi mais là c'est l'accouchement carrément. Je suis pas prête, je pense que je l'aurais jamais été de toute façon. J'ai beau me préparer psychologiquement, quand ça arrive, tu paniques, obligé. Je suis même pas triste que ma famille ne soit pas là. Après tout, je suis toute seule et mon frère est bien trop occupé. Y'a juste Lenny, juste nous deux, les parents. Ça nous fait au moins un moment unique à tous les deux, que nous seuls pouvons comprendre. Je touche à peine le bébé dans les bras qu'on me le reprend pour l'examiner. Y'a un problème ? Il est pourtant bien vivant puisqu'il crie. Je regarde Lenny comme si j'attendais que la réponse tombe de sa bouche. « Oh... merci, enfin tu sais, on l'a fait à deux. » c'est gentil de me remercier mais ça me gêne voilà. J'ai juste expédié le paquet et souffert pendant huit mois mais maintenant, ce sera ton tour papa de subir ta vie aha. Quelques minutes plus tard, on nous rapporta notre fils emballé dans une couverture trop cute et je fais un petit sourire à Lenny. « Donnez-le au papa. » je l'ai déjà porté. Faut que ça soit équitable et puis j'ai envie de graver dans ma tête cette image de Lenny qui porte Hendrix pour la première fois. Son premier enfant, son petit garçon.

J'suis encore en plantage devant ce qu'il vient de se passer... Ce petit être est sorti, a poussé son premier cri et tout va trop vite après. Comme l'impression de ne pas avoir le temps de bien le regarder mais il est là et j'me sens tout retourné. Des papillons plein le ventre de le voir là, réel, concret, vivant, à se tortiller et grimacer. Notre fils est bien né... Willa a bout de force le cherche autant que moi lorsqu'ils lui prennent des bras et moi, mon regard ne dérive plus d'eux qui s'occupe de lui. Puis je me tourne enfin vers la maman pour la féliciter de son dure travail. Gênée, elle me répond « Oh... merci, enfin tu sais, on l'a fait à deux. » et je souris en coin, avant de venir déposer un doux baiser sur son front, lui caressant la main de la mienne. J'suis là à rester avec elle, la regardant tendrement quand enfin ils nous ramène notre bébé. Je me redresse pour les regarder, leur laisser la place si besoin pour le rendre à sa mère mais là Willa dit d'un sourire « Donnez-le au papa. » et j'ouvre grand les yeux vers elle pour ensuite regarder Hendrix, un sourire se dessinant sur mes lèvres en le prenant tout doucement. Il est si petit... Tellement fragile, tellement... Minuscule bordel. Un léger "Hey... Salut." et je le berce doucement, remettant bien sa petite couverture sur lui le regard plein d'étoiles. "Tu es tellement beau..." j'suis niais ça y est. Me dire que ce petit truc vient de moi... Fin avec Willa oui mais de moi quoi, j'en reviens toujours pas. "Hendrix... Mon fils." déposant un petit baiser sur son front en venant m'installer près de Willa pour qu'elle puisse mieux le voir et le toucher.

C'est beau de le voir avec son fils dans les bras. Bah oui, un peu de partage, moi je l'ai porté dans mon ventre pendant des mois et on peut pas dire que le bébé a été beaucoup en contact avec son père. Vu que Lenny et moi on est pas un couple de jeunes parents, on se voyait pas tous les jours, il a pas eu le temps de créer ce lien. Je ne sais même pas si bébé reconnaît sa voix. Je l'espère en tout cas. De toute façon, papa a tout le temps de se rattraper maintenant que le bébé est enfin né. Je souris en les regardant puis une infirmière vient nous voir. « Comment va-t-on l'appeler ce petit garçon ? » ah oui juste, le nom pour l'acte de naissance ! Putain encore un peu on oubliait de nommer notre bébé. Nous on sait déjà comment l'appeler depuis quelques mois déjà. Je laisse donc l'honneur à Lenny de répondre à la dame car après tout, c'est lui qui la choisi et ça compte beaucoup pour lui. « Lenny ? » l'appelai-je, car il avait l'air un peu à l'ouest, totalement perdu à regarder le bébé. Une fusion parfaite. Je pense qu'il n'a pas entendu l'infirmière. Lorsqu'il revient enfin parmi nous, je rigole car c'est plus fort que moi. « L'infirmière demande le prénom du bébé. » donc je t'en prie, dis-lui histoire qu'on puisse mettre un prénom sur notre petit trésor.

Ce sentiment que c'est de l'avoir dans les bras pour la toute première fois... C'est indescriptible. J'suis émerveillé comme un gosse qui tiendrait quelque chose de magique entre ses mains pour la première fois. Ouais, j'crois que c'est la description qui me vient en tête la toute d'suite. C'est magique. Il est si petit, si fragile... Et mignon comme pas possible. Alors ouais, j'suis déjà gaga, le sourire jusqu'aux oreilles, attendrit comme jamais devant ce petit boue de moi, de nous. Lui donnant mon petit doigt entre ses minis mains et je sens qu'il le tient déjà, réflexe de bébé mais c'est juste trop cute voilà. Je regarde Willa toujours avec ce sourire avant de reposer mes yeux sur ce petit morceau quand on vient nous demander « Comment va-t-on l'appeler ce petit garçon ? » mon regard ne démord pas du petit, j'suis trop à fond sur lui pour entendre quand Willa finit par m'interpeler d'un « Lenny ? » et là je hausse les sourcils "Oui?" la regardant puis regardant l'infirmière alors qu'elle me dit amusée « L'infirmière demande le prénom du bébé. »  et je me relève "Oh oui, hum c'est..." pour me mettre près de l'infirmière et répondre "Idris, Hendrix Malcolm." regardant Willa, puis le bébé à nouveau pour ajouter "Idris car mon frère adorait ce prénom, il voulait appeler son fils comme ça s'il en avait un... Et Hendrix, parce qu'on s'est promis qu'on donnerait nos prénoms respectifs au gamin de l'autre." riant légèrement sur la fin, ému, nostalgique à cette pensée.. À tel point que j'en avais le regard un peu humide et que j'avalais difficilement ma salive la gorge nouée. Je plonge à nouveau mes yeux sur ce petit visage d'un "Les autres t’appelleront Idris mais pour moi tu seras toujours mon petit Hendrix junior..." déposant tout doucement mes lèvres sur son mini front avant de revenir vers Willa voir si ça lui convenait.