SOLIMAN ✠ all too well.

All Too Well.

Cause there we are again, in the middle of the night, we're dancing around the kitchen in the refrigerator light, down the stairs, I was there, I remember it all too well.

Charlie venait de passer environ un mois – 3 semaines précisément – à Londres, suite aux ordres de son médecin qui lui avait prescrit du repos après son traitement. Loin d'Harvard, elle avait pu profiter d'un peu de tranquillité, au calme chez ses grands-parents. Cependant, la Kovalevski avait totalement omis de prendre – et d'en donner par la même occasion – des nouvelles de ses proches, ratant de ce fait l'accouchement de sa sœur et donc la naissance de sa nièce Coraleen. C'était du Charlie tout craché ça, de s'abonner aux absents lors des moments les plus importants et d'agir de manière irresponsable puis de refaire irruption comme si rien ne s'était passé. Mais elle ne s'était rendue compte de tout ce qu'elle avait manqué que lorsqu'elle avait posé un pied sur le campus, après avoir eu vent de certains événements, dont la mort d'un étudiant, qui s'y étaient déroulé, réalisant l'ampleur de la chose. Et en ce vendredi soir, assise seule sur son lit, sa colocataire Briony ayant déserté la chambre, la brunette hésitait fortement quant à l'envoi d'un texto destiné à Soliman. A vrai dire, elle pianotait sur son blackberry sans réellement savoir quoi écrire. Et puis, que pouvait-elle bien dire, de toute façon ? « Salut, ça va ? « Après tout le temps qui s'était écoulé depuis leur dernière rencontre, ce serait vraiment bizarre, et il y avait de grandes chances qu'il ne lui réponde pas, de toute manière. Et il aurait raison, d'ailleurs. Justement, la façon dont s'était passé leur dernière soirée la rendait d'autant plus nerveuse quant à l'attitude à adopter. Peut-être qu'il n'avait pas envie de la voir, en plus, mais elle avait besoin de le revoir, histoire de constater où ils en étaient rendus. Si leurs disputes allaient reprendre où non, et elle avait le sentiment que c'était très bien reparti pour. Jetant son portable sur le lit, la jeune femme se releva, erra un instant dans la pièce, puis se décida à aller lui rendre visite, et tant pis pour les conséquences que ça pouvait engendrer. De plus, elle ne pouvait nier le fait qu'il lui avait manqué. Vraiment. Malgré son comportement égoïste envers lui.

Troquant son slim noir contre la robe blanche à haut de dentelle acheté à Top Shop en Angleterre, Selena se dirigea vers la salle de bain, afin de passer un coup de brosse dans ses cheveux lisses et s'appliquer une couche de mascara, avant de revenir dans le dortoir pour enfiler ses talons rouges Manolo Blahnik, une veste de la même couleur, puis sortit hors de la maison des Mather pour prendre la direction de celle des Winthrop. Sur le chemin, elle faillit renoncer deux fois et revenir sur ses pas mais s'armant finalement de courage, la brunette entra d'un air assuré chez les Winthrop sans se faire prier, et sans accorder un seul regard aux autres personnes présentes, s'avança jusqu'à la porte de la chambre de Marlson, qu'elle connaissait bien pour y être déjà venue. Prenant une courte respiration, et avant d'avoir le temps de se défiler, toqua. Trop tard pour s'enfuir. Elle attendit qu'il vienne lui ouvrir, si déjà il était dans sa chambre, même si elle ignorait complètement ce qu'elle allait bien pouvoir lui dire.

Mzlle Alice.

(Invité)

come back.

Voilà trois semaines que je n’avais plus de nouvelles de Charlie, pour certains ce n’était pas grand-chose mais pour moi c’était vraiment énorme surtout que notre dernière soirée avait été comme un grand feu d’artifice pour moi, nous avions eu un moment très romantique puis finalement nous avions fait l’amour et j’en avais encore des frissons rien que d’y repenser. Rien n’aurait pu venir exploser le bonheur que j’éprouvais à l’idée d’avoir retrouvé mon deuxième amour de jeunesse si cette dernière n’avait pas quitté Harvard en cessant de donner des nouvelles et sans même me donner la moindre explication. J’avais été très triste, je m’étais demandé si j’avais fait une connerie mais il n’en était rien puis la mort d’Ethan mon meilleur ami ainsi que celui de Briony était venue me briser en morceaux, depuis je n’avais plus vraiment envie de songer à Charlie, j’avais retrouvé mes petites habitudes et sous l’emprise de l’alcool avait couché avec mon meilleur ami Marshall avant de me retrouver entre les jambes de mon professeur puis de Liam un autre ami proche qui était pourtant hétérosexuel. Je n’avais pas cherché à coucher avec eux cependant les choses s’étaient faites naturellement et je ne regrettais rien aujourd’hui. A présent j’avais entendu dire que Charlie avait fait son retour sur le campus, mon cœur se serrait un peu en y repensant puisqu’elle n’était toujours pas venue me voir et ça m’attristait, j’avais cru que nous étions un peu plus que de simples connaissances qui n’avaient pas besoin de se tenir au courant des dernières nouveautés. Bien trop têtu pour faire le premier pas je restais donc dans cette situation et puis, depuis hier soir j’étais très occupé sur le plan moral.

Briony était venue comme toutes les nuits depuis la mort d’Ethan me rendre visite pour relâcher la pression, elle pleurait dans mes bras puis je trouvais les mots pour lui faire sentir qu’elle n’était pas toute seule et que je serais toujours là pour elle. Seulement hier soir il n’avait pas seulement été question d’elle, il semblerait qu’il ait aussi été question de moi et je n’avais pas eu le temps de la voir venir, moi, qui m’était considérablement renfermé sur mes sentiments appliquant une carapace encore plus épaisse que d’habitude avait fini par exploser en sanglots dans ses bras, elle avait trouvé les mots pour me rendre plus faible et je devais quand même admettre que ça m’avait fait énormément de bien, je souffrais encore de cette disparition mais un sentiment d’apaisement s’était fait sentir au petit matin lorsque j’avais péniblement ouvert les yeux. Je m’étais glissé dans la douche et avait seulement eu le temps d’enfiler mon boxer et mon jean lorsque la porte vibra, quelqu’un avait toqué et c’est donc avec entrain que l’avais ouverte avant de tout de suite perdre mon sourire, je déglutissais avec difficultés. « Tiens… Tu n’es plus aux abonnés absents… » Un pic pour lui faire comprendre que j’avais remarqué son absence et que je l’avais un peu en travers de la gorge, je me poussais pour qu’elle puisse entrer n’étant pas encore un sauvage.

All Too Well.

Cause there we are again, in the middle of the night, we're dancing around the kitchen in the refrigerator light, down the stairs, I was there, I remember it all too well.

* s'il n'ouvre pas à trois, je me casse. Un, deux... Merde. * En effet, quelques instants après avoir toqué à la porte de Soliman dans la maison des Winthrop, celle-ci s'ouvrit, laissant apparaître le jeune homme vêtu d'un simple jean, le visage quasiment vide d'expression, lorsqu'il la découvrit dans l'encadrure. Justement, la première remarque à son égard ne tarda pas. " Tiens… Tu n’es plus aux abonnés absents… " Bon, apparemment, ça n'allait pas être facile, exactement comme elle l'avait prévue avant de venir ici. Logique, aussi ; elle s'y attendait. Cependant, il se poussa tout de même afin de la laisser passer, ce qui lui fit plaisir car il aurait très bien pu lui claquer la porte au nez, et Charlie décida donc d'entrer dans la chambre, qui lui rappela aussitôt tous les souvenirs qu'elle en gardait, dont leur dernière nuit ensemble, qui s'était avérée parfaite dans son genre. Avant qu'elle ne parte en Angleterre. Bien, et qu'était-elle censée dire maintenant qu'elle se trouvait ici ? Rien ne lui venait à l'esprit, et pourtant, il fallait qu'elle se ressaisisse. Elle n'allait quand même pas s'excuser, si ? Parce que ce n'était vraiment pas le genre de la Kovalevski, qui détestait ça, croyant que c'était pour les gens faibles, même si elle en avait parfois recours. Alors, quoi ? Lui dire qu'il lui avait manqué ? Là, balancer comme ça, ce serait assez bizarre, surtout au vu de l'air froid qu'il affichait. Même si c'était vrai ; et elle le réalisait d'autant plus qu'il se tenait debout devant elle. Trois semaines, c'était long en fait. Se raclant la gorge, la Mather tenta un léger sourire dans le but de détendre l'atmosphère assez lourde, puis lança : " Ben non, je suis rentrée. J'étais à Londres, chez mes grands-parents et... " Ne sachant pas quoi ajouter de plus, elle se tut après avoir détourner son regard, se contentant de mordiller sa lèvre inférieure comme elle le faisait quand elle était gênée. Génial comme réponse, dis donc, ça ferait certainement l'affaire ; ironiquement parlant. Tout en feignant de réajuster sa robe, la jolie brune continua : " Et je sais que j'aurais pu donner des nouvelles, mais ça ne m'est pas venu à l'esprit, avec tous ces magasins et tout... " C'était nul, mais tant pis, il fallait donner une explication plausible, du moins autant que possible. Relevant ses yeux verts sur Soliman, Charlie esquissa à nouveau un petit sourire, les bras ballants. C'était vraiment bon de le retrouver, n'empêche, même si elle ne pouvait le formuler à voix haute, de peur de passer pour une totale idiote. Tout en s'asseyant sur le lit du jeune brun, sans même en demander la permission, Selena demanda, en croisant les jambes : " Comment tu vas ? Depuis le temps qu'on ne s'est pas parlé... " Et bien sûr, c'était de sa faute, mais elle décida de ne rien ajouter pour ne pas jouer contre sa faveur.

Mzlle Alice.

(Invité)

come back.

Je ne m’attendais clairement pas à avoir Charlie devant ma porte alors qu’elle était sur le campus depuis quelques jours d’après ce que m’avait dit Briony et qu’elle n’avait pas pris le temps ne serais-ce que de m’envoyer le moindre petit SMS pour dire de se renseigner sur moi, savoir si je ne m’étais pas pris une balle en sortant du campus depuis trois semaines ou quelque chose dans le genre… Peut-être qu’elle n’éprouvait pas cette attirance, cette envie d’être seule avec la personne qui faisait vibrer son cœur à un tel point que si une île déserte pouvait apparaitre et disparaitre après son passage pour que nous puissions être réunis pour le restant de nos jours elle n’hésiterait pas à le faire sans remords. Non, je ne comptais peut-être pas pour Charlie tout simplement et lorsque je m’étais mis face à cette évidence une bonne semaine en arrière j’avais décidé de ne plus attendre, je ne voulais pas perdre de temps pour quelqu’un qui en avait probablement rien à faire de moi. Je ne dirais pas que ça avait été facile, je pensais très souvent à elle mais j’apprenais à maitriser cette partie de moi pour vivre de nouvelles expériences, le problème c’est qu’à présent elle se tenait devant moi et que j’étais tellement surpris que j’en perdais tout mon sens de la répartie, ce n’est pas comme si je n’avais pas imaginé longuement cette situation et toutes les méchancetés que je pourrais lui mettre dans les dents, bien-sûr que je l’avais fait mais une fois devant le fait accompli il ne restait plus grand-chose à sauver. Je me décalais après avoir dit quelque chose qui lui permettrait de comprendre que je n’étais pas décidé à lui sauter dans les bras comme si je n’avais pas remarqué son absence pendant trois longues semaines. Elle entrait dans la pièce fuyant mon regard, je souriais, elle ne savait pas quoi dire ça se voyait, elle se sentait probablement stupide d’avoir fait un pas en ma direction puisqu’à présent elle ne savait même pas comment se comporter. La petite brune se raclait la gorge, signe qu’elle allait mettre fin à ce long blanc gênant. « Ben non, je suis rentrée. J'étais à Londres, chez mes grands-parents et... » Je n’ajoutais rien prêt à entendre la suite, avait-elle rencontré un autre garçon ? Je cherchais une raison valable qui pourrait me permettre de comprendre mais ça me paraissait vraiment difficile. « Et je sais que j'aurais pu donner des nouvelles, mais ça ne m'est pas venu à l'esprit, avec tous ces magasins et tout... » Je ne pouvais me retenir d’avoir un petit gloussement d’exaspération, alors la raison pour laquelle madame n’avait pas daigné donner la moindre petite nouvelle était le shopping ? « Comment tu vas ? Depuis le temps qu'on ne s'est pas parlé... » Je le prenais un peu personnellement, comme si elle me reprochait de ne pas avoir lui avoir parlé. La colère montait en moi mais je décidais tout de même de répondre avec ironie en la toisant du regard sévèrement. « Bah écoutes pourquoi je n’irais pas bien depuis le temps ? La personne que je croyais être possiblement ma copine après avoir fait l’amour avec moi a quitté Harvard pendant trois semaines, il se trouve que pendant ce délais mon meilleur ami et mort et… Oh surprise j’ai vécu de sales journées depuis… Le bonheur quoi ! » Je soupirais décidant de l’achever avec une nouvelle petite réplique. « Je ne te retourne pas la question, tu as fait du shopping alors tout va pour le mieux de ton côté. »

All Too Well.

Cause there we are again, in the middle of the night, we're dancing around the kitchen in the refrigerator light, down the stairs, I was there, I remember it all too well.

Planté au milieu de la chambre, Soliman lui rappelait une statue de glace. Il avait un air fermé, et ses yeux étaient froids, la fixant, ce qui la rendait totalement mal-à-l'aise. D'habitude, c'était elle qui se tenait et regardait les gens de cette manière, pas l'inverse. Mais cette fois-ci, Charlie avait l'impression d'être une petite gamine, qui allait se faire gronder par ses parents, et la situation était loin d'être confortable. Mais excepté de balayer la pièce du regard, la brunette ne savait pas vraiment comment réagir, et pourtant ça ne lui arrivait que rarement d'être dans de telles positions. Alors sitôt qu'il l'avait laissé entrer dans la chambre, Charlie avait tenté de fournir des explications quant à son silence radio de trois semaines, remettant le tout sur le compte du shopping, ce qui n'était pas complètement faux, par ailleurs. Cependant, c'était loin d'être suffisant, comme le témoignait le gloussement d'exaspération de Marlson. Mais elle ne savait pas quoi ajouter de plus, et se tut donc, attendant avec anxiété la réponse du Winthrop. Celle-ci se révéla totalement surprenante et aussi inattendue que possible : " Bah écoutes pourquoi je n’irais pas bien depuis le temps ? La personne que je croyais être possiblement ma copine après avoir fait l’amour avec moi a quitté Harvard pendant trois semaines, il se trouve que pendant ce délais mon meilleur ami et mort et… Oh surprise j’ai vécu de sales journées depuis… Le bonheur quoi ! " Oops, il y avait comme un gros problème là. Alors donc, le Ethan en question dont Briony lui avait tristement annoncé la mort à son retour était également le meilleur ami de Soliman ? Car elle n'avait entendue le décès que d'un seul étudiant, donc ça devait forcément être lui. Merde, merde, merde. Charlie se sentit soudainement très honteuse, regrettant de ne pas avoir été là quand ils en avaient le plus besoin, Briony comprise. Elle craignait, même carrément, mais c'était un peu tard aussi. " Je ne te retourne pas la question, tu as fait du shopping alors tout va pour le mieux de ton côté. " Une mine déconfite sur le visage, la Kovalevski reçut de plein fouet la dernière remarque du jeune homme, lui faisant nouer l'estomac, tant elle passait pour une petite égoïste superficielle qui ne se souciait que du plaisir pris à faire les magasins, tandis que d'autres faisaient face à des disparitions tragiques de leurs proches. Et le pire restait qu'elle ne savait même pas comment réconforter quelqu'un dans le besoin. Mais merde, qu'est ce qu'elle allait bien pouvoir dire après tout ça, sans passer pour une conne finie ? Se relevant du lit où elle s'était assise, la Mather tenta une réponse, d'une voix à peine audible, après avoir toussé pour tenter de l'éclaircir : " Je... J'suis vraiment désolée, j'ai... " Elle se tut un instant, reprit sa respiration, puis s'avança vers Soliman ; et sans réfléchir, le serra doucement dans ses bras : " J'ai vraiment pas assuré et j'en suis désolée, sincèrement... Toutes mes condoléances... " Et tant pis s'il la repoussait, au moins, elle aurait tenté quelque chose. Le relâchant, la brunette continua, avec une petite voix : " Briony m'en a parlé, et j'ai trouvé ça vraiment malheureux ce qu'il lui ait arrivé... Mais il doit sûrement reposer en paix, et vous observer tous de là-haut, donc vous avez intérêt à faire attention à vos faits et gestes " Avec un léger sourire, histoire de ne pas devenir totalement dramatique dans ses dires. Elle ne savait vraiment pas s'y prendre, c'était lamentable. Même une gosse aurait mieux fait. Penchant légèrement la tête sur le côté, Selena ajouta, toujours sur la même petite voix : " En tout cas, j'espère que tu ne m'en voudras pas trop, même si je me doute que si, et tu as raison d'ailleurs, je m'en veux aussi, et vraiment, vraiment je suis désolée... " Elle se tut une nouvelle fois avant de continuer sur sa lancée de conneries, décidant de ne pas détourner son regard cette fois. C'était assez difficile par la même occasion de rester concentrée avec ce torse nu, mais la brune s'efforça de chasser ses pensées, étant donné la situation dans laquelle ils se trouvaient. Il n'empêchait qu'il restait toujours aussi parfaitement beau.

Mzlle Alice.

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come back.

A cet instant j’étais partagé entre deux sentiments, la colère parce qu’elle avait disparu pendant trois semaines sans même dire au revoir ou envoyer un SMS ou un message sur facebook pour dire qu’elle était en Angleterre et qu’elle reviendrait vite, non, elle ne m’avait rien dit me laissant là avec l’impression d’avoir fait quelque chose de mal et lorsqu’elle était de retour le simple fait qu’elle m’annonce comme si de rien était que son absence était en partie la faute à des séances de shopping me rendait encore plus énervé, elle ne se rendait pas compte à quel point j’avais l’impression d’être une merde à ses yeux, comptant moins qu’une paire de chaussures à deux-cent dollars, depuis un moment, je dirais plus précisément depuis la mort d’Ethan j’avais beaucoup de mal à retrouver ma joie de vivre et le fait est que je me descendais plus bas que terre régulièrement, ce qu’elle disait ne m’aidait plus à retrouver une certaine considération envers moi-même, je m’en voulais tellement d’avoir un peu lâché mon meilleur ami quelques semaines avant sa mort pour me donner une chance avec Charlie justement qu’à présent je m’en voulais carrément tout court pour chaque chose que je faisais de travers. Le second sentiment était plus agréable, la satisfaction, le plaisir, le bonheur de la revoir ici parce qu’il n’y avait pas à dire, elle me manquait affreusement mais elle ne le saurait pas, je ne comptais pas être le gentil petit toutou qu’on prenait de temps en temps comme un sac à mains tendance puis qu’on remettait au dressing parce qu’il était démodé, je me refusais à avoir l’impression d’être un objet. Je lui avouais de manière un peu violente que ma vie n’était pas aussi parfaite que la sienne en ce moment n’hésitant pas à lui faire une seconde confession un peu plus sérieuse concernant notre histoire, je voulais qu’elle soit ma petite amie mais trois semaines plus tard et après avoir eu l’impression de ne pas avoir d’importance pour elle je n’étais plus persuadé d’en avoir envie. « Je... J'suis vraiment désolée, j'ai... » Elle approchait après avoir quitté mon lit pour venir se blottir contre moi, je restais impossible même si sa peau contre la mienne n’avait rien pour me déplaire, cela me manquait même un peu trop à mon goût. « J'ai vraiment pas assuré et j'en suis désolée, sincèrement... Toutes mes condoléances... » Je ne savais pas comment réagir, mon cœur se serait rien que de parler de lui, Briony m’avait permis d’être un peu plus serein hier soir, je m’étais effondré dans ses bras et même si mon égo en avait pris un coup, moi le mec qui ne montrait jamais qu’il pouvait avoir des sentiments avait fini par craquer, je devais avouer que je me sentais mieux apaisé même si je n’étais qu’au début du processus pour mon deuil. « Briony m'en a parlé, et j'ai trouvé ça vraiment malheureux ce qu'il lui ait arrivé... Mais il doit sûrement reposer en paix, et vous observer tous de là-haut, donc vous avez intérêt à faire attention à vos faits et gestes. » Elle était vraiment maladroite, je la toisais du regard manquant de soupirer mais je me contentais, je saluais l’effort qu’elle faisait même si je doutais de sa sincérité, je ne savais plus sur quel pied danser très honnêtement. « En tout cas, j'espère que tu ne m'en voudras pas trop, même si je me doute que si, et tu as raison d'ailleurs, je m'en veux aussi, et vraiment, vraiment je suis désolée... » Je répondais du tac au tac en partant m’asseoir sur mon lit. « Tu n’as pas à t’excuser, ce n’est pas comme si j’avais de l’importance pour toi après tout… Tu es libre tu fais ce que tu veux ! »

All Too Well.

Cause there we are again, in the middle of the night, we're dancing around the kitchen in the refrigerator light, down the stairs, I was there, I remember it all too well.

Charlie n'avait encore jamais eu à faire face – et heureusement – à la mort d'un proche. Elle ignorait donc totalement ce que l'on pouvait ressentir suite à une disparition, même si elle se doutait, évidemment, combien ce devait être dur et douloureux. Du moins, lorsque c'était quelqu'un que l'on appréciait vraiment. Dans le cas de Soliman, il s'agissait de son meilleur ami, comme il venait lui-même de le préciser et donc, une personne de grande importance, ce qui désappointa Charlie plus encore, qui s'en voulait déjà pour ne pas avoir été présente. Et apparemment, le Winthrop était vraiment remonté contre elle, sa raideur lorsqu'elle vint le prendre dans ses bras le démontrant, en plus de sa froideur lorsqu'il s'exprimait. La partie s'annonçait mal, c'était le moins que l'on puisse dire. Se détachant de lui après avoir remarqué son impassibilité, la Kovalevski recula d'un pas, tout en tentant de se justifier et de se montrer sympa et réconfortante, ce qui était loin d'être dans ses habitudes. Et ça se voyait par la façon dont elle s'y prenait, qui était limite catastrophique. Aucun effet sur le brun semblait-il d'ailleurs, alors qu'il partait s'asseoir sur son lit, tout en lui balançant une énième remarque : « Tu n’as pas à t’excuser, ce n’est pas comme si j’avais de l’importance pour toi après tout… Tu es libre tu fais ce que tu veux ! ». Charlie prit une courte respiration, sentant l'agacement monter en elle. Ce qui posait problème dans cette situation restait qu'elle ne pouvait pas oublier qu'il était en deuil, ayant perdu un être cher, et se montrer désagréable serait simplement méchant, en cette période de souffrance. Mais malheureusement, la Kovalevski avait toujours eu un sale caractère, et elle n'avait jamais su se taire même lorsque c'était nécessaire, ce qui lui avait causé des tas d'ennuis par le passé, aussi bien avec sa famille qu'à l'école, et même avec des amis. Cependant, tant bien que mal, elle essaya de se contenir, ne pouvant s'empêcher, malgré tout, de répliquer avec aigreur : « Si tu n'avais pas d'importance, je ne m'aurais pas donné la peine de venir ici, et encore moins celle de m'excuser. « Sa phrase était très mal tournée, et elle en avait conscience. Loin d'être à son aise, l'étudiante en mode eut soudain envie de s'enfuir, tellement l'ambiance était morose, électrique ; comme si ça allait exploser d'un moment à l'autre, ce qui était fort probable, d'ailleurs. Soutenant autant que possible le regard de Marlson, Selena décida de rester calme, alors qu'elle ajoutait, après s'être nerveusement rongé l'ongle du pouce droit : « Je trouve ça triste ce qui s'est passé, mais ce n'est pas de ma faute alors arrête de me regarder de cette façon. « S'abstenir de venir ici aujourd'hui aurait été une bonne idée, mais il fallait bien qu'ils se confrontent tôt ou tard. Elle était bien loin leur proximité de leur dernière nuit ensemble ; à présent, il semblait presque être vital de laisser de l'espace entre eux deux, au cas où, et ça lui faisait mal de le constater.

Mzlle Alice.

(Invité)

come back.

Avoir la possibilité de prendre Charlie dans mes bras, m’inhiber de son parfum, vibrer au son de sa voix et sentir les papillons qui envahissaient progressivement mon ventre, tout cela m’avait tellement manqué mais j’étais tellement vexé et en colère contre elle que je n’en profitais pas à son maximum, j’étais stupide et j’allais m’en rendre compte une fois qu’il serait trop tard, peut-être même qu’elle aurait déjà quitté ma chambre en me faisant la promesse de ne plus jamais m’adresser la parole, je ne voulais pas la perdre mais je savais également que mon égo était bien trop gonflé pour que je puisse me permettre de faire comme si je n’avais pas souffert de cette situation, j’avais eu l’impression qu’on m’arrachait une partie du cœur lorsqu’elle avait quitté le campus du jour au lendemain et pendant ce temps une seconde partie de mon pauvre petit cœur à l’agonie avait été brûlée comme un mauvais bout de viande sur un barbecue, la mort d’Ethan était la cause de ce mal qui me consumait encore aujourd’hui, je ne savais plus retenir mes larmes en la présence de Briony et même si je n’aimais pas être aussi faible devant quelqu’un j’étais soulagé. Briony avait été d’une aide précieuse, elle était l’amie qui montait de plus en plus vite et qui serait dans très peu de temps fondamentale à mon bon fonctionnement. Je venais de vexer à son tour Charlie, il n’y avait pas besoin d’avoir des dons incroyables pour pouvoir s’en rendre compte, c’est limite si elle ne me fusillait pas du regard brisant une étreinte qui me faisait pourtant tellement de bien, je ne l’admettais pas non plus mais bon dieu ce que sa présence avait pu me manquer depuis trois semaines. « Si tu n'avais pas d'importance, je ne m'aurais pas donné la peine de venir ici, et encore moins celle de m'excuser. » Je souriais amusé, c’était plus fort que moi je dois l’admettre, prenant une grand inspiration je lui répondais du tac au tac calmement. « Charlie… Si tu t’excuses c’est uniquement parce que tu sais qu’il n’y a pas d’autres options… » Je baissais la tête restant au même endroit, je ne bougeais pas d’un seul petit centimètre. « Je trouve ça triste ce qui s'est passé, mais ce n'est pas de ma faute alors arrête de me regarder de cette façon. » Je me demandais si elle pensait vraiment que je lui reprochais la mort d’Ethan, j’approchais glissant timidement ma main contre son visage. « Mais je ne te reprocherais jamais la disparition d’Ethan, ce que je te reproche c’est de ne pas avoir été là, de ne pas avoir prévenu que tu t’en allais, d’avoir tout simplement quitté tout ce que tu avais ici sans même le signaler pour qu’on puisse arrêter de se faire du souci. »

All too well.
feat soliman & charlie.

« Charlie… Si tu t’excuses c’est uniquement parce que tu sais qu’il n’y a pas d’autres options… » Lui jetant un regard noir après avoir aperçu son sourire - même si dans le fond elle le trouvait parfaitement irrésistible -, Charlie croisa les bras comme elle le faisait toujours lorsqu'elle était énervée, puis se tenant bien droite, répliqua aussitôt, une mine de gamine capricieuse s'affichant sur son visage : « Oui, et ça a l'air de te faire plaisir que je m'excuse, en plus. « Son caractère de chien était la raison pour laquelle ses parents n'avaient jamais su l'encadrer. Plus-lunatique-tu-meurs. Elle pouvait passer du calme à la colère, du rire aux larmes, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, sans jamais avoir réussi à contrôler ses sautes d'humeur. Et c'était exactement ce qui se passait là ; elle était arrivée, prête à présenter ses excuses et éventuellement donner des explications, mais les réactions – pourtant normales – de Soliman avaient suffi pour qu'elle revienne très rapidement sur ses gardes. En réalité, ça la faisait chier de voir que tout ne rentrait pas aussi vite dans l'ordre comme elle l'avait prévu mais bien sûr, elle ne se l'avouerait pas. Certes, la brunette se doutait qu'il n'allait pas l'accueillir à bras grands ouverts, mais qu'il se tienne aussi distant... Ça en était déroutant. Bref. Décroisant ses bras qu'elle laissa longer le long de son corps, la Kovalevski tourna ses yeux vers la fenêtre de la chambre, où le temps paraissait radieux, le soleil brillant de mille rayons, et à cet instant elle n'eut qu'une envie : être dehors afin d'arrêter de se prendre la tête avec lui alors que pourtant, elle y était habituée car sa relation avec le Winthrop n'avait jamais été parfaitement au top, excepté leur toute dernière entrevue. Et elle avait aussi envie de fumer, car le manque de nicotine se faisait doucement ressentir, malgré les avertissements du médecin. Cependant, son regard fut à nouveau captivé par Soliman qui s'approchait vers elle suite à ses dernières paroles ; et la Mather cessa quasiment de bouger lorsqu'il vint poser sa main sur son visage. « Mais je ne te reprocherais jamais la disparition d’Ethan, ce que je te reproche c’est de ne pas avoir été là, de ne pas avoir prévenu que tu t’en allais, d’avoir tout simplement quitté tout ce que tu avais ici sans même le signaler pour qu’on puisse arrêter de se faire du souci. » Charlie eut tellement de mal à avaler sa salive qu'elle crut qu'elle allait mourir sur place, déshydratée à cause de sa gorge sèche, totalement surprise par le geste qu'il venait d'avoir. Toussant légèrement afin de retrouver l'usage de sa voix, la brunette se sentit plutôt gênée par ce qu'il venait de lui dire. Parce qu'il avait raison, mais ça, elle l'avait bien compris à son retour. Un peu tard, quoi. Et qu'elle ne pouvait plus rien y changer. N'ayant aucune envie de raconter ses récents soucis de santé, la Kovalevski baissa ses yeux verts vers ses chaussures rouges, et haussant les épaules, lui répondit, d'un ton hésitant : « Je sais, mais... » Elle releva son regard vers celui de Marlson, puis continua, un peu plus confiante : « Je savais pas trop pour... nous, tu sais. Enfin, je savais pas, je me disais que peut-être tu t'en foutrais que je te dise que j'allais à Londres. Je savais pas trop quoi faire en fait... alors j'ai rien fais. « C'était véridique, d'ailleurs. Selena ne savait jamais comment réagir en face de Soliman, et ce, encore aujourd'hui. Autant avec les autres, c'était vite tranché entre son côté peste ou adorable, selon si elle aimait la personne en face où non, autant avec lui, c'était toujours bizarre, entre les deux. Et elle n'avait pas pris plus d'assurance même suite à leur nuit passée ensemble, ce qui ne lui ressemblait vraiment pas, elle qui se savait forte et caractérielle, toujours à trancher en cas de décisions à prendre. Là, elle avait l'impression d'être timide, ce dont elle avait horreur. Mais en compagnie du Winthrop, ça en devenait horriblement naturel.

(c) alysha

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come back.

J’aurais sincèrement voulu croire que si Charlie s’excusait c’est parce que ses tripes l’obligeaient à le faire mais elle comme moi savions bien que si elle le faisait c’était uniquement la faute au fait qu’elle soit devant un mur de fer en ma personne, la petite brune avait bien tenté de faire passer son départ comme si il n’y avait rien de bien intéressant, juste une envie de shopping à Londres qui lui avait donné tout à coup envie de tout laisser derrière elle mais j’étais bien trop en colère pour faire comme si de rien était, j’aurais apprécié de n’en avoir que faire de cette absence, de la prendre dans mes bras et de capturer ses lèvres entre les miennes comme si de rien n’était mais j’en étais incapable. « Oui, et ça a l'air de te faire plaisir que je m'excuse, en plus. » Son regard noir me faisait sourire intérieurement, un signe que j’avais raison dans ce que je disais ? C’est bien comme ça que je le prenais en tout cas. « Si j’avais l’impression que tu t’en voulais vraiment ça m’aurait fait sincèrement plaisir, là tes excuses me font juste sourire. » Je lui adressais un clin d’œil, je la prenais de vitesse tout en lui expliquant que je ne lui en voulais pas par rapport à la mort d’Ethan, je ne pouvais pas puisqu’elle n’avait rien à voir avec cette histoire, je lui ouvrais encore plus mon cœur comme le mec le plus stupide au monde effleurant son visage de mes doigts, elle était surprise et je l’étais un peu moi-même, j’étais tellement en colère après tout que ma réaction était inattendue. Que voulez-vous, je ne suis qu’un homme. « Je sais, mais... » Elle baissait la tête mais ne tardait pas à la relever, me toisant du regard avec timidité. « Je savais pas trop pour... nous, tu sais. Enfin, je savais pas, je me disais que peut-être tu t'en foutrais que je te dise que j'allais à Londres. Je savais pas trop quoi faire en fait... alors j'ai rien fais. » Je baissais la tête, étant plus grand qu’elle j’avais du mal à ne pas croiser son regard. « Tu sais… J’ai vraiment pensé qu’ensemble on pourrait rattraper le temps perdu, je crois que je me suis rendu compte que lorsque tu étais là… Mon cœur s’emballait et… Aujourd’hui encore… Mais… Je ne sais pas… J’ai été un peu refroidi dans mes idées là ! »

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