« En exil partout chez soi. »

15h - Malicia se promenait dans un couloir qu'elle n'avait encore jamais exploré en profondeur : le couloir qui menait aux toilettes. Hum, aujourd'hui, elle avait finit tôt, elle était donc retournée dans sa maison se préparer, se changer. Revêtir un nouveau visage. Elle aurait pu aller à la bibliothèque, étudier, encore et toujours, seulement aujourd'hui, elle avait envie de connaitre le monde encore mieux. Elle avait vu des personnes oui, mais n'étant ici que depuis peu, pouvait-elle dire qu'elle avait des amis ? Ce statut était bien trop particulier, et Malicia ne pouvait pas encore prétendre en avoir. Il était donc temps que son réseau social s'étende un peu plus en largeur. Elle se rappelait, hier soir, alors qu'elle était allongée sur son lit, avoir entendu des voix et des rires bien trop reconnaissables pour les mettre de côté. Elle aurait voulu les rejoindre, mais elle savait qu'elle aurait cassé toute une soirée, et un rien de temps. Elle était nouvelle, il fallait se faire connaitre avant d'aller loin. Mais que ça lui avait donné envie.

Malicia se cala contre le mur, près de la porte qui donnait accès aux toilettes, bras croisés sur la poitrine, la jambe gauche relevé, pied contre le mur. Son visage était particulièrement rayonnant aujourd'hui. Elle avait envie de fumer, mais le smog était interdit dans les couloirs. Elle sortirait plus tard prendre une sèche. Pour l'heure, il fallait attendre que quelqu'un passe par là, ou sorte des toilettes.
Elle était pouponnée de manière très élégante : visage très blanc, rose sur les joues et rouge à lèvre très rouge. Cils longs et épais, étaient-ce des faux ? Vêtements arrachés par endroit, était-ce fait exprès ? Grosses bottes en métal pour lui chausser les pieds, et bas-résilles qui couvraient en partie ses cuisses blanches. Elle avait un air de prostituée, et pourtant, on ne pouvait pas la qualifier ainsi.

Fille ou garçon, qu'importe se montrerait, elle lui offrirait son plus magnifique sourire. Ensuite, advienne que pourra.

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16h - Voilà une bonne heure que Malicia attend devant la porte des toilettes, sans avoir bougé aucun cil. Pied droit toujours contre le mur, elle a seulement déplié ses bras, qui pendouillent maintenant légèrement d'avant en arrière, presque inertes. Elle se fumerait bien une sèche, mais la consommation de cigarette est interdite dans les locaux. C'est ce qu'elle a cru lire quelque part, dans un règlement caché au fin fond d'une malle, dans sa chambre, quelque part sous son lit. Un règlement qu'elle n'avait même pas lu en entier, d'ailleurs, les quelques premières lignes l'ayant bien trop barbée pour qu'elle ne termine. Pas le droit de fumer. Pas le droit de boire. Mais elle était chez elle, ici, non ? Alors... l'heure de la cigarette venait de sonner.

Fébrilement, elle plongea sa main gauche dans un sac à main minuscule et noir. Une longue chaîne lui permettait de pendre sur son flanc gauche. Sa main réapparue avec une cigarette entre deux doigts, et une briquet entre le pouce et l'index. De sa main droite, elle prit le briquet, et la cigarette maintenant bloquée entre son index et son majeur, elle porta le papier à sa bouche, et du bout des lèvres le maintint. Un bruit sex, et la flamme se mit à vaciller devant son visage. Elle entendait déjà les hurlements graves des surveillants qui pourraient la surprendre. Se planter devant les toilettes, c'était comme porter une bannière multicolore d'où clignotait l'affiche "eh oh je suis ici, je fume, prenez-moi ! "
Tout le monde venait fumer dans ce coin, il était donc bien plus surveillé que les autres endroits. Seulement voilà, tout le monde venait aussi pisser une fois dans la journée, elle croiserait donc obligatoirement quelqu'un d'ici quelques temps.

Elle tira sur sa clope, et souffla une longue trainée de fumée qui disparut peu après devant ses yeux. Elle regarda à gauche. Personne. Bon dieu que c'était bon. Quel goût de chiotte, mais c'était délicieusement apaisant. Elle ferma les yeux, et tira encore une fois. La cigarette s'incendiait à l'extrémité. Elle dégagea le rouleau de papier de sa bouche et souffla.

Une personne se prendrait peut-être la fumée en pleine figure, quoi qu'il ne s'imaginait pas croiser quelqu'un n'ayant jamais tiré un coup au moins une fois dans sa vie. Qui est-ce que cela dérangerait ? Personne.
Elle lécha le bout de sa clope avant de la repincer entre ses deux lèvres. Et attendit, encore.

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17h - Malicia avait terminé sa clope depuis longtemps, et sa posture avait changé bien quatre cinq fois depuis. Cependant, elle restait toujours proscrite devant la porte des toilettes, non pas qu'elle gardait les lieux, mais parce qu'elle attendait que quelqu'un y vienne. Alors, que faisaient les dealers de drogues, les shootés aux smarties et les autres ? Il y avait plus de monde que ça d'habitude. Où étaient-ils tous bien passés ? Son maquillage allait finir par couler, épuisé par le temps, et ses jambes commenceraient à fatiguer aussi. Mais si personne ne venait d'ici peu, elle se ferait une raison. Il y a un temps pour tout : un pour aller en cours et un pour aller se vider les entrailles, il semblait que cette fois-ci, tout le monde était allé en cours.
Ah depuis quand les Mathers étaient-ils devenus sages ? Même Déborah avait décidé de prendre du temps aujourd'hui, non pas qu'elle en avait le temps, en fait ce n'était même pas recommandé, mais elle était sérieusement en manque, alors le fait de gâcher une journée pour quelque chose de merveilleux qui ne viendrait pas allait surement lui taper sur le système bientôt.
Un sauveur, un prêcheur, n'importe quoi, mais elle en voulait tout de suite !

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en exil partout chez soi (MALICIA + ELYSIA)

J'étais là, ma bouteille de whisky en main, en train de danser comme une folle dans ma chambre. J'étais en compagnie d'Aurora et à deux, nous avions décidé de s'organiser une petite soirée entre filles. Et bien sûr, ça avait fini par tourner ainsi. Au début, on ne faisait que parler, manigancer, rire et autre, buvant tranquillement et la musique en fond. Puis l'alcool est monté, elle coulait à flot et finalement, il y avait une Aurora comateuse dans ma chambre, à 17h de l'après-midi. Mmmmh... génial. Et moi, je n'étais pas mieux. J'avais moins bu qu'elle, mais ce n'était quand même pas une quantité négligeable. Et j'étais là, toute seule, en train de danser sur la table basse alors qu'Aurora était étalée de tout son flanc, la bouche ouverte, les yeux fermés. Charmante vision. Je bus une longue gorgée. Soudain... Merde, je sentais que ça montait. Je sautais de la table et courrais à vive allure vers les toilettes, espérant qu'elles n'étaient pas prises, toujours avec ma bouteille en main. Cette meuf était là, juste devant. Malicia. Mais qu'est-ce qu'elle foutait là ?! Bref, je m'en foutais, tout ce que je voulais, c'était régurgiter mes tripes. Je la poussais alors sans ménagement, rentrais dans les chiottes et y foutais ma tête dedans pour dégueuler. Charmant...

Combien de temps déjà s'était écoulé depuis que Malicia s'était posée devant les toilettes, sa cigarette dans la bouche ? Pas moins de quatre heures maintenant. Fuh elle ne comptait même plus, ses jambes lui faisaient mal.
Alors elle avait quitté son poste, juste le temps de courir dans sa chambre, d'aller de se prendre une bouteille d'alcool cachée sous le lit, (deux en fait) et de se les enfiler cul-sec sans pose à tour de rôle tout en continuant de se siffler une autre cigarette. Du coup l'alcool avait un goût étrangement fumé, pas comme le cochon, mais plutôt comme un pot d'échappement. Malicia s'était amusée à lancer sa cigarette dans une des bouteilles vidées, ensuite, pendant que l'autre trônait par terre, renversée.
Et elle se l'était sniffée.
Elle en avait des spasmes tellement c'était étrange. Alcool et fumer de cigarette dans une même bouteille, elle était totalement cinglée, mais comme elle n'avait pas tenté l'expérience. Et puis elle avait encore attendu, le cul par terre cette fois, parce qu'elle avait vraiment mal aux pattes.
Ensuite, elle s'était amusée à faire ce jeu que tous les débiles faisaient : tendre son corps en avant, la tête en bas, secouer et remonter d'un coup. Parait que ça faisait remonter l'alcool dans le cerveau, et elle avait fichtrement besoin de se prendre une cuite dirigée tant elle s'emmerdait.

Jusqu'à ce qu'elle entende quelqu'un. Elle releva la tête bien trop vite, et faillit se casser la gueule, mais heureusement le mur était encore assez prêt.
Ouah qui c'était ? Elle ne vit qu'un éclair passé, fut poussée, ne comprit pas tout de suite.
Ça tournait tellement vite sur ce carrousel... La carrousel de la mort, ouais. Le carrousel des pétés du citron.

" Hey !!! C'est qui ? "

Elle était entrée dans les toilettes, pas trop sûre de son coup. Elle regardait en direction de la personne, surement une fille de toute manière, vue la force colossale qui l'avait éjectée contre le mur, mais elle ne voyait rien de bien précis. Ca tanguait comme un bâteau chavirant.
Malicia chavira.
Elle se prit le mur en pleine face, et finalement se retrouva une nouvelle fois sur le cul.

" Merde... "

Il y avait deux possibilités maintenant : se relever, et se reprendre potentiellement un mur, une porte ou un évier, ou rester par terre. Ensuite, elle aurait encore deux choix : rester à sa place ou ramper.
Elle savait pour sa sécurité qu'il valait mieux rester par terre, mais jugea bon de ramper jusqu'à la demoiselle qui dégueulait son déjeuner dans les toilettes. Alors, elle se traina jusqu'à la porte et passa la tête.

" Hey ? Ca va ? T'en as dans le ventre dis-moi, t'as bouffé quoi ce midi ? "
Elle ne demandait pas pourquoi la fille dégueulait, ça, elle s'en doutait bien heureusement, mais plutôt pourquoi ça puait autant. En même temps, l'état des toilettes ne devaient pas aider.

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en exil partout chez soi (MALICIA + ELYSIA)

Rooo merde, j'allais vraiment mal là. j'avais l'impression de vraiment vomir mes tripes. Putain mais quelle conne ! Je savais pourtant qu'il ne fallait surtout pas mélanger fumette et alcool. Surtout avec ce que j'ai mangé, c'est-à-dire rien. Bordel, je quichais ma vie, j'étais complètement dans les vapes. On me parlait. Mais ta gueule ! Tu vois pas que je suis au bout de ma vie là ?! Et qu'est-ce que t'as à me regarder comme ça ?! Casses-toi ! Et merde, c'était reparti pour un tour. J'en pouvais plus, j'allais crever, c'est sûr. Mais merde, quelle conne quoi. J'aurais jamais du écouter Aurore. J'aurais pas dû fumer ce joint qu'elle me proposait. J'aurais dû manger un truc avant aussi. Et je me pestais contre moi-même, intérieurement, alors que j'avais toujours la tête plongée dans la cuvette.

Bordel, combien d'heure je suis restée là ? Mmmmh ouais, parce que, bien sûr, j'avais perdu la notion du temps. Sa voix me parvint un peu plus clairement. « Hey ? Ca va ? T'en as dans le ventre dis-moi, t'as bouffé quoi ce midi ? » Oh putain, j'allais mieux là, d'un coup. Je m'assis alors par terre, devant la toilette, soufflant. Putain, j'étais mal. « Tu vois que je vais bien peut-être ? J'ai rien bouffé à midi... Merde, je suis trop conne... » Alors là, pour l'être, tu l'étais ma pauvre Ely. Je me tournais ensuite vers la meuf. Malicia, je la connaissais un peu. Il nous arrivait de partir dans des délires pas net en soirée ensemble. Mais c'est tout. « Et toi, tu fous quoi à ramper comme ça ? » T'as des jambes fille, sers-toi en...

Malicia roula sur le côté, et se retrouva allongée sur le dos. Elle ne se rappelait même plus ce qu'elle avait fait de sa bouteille et de sa cigarette ? Les avait-elle lâchés en se prenant le mur en pleine gueule ? Les avait-elle encore à la main ? Elle se redressa, le bateau tanguait. Pas de bouteille en main, et pas de bouteille en vue. Elle n'avait pas glissée dehors quand même ?
" J'ai perdu ma clope. Merde j'en ai fait quoi ? "
Elle se mit à quatre pattes, et continua son exploration dans les toilettes. Parfois, elle collait sa joue sur le sol pour vérifier sous chaque porte des toilettes que sa bouteille n'avait pas glissée là, jusqu'à ce qu'elle la retrouve, à l'entrée. Elle prit la bouteille dans ses mains et la claqua sur l'évier.
La bouteille explosa, Malicia pencha son visage sur le côté, les yeux fermés, pour ne pas se prendre de débris dans les yeux. Elle ricanait.
Le goulot cassé de la bouteille finit par terre. Elle poussa le bout restant de ses pieds sous l'évier, et alla chercher dans les débris sa cigarette qu'elle s'empressa de mettre dans sa bouche avant qu'elle ne s'éteigne.
" Putain... "
Elle en inspira un coup, assise contre la porte d'entrée, le regard fatigué, exténué.
" Pas malin de se souler sans rien dans le ventre. Tu vomis de la bile. Faut être maso pour faire ça. "
Elle ricana encore.
" Mais faut avouer que trois jours après, on se fend bien la gueule. Si on est pas encore bourré. "
Elle reprit un coup de sèche. La cigarette s'alluma, minuscule, invisible entre ses doigts. C'était le bout le plus dégueulasse qu'elle ait jamais goutté. Fumée et Tequila. Aucune saveur. Mais c'était mieux que rien.

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en exil partout chez soi (MALICIA + ELYSIA)

Ma tête toujours dans la cuvette, j'avais vraiment l'impression d'être au bout de ma vie. Putain mais quelle conne. Pourquoi est-ce que je m'étais soulée comme ça ? Sans avoir mangé surtout ! J'avais l'impression d'être une vraie débutante et je détestais ça. Une honte pour une mather fière comme moi. Plus jamais, je me le promettais en ce moment-même; plus jamais je ne boirais le ventre vide. Je crachais une dernière fois avant de m'écrouler limite sur le sol. Je tournais mes yeux vers la blondinette. Elle se roulait par terre. Mon regard se fit plus perplexe. C'est quoi son délire, à elle ? « J'ai perdu ma clope. Merde j'en ai fait quoi ? » Ah ben voilà pourquoi elle était à quatre pattes ! Je comprenais mieux maintenant. Et voilà que la meuf pétait sa bouteille contre l'évier. quel gâchi. « Pas malin de se souler sans rien dans le ventre. Tu vomis de la bile. Faut être maso pour faire ça. » Je soupirais en entendant son commentaire. Pas besoin de me le dire, j'en suis parfaitement conscience « Ouais je sais, j'ai été trop conne sur ce coups-là. » « Mais faut avouer que trois jours après, on se fend bien la gueule. Si on est pas encore bourré. » De quoi elle parlait celle-là? Whatever. Je la regardais fumer le filtre de sa cigarette, la partie la plus dégueu et la plus nocive. Sur le coup, j'ai presque eu pitié d'elle. Je fouillais alors dans mes poches pour sortir mon paquet que je lui tendais. « T'en veux une ? C'est mieux que du fumer ce reste. »

Malicia se sentait cruche aussi, tout simplement parce que la Cabot en elle, Déborah, n'aimait pas du tout savoir qu'elle passait son temps à étudier autrement que dans ses livres, et le pire était qu'en fait, elle se bourrait la gueule, fumait, et s'envoyait en l'air dès qu'elle le pouvait. En fait, elle ne savait pas à quoi ça rimait, c'était drôle parfois, mais il y avait des moments où elle craignait vraiment... .
La jeune fille qui s'était étalée dans le chiotte répondait vaseusement à ce que Malicia disait, et cette dernière finit par juger que non, pour l'instant, la situation n'avait rien de comique, alors elle décida de fermer sa grande gueule pour le moment.
Oui, son bout de cigarette était dégueulasse, alors lorsque la jeune Mathers lui tendit une sèche, sortit tout droit de sa poche, Malicia ne se fit pas prier pour s'élancer à sa poursuite, et bien que le fait de se lever rapidement en pleine gueule de bois lui fit tourner la tête, elle réussit quand même, mais uniquement parce qu'elle avançait à quatre pattes, à atteindre le toilette dans lequel se trouvait la jeune fille sans grand incident, c'est à dire, sans se prendre un mur. Elle se traina juste à côté de la jolie fille, et s'assit contre la porte, la clope vite allumée et vite enfournée dans sa bouche. Ah une autre, une autre une autre ! Une vraie, une neuve. Elle ferma les yeux, se laissa entrainer par l'odeur et le goût de la nicotine et de toute cette merde qui trainait à l'intérieur, et plana un moment.
Et puis elle ouvrit les yeux, et posa son attention sur la fille allongée sur le sol,la bouche de pleine de vomi.

" Merci, pour la clope. C'est quoi ton nom ? "
Elle la trouvait jolie cette petite brune. Vraiment très mignonne. Dommage, dommage, mais le moment n'était pas venu... quoi que le moment n'est venu que lorsqu'on l’emmène, n'est-ce pas ?

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en exil partout chez soi (MALICIA + ELYSIA)

Je la voyais alors se diriger vers moi à quatre pattes à grande vitesse. Et bien, elle devait vraiment être en manque de nicotine, moi-même je ne m'étais jamais comportée ainsi devant un inconnu pour une cigarette. J'aurais juste trop eu honte d'agir comme une junkie. Mais d'un côté, la voir se trainer ainsi jusqu'à moi ne me faisait pas du tout pitié. Au contraire, ça se voyait que cette meuf, elle avait pas froid aux yeux et ça me plaisait bien. D'un côté, elle était une mather, donc ça ne m'étonnait qu'à moitié. Je la regardais s'allumer la clope et la porter à ses lèvres pour tirer plusieurs tafs. Je décidais alors de suivre son exemple. Mais avant, mes jambes me portèrent avec difficulté vers l'évier pour me rincer la bouche. Vraiment très frais. Et finalement, cigarette. « Merci pour ta clope. C'est quoi ton nom ? » D'un geste de main, je lui répondais que c'était pas grand chose avant d'aller m'adosser contre la porte et de me laisser tomber sur le sol. C'est vrai que maintenant qu'on y pensait, je ne la connaissais pas encore, cette Mather. J'avais déjà eu l'occasion de la croiser lors des soirées organisées dans la maison mais mis à part ça, rien. Je me présentais alors. « J'suis Ely. Toi ? » Mon surnom, plus facile à retenir et puis, moins long à prononcer aussi. Quand on était dans un état pareil, valait mieux un prénom court qu'un prénom long. Au moins, on le retiendrait après le black out et la gueule de bois. Enfin...

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