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BASILE & DINA.
Un cœur qui bat. Des battements incohérents, incompris, qui ne veulent sûrement rien dire comme tu le fais si bien sous entendre dans ta question. Dans ta déception. Tu veux quoi de plus ? C’est tout ce que j’avais à te donner, pourtant j’aimerais tellement me souvenir, j’aimerais tellement pouvoir faire briller mes yeux et les faire parler comme les tiens quand ils me regardent. Mais je peux pas, tout est bloqué dans ma tête, une histoire dont je ne sais plus rien est mise sous scellée et à part ce coeur qui tambourine fort sans explication, c’est tout ce que j’avais à t’offrir. Je reste muette, ce genre de silence dont t’as pas l’habitude avec moi, ces silences qui en sont pour de vrais. Sans rien en dessous, sans non dit, juste des silences amers et sans vie. Sans toi dedans, qui ne parlent pas de nous. La voix stridente de l’infirmière qui retentit, elle n’arrive même pas à capter mon attention par ses cris. Moi j’ai ta main immaculée de sang encore dans la mienne et j’ai les yeux qui ne voient plus que toi et le mystère qui t’entoure. Elle attrape ton bras, elle tire dessus et l’agitation me fait enfin lever les yeux. J’ai pas envie de lâcher ta main, j’ai pas envie qu’elle t’emmène dans un tout petit coin de ma tête, alors je la serre fort dans la mienne, je la serre fort même quand ta main glisse quand tu t’éloigne en reculant. Elle se met entre nous deux, vient arranger mon lit, ma position et je m’appuie sur mes poings dans une grimace pour me rehausser contre l’oreiller. Mon nom sort encore dans cette chambre, pour la deuxième fois et la présence de deux gros bras attire mon regard quelques secondes. Le regard absent, il est furtif et analyse tout le monde dans la pièce en un court instant. J’ouvre la bouche, prête à dégainer et finalement aucun son n’en sort. Je te regarde une dernière fois, je sais que ce sera la dernière parce que tu ne reviendras pas. Tu ne reviendras plus. - Non. Je répondais sèchement. Je me glissais sous le drap fin, attrapant le coussin pour mieux le caler sous ma tête et je fermais les yeux. - Sortez tous de ma chambre, je suis fatigué. Soufflais-je sans leur adresser un regard. Ni à toi, ni à eux parce que de toute façon, maintenant, t’es au même niveau que tout le monde dans ma tête. T’as plus aucune importance, t’es plus personne. Personne. Juste un ancien souvenir qui reviendra peut être jamais. Tu ne comptes plus, tu n’es plus rien, t’es plus qu’un homme parmi tant d’autres. Alors laisse moi rêver de nous, imaginer ce qu’on avait bien pu être avant de finir dans ce fossé.
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