I missed you sweetheart | ft. Louve

En dernière minute, t’as envoyé un texto à Lancelot, quelques jours à peine après la nouvelle de son retour, pour rattraper tout le temps que vous avez perdu ces derniers mois. Son absence t’a particulièrement affectée, parce qu’il était un peu comme ton pilier, unique en son genre, celui avec qui tu peux totalement t’oublier et qui jamais ne te jugera malgré les apparences. Lancelot, c’est ton alter égo, l’homme de ta vie, peut-être même ton âme-sœur, dans cette vie ou dans une autre. Tu serais presque persuadée que vous êtes liés depuis des siècles et des siècles et que vous n’avez jamais cessé de vous retrouver dans toutes vos vies. Mais ça, c’est un autre délire que t’as sous certains effets dont on taira les noms. Tu te retrouves finalement devant sa porte, ton sac à bout de bras. Les hématomes ont disparu de ton corps après près de deux semaines, mais les cicatrices de ces plaies absolument dégoûtantes que t’avais ci et là sur ta peau, elles, elles sont bien restées. Elles prennent plus de temps visiblement, et logiquement, à s’en aller. Enfin qu’importe, tu préfères éviter de ressasser tes quelques jours d’horreur et essayer tant bien que mal d’aller de l’avant. Plus encore si c’est en présence de Lance qui saura, comme toujours, te donner la force et le courage d’avancer. Alors quand il ouvre la porte, tu relèves ta tête pour l’observer, un large sourire aux lèvres. Il t’a manqué, horriblement. Tu te glisses dans l’ouverture de la porte pour éviter que les chiens ne se fassent la malle, et avant même d’avoir pu dire ou faire quoi que ce soit, tu te retrouves enroulée des bras du brésilien. Tes bras viennent s’enrouler quant à eux autour de sa nique pour finalement te hisser en l’air et accrocher tes jambes autour de sa taille, à la manière d’un koala. « Si je te disais que tu m’avais manqué, ce serait trop faible. » que tu réponds en venant coller tes lèvres sur sa joue. Et rapidement, tu te laisses glisser le long de son corps pour déposer tes pieds au sol et saluer avec enthousiasme les boules de poils de ton meilleur ami après avoir balancé ton sac au sol. Puis tu reprends : « Je dors avec toi ce soir, j’ai besoin de compagnie, tu m’as laissée seule trop longtemps. » Ta main vient écraser ses joues de part et d’autre de sa bouche pour lui faire tendre ses lèvres dans le vide ; une mimique peu attirante en soi. « On mange quoi ? On boit quoi ? Et on fait quoi ? » Tu l’assènes de question, histoire de pas te laisser le temps de penser à tes jours d’horreur ni le temps pour lui de te demander d’où proviennent les marques visibles sur tes phalanges entre autre.

Dès que la folle dingue fut entrée, il se retrouva vite à être l'arbre d'un petit koala. Heureusement qu'elle sait grimper, ça aurait été fort pénible, sinon. Faisant 1m92, il ne peut pas toujours se plier en quatre pour soulever la demoiselle. Il sentit vite fait des lèvres venir s'écraser contre sa joue en guise de "salut, tu m'as manqué". Comme un réflexe, il vient déposer sa main contre sa joue qui a été embrassée, savourant quelques instants ce moment. Ce n'est pourtant pas la première fois qu'elle l'embrasse, mais autant en profiter, puisqu'il n'a pas sentit cette sensation depuis des lustres. Sa meilleure amie se laisse glisser le long de son corps, comme un serpent qui ondule, tout en gardant la grâce. « Tu n'as quand même pas cru que j'allais te laisser seule, si ? » dit-il avec les joues écrasées. Donc ça sonnait plus comme à du babillage insensé, mais il sait qu'elle l'a compris. De ses deux mains, il éloigne les bras de sa partenaire de conneries, pour pouvoir lui tirer la langue. Elle n'a quand même pas cru qu'elle pouvait le traiter en bébé aussi facilement, non ? On dirait bien deux gamins. « Chaque chose en son temps. J'ai préparé deux plats brésiliens. Le Feijoada et le Coxinha. Ça te branche ? En boisson, j'ai de l'alcool, j'imagine que t'en veux...» Dit-il en adoptant un accent très prononcé lorsqu'il épela les mots. Étant également semi française et semi brésilienne, elle devrait savoir ce que c'est.

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Tu rentres comme si t’étais chez toi, comme si t’y avais grandi. Et tu te hisses à son cou sans trop réfléchir, parce qu’il t’a horriblement manqué et que t’aurais bien eu besoin de lui ces derniers mois, et encore plus ces dernières semaines. T’as l’impression d’être tombée en enfer depuis son départ. Tout avait l’air de bien s’annoncer pour cette nouvelle année à Harvard, toi qui étais si ravie d’y revenir après de longues semaines de négociations avec ton père qui refusait jusque là de te laisser remettre les pieds à Boston. Au final, t’as bien vite déchanté. Deux mois à peine après ton retour, tu t’es retrouvée victime d’un kidnapping alors que, comme tous les autres, t’avais rien demandé à personne. Et forcément, à ta libération, t’as vrillé. La trouille de rester seule, la crainte de te voir une nouvelle fois droguée et embarquée on ne sait où, les pleurs, les cris, les crises. Tes rendez-vous chez ce psy, chez lequel t’as passé de trop longues heures à ton goût. Ca t’a un peu aidé, certes. Mais tu regrettes que ça ait pas totalement été le cas. T’as bien essayé de te bouger, de te forcer à ressortir ; mais toutes tes tentatives se sont retrouvées pires les unes que les autres. Parce que tes soirées en-dehors de l’appartement de Marin étaient à base d’engueulades avec Basile, d’ambiance de merde à son anniversaire, et d’un nouvel enlèvement. Sauf que là, c’est toi qui t’es jetée dans la gueule du loup. Insouciante, t’as voulu finir la soirée avec des types, pour éponger les conneries de Basile. Et ça, cette envie de passer à autre chose, de tourner la page, ça t’a juste balancée encore plus au fond du trou. Si on t’avait dit que ce serait lui qui te récupèrerait, souillée, le corps marqué de coups, l’esprit anéanti, tu l’aurais pas cru. Pourtant, il était là. Il t’a accueillie chez lui durant des jours, des nuits. Des heures durant lesquelles il s’est montré présent et protecteur ; à sa manière, certes, mais t’as apprécié. Et t’apprécies toujours encore.

Après un bref baiser déposé sur sa joue, tu te laisses tomber au sol comme une plume pour saluer ses chiens comme une teubé. Et une fois redressée, tu te mets à l’asséner de questions, comme tu l’as toujours fait avec lui. Parce que t’apprécies assez de le rendre dingue, qu’il sache plus où donner de la tête tant ta bouche refuse de se fermer. « On sait jamais avec toi. T’aurais pu inviter une nana canon et me laisser dormir dans le panier de ton chien. » que tu rétorques finalement en haussant les épaules, un sourire taquin aux lèvres. Quand il vient retirer tes mains de ses joues pour te tirer la langue, tu fais mine de venir la lui couper entre ton index et ton majeur. Il mériterait bien ça, d’ailleurs. « J’espère que t’as bien cuisiné au moins, si je pouvais éviter de mourir empoisonnée ça m’arrangerait… » Taquine, clairement, tu l’es ce soir. T’as envie de le provoquer, de le pousser à bout et que ça parte en vrille. Ca te permettra peut-être d’oublier, au moins le temps d’une soirée. Et si tu pouvais finir la tête à l’envers avec beaucoup d’alcool, ça t’arrangerait également. Impatiente, tu l’abandonnes dans l’entrée pour pénétrer dans la cuisine et ouvrir son frigo comme si t’étais dans ta maison de vacances. « T’as quoi en entrée ? Autant bouffer un truc pour pouvoir boire un max et attendre que l’alcool fasse effet. » que tu lances, la tête engloutie dans les étages du frigo. Autant faire durer le plaisir concernant l’alcool, peut-être que t’arriveras à battre ton record du nombre de litres que t’arriveras à t’enfiler ce soir. Cette nuit. Jusqu’à demain matin peut-être. Mais tu promets pas d’être spécialement canon au moment où t’iras te coucher.

Elle est passée maître de l'art de s'incruster pendant son absence ou quoi ? Non pas que ça le dérange, mais voir sa manière de farfouiller le nez dans son frigo lui arrache un rire. Il n'y a pas un seul moment ou la bouffe est omise de ses phrases. Il est toujours question de bouffe avec la Mather. C'est peut-être quelque chose d'inné chez eux, allez savoir. « Ou alors te laisser dormir dans le jardin. » dit-il, affichant un air complètement innocent. Lui aussi, il est passé maître dans l'art des expressions. Surtout à ce jeu là et il sait que l'alcool n'épargne pas toujours sa meilleure amie, qui en use un peu trop parfois. Il en a été témoin maintes fois et même si lui tenir les cheveux pendant qu'elle vomie n'est pas ce qu'il préfère franchement, il pourrait le refaire sans problème. Non sans une pointe de dégoût. Il n'aurait cependant jamais été capable d'emmener une autre fille chez lui, sachant son amour pour elle. Ce serait lui demander la lune et il se sentirait plus que coupable, sa conscience ne serait pas en paix. « T'inquiète, je gère. » Répond le brun parfaitement confiant en ses talents de cuisinier, faussement offusqué par l'absence de confiance de la part de Louve. Il renifla bruyamment, comme pour appuyer ses pensées. « Baah.. tant qu'à avoir la trogne dans mon frigo, autant te servir comme tu veux. J'ai des nuggets, de la salade... » Énuméra t-il tout en tentant de se souvenir de ce qu'il avait oublié. Un jour, les rôles s'inverseront et ce sera ELLE qui fera la cuisine pour lui.
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« Mouais. » que tu lâches en glissant ton nez dans le frigo de Lancelot. T’y crois moyen au fait qu’il gère, il t’a si souvent prouvé le contraire que ce serait de la sorcellerie. Enfin, c’est ce que tu dis quand t’es de mauvaise foi. Comme la plupart du temps, en fait. Tu l’écoutes t’énumérer les différents aliments plausibles en attrapant un saucisson dans son frigo ; pour autant, tu fais toujours mine de t’intéresser à ce qu’il te raconte alors que tu viens croquer un bout de l’aliment en question. « De la salade ? C’était presque drôle. » Tu rétorques en ricanant bêtement avant de filer attraper un couteau et une planche dans ses meubles de cuisine. Autant le couper ce bon saucisson, même si t’es pas sûre de le partager. « T’en veux ? J’espère pas, il est trop bon pour que je le partage à moins que… » tu fais mine de réfléchir. « j’ai quelque chose en échange. » Quoi ? T’y as pas encore réfléchi. Mais toi et ton gros appétit, vous voir privés d’une partie de saucisson, ça vaut beaucoup trop cher. Chaque tranche que tu coupes finit inévitablement dans ta bouche, comme si c’était devenu un automatisme à la seconde où t’as vu ton Précieux dans ce frigo. Genre, si on te le pique, tu deviens violente et schizo. « J’attends toujours que tu sortes un bon truc à boire, je rigole pas. J’ai pas de temps à perdre moi, je suis pas venue pour rien quand même ! » que tu lances en te trémoussant tant ce saucisson te fait du bien là où il passe.

On aurait dit un chien avec un os ou alors le goulum et son anneau, le "précieux". Voir Louve prendre le "fait comme chez toi" au pied de la lettre est risible quand même. D'ailleurs, avec elle c'est toujours tout ou rien. Enfin, quand ils arrivent à faire des compris, ce qui n'est jamais chose aisée connaissant son appétit de loup. C'est incroyable, quand même, la tonne de bouffe qu'elle réussit à engloutir en si peu de temps et surtout, de ne jamais la voir grossir. Ça aurait été bien étonnant de la voir prendre un gramme. D'ailleurs, lui aussi à la chance ultime de détenir ce don. Don qui, malheureusement, n'est pas donné à tout le monde. « Ben voyons, pourquoi ça ne m'étonne pas ? » rétorque-t-il en haussant un sourcil, bras croisés sur son torse. Lentement tout en prenant son temps, non qu'il n'avait pas faim, mais il s'en fichait bien qu'elle bouffe tout et ce ne serait pas la première fois, il se dirige vers ses armoires et en retirent quelque bouteilles,
histoire d'avoir plus de choix. Vodka, Martini, Vin, Whisky. Il les étala tous sous le nez de la Mather. « Voilààààà. »
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La bouffe et toi, ça a toujours été la plus belle histoire d’amour au monde. T’en es littéralement tombée amoureuse à ton plus jeune âge, et depuis, jamais vous ne vous êtes quittés. Toute la journée, on te voit en train de mâchouiller. Et pourtant jamais, jusqu’à présent, t’as pris un gramme. Bon, un c’est probable, mais rien de bien énorme. Alors forcément, t’es relativement radine quand on touche à l’amour de ta vie et t’as toujours tout bonnement refusé de partager, à moins qu’il y en ait suffisamment pour que ton ventre explose trois fois. Dans ce cas, c’est plutôt négociable. « Peut-être parce que tu me connais très bien ? » que tu lances en t’enfilant un énième morceau de saucisson. Dans moins de trois minutes, ton meilleur pote pourra lui dire adieu puisqu’il finira perdu dans les méandres de ton estomac. Ton regard se reporte finalement sur les diverses bouteilles qu’il étale devant ton nez, et tu te lances subitement dans une sorte de comptine pour déterminer quelle sera la première bouteille à se vider : « Plouf plouf, une bague en or, c’est toi qui sors ! » Et te voilà qui retires petit à petit chaque bouteille devant toi, pour finalement n’en retrouver qu’une : le Martini. « Sec ! » que tu t’exclames subitement en secouant la bouteille devant la tronche de ton meilleur ami de toujours, sans t’attarder sur la réaction qu’il aurait pu avoir concernant ton soudain retour en enfance. « Je te laisse sortir les verres. » Tu lui offres ton plus beau sourire en faisant battre tes cils comme pour l’amadouer. « Je suis prête à parier que dans moins de trente minutes, tu répondras plus de toi et je devrai te foutre au lit comme mon gamin ! » Tu le piques, comme d’habitude, en engouffrant le dernier morceau de saucisson dans ta bouche. T’as toujours aimé piquer les gens pour les faire sortir de leurs gonds ou, en tout cas, leur donner un peu du poil de la bête.

C'est bizarre. Il aurait juré qu'il ne retomberait pas amoureux de sa meilleure amie, parce que c'est quand horrible de se faire friendzoner, mais ça été plus fort que lui, faut croire. Ça fait longtemps qu'il ne se sont pas vu et les vieilles habitudes reviennent au galop. Une soirée sans alcool, pour Louve, c'pas une bonne soirée. Pour lui non plus d'ailleurs, ce n'est pas un problème, mais normalement, si tu dis souvent qu't'as pas d'problème avec l'alcool, c'est qu't'en as un. Alors ils en ont probablement un. Il ne fallut pas longtemps à son amie pour reconnaître les lieux qu'elle a si souvent arpentée. Son frigo, qu'elle connait par cœur maintenant. S'il se retrouve en pénurie de bouffe un jour, c'est surement parce qu'une certaine personne est passée tout dévaliser dans son frigo. Donc, à cause d'elle. S'il se retrouve à crever de faim aussi. M'enfin, on en voudra pas à l'appétit de la demoiselle. Il ne comprendra jamais comment elle peut bouffer autant sans prendre un gramme. Ça l'a toujours bien fasciné. « J'arrive, arrête de brailler, princesse. » Dit-il, parce qu'il entendait madame la princesse de la cuisine. Il revint avec les verres un dans chaque main et la trouva affalée sur le canapé de tout son long, sans avoir pris la peine d'enlever ses godasses. « Et c'est toi qui me dit ça ? » Dit-il, en éclatant de rire. Il sait très bien que elle non plus, ne tiendra pas longtemps.

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« Tu verras bien, mais c’est pas moi qui finirai dans tes bras non, je sais que tu rêves de finir dans les miens en plus. » que tu rétorques d’un large sourire provocateur. Bien sûr, t’en penses pas un mot, du fait qu’il rêverait de finir dans tes bras. T’en sais rien en fait, et c’est peut-être mieux comme ça après tout. Peut-être même que t’as toujours fermé les yeux là-dessus, des années après votre rupture. Et finalement, ta bouteille à la main, tu t’extirpes de la cuisine pour aller t’affaler sur le canapé. « Ramène les verres ! » Tu brailles, de peur qu’il t’entende pas de là où il est. Et aussi un peu pour l’emmerder, comme tu le fais si souvent et inversement. Tes pieds encore chaussés viennent s’écraser sur le canapé, comme si t’étais chez toi. Parce que t’es déjà chez toi, à peine arrivée après des mois d’absence. Tu t’es toujours sentie comme chez toi, chez Lancelot, et c’est pas prêt de changer. Ca semble évident. C’est pas pour rien d’ailleurs que t’as voulu passer une soirée avec lui pour son retour, et pour te changer les idées. Parce que tu sais que ce sera pas de tout repos et c’est exactement ce dont t’as besoin et envie. « Putain mais qu’est-ce que t’es lent… ça t’a pas aidé de m’abandonner tous ces mois, tu t’es ramolli du zgueg ! » Comme toujours, tu râles et tu le piques. Ca non plus, c’est pas prêt de changer.