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CLÉOLYA & ELLIOT
J’avais pas nécessairement envie de te voir. J’étais pas encore prêt. J’avais juste envie de passer de chez moi au bar et du bar à chez moi. Le coeur à voir personne, à me réfugier dans n’importe quoi tant que j’évitais de penser à toi. Mais clairement, ça ne fonctionnait pas. Non, t’étais constamment là — le trou béant dans ma poitrine, le noeud dans la gorge, ces vagues de tristesse qui me frappaient sans prévenir, tout ça me rappelait notre perte. Et ça faisait mal, Cléo. Putain c’que ça faisait mal. Je me sentais con, par-dessus tout. Parce qu’au final, je l’avais vu venir. Mais je m’étais laissé berner par tes mots rassurants et j’avais choisi de fermer les yeux sur le danger et les menaces qui assombrissaient notre relation. Parce que j’étais comme ça, j’étais un gars optimiste, qui ne doutait pas de lui en général. Au final, j’aurais du écouter mon instinct.
Ce soir aussi, j’aurais peut-être du écouter mon instinct et refuser de te voir. Parce que j’étais pas prêt à me briser une nouvelle fois. À entendre les bouts de verres qui s’étaient éparpillés sur le sol de mon coeur à chacun de mes pas. Mais j’étais là, je marchais jusqu’au port dans le froid glacial après que mon Uber m’ait déposé à une centaine de mètres de notre point de rencontre. J’avais besoin de marcher un peu. Et si je voulais pas qu’on se voit chez l’un ou l’autre, c’était aussi parce que j’étais pas prêt. Pas prêt à te redonner autant de confiance. Fallait tout reconstruire, Cléo. Tout, de A à Z. Est-ce qu’on en était capables? Est-ce que ça fonctionnerait?
Je te voyais déjà au loin, tout près des barrières, le regard rivé vers l’horizon. T’étais de dos et encore loin, mais tu me retournais déjà l’estomac. Alors j’enfouissais mes mains bien au fond des poches du manteau dans lequel j’étais emmitouflé pour parer le froid, venant me placer à tes côtés, non loin de toi. « Désolé pour le retard. » que je lâche, histoire de dire quelque chose. En réalité, j’étais pas en retard puisqu’on n’avait pas dit d’heure. Mais j’avais rien d’autre à dire. J’savais pas comment t’aborder, quoi dire, quoi faire. Nous qui étions si naturels avant, j’avais l’impression d’être face à un mur de béton armé. Un blocage. Une retenue. La peur qui ronge mes organes. La peur de m’autoriser à m’attacher pour au final être encore plus déçu.
Ce soir aussi, j’aurais peut-être du écouter mon instinct et refuser de te voir. Parce que j’étais pas prêt à me briser une nouvelle fois. À entendre les bouts de verres qui s’étaient éparpillés sur le sol de mon coeur à chacun de mes pas. Mais j’étais là, je marchais jusqu’au port dans le froid glacial après que mon Uber m’ait déposé à une centaine de mètres de notre point de rencontre. J’avais besoin de marcher un peu. Et si je voulais pas qu’on se voit chez l’un ou l’autre, c’était aussi parce que j’étais pas prêt. Pas prêt à te redonner autant de confiance. Fallait tout reconstruire, Cléo. Tout, de A à Z. Est-ce qu’on en était capables? Est-ce que ça fonctionnerait?
Je te voyais déjà au loin, tout près des barrières, le regard rivé vers l’horizon. T’étais de dos et encore loin, mais tu me retournais déjà l’estomac. Alors j’enfouissais mes mains bien au fond des poches du manteau dans lequel j’étais emmitouflé pour parer le froid, venant me placer à tes côtés, non loin de toi. « Désolé pour le retard. » que je lâche, histoire de dire quelque chose. En réalité, j’étais pas en retard puisqu’on n’avait pas dit d’heure. Mais j’avais rien d’autre à dire. J’savais pas comment t’aborder, quoi dire, quoi faire. Nous qui étions si naturels avant, j’avais l’impression d’être face à un mur de béton armé. Un blocage. Une retenue. La peur qui ronge mes organes. La peur de m’autoriser à m’attacher pour au final être encore plus déçu.
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