Let me see the Wonder Arizona ! || Arizona + Alan

J'aurais préféré ne pas le savoir. Parce qu'apprendre cet événement traumatisant dont ma meilleure amie a était victime m'a tout simplement choqué. Comment peut-on en arriver là ? Et quand est-ce que s'arrêtera toute cette histoire ? Etre impuissant ne me frustre que plus grandement, tout ce que je peux faire, c'est être là pour elle. Ari' se réfugie dans son appart' et ce n'est pas la solution, j'en sais quelque chose, j'ai expérimenté cette dernière il y a peu et le résultat n'était pas glorieux. C'est pourquoi je me suis rendus chez elle, les bras chargés de deux costumes que je suis parvenus à dégoter. Frappant à la porte une première fois, je n'eus pas de réponses, mais pas de chance ma belle, je suis têtue aussi quand je veux ! Je fis de nouveau entrechoquer mon poing sur la porte, cette fois de façon ininterrompue, la seule manière d'arrêter ce vacarme sera de venir m'ouvrir.

Tout ce que je veux c'est rester en PLS dans mon lit tout en continuant de m’apitoyer sur mon sort. Ouais c'est pas très glorieux, c'est loin de ressembler à la Arizona d'il y'a quelques semaines, lumineuse avec son Nate. Sauf qu'entre temps elle s'est fait torturé, brisé une main ... C'était bien plus qu'un caprice. C'était juste tout ce qu'il avait de plus douloureux. Et la douleur, je l'ai toujours géré seule. On ne peut compter que sur soit même. Mais visiblement ce matin un petit malin en à décidé autrement. Et si au début je l'ignore, il insiste. Ça devient chiant et surtout mes voisins vont me trucider. Je me lève en pyjama, j'ouvre la porte pour dire à cette personne de dégager et je tombe nez à nez avec Alan. Je l'invite pas à rentrer, je le regarde juste avant d'ouvrir enfin la bouche. « Alan, j'ai pas envie de parler et j'ai besoin de rien du tout. Merci » Fais gaffe Landrum, non seulement je suis de mauvais poil mais en plus je sors de 8h de torture non stop et aussi, j'ai mes règles !

La demoiselle m'ouvre en pyjama, pas franchement contente de me voir apparemment, ne m'invitant même pas à rentrer. " Tu ne vas quand même pas me fermer la porte au nez ? ", lui demandais-je dans l'espoir d'une réponse négative. Mes yeux descendirent pour venir se poser sur sa main blessé, mais l'idée principale du jour et de ne pas parler de cet événement, je reposais donc mon regard sur la belle et forcer quelque peu le passage pour rentrer. Elle a bien tenté de m'empêcher de passer, faisant obstacle avec son bras que je repoussais doucement pour enfin pénétrer dans son appartement. Je lâchais un long soupir en voyant son accoutrement et lui montrant ce que j'avais en main, je lui demandais, non, je lui ordonnais d'un ton impératif: " Tu vas me retirer ça ! J'ai quelque chose de mieux pour toi ! ".

Je sais que je pouvais passer pour une pleurnicheuse qui préférais se laisser mourir dans son coin plutôt que de célébrer le fait d'être en vie. Le problème c'est que quand ça arrive deux fois dans ça vie, on à un peu envie de se faire plaindre? Parce que niveau chance, on frôle le zéro. Tout ce que je voulais c'était rester en pyjama, ne pas me laver, trouver un truc long et dur pour l'enfiler dans mon plâtre et pouvoir me gratter, commander des trucs gras que je mangerais toute seule jusqu'à en pleurer avec mon chat. En somme, une réaction tout à fait normal pour une fille qui après s'est faite violer pendant 10 ans de sa vie, venait de se faire torturer par un malade pendant une nuit. Et une fille avec ses règles, devrais-je ajouter. Alan lui, il s'en fou, il force le passage, il entre dans mon appartement et alors que je veux le foutre dehors je me rends compte que j'ai même pas la force de le faire. J'attrape mon bout de bois, j'enfonce dans le plâtre et me gratte en le regardant. « C'est bon Landrum t'as fait ta BA de la journée, maintenant tu peux rentrer chez toi et bosser sur tes cours de médecine que toi tu as eu la chance d'avoir ces deux derniers moi. » Je lui fais signe de prendre la porte. Moi désagréable ? C'est les règles !

Visiblement, cela ne sera pas aussi facile que je le pensais dans un premier temps. La demoiselle est touchée physiquement, mais aussi psychologiquement. Elle en devient même désagréable, me gratifiant de jolis paroles qui eurent le mérite de me décrocher un sourire. Cette porte qu'elle désigne, je ne la passerais une deuxième fois qu'en sa compagnie, je coucherais là s'il le faut ! Pas prête à sortir pour le moment, je m'approchais d'elle et fermer cette porte qu'elle laissait ouverte depuis que je suis rentré de force. " Alors il a gagné ? ", la questionnais-je d'un ton beaucoup plus sérieux avant de continuer sans lui laisser le temps de répondre: " Tu vas lui donner ce qu'il voulait ? Tu vas arrêter de vivre ? ". C'est sûrement la pire option possible pour elle, au contraire, elle devrait continuer sa vie, montrer qu'elle est plus forte que cela, mais je ne peux pas le faire pour elle. Ma meilleure-amie doit en prendre conscience d'elle-même.

C'était égoïste de ma part d'avoir envie d'être seule pour me morfondre dans mon lit avec ma cuillère pleine de glace à la vanille ? Je voulais juste pouvoir ressasser en silence ce qui c'était passé, me lamenter dans le calme, sans personne, seulement dans le bruit de mes sanglots. Je voulais voir personne, je voulais juste être toute seule. Je me sentais pas bien, incomprise, j'avais envie de hurler et de ne plus jamais parler à la fois. Je me sentais détruite psychologiquement, abimé physiquement. Je le regarde, droit dans les yeux, un regard froid et désinvolte, je le sais. « Ouais il a gagné. J'ai plus envie de me battre. J'ai plus envie d'être forte » Je lève les yeux au ciel. « T'étais pas là, tu peux pas savoir ce qu'on a vécu. Rentres chez toi Alan » Je lui montre une nouvelle fois le chemin de la porte. Pitié Alan, laisse moi me remettre sous ma couette pour pleurer le fait que j'avais cru mourir et perdre les personnes chère à mes yeux.  

Certes, je ne pouvais savoir ce qu'il s'était passé là-bas et au fond de moi, je ne suis pas sûr de le vouloir. Je ne pouvais imaginer la souffrance aussi bien physique que psychologique qu'avait dû ressentir Arizona durant cette épreuve. Baisser les bras n'est pas digne de ma meilleure amie et si je ne peux pas l'aider, et bien je resterais planté là, je serais là pour elle et ne la laisserais en aucun cas toute seule à se morfondre. " Tu crois quand même pas que je vais partir et te laisser comme ça ? ", affirmais-je avant de me diriger vers son canapé et d'y prendre place, déposant les deux costumes que j'avais en main sur la table basse avant de continuer tout en désignant la porte du doigt: " Si je franchis cette porte, c'est avec Arizona la battante en direction de la Comic-Con ! Sinon, ba je crois que je vais devoir m'installer ici... ". Une optique qui ne plairait surement pas à Nate, mais hors de question de laisser Ari' la déprimée s'enfoncer encore plus qu'elle ne l'est déjà.

Bon sang mais il ne va pas me lâcher ? Il ne comprend pas, il ne comprend rien et surtout pas ce que je ressens en ce moment même. Tout ce que je veux c'est être seule, c'est si compliqué à intégrer. Je souffle, referme la porte d'entrée parce que je n'ai pas très envie que mes voisins voient ce qu'il se passe chez moi et me tourne vers mon meilleur ami, presque étonnée qu'il soit aussi persévérant. Non pas qu'il n'est pas du genre à aider ses amis mais il est le premier à comprendre quand il doit se retirer mais visiblement pas aujourd'hui. Je pose ma tête entre mes mains avant de hausser un peu plus le ton. « Pourquoi tu me laisses pas tranquille ? Pourquoi tu veux pas comprendre que je veux juste qu'on me laisse toute seule. Je veux pas d'aide, j'ai pas besoin d'aide j'ai juste besoin qu'on me foute la paix. » J'avais pas vraiment de raison de vouloir faire la fête ou profiter. J'étais juste brisée, parce que cette vie de merde, s'était acharnée sur moi une deuxième fois. Alors certes, j'étais en vie, encore une fois, mais à quel prix ? J'étais morte à l'intérieur, fatiguée de devoir être abimé en permanence. Je regardais le brun assis sur mon canapé, parler de Arizona la battante. « Tu peux t'installer ici, mes colocs sont tous partie. Je vie toute seule, y'a de la place. Arizona la battante à été mis à pied par le doyen. » sarcasme et mauvaise foi bonjour.

Inévitablement, ce qui devait arriver, arriva. Agacée, Arizona haussa le ton et me fit comprendre que mon aide n'était pas la bienvenue mais je connais moi-même très bien ce comportement, ce déni. Pourquoi je ne la laissais pas tranquille ? " Parce que la solitude comme remède, je l'ai essayé et tu as très bien vu où ça m'a mené ! Si je peux t'éviter de passer par là, je le ferais ! Tu as était là pour moi, je le serais pour toi. ", lui avouais-je tout en haussant légèrement le ton également. Si j'ai réussis à me sortir de la merde dans laquelle je m'étais fourré, c'est parce que mes amis, dont Arizona fait évidemment partie, ont su être là pour moi et me rappeler que la vie continuait malgré tout. Saisissant le costume de Wonder Woman sur la table basse, je me rapprochais d'elle pour lui tendre ce dernier: " Donc tu vas m'enfiler ça, tu vas t'amuser avec ton bon vieux Alan et tu vas te changer les idées. C'est un ordre mademoiselle ! ".

Il va pas me lâcher. Je connais Alan il est têtu comme une mule, il lâchera pas l'affaire tant que je n'aurais pas céder. Mais je ne veux pas céder. Je veux juste qu'il me foute la paix. C'est trop de demander que d'être seule pour m’apitoyer sur mon sort ? Je sais que ce n'est pas la bonne solution, au centre psychiatrique on nous rabâche bien assez qu'il faut être seule pour se concentrer sur soit mais qu'il faut savoir aussi s'ouvrir aux autres pour se reconstruire. Alan c'était ma maison, mon confort et a fond de moi je savais que je devais le suivre, quitter quelques heures ma forteresse, mon havre de plainte et aller vivre un peu la vie que j'avais encore la chance d'avoir. Tout comme j'étais fatiguée de me battre contre l'autre taré, je n'avais pas envie de me battre contre Alan. Et il avait raison, la solitude n'était pas le remède. Il hausse la ton ce qui me fis hausser un sourcil, Landrum qui s'énerve ? On aura tout vu. Je le regarde approcher et m'ordonner d'enfiler ce costume qui à l'air hideux. Il me prends pour qui ? Je le regarde de haut en bas et dans une dernière tentative de dissuasion, j'enlève mon pantalon de pyjama et mon t-shirt, me retrouvant en sous-vêtement devant lui. « C'est bon t'es content j'ai fais l'effort de me déshabiller, tu vois je suis pas une dépressive qui macère dans son pyjama. maintenant je peux manger ma glace devant dynastie ? » Tenace n'est-ce pas ?