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BASINA + N’oublie jamais.

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❝ N’oublie jamais.
BASILE & DINA.

Un cœur qui bat. Des battements incohérents, incompris, qui ne veulent sûrement rien dire comme tu le fais si bien sous entendre dans ta question. Dans ta déception. Tu veux quoi de plus ? C’est tout ce que j’avais à te donner, pourtant j’aimerais tellement me souvenir, j’aimerais tellement pouvoir faire briller mes yeux et les faire parler comme les tiens quand ils me regardent. Mais je peux pas, tout est bloqué dans ma tête, une histoire dont je ne sais plus rien est mise sous scellée et à part ce coeur qui tambourine fort sans explication, c’est tout ce que j’avais à t’offrir. Je reste muette, ce genre de silence dont t’as pas l’habitude avec moi, ces silences qui en sont pour de vrais. Sans rien en dessous, sans non dit, juste des silences amers et sans vie. Sans toi dedans, qui ne parlent pas de nous. La voix stridente de l’infirmière qui retentit, elle n’arrive même pas à capter mon attention par ses cris. Moi j’ai ta main immaculée de sang encore dans la mienne et j’ai les yeux qui ne voient plus que toi et le mystère qui t’entoure. Elle attrape ton bras, elle tire dessus et l’agitation me fait enfin lever les yeux. J’ai pas envie de lâcher ta main, j’ai pas envie qu’elle t’emmène dans un tout petit coin de ma tête, alors je la serre fort dans la mienne, je la serre fort même quand ta main glisse quand tu t’éloigne en reculant. Elle se met entre nous deux, vient arranger mon lit, ma position et je m’appuie sur mes poings dans une grimace pour me rehausser contre l’oreiller. Mon nom sort encore dans cette chambre, pour la deuxième fois et la présence de deux gros bras attire mon regard quelques secondes. Le regard absent, il est furtif et analyse tout le monde dans la pièce en un court instant. J’ouvre la bouche, prête à dégainer et finalement aucun son n’en sort. Je te regarde une dernière fois, je sais que ce sera la dernière parce que tu ne reviendras pas. Tu ne reviendras plus. - Non. Je répondais sèchement. Je me glissais sous le drap fin, attrapant le coussin pour mieux le caler sous ma tête et je fermais les yeux. - Sortez tous de ma chambre, je suis fatigué. Soufflais-je sans leur adresser un regard. Ni à toi, ni à eux parce que de toute façon, maintenant, t’es au même niveau que tout le monde dans ma tête. T’as plus aucune importance, t’es plus personne. Personne. Juste un ancien souvenir qui reviendra peut être jamais. Tu ne comptes plus, tu n’es plus rien, t’es plus qu’un homme parmi tant d’autres. Alors laisse moi rêver de nous, imaginer ce qu’on avait bien pu être avant de finir dans ce fossé.

©️ MADE BY LOYALS.
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N’OUBLIE JAMAIS.
B A S I N A .

Je suis pas habitué à ne pas avoir le contrôle, à ne pas avoir la main mise sur la situation. Là, je l'ai pas. Je suis le mec qu'on regarde, celui qu'on veut, celui qui déstabilise. Là, tu veux pas de moi, tu sais même pas qui je suis et c'est toi qui me déstabilise. J'attends que tu leur dises que j'suis quelqu'un. Mais tu fais rien, tu serres ma main, comme une gamine apeurée, sauf que toi tu sais pas de qui tu dois avoir peur. Si c'est eux ou moi qui doivent t'effrayer, parce que ce soir je suis au même niveau que ces connards dans ton regard. Tes yeux jonglent entre tous ces visages qui ne te disent rien, tu sais pas auquel tu dois t'accrocher. Il glisse sur moi sans y rester. Si t'étais capable de te souvenir de moi, tu saurais que je vais rien faire, tu saurais que je peux pas faire quoi que ce soit. Des mots, j'en ai pas. Depuis le départ on fait sans, tu vois au delà, mais là tu vois rien. On est coincés. Alors, c'est comme ça que ça finit ? Dans une chambre, comme ça a commencé. La nôtre était plus belle, tellement plus belle. Je bascule la tête en arrière quand un son daigne enfin sortir de ta gorge ; non. Non, tu me connais pas. Je ferme les yeux, je mords ma lèvre, je serre les dents. Y'a deux jours, tu me disais que j'étais pas rien, y'a deux jours tu me disais que j'étais tout et moi j'ai rien répondu. Maintenant je suis plus personne. J'ai gagné alors, j'ai réussi finalement à te faire oublier. T'es sauvée Dina, t'es plus liée au Diable. T'es libre.

Je les sens faire un pas derrière mon dos. - Allez vous faire foutre ! J'ai pas la force de te regarder encore, de te lancer un regard profond comme dans les scènes dramatiques des mauvaises séries. Je croise le sourire satisfait de ton infirmière, je me retourne et sépare les deux baltringues d'un coup d'épaule pour sortir de ta chambre. Je descends les escaliers en vitesse, je respire qu'une fois les portes passées, qu'une fois dehors, la tête levée vers les étoiles. Les étoiles.. Ça non plus tu t'en souviens pas. Je grimpe sur ma moto, la démarre et je me tire de là dans un crissement de pneu et un grondement de moteur. Je retourne à ma vie d'avant, d'avant toi, j'enferme tout dans la boîte déjà trop pleine qui flotte au fond de mon âme. Ça me fera rien, ça ne me fait jamais rien. J'ai plus aucune importance, j'suis plus personne. Juste un ancien souvenir qui reviendra peut être jamais.

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