(aleska) help, I have done it again. hurt, myself again today.

Ce n'était pas un coup de folie. C'était une volonté. Je savais très bien ce que je faisais en consommant autant de drogues d'un coup. Bien sûr que mon corps n'allait pas tenir, après autant de temps en étant clean, je ne savais très bien. Je lui en demandais trop et c'était voulu. Tous ces efforts gâchés si facilement. Je m'en foutais, ce que je voulais, c'était m'allonger et m'éteindre. Le problème, c'est que la panique me gagnait peu à peu. Qu'est-ce que je suis en train de faire ? Est-ce que je suis vraiment en train de tout abandonner ? De lâcher tout le monde ? Ma fille. Qu'est-ce que je suis en train de faire à ma fille... Je me levais tant bien que mal pour me diriger vers les toilettes afin de vomir. M'écroulant sur le carrelage froid par la suite. Mon nez pissait le sang et mon cœur... mon cœur ralentissait. Je respirais bruyamment et même s'il y avait quelque chose de douloureux dans tout cela, c'était la première fois depuis longtemps que j'avais la sensation que toute ma tristesse s'était évaporée. C'était une nouvelle sensation qui s’emparait de moi désormais. La culpabilité. Je pensais aux premiers pas de Lilou et à mes doigts qu'elle tenait fermement. Elle avait besoin de moi pour affronter le monde. Ni une, ni deux, je me mettais à pleurer en silence, ne sachant plus qui écouter entre celle qui voulait s'accrocher et celle qui voulait en finir. C'est finalement la plus raisonnable qui l'emporte et qui décide qu'il est temps de demander de l'aide. Alexander est l'heureux élu et je m'en veux de lui faire subir cela. Mais, ces derniers temps, il est celui qui est présent et c'est à ça que je me raccrochais. Néanmoins, je n'appelais pas le 911 comme il me demandait de le faire... Peut-être.. Peut-être que ça allait passer ?

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La panique s'emparait de moi. J'avais compris tout de suite ce dont il s'agissait. Une overdose. Elle avait fait une overdose, elle qui était sobre pourtant depuis plusieurs mois maintenant - enfin à ce que je sache. Et maintenant, j'accourais le plus rapidement possible. Je sais pas en combien de temps j'étais arrivé chez elle mais c'était sûrement un temps record. Essoufflé, je pénétrais dans l'immeuble, dans son appartement dont la porte était ouverte, bien heureusement. La panique, elle était vraiment là, surtout quand je la retrouvais dans les toilettes, allongée au sol. « Alaska, Alaska, tu les as appelé, dis moi que tu les as appelé » Les secours, qui d'autres ? Il lui fallait une prise en charge des plus rapides. Et bordel, j'en avais marre de cette merde. Tous mes proches étaient touchés par la drogue, et c'était la troisième overdose que je voyais de ma vie, toujours autant marqué à chaque fois. « Al, tiens le coup s'il te plait » Je prenais alors son pouls à sa jugulaire avant d'attraper mon téléphone pour appeler les secours, qui étaient plus que recommandés en cet instant. Leur expliquant la situation, je leur donnais l'adresse exacte de l'appartement de l'ancienne Mather avant de raccrocher, après avoir eu leurs conseils pour bien la prendre en charge et éviter une perte de conscience.

« Alaska, Alaska, tu les as appelé, dis moi que tu les as appelé » Non, Alex. Tu te doutes bien que non. Je n'avais pas envie de les appeler. Ce que je voulais, c'était que ça passe. J'étais consciente de mon erreur, ça m'était déjà arrivé. Certainement que je pouvais y passer, j'étais dans le mal de toute façon. J'avais vomi, mon nez pissait le sang et ma respiration ainsi que mon rythme cardiaque n'étaient pas normaux. Rien n'allait et je m’efforçais à penser à Lilou pour que rien ne s'écroule. J'étais la deuxième pire mère au monde et j'avais appris de la meilleure pour en arriver là. « Al, tiens le coup s'il te plait » Je ne sais pas. « Laisse moi partir » que je soufflais en tournant le regard vers Alex. Peut-être que ça serait plus facile ainsi. Je ne savais plus où j'en étais. J'étais totalement perdue. Certainement que je perdais conscience, puisque je ne me souvenais pas de la suite. les secours sont arrivés à temps pour faire ce qu'ils avaient à faire et une nouvelle fois, je me retrouvais à l'hôpital de Boston. J'ouvrais les yeux difficilement, dans le mal le plus total, tournant la tête pour croiser le regard d'Alexander. J'allais me faire allumer, non ? « Je suis désolée... » que je bredouillais doucement. C'était la moindre des choses à dire.

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La panique avait laissé place à la peur. La peur de la perdre, la peur de ne pas avoir été assez rapide. La peur de devoir voir grandir Lilou sans son père, ni sa mère.. Autant dire, oui, la peur était bel et bien là et elle ne cesserait d'être là que lorsqu'elle sera prise en charge par les secours. Évidemment qu'elle n'avait pas appelé les secours, elle ne voulait pas... elle voulait en finir. « Non, je ferai pas ça, pas à moi, ni à Wade... Pense à ta fille, tiens le coup pour elle » Et j'appelais sans attendre les secours, qui ne tardaient pas à arriver pour la prendre en charge. Bon réflexe apparemment, ouais. Encore heureux que je sois arrivé à temps merde, je pouvais pas perdre une nouvelle personne, pas comme ça, pas quand j'étais encore en deuil de la mort de ma femme. Après qu'ils aient vidé son estomac et fait en sorte qu'elle soit hors d'atteinte, elle a été placée dans une chambre, là où j'étais actuellement avec elle, toujours inconsciente. Je la regardais, l'air impassible alors que je luttais contre le chaos qui tourbillonnait en moi sans cesse. Pourquoi..? Pourquoi avait-elle fait ça ? Et quand elle reprenait conscience, s'excusant en me voyant, c'était la première question que je lui posais, parce que je ne comprenais pas. « Pourquoi...? Pourquoi Al ? »

« Non, je ferai pas ça, pas à moi, ni à Wade... Pense à ta fille, tiens le coup pour elle » C'était terrible. Je me disais que personne n'allait me comprendre et c'était certainement pour cela que je n'en parlais pas de mon mal-être. Je m'imaginais que tout le monde allait me dire que je faisais la victime, qu'au fond, c'était juste la vie, rien de plus. Mais, c'était terrible, je me sentais réellement mal. Lilou allait bientôt avoir un an et malheureusement pour elle, elle n'avait déjà plus de père et une mère qui n'assurait pas tellement. Bientôt, cela allait faire un an que Osean m'avait demandé en mariage et vraiment, ça me faisait un trou énorme dans la poitrine, un trou qui ne semblait pas se refermer. Je me faisais des blocages, j'avais du mal à accepter quelqu'un d'autre, je n'arrivais pas à faire de la place, j'avais peur. Et puis, il y avait toute cette histoire autour du maître chanteur, j'avais du mal à comprendre pourquoi un inconnu me faisait autant de mal et la drogue... la drogue c'était la pire chose à me mettre sous le nez. J'étais faible. J'étais seule. Et je le vivais vraiment très mal et le pire, c'est que c'était l'histoire de ma vie. Je me réveillais quelques temps plus tard, à l'hôpital, avec Alexander à mes côtés. Je me sentais mal pour lui, de lui faire ça, j'avais l'impression de le trahir et c'est bien pour cela que commençais par m'excuser. « Pourquoi...? Pourquoi Al ? » Bah oui, pourquoi ? Je fermais les yeux quelques instants. « Parce que c'est difficile et que j'avais l'impression que ça ne s'apaisera jamais et que c'est la seule solution que j'ai... » que je dis avec une voix tremblante. J'allais craquer.

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Elle croyait quoi ? Que j'allais la laisser mourir sur place comme une merde ? Non, je ne pouvais pas, ma conscience m'empêchait de la laisser telle qu'elle pouvait être, sur place, pas quand je tenais à elle à ce point. Alors les urgences l'ont prise en charge et je m'étais rendu dans sa chambre quand elle était accessible. Et j'attendais, j'attendais qu'elle se réveille puisque je ne pouvais faire que ça, me questionnant bon nombre de fois sur ce qui avait bien pu se passer pour qu'elle finisse par céder. C'était l'absence de Wade ? Non, quand même pas, elle aussi l'avait poussé à aller vers Briony. Alors quoi, le départ d'Osean ? Le maître chanteur ? Peut-être bien, une accumulation de tout ça très certainement. Quand finalement elle revenait parmi les vivants, ma première question était 'pourquoi ?'. Parce que ouais, pourquoi ? Je soupirais à ses mots, ne sachant même pas quoi répondre. Je pensais que j'aurais vu les signes avant-coureurs, mais même pas. Même pas et maintenant j'avais encore plus de culpabilité en moi, comme si j'étais incapable de protéger les personnes qui m'étaient proches. Azraël, Hendrix... maintenant Alaska ? C'était dur à vivre et j'avais l'impression que jamais je n'aurais accès au bonheur, ça m'était totalement interdit. Peut-être que c'était ce qu'elle ressentait aussi, en se sentant couler un peu plus à chaque instant. « C'est quoi le “ça” ? » Parce que je voulais comprendre, comprendre ce qui se passait dans sa tête, dans son cœur.

« C'est quoi le “ça” ? » Une main tremblante venait se poser sur mon front. Comment j'allais réussir à parler de tout ça ? Je ne savais pas comment poser des mots pour la simple et bonne raison que je ne le faisais jamais. Alex me ressemblait beaucoup finalement. Nous avions une histoire similaire, on avait vécu tous les deux des traumatismes semblables durant l'enfance. Je savais qu'il avait vécu bien pire que moi cette dernière année et qu'il était aussi beaucoup plus fort que je ne l'étais. Mais, je savais qu'il pourrait comprendre. « J'ai l'impression que tout ce qui m'entoure ne peut que me faire du mal... que c'est impossible d'avoir une vie normale. Quelqu'un s'en prend à moi gratuitement et est en train de flinguer ma vie pour aucune raison valable. Ma famille a volé en éclat et je ne fais même plus confiance en ma propre sœur. Osean me manque terriblement, et je me sens à la fois mal et stupide de ressentir ça. J'aimerais pouvoir le remplacer, mais je repense au fait qu'on devait être une famille et qu'on devrait être marié et ce qui fait mal, c'est de me dire qu'il est certainement à l'autre bout du pays et qu'il a déjà refait sa vie. Je ne suis pas un cadeau pour ma fille et je sais qu'elle serait bien plus heureuse chez son grand-père, dans un foyer stable... » Je parlais sans le regarder. Mes larmes coulaient toutes seules. J'avais une vie de merde. Certainement une vie normale pour les autres. À un détail près. « Je me sens seule. Terriblement seule et je déteste ça. Et je suis tellement fatiguée aussi... J'avais envie de retrouver les sensations d'autrefois » Ou juste que tout s'arrête. Ouais. Ressentir l’apaisement de la drogue dans mon sang et que tout s'arrête ensuite.

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Je me sentais mal. Pour elle, pour moi. Je n'avais pas vu les signes et bordel, qu'est-ce que je culpabilisais. Je ne devrais pas mais.. c'était le cas. On était assez proches pour que je puisse le voir et j'ai fait l'aveugle, me concentrant sur mes propres problèmes. Nous y voilà donc, elle allongée dans ce lit d'hôpital, l'estomac vidé de toute substance et des questions trottant dans ma tête depuis l'instant même où je l'ai retrouvée. Qui me dit qu'elle ne recommencera pas ? Après tout, elle avait beau avoir vidé son appartement de la drogue qu'on avait mis chez elle et elle avait tout de même fait la démarche de s'en procurer à nouveau. Je l'écoutais alors, le cœur battant, découvrant alors un dysfonctionnement familial non prévu et le reste, j'étais plus ou moins au courant. Même si c'est vrai, le tout fait sûrement beaucoup trop. « T'es la meilleure chose qui soit arrivée à ta fille, ok? Tu... T'es sa mère, tu lui as donné la vie. Al, tu l'as tellement voulu cet enfant, tu as toujours eu ce besoin de materner et tu dois te raccrocher à ça, tu dois te raccrocher à elle. C'est Lilou ta bouée de sauvetage, c'est elle qui te fera retrouver le rivage saine et sauve. Bien sûr, y'a des grosses vagues à affronter, y'a peut-être même des requins sous tes pieds mais.. tu t'en sortiras. T'es pas toute seule, t'as tous tes proches qui sont là pour t'aider. Wade fait même le voyage pour revenir ici juste pour te voir » Peut-être que la métaphore de la mer n'était pas la meilleure, mais j'osais espérer que l'idée germe dans sa tête, parce que c'était vrai : sa fille allait la sauver, et il fallait qu'elle la garde à ses côtés.

Le moment était plus que délicat. Alexander m'avait déjà vu dans des moments de vulnérabilité, mais peut-être pas aussi fort que celui-ci. Le pauvre, je lui faisais subir mes pétages de plomb alors que notre relation était relativement basé sur du positif. Du moins, ces derniers temps. Il m'était d'une grande aide, d'un soutien sans failles et j'avais réagi de la façon la plus égoïste qui soit. J'essayais de lui expliquer du mieux que je le pouvais, mais je me rendais compte de ma faiblesse à mesure que j’annonçais les points les uns après les autres. Je ne saurais dire si c'était trop ou pas assez pour une telle réaction de ma part, mais j'avais fait les choses spontanément, comme toujours. « T'es la meilleure chose qui soit arrivée à ta fille, ok? Tu... T'es sa mère, tu lui as donné la vie. Al, tu l'as tellement voulu cet enfant, tu as toujours eu ce besoin de materner et tu dois te raccrocher à ça, tu dois te raccrocher à elle. C'est Lilou ta bouée de sauvetage, c'est elle qui te fera retrouver le rivage saine et sauve. Bien sûr, y'a des grosses vagues à affronter, y'a peut-être même des requins sous tes pieds mais.. tu t'en sortiras. T'es pas toute seule, t'as tous tes proches qui sont là pour t'aider. Wade fait même le voyage pour revenir ici juste pour te voir » Ma fille, je pensais à elle chaque seconde. Elle était la prunelle de mes yeux et pourtant... Faiblement, je crois que je n'avais pas envie d'assister à sa perte. Avoir une mère comme moi, ce n'était pas un cadeau et pour le coup, je n'étais pas tellement d'accord avec Alexander. « Si tu le dis » que je lui glissais en sanglotant. « Ma présence dans ce lit est de loin la meilleure preuve pour aller à l'encontre de ce que tu viens d'affirmer à propos de Lilou. » que je disais à nouveau en passant mes mains sous mes yeux. « Wade pouvait simplement m'appeler, il n'a pas besoin de venir ici » Me voir dans un lit, encore. Il devait rester avec Bri.

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Ça me faisait mal de savoir Alaska aussi mal pour le coup. Mais je n’avais pas le choix que d’accepter le fait qu’elle soit dans une mauvaise passe. Après tout, qui étais-je pour l’aider à aller mieux ? Certainement personne, j’en étais certain. Juste un de ceux qu’elle fréquentait en ce moment.. peut-être un des plus importants certes, vu qu’elle m’avait appelé. Mais ouais, j’étais un ami. J’étais un ami avant d’être un amant et c’était pour cette raison qu’elle m’avait appelé. Et j’avais agi en conséquences, quant bien même c’était pas forcément ce qu’elle voulait de base. Je tentais de lui faire reprendre confiance en elle, confiance en sa fille, mais elle était butée… Bordel que des fois, elle méritait des baffes cette fille, sans rire. « Arrête, ok? Arrête de te morfondre. C’est sûr que si tu veux pas te relever, si tu veux pas qu’elle voie en toi une bonne mère, elle verra cette fille égoïste qui veut même pas faire en sorte que sa fille ait une bonne vie. » Non mais parce que j’avais vécu des merdes aussi, mais c’était ma fille qui m’avait aidé à tout surmonter. « Si tu ne veux pas qu’elle t’admire, t’es bien partie, c’est vrai. Tu peux même commencer les démarches pour la laisser à l’orphelinat, comme ça tu seras tranquille » Non mais j’en pensais pas un seul mot. Seulement, elle le cherchait et peut-être que l’électrochoc pouvait fonctionner. « Il vient parce que c’est ton meilleur ami. Arrête de minimiser ta valeur aux yeux des autres Al »