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Need nothing but alcohol ~

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Je jetais un dernier regard à la fois amusé et blasé à mon téléphone, éteint sur mon lit. Tinder, vraiment ? L'application de la décadence par excellence, où je m'étais inscrite... de mon plein gré. Où j'avais aimé des profils... de mon plein gré. Des garçons, des filles, des gens qui me plaisaient, simplement. Je ne me reconnaissais pas et en réalité, cela ne me déplaisait pas plus que ça. La Jane d'il y a deux ans n'aurait jamais osé s'inscrire, crispée par les regards inquisiteurs et même outrés, mais ici, à Boston, il n'y avait personne pour me juger. Pour critiquer le moindre des mots que j'avais échangé avec Basile. Basile... Il m'intriguait. Il était sans filtre, définitivement séducteur, beau et parisien. Un mélange parfait. Qui était chasseur, qui était proie ? La question était restée en suspens mais je n'étais pas décidée à réellement trouver la réponse. Ce jeu du tente moi, tente moi pas me plaisait trop. Je secoue la tête, mes épaisses boucles brunes comme un halo sacré autour de moi. Pourtant, je n'ai rien d'une sainte ce soir. Et je n'en ai rien à faire. Oh, je la sens, derriere mon épaule, la voix de la raison, celle qui le dit de rester dans ma chambre à étudier, comme la fille trop sage et parfaite que tout le monde connaît, mais plus je me regarde dans le miroir, plus j'arrive à faire abstraction. Ma robe est rubis, assortie à mon rouge à lèvres, léger clin d'oeil à mon rendez - vous de ce soir. Je suis belle ? Je suis belle. In(can)descente même. Ce soir, je suis le diable. Un fin sourire flotte sur mon visage quand je quitte ma chambre universitaire, téléphone à la main, avant de descendre dans la rue...

« Eeeeh poupée, où tu vas comme ça ? » Le ton traînant et grivois, cliché à souhait mais tellement redouté. Je ne me retourne pas, j'avance plus rapide, mes talons claquant sur le sol, le visage fermé. J'aurai du demander au chauffeur de me déposer plus près. « Pas si viiiite, attend, t'es jolie toi, on va s'amuser... » Non, non, on va s'amuser de rien du tout. Arrête de me suivre, arrête de me... Je sens un contact moite. Une main immense m'attrape le bras et me déséquilibre. Je vacille et je hurle. C'est un cauchemar et je vais me réveiller. Le bar n'est pas loin, ce n'est que mon imagination, je panique. La main m'entraîne, me plaque contre le mur d'une ruelle, je veux respirer, mais il n'y a que des larmes qui coulent. Parce que je pleure. Merde, la seule chose qui me vient à l'esprit, c'est que je suis en train de ruiner mon mascara. Le monstre, n'a pas de visage, juste une capuche sombre et une vieille odeur de cigarette trop fumée. Ses mains me frôlent et me dégoutent, tandis que je lève mon genoux, lui assénant un faible coup entre les jambes. Sa prise se fait plus violente et se resserre avant de me lâcher, complètement. Il fait trop noir et je tombe à terre tandis que mon cauchemar s'enfuit. Je vais me réveiller, le bitume mouillé n'est qu'un mirage et ma robe déchirée, qu'une mauvaise blague. Est ce que c'est lui qui revient ? J'entend des pas discrets, et fouille ma veste dans l'idée de trouver mes clefs pour m'en faire une arme de fortune. Je le tuerai. Le premier qui me touche, je le tuerai...

@Basile Mulliez
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Tinder, cette belle et moderne application, douce révolution qui prône les rencontres et l'amour quand tout n'est finalement que baise et perversion. Celui qui pense pouvoir y trouver une relation stable et durable est soit un quinquagénaire désespéré soit très naïf et exilé depuis une dizaine d'années au fin fond du pays des bisounours. Je secoue le poignet pour découvrir la manche de ma veste et y lire l'heure de ma montre. 22h30. Je suis en retard, je suis toujours en retard. J'attrape mes clés sans me presser et quitte mon appartement sans même jeter un œil à mon reflet dans le miroir qui accote pourtant la porte d'entrée. Pourquoi faire ? Je pourrais dompter la dompteuse même en survêtement, trempé de sueur à la sortie d'une salle de sport. N'importe ou et n'importe quand. Les doutes, je les laisse volontiers aux faibles d'esprit, chacun son camp. 

Le moteur de ma moto gronde dans la nuit, dans les rues toujours très fréquentées de Boston. J'enchaîne les quelques kilomètres qui séparent ma piaule du Lord Hobo à vive allure, comme toujours. Libre et grisé, la nuit, la vitesse, le danger, le risque, tout ce qui me maintient en putain de vie. Et comme toujours l'arrêt n'est ni délicat ni anticipé, je freine sèchement aux abords de la ruelle qui mène au bar, endort le moteur, récupère les clés avant de les plonger dans la poche arrière de mon jean's et me dirige enfin vers notre point de rendez-vous. Jane. C'est encore tout ce que je sais d'elle, son prénom. Son prénom et le fait qu'elle était déjà suffisamment charmée pour lancer une invitation tardive à un parfait inconnu. Inconscience ou goût du défi ? Sûrement les deux. Elle ne sait indéniablement pas où elle s'apprête à mettre les pieds, ignorant encore qu'elle se jette volontairement tout droit dans la gueule du grand méchant loup. Une de plus à la liste et une de moins qui, après ce soir, pourra prétendre au carton d'invitation du Paradis. Bienvenue en enfer Jane.

J'arpente cette rue que je ne connais que trop bien pour l'avoir traversé d'un sens comme de l'autre des centaines de fois depuis mon installation à Boston. Je souris malgré moi en laissant mes yeux glisser sur les murs de pierres, souvenir brûlant de mon dernier passage ici avec Dina. Des bruits étouffés m'arrachent à mes souvenirs, je fronce instinctivement les sourcils en ralentissant le pas pour me faire plus discret, mais cette foutue rue n'est pas plus éclairée que les trente-six dernières fois. Très certainement un nouveau futur ex couple qui consomme la relation contre les pierres. Mais les bruits se stoppent net avant que les murs fassent écho de ces pas qui déguerpissent trop vite pour pouvoir être anodins. Alors les miens se pressent, d'instinct, je foule le bitume des quelques mètres qu'il me reste encore à faire avant de découvrir cette fille au sol. Sa robe rouge et à demi relevé ne la recouvre qu'à peine, ses avant-bras sont bloqués sur sa crinière brune en guise d'armure, et ses mains tremblantes s'entremêlent si fort à l'arrière de son crâne que les bouts de ses doigts en blanchissent. Je serre les dents devant cette scène écœurante en me forçant à ne pas imaginer ce qu'avaient pu vivre Louve et Mila à la sortie de leur soirée il y a quelques jours, là où j'aurais dû être pour empêcher la suite. Maintenant, je suis là. Je m'accroupis doucement près d'elle, en inclinant la tête de droite à gauche pour essayer de capter le visage qu'elle dissimule trop bien. - Hey.. Ma main se pose doucement sur son épaule et la fait sursauter, je la retire aussitôt. Je me relève et fais quelques pas de plus dans la continuité de la ruelle en criant à quiconque voudra l'entendre qu'il a raison de courir vite, mais qu'il n'y a que les montagnes qui ne se croisent pas. La lâcheté des hommes dans toute sa splendeur.. Une fois revenu à sa hauteur, son visage est finalement découvert, elle tente de se redresser dans un effort qui lui semble surhumain. Je fronce les sourcils en l'observant.. elle ressemble tellement à.. Jane ? Jane ! Pourquoi il faut que ces conneries tombent sur moi ? Je ne suis pas un putain de chevalier. Je suis la parfaite opposition du héros. - Putain Jane.. Il fallait que ce soit elle, il fallait que ce soit moi et il fallait que je sois toujours en retard.. - T'as rien ?  
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Je sais pas. Je sais plus. Tout ce que j'arrive à faire, c'est trembler, sans contrôle aucun sur moi même. J'ai l'impression d'être anesthésiée, je ne sens pas les pavés humides sous mon corps, et mes yeux ne s'habituent pas à la faible luminosité de la ruelle. Je vois flou, mes iris sont baignés de larmes. Arrête, arrête Jane. Arrête de pleurer. Mais j'y arrive pas, comme si quelqu'un décidait de mes moindres faits et gestes, comme si je m'étais abandonnée, trop faible pour réagir comme je le devrais. Me lever, me rhabiller, partir. Mes bras frêles forment comme une armure sombre, cachant mon visage. Je veux disparaître. Les clefs dans mes mains aux mouvements incontrôlés font un bruit de chaînes, et je les lâche dans un sursaut. Il y a quelqu'un. « ME TOUCHE PAS. » je cris, comme une folle, un démon possédé. « Me touche pas. Me touche pas. Me touche pas. » Mes sanglots se perdent dans une lancinante litanie où mes mots s'emmêlent, s'étouffent, où plus rien n'a de sens. Je n'aurai pas du venir. J'aurai du écouter ma raison, la raison, celle qui me disait de ne pas jouer à être une lionne quand je n'était encore qu'une gamine qui ne connaissait rien du monde. Je n'aimais plus la réalité. L'inconnu s'écarte, comme brûlé par mes mots, ma panique et mon hystérie. Je veux disparaître. J'entends un éclat de voix, comme un grondement, une menace jetée au vent à celui qui se tenait devant moi il y a quelques instants, le monstre sans visage. Je savais désormais sans même avoir encore vécu l'expérience que sa capuche et son odeur écoeurante et infâme hanterait mes nuits, noircirait mes rêves, peuplerait mes cauchemars. Qu'est ce que je dois faire ? Je tremble toujours, et j'ai froid aussi. En fait, je suis pétrifiée par l'air glacé, par le vent qui fouette sans relâche mes bras nus. Il a du arracher ma veste, mais je ne m'en souviens plus. Je me redresse dans un effort titanesque, sans m'adosser au mur, que je n'ose pas approcher, et relève la tête. Il y a un visage brouillé devant moi, aux contours invisibles. Un homme brun aux yeux perçants. Il a des pupilles, un souffle léger et une odeur d'essence douce amer flotte dans l'air. Ces détails ne devraient pas avoir d'importance, pourtant, pour moi, à cet instant, ils prennent tout leur sens. Il n'est pas le monstre...     

Mon prénom résonne. Jane. C'est moi Jane ? Oui. Oui, c'est moi, mais comment il connaît mon prénom ? Je respire, par saccade, dans une vaine tentative pour me calmer, réfléchir, mais non. Mon corps ne veut pas, et j'affiche toujours des mains terriblement agitée et la chair de poule. Pense. Allez, pense. Pense à ce soir, à ce que tu aurai du vivre avec... Basile. L'inconnu ressemble à Basile, il a le même profil que sur la photo. Ce constat m'achève. La seule personne qui ne devrait pas être ici, c'est lui. J'avais rêvé d'une soirée d'une soirée à parler avec un garçon qui me plaisait dans un bar, pas d'une... Le mot disparaît alors que j'y pense, comme si mon cerveau voulait tout effacer.  La voix de Basile résonne étrangement à mes oreilles, comme en différé.  T'as rien... J'ai rien. Est ce que j'ai rien ? Non, j'ai rien. Il ne s'est rien passé, je ne suis pas morte, je ne suis pas une victime ce soir. Grâce à lui, probablement. Je cache à nouveau mon visage dans mes mains et secoue la tête en signe de négation. Les paroles sont bloquées dans ma gorge. Je veux disparaître.      
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Je serre les dents trop fort, assez fort pour que ça en devienne presque douloureux. Je gerbe ces types qui se pensent invincibles, qui pensent pouvoir faire des femmes ce que bon leur semble avec ou sans consentement. Sauvage ? Je le suis. Enfoiré ? Je le suis aussi. Mais, plutôt crever que d'agresser une femme, peu importe laquelle, peu importe la raison et peu importe mon état. Il avait voulu profiter d'elle et s'était enfuit lâchement avant de se faire attraper. Les vrais hommes ne s'enfuient pas parce que les vrais hommes ne doivent avoir aucune foutue raison de le faire. Et elle.. Jane. Jane qui grelotte de froid, de peur, qui tente tant bien que mal de fixer les yeux sur un point précis pour pouvoir se reconcentrer, se reconnecter au monde. Le vrai monde, le nôtre, celui où il est possible de se faire plaquer contre un mur par une main inconnue et dégoulinante de perversité. Ce monde où les femmes ne peuvent pas entendre des pas derrière leurs dos, dans une ruelle sombre, sans sentir une profonde crainte s'accrocher à leurs entrailles. A tort ou à raison.

Elle se débat contre le vide, contre sa peur. Je retire ma veste pour la déposer doucement sur ses épaules pour ne pas l'effrayer. - Mets ça. Je souffle en me laissant glisser le long du mur à côté d'elle, assis sur le bitume comme deux cons. Ce n'est pas exactement ce que j'avais imaginé pour ce rendez-vous. Comme d'habitude, je comptais me pointer, la séduire, boire un peu trop et puis finalement, me la taper dans les toilettes du Lord Hobo ou n'importe où ailleurs. Mon regard se tourne à nouveau sur elle, tremblante sous ma veste trop grande pour ses frêles épaules. Est-ce que ce serait déplacé de la trouver séduisante maintenant, après ça ? Peut-être, si j'avais une conscience. Mais moi, je n'en ai pas. Elle s'était apprêtée pour moi, coiffée, maquillée, parfumée. Elle avait enfilé sa jolie robe rouge après mon aveu. On s'est donné rendez-vous, une heure et elle a été ponctuelle. Pas moi. Je l'ai jeté tout droit dans le piège qui l'attendait en silence, vers cet ordure qui patientait tapis dans l'ombre de cette rue à la recherche d'une proie fraîche. - Excuse, j'aurais du être à l'heure.. Je devrais certainement en dire plus, en faire plus, mais je ne suis que Basile. Le silencieux, l'impassible, le putain d'iceberg. J'extirpe mon paquet de Marlboro Gold coincé dans ma poche, en sort une cigarette pour venir la porter à mes lèvres et l'allumer de mon Zippo. La fumée s'échappe d'entre mes lèvres en silence, elle danse vers les étoiles. Et maintenant ? Qu'est ce qu'on est censé faire dans une situation pareille ? Je reste là, muet, mais présent. Je ne bouge pas, pas plus qu'elle ne bougera. - Tu veux que j'te ramène chez toi ?
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Mes sens sont comme exacerbés, je ressens tout cent fois plus fort. Les bruits du bar quelques mètres plus loin m'assaillent, comme pour me rappeler que je n'étais pas là où j'aurai du être, et que la vie continuait malgré... ça. Sa veste glisse comme une averse glacée sur mes épaules, une de ses pluies qu'on maudit et qui, à la fois, nous fais danser, sauter dans les flaques et rire comme des gosses. Et ce que son manteau me donne réellement envie d'éclater de rire ? Sans me contrôler, je sens un petit gloussement ridicule, à moitié étouffé, passer la barrière de mes lèvres. Je suis folle, partie trop loin et revenue trop vite, y'a comme un jet lag dans ma tête, ça décale le texte comme quand il manque une lettre. Capable de rien, envie de tout. Tout casser, tout quitter, respirer. Je m'accroche à l'étoffe de sa veste comme à une bouée, comme si j'allais couler. Elle a une fragrance de clopes, de nuits blanches et de draps froissés, d'idées volatiles et de mousse à raser. Basile a un parfum d'addition. Doucement, ma main gauche glisse de mon visage, mes doigts comme les griffes de la lionne que j'avais espéré être l'espace d'une soirée. Je tourne mes yeux bleus délavés par les larmes salées vers lui et sa beauté lunaire, froide, cruellement inaccessible. À cet instant, je ne veux pas qu'il voit que je l'observe, et je détourne le regard alors que sa voix tonne, voilée. Basile. En retard, à l'heure où en avance, les monstres sont partout, ils glissent tels des serpents, venant sussurer leur venin écoeurant dans le creux de nos gorges. Basile. T'aurai du être là, mais je ne t'en veux pas. J'en veux au cobra de toute à l'heure, celui que tu as fait fuir. Basile. Tu m'a évité le poison ce soir. J'essaye de croiser ses iris, d'harponner ses pupilles, qu'il puisse y lire ce que je pense, ce que je n'arrive pas à dire mais tout ce qui sort de ma bouche sonne comme dans une langue étrangère. « Ce... C'est rien. » Je mérite presque un oscar, des fleurs et un discours de remerciement...

Une odeur vanillée et soufrée de nicotine envahi l'air. Cigarette. La fumée opaque éclipse la lune un instant que pour anihiler la dernière trace de lumière de cette ruelle lugubre. Ça fait quatre ans que je n'ai pas touché à une seule cigarette, après ma promesse. Mais ce soir c'est différent. J'ai besoin de sentir les vapeurs mortelles envahir mes poumons, j'ai besoin de me réchauffer au goudron noir comme la nuit. Au diable la promesse, au diable mon grand père. J'adresse une courte prière aux étoiles, qui ne brillent pas fort ce soir et demande à voix basse « Je peux ? » J'ai des phrases moins bien construites que celle d'un enfant de deux ans, je ne suis même pas sûre de savoir si il a comprit mais je n'arrive pas à reformuler correctement. Si je parle encore, je craque. All I need is to smoke. Fumer à en tousser comme une adolescente en soirée...

Tu veux que j'te ramènes chez toi ? Mais c'est ou chez moi ? Ici, Boston ? Harvard, la Dunster peut être ? Ou l'Afrique du Sud, Johannesburg à 7890 miles de ce fichu quartier ? Je sais pas où j'habite et ma chambre universitaire avec son loquet cassé me terrifie. « Je veux pas rester toute seule. » Non, plus jamais toute seule. Le Basile de tinder a disparu, tout ce qui reste à côté de moi, c'est un garçon qui m'a prêté sa veste. Et je veux pas rester toute seule. Reste avec moi Basile, s'il te plaît.                  

désolée de mon affreux, abominable et infâme retard Need nothing but alcohol ~  2511619667 
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Jane. Ton prénom résonne comme la promesse d'une aventure, nous laissant nous imaginer une guerrière presque sauvage. Mais cette Jane là, elle semble tellement pure, immaculée de toutes perversions, encore vierge de toutes indécences. Alors, qu'est-ce que tu fous ici avec moi, avec Basile, le parfait petit enfoiré, le Mather infréquentable rencontré à peine deux heures plus tôt sur Tinder ? Est-ce que tu ne te doutais vraiment pas une seule seconde de ce dans quoi tu te risquais ou est-ce qu'au contraire tu étais parfaitement consciente de ce que tu allais y trouver ? Qu'est-ce que t'es au juste Jane ? Est-ce que au moins tu réalises que j'ai beau avoir été ton sauveur ce soir, je reste certainement ta plus mauvaise rencontre de la soirée ? Ta voix tremblante, celle qui me réclame une cigarette dans un souffle à peine audible répond à ma question à ta place. Bien sûr que non ; toi t'es trop bridée pour imaginer ce dont sont capables les esprits trop libres et les cœurs trop vides comme les miens. J'en extirpe une de mon paquet, fait l'échange avec la mienne entre mes lèvres et te l'allume de ma braise avant de te la tendre sans un mot. Aucun. Les mots, moi j'en ai pas beaucoup, alors je les économise. Le silence, tu vas devoir t'y habituer, mais peut-être que tu en as besoin toi aussi. Peut-être que tu es fatiguée d'essayer d’articuler des mots, des semblants de phrases.

Tu ne veux pas rester seule ? Je réprime un sourire nerveux en tirant sur ma clope, moi j'aimerai bien être seul un jour, un seul jour, rien qu'une fois sans tous ces démons qui me courent après et qui finissent toujours par me rattraper. Ça doit être apaisant la solitude, ça doit être chouette, mais ça a l'air de te faire peur à toi. C'est de moi dont tu devrais avoir peur Jane. - Alors, on reste là. Je vais pas te poser de questions, je vais pas te demander pourquoi. De longues minutes silencieuses s'écoulent, à moins que ce ne soient des secondes. Je perds le fils et la notion du temps, le cul glacé sur un trottoir qui en a vu d'autres, beaucoup d'autres. Je ne sais pas si c'est ta fragilité du à ta mauvaise rencontre qui te donne cet air innocent, presque enfantin ou si ce sont les traits angéliques qui sculptent ton visage ? Peut-être que tu es tout simplement jeune. Je réalise que je n'ai même pas regardé ton âge sur ton profil, trop attiré par ta photo. Putain, j'étais prêt à me taper une gamine de quel âge au juste ? Vingt ans ? Une nouvelle fois je libère la fumée blanchâtre qui nous empoisonnera et c'est l'histoire de ma vie, je distille le poison partout, silencieusement, doucement, sans que personne ne s'en rende compte. Tu ne t'en rends pas encore compte Jane.

Je me redresse d'un seul coup, poussé par un élan impatient. - Regarde moi. Tu ne le fais pas, est-ce que tu as peur d'affronter le regard d'un homme à nouveau ou est-ce que tu es déjà partie, ailleurs, trop loin ? Mais moi, je vais pas te faire de mal, pas ce soir. Je me penche au dessus de ton corps frêle, parfois emprunt aux spasmes. Je me risque à attraper ton menton entre mon pouce et mon index pour faire relever ton visage si parfait, pour m'enfoncer dans tes yeux si clairs. - Je reviens dans cinq minutes. N'entre pas là dedans, c'est bourré de mecs. Tu m'attends ici. Cinq minutes, Jane. Je pose les mots doucement, d'une voix calme et rassurante. Je détache chacune des dernières syllabes pour que tu en sois convaincue avant de disparaître entre les portes du Lord Hobo.  

Quatre minutes et je les pousse à nouveau pour revenir vers toi, deux bouteilles de Whisky à la main. De nouveau, je m'assois près de toi, sur le bitume froid. T'as pas bougé d'un centimètre, je ne suis même pas sûr que tu m'ai vraiment écouté. Je dévisse la bouteille et la porte à mes lèvres pour en boire une gorgée plus longue qu'elle ne devrait l'être. J'ai besoin de ça ce soir, pour oublier l'être minable que je suis mes vices et mes éraillures, les cicatrices profondes qui lacèrent mon âme. Pour oublier cette rue partagée avec Dina. Pour oublier que je te trouve encore désirable, toi la gamine traumatisée qui pense encore être en sécurité près du Diable. Et puis, je te tend la bouteille en essuyant les gouttes restantes sur mes lèvres du bout de ma langue. Je bascule la tête en arrière, la laissant se reposer sur les pierres, je replie les jambes et m'y accoude. Je ne sais pas ce qu'on fait, je n'ai aucune putain d'idée de ce qui nous attend, mais on va rester là un moment pour s'anesthésier du monde. Vas-y, oublie toi aussi.  
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Peut on redevenir accro à quelque chose auquel on a pas touché depuis quatre ans, quelque chose dont même l'odeur nous dégoûte ? Oui. La cigarette que m'offre Basile me fait voyager, loin dans le desert, dans ces townships que je n'ai pas connu, tandis qu'on blanchit la nuit noir de nos fumées couleur linceul. Les bouts rougeoyants, incandescents, rappellent deux yeux brûlants de haine et de non dits, des yeux animés par les flammes de l'enfer. Et toi Basile, tu es le diable ? Un Mephistos au visage divin. Le piège dans lequel elles devaient toutes tomber. Dans lequel j'étais surement tombée, pourtant, je n'avais pas encore finis de chuter. Dans ma tête, c'était ce moment complètement vide, entre la vie et sa négation ou je ne faisais que flotter sans considération quelquonque pour ce qui m'entourait. Basile, aurais - tu vendu ton âme ? Faust angélique, des questions sans réponses se bousculent dans ma tête. Parce que je ne sais rien de lui, de qui il est. Il est libre. Il aime le rouge. Je fume ma cigarette comme si mon salut en dépendait, trouvant un exutoire dans l'écume grise qui pique mes yeux et m'éclate la gorge en tirant une fois. Deux fois. Je tousse comme une gamine qui essaye pour la première fois, échos qui retentissent sur les murs sales de la ruelle. Et peut être que je le suis, gamine. J'aurai préféré qu'il n'entende pas...

On reste là. De toute façon, rien en moi n'avait la volonté de bouger, mes jambes senblaient mortes, coulées dans le béton du bitume, racines de chair, et ma tête dodelinait sous l'effet de la fatigue et du trop plein d'émotions. « Merci. » Et dans ce simple mot, tout passe, c'est comme du courant électrique, ça me donne des frissons. Merci, de rester là avec moi, à fumer une cigarette en silence, assis sur un macadam detrempé. Merci de rien me demander. Merci de pas me faire bouger. Merci de l'avoir fait fuir. Mes joues s'emprourprent mais dans l'obscurité mêlée à ma peau satinée, ça ne compte pas. J'ai l'impression d'avoir passé une limite, d'avoir fait quelque chose de presque intime. Comme si je l'avais embrassé, un vrai baiser passionné, ou que je lui avais raconté toute ma vie d'un coup. Je manque d'air, une affreuse sensation d'apnée et me rattache à ma clope. Ça n'aura pas le mérite d'améliorer mon souffle, mais au moins, je m'enterre les bronches au goudron, histoire d'arrêter de dire des conneries aux inconnus. Je sens son contact mais ne réagit pas. Au fond je hurle, encore un peu paniquée par des silhouettes encapuchonnées dansant au fond de mes prunelles azurées. Je sursaute et me crispe. Je n'ose pas le regarder mais sa main réchauffée par la nicotine brûlée me fait affronter ses iris bleus. Il est beau. C'est la seule pensée logique qui me vient en tête. Je le sais déjà mais là, dans ce froid, il est beau. Je l'agrippe, mes doigts comme des serres de rapace. Pars pas. T'avais dit que tu m'abandonnait pas. Il s'éloigne. Game over.

Je sais au fond de moi qu'il reviendra, mais seule et immobile, je me sens faible, plus que jamais. Mes clefs ont un éclat irréel et comme tout à l'heure, je les coince entre mes phalanges, mais pour le principe surtout. Je ne me sens la force de rien, j'ai juste peur. Cette vilaine peur qui vous prend à la gorge, et au ventre, qui vous paralyse, vous tord l'esprit. Reviens Basile. Mon voeu s'exauce quand il revient, des bouteilles d'alcool dans la main. J'ai fumé, je boirais. Je le regarde porter le wiskhy à ses lèvres, y faisant couler une immense rasade. Tu noies ta peine dans l'alcool Basile ? Je donnerai tout pour lire ses pensées mais pour l'instant, seul le liquide ambré compte. Je n'ai pas de mouvement de recul, j'attrape la bouteille qui me tente et bois aussi, trop longuement. Je suis complètement étourdie, l'alcool me brûle la gorge, m'étreint les entrailles. C'est dégueulasse mais ça fait du bien. « Basile ? » Je vais faire une bêtise. « T'es qui en fait ? » j'ai fait une bêtise. Again. Mais c'était plus fort que moi, après mon mutisme, je voulais l'entendre parler, même dire ce qu'il voulait je m'en fichait. Je voulais que le son de sa voix me berce, quoiqu'il réponde. Ou pas d'ailleurs. Je voulais boire encore. Je repris une longue gorgée, le visage inexpressif avant de lui tendre à nouveau la bouteille. C'est pas fait pour rester plein ces trucs là...                     

   
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J'ai l'impression d'être de trop près de toi et à la fois de ne pas être suffisant. Tes clés encore accrochées à tes doigts comme unique arme, comme seule défense contre le Monde et sa cruauté,mais ça non plus Jane ce ne sera pas suffisant. C'est trop intime, je viens d'entrer dans ta vie comme ça, malgré toi et malgré moi. Je viens d'ancrer mes yeux clairs dans ton esprit de manière irréversible, je ferai à jamais partie du décor de l'un de tes plus mauvais souvenirs. Il y avait l'agresseur et il y avait moi, le type avec qui tu as échangé deux pauvres messages sur une application niaise. Nous deux ensemble et nous allons cogner et re-cogner contre les parois de ta cervelle traumatisée pendant des jours, des semaines, pendant des mois.

Tu tousses, ton corps tente de te faire recracher le doux poison que tu lui injectes. La nicotine et le whisky brûlent ta trachée intacte. Tu n'y es pas habituée toi, n'est-ce pas ? On aurait presque envie de te protéger. J'aurai presque envie de t'épargner. Presque. T'es ce genre de nanas intouchables tant elles sont à part. T'es à mille lieux de toutes ces filles faciles, trop faciles, qui écartent les cuisses avant même de prendre le temps de claquer une bise. T'es de celles qui se préservent, qui attendent. Je parierai sur le fait que tu crois au grand amour, au vrai, au pur et que t'as gardé le journal intime de tes douze ans, celui dont t'as noirci les pages du prénom de ton crush de l'époque, tu avais même déjà choisi les fleurs qui iraient avec ta belle robe de mariée. C'est dommage, tu avais tout pour toi avant ce soir, avant de m'avoir moi. Ça te donne un côté solaire, même dans la nuit, même dans l'angoisse. Mais, tu t'ennuie à en crever sur tes jolies lignes bien tracées, symétriques, irrépréhensibles. Tu veux autre chose toi, tu veux te sentir vivante et tu as frappé à la bonne porte. Toc, toc. N'entre pas, c'est trop tard j'suis déjà là.

Mon prénom s'échappe de tes lèvres pour la première fois, il sonne bien dans ta bouche. Il paraît presque doux, presque bienveillant. Tu ne le prononces pas encore comme les autres, avec ce ton tacheté d'amertume. Je façonne des ronds de fumées que je laissent s'écarteler, se déformer au dessus du vide. Et puis ta voix, encore. Ta question. Qui je suis ? Mon regard glisse doucement vers toi, aussi lentement que mes pensées peinent à s'accorder. Dans le mile Jane. Je suis ce que tu espère ne jamais devenir, ce qu'on raconte quand on veut ramener un sale gosse à la raison, quand on le menace, quand on lui pointe le méchant de l'histoire du doigt en lui assurant qu'il finira comme lui s'il continue. Je suis le méchant de l'histoire. Tu n'aimerai pas être dans ma tête, tu ne supporterai pas d'y rester une seule seconde et tu prierai de toute ton âme pour échanger ça contre les mains moites de ton agresseur à nouveau. Alors arrête, arrête de vouloir me décoder, de vouloir pénétrer l'impénétrable. C'est trop sombre pour ta lumière. C'est pas pour toi, je ne suis pas pour toi. - Lève toi. Je me redresse avant toi, je ferais toujours tout avant toi, avec un éternel coup d'avance. Je lève les yeux au ciel devant les tiens qui me fixent, ahuris et mes doigts viennent emprisonner ton avant-bras pour t'obliger à te relever à ton tour. Non, n'essaie pas de prétendre que tu as peur au contact de mes mains sur toi. Si tu avais peur de moi, tu ne serais déjà plus là. Tu as du mal à tenir debout, chancelante, tes jambes peinent à supporter le poids de ton corps trop lourd à moins que ce ne soit celui de ton cœur. Parfait, ça ne fera que venir appuyer un peu plus ma démonstration.

D'un signe de tête, je t'indique le grand muret longeant le parc de cette vieille battisse qui se trouve à quelques mètres de nous. Je réalise que je n'ai jamais su ce qui se cachait à l'intérieur bien que je pensais connaître cette rue par cœur. Est-ce qu'il était là avant, est-ce qu'il était déjà là avant toi ? - Grimpe là dessus. Je t'entraîne en te servant d'appui pour que tu parviennes à fouler ces quelques pas, effort qui semble presque surhumains pour toi. Tu hésite et je les vois, tes yeux qui balayent la rue comme pour trouver une issue de secours juste au cas où. Il n'y en a pas. - Fais moi confiance. Ne me fais pas confiance. Jamais. Mes doigts glissent le long de ton bras réchauffant ta peau trop froide et viennent finalement agripper ta main. Je fais levier pour que tu trouves la force de te hisser sur les pierres. - Voilà.. doucement Tu atteins finalement ton but, nan, mon but. Tu trembles au sommet de ce mur qui te distance de la terre ferme de quelques mètres de trop. Tes pieds cherchent l'équlibre sur le peu de surface dont ils disposent. La nuit est noire, l'appui sous tes talons est ridiculement fin et ma veste glisse de tes épaules sous les spasmes de ton corps qui peine à se maintenir droit. Maintenant, on peut ajouter que tu as froid. Tout y est, ou presque. - Ferme les yeux Jane.. Je te regarde d'en bas, les bras déjà prêts à te réceptionner, envisageant une éventuelle chute, ton corps qui tremblerait un peu trop fort, la plante de ton pied qui ne miserait pas sur le bon centimètre carré. - Tu sens.. ? T'es belle d'ici et tellement plus forte que tu en as l'air, tellement plus forte que tu ne peux l'imaginer. - Tu sens l'air sur ton visage ? La liberté. La plénitude. Tu sens le vide ? Le risque. Le presque. T'es juste au bord, mais quand tu fermes les yeux t'as plus peur. Ça, c'est ce que j'suis. Entre les étoiles et le vide, toujours. A la plus fine limite qu'il soit. Et de nouveau la bouteille trop vite entamée vient narguer mes lèvres et son poison s'écoule au fond de ma gorge. Game over.

 
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Je le sais, je le sens, là dans le creux de mon ventre, à faire des vagues comme sur un océan déchaîné. Il me regarde comme une enfant parce que je n'ai pas l'assurance qui convient, le détachement qui convient, la rage qui convient. Je suis probablement à mille lieux du genre de filles qu'il doit fréquenter, des déesses en talons hauts et yeux de braises, qu'il déshabille en un clin d'oeil avec ce sourire sans sous titre collé aux lèvres. Il fait nuit noir mais je suis transparente, translucide. Il lit en moi comme dans un livre ouvert, et j'ai envie de lui crier que je ne suis pas comme ça, que moi aussi je peux faire partie de son monde. Je peux boire sans avoir envie de vomir, je peux fumer sans avoir envie de tousser, je peux me mordiller la lèvre avec toute l'insolence dont je suis capable. Je l'ai déjà fait tu sais, Basile. Mais je reste silencieuse, j'enfouis cette Jane que je ne pense plus être au fond de moi ce soir, je remise mes folies au placard, je les enterre vivantes, je les étouffe avec la terre de mes regrets pour ne plus les entendre hurler. Je suis raisonnable, brillante et intelligente. Quand je serais grande, je serais présidente. Ou pas. Ce soir,  ce ne sont pas mes écarts d'une autre vie que j'achève à coups de sanglots, ce sont mes démons tentateurs, qui dansent dans ma tête, sur une musique qui ne s'arrête jamais. Harvard est mon enfer et tu en es le diable Basile. Tu es fier ? J'avais eu envie de renouer avec Satan ce soir, habillée en rouge, et il m'avait accueilli dans cette ruelle. Un véritable rite de passage. J'avais eu envie de briser ma promesse, et j'en payais bien trop chèrement les conséquences.      

Lève toi. Ne me donne pas d'ordre, Basile. J'ai pas la force, j'ai pas envie, je voudrais sûrement finir ma nuit ici. Qu'est ce que tu veux ? Rester assis là tout les deux, c'était prétendre à la facilité, l'acalmie - que tu ne connais pas - rêvée. Ses mouvements sont ceux d'un félin, rapides, vifs, sans hésitation. Je pourrai être sa proie, pitoyable et chancelante terrifiée sans l'être vraiment, par ses longs doigts gelés qui m'aggripent Je me raidis, des flash de capuches et de mains sales en négatif sur mes iris mais ne bouge pas, (presque) impassible. Il fait juste froid, partout, tout le temps. Non vraiment, je voudrais retourner me morfondre par terre, me cogner la tête contre le mur jusqu'à m'assommer, tomber dans un sommeil sans rêve, à la pas belle au bois dormant. Laisse moi là Basile, va t-en, tu dois tellement t'ennuyer, à faire les chaperons pour une inconnue, une femme enfant au visage de poupée cassée. C'est bête, on peut même plus jouer avec. Le goût amer de mes pensées m'arrache la gorge plus que le wiskhy, je me dégoûte.  On s'avance, doucement, pas à pas, dans le noir. J'ai l'impression de sortir d'une trop longue convalescence, je réapprend à marcher après avoir perdu l'usage de mes jambes dans un accident. Ce qui s'est passé ce soir, ce n'était pas un accident. Un incident peut être, comme des milliers d'autres incidents partout, tout le temps. Il y a un petit muret de briques rouges sang. Je le regarde lui, puis Basile. J'ai perdu le fil de ses pensées, si tant est que j'ai pu le suivre un moment, je ne le comprend pas. Grimper dessus ? J'ai le vertige Basile, je suis une fille de la mer, pas des sommets. Pourtant, sous son impulsion, sous sa main, nerveuse qui caresse ma peau, me donnant des frissons purement incontrôlables - le vent, c'est toujours le vent - je monte. Je te fais confiance Basile, dit n'importe quoi, je pourrais te croire. Il n'a pas besoin de me demander de fermer les yeux, ils sont déjà clos, plissés avec les prunelles qui roulent sous mes paupières. Je cherche à me calmer, mais ce soudain aveuglement décuple mes sensations. Je n'ai plus de veste, mon équilibre est encore plus ridiculement précaire qu'auparavant, je dois faire peine à voir. « Merde. » Amen, cris de coeur, c'que vous voulez. Ça me libère, j'assume le fait de vivre dans une peur constante. J'ai peur du vide, du noir, de la solitude, de l'abandon, des araignées, des suprémacistes blancs et des clowns. J'ai peur des chiens, des orages, d'avoir de mauvaises notes et de décevoir.

Je respire, j'expire, j'exteriorise. Je balance mes secrets à la nuit, elle ne répétera pas. J'écoute Basile et ses mots sont comme une musique. Je prends sa réplique de plein fouet, un tsunami, une tempête, je ne  m'en remet pas. Je sens l'air, la liberté, j'imagine sans peine la plénitude. Je vois le vide, avant de refermer les yeux, je connais le risque. Je le crains comme on craint deux secondes quand on entend les mauvaises nouvelles aux infos. Ça ne me concerne pas, c'est pas pour moi. Le presque, ce sont les mauvaises nouvelles, elles ne me sont pas destinées. T'es quoi Basile ? Un fantôme, un non - être ? Un déséquilibré. « Comment tu fais, pour vivre sans jamais tomber ? Tu marches sur la ligne, comme ça ? » J'illustre mes propos en défilant sur le bord du mur, je frôle la limite Basile, regarde. À gauche je tombe, à droite je chute. Mon talon butte contre une pierre, je me baisse et me rattrape malheureusement contre une brique, à genoux. Il est écorché, saigne un peu, c'est pas grave, on s'adapte. J'ai le visage tournée vers celui de Basile, mes yeux dans ses yeux, troublant. Une goutte d'alcool ambré tient, contorsionniste à la limite de ses lèvres. Encore une limite. Je me penche, limite, partout, limite. Mes lèvres viennent capturer la goutte, je pose ma bouche à la lisière de la sienne. C'est pas un baiser, j'ai quand même brisé la limite ?      


Spoiler:
       
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C'est pas le genre de soirée à laquelle je m'attendais, c'est pas le genre de date qu'on a envie de renouveler. L'intention initiale était pourtant simple : venir, te baiser, repartir. Ça tenait en quatre mots et en une dizaine de coups de reins, il n'en aurait pas fallu plus pour te faire jouir contre un mur, sur le comptoir du bar, chez toi, chez moi ou même sur le cuir de l'assise de ma moto et rester sur un bon souvenir. Mais, il a changé mes plans et les tiens aussi parce que c'est ce que tu voulais toi aussi, je les ai bien lu tes sous-entendu sur Tinder, je les ai bien compris.. La dompteuse indomptée.. Pourtant t'as pas l'air d'être très tyrannique là, t'as pas l'air d'avoir l'étoffe d'une chef de meute. Ce serait facile de profiter de ta position de faiblesse, tellement facile de manipuler ton esprit encore engourdi par la peur, exploiter ta léthargie, de jouer de l'image que tu viens de me coller malgré toi, malgré moi : celle de ton sauveur. Tu te trompes. Si ça n'avait pas été les siennes, ça aurait été mes mains sur ta peau, sur ton corps ton entier. La seule différence, c'est que pour t'aurais peut-être pas dis non. T'aurais dis non Jane ?

C'est pourtant mieux si t'es passée à côté de ça, si t'es passée à côté de moi. Tu vaux mieux et ça se ressent dans tout ce que tu es et dans tout ce que tu n'essayes pas d'être, dans le son de ta voix et dans tes silences, dans tes grands yeux qui ont du mal à soutenir l'intrusion des miens. T'es pas encore abîmée, t'aimes encore la vie, je le vois. Ça déborde de toi, comme si t'avais une belle aura dorée qui flotte autour de ta parfaite silhouette. T'es peut-être pas un ange, on l'est jamais vraiment quand on tente le Diable, mais ton âme à toi peut encore être sauvée. Elle est presque intacte, à peine fissurée. J'en suis témoin d'en bas, te regardant tenir en équilibre sur cet amas de briques noircies par l'usure du temps. Tu tiens bon. T'es solide. T'es plus forte que tu ne le pensais Jane, ne laisse plus personne t'en faire douter. Les étoiles t'observent et quand tu fermes les yeux, je ne sais pas si c'est toi qui leur fait des aveux ou si c'est elles qui te chuchotent les leurs. T'as un côté céleste, ça m'étonnerait qu'a moitié si tu parlais leur langue. T'as peur, mais tu restes perchée sur mon Monde, pourquoi ? Parce que tu t'y sens plus à l'abri qu'en bas, avec moi ou parce que tu la ressens à ton tour ma liberté ? Cette alchimie avec la nuit, le vide, le tout et surtout le rien.  C'est beau, pas vrai ? Bien sûr que ça l'est, c'est chez moi. Ce soir t'as été forcée de me dévoiler un peu de ta faiblesse, de me faire découvrir ce qu'on ne veut surtout pas révéler un premier soir. Alors, moi aussi. Je te prête mes secrets, un petit morceau de mon univers. Maintenant on est quittes, t'es plus toute seule.

T'as l'air bien, en tout cas t'as pas l'air trop mal là-haut. T'as l'air tellement à l'aise que tu te risques à t'avancer, funambule sur la fine épaisseur de parpaing. Tes bras se tendent pour chercher la stabilité, pour compenser le risque. Tu ressembles à ces héroïnes de roman, celles qui bravent le danger pour se sentir en vie, celles qui ont l'air fragiles mais qui n'ont peur de rien si ce n'est de la peur elle même. - Tu vas te casser la gueule tu sais.. Ma voix est basse, calme, elle sonne presque comme une berceuse rassurante. Et je le dis sans sarcasme, sans moquerie. Juste parce que c'est vrai, parce que t'es pas faite pour tenir en équilibre entre le jour et la nuit, entre le ciel et le vide, entre le mal et le très mal. Je me rapproche des briques, collent les mains sur elles, préventives elles guettent ta chute imminente. Je lève les yeux vers toi, vers tes pas qui cherchent et puis qui trouvent, qui jouent avec le feu. Tu souris presque, le vent qui fait danser tes mèches brunes devant tes yeux fixés sur tes pieds. Il me contamine ton sourire, il vient se calquer à la commissure de mes lèvres pour la première fois de la soirée. Et puis ça y est, tu atteint ta limite, tu butes, tu t'abaisses, tu égratignes tes genoux sur la rugosité des briques. Mais tu ne tombes pas. Tu tiens encore. Affaiblie, mais pas abattue. Tes yeux se tournent doucement vers les miens, juste au dessous de ton corps tremblant légèrement de froid et d'adrénaline et je jurerai qu'ils brillent plus fort qu'avant ma petite démonstration, je jurerai que quelque chose vient de changer, là, tout au fond de toi. Mon presque sourire s'évanouit quand tu te penches doucement pour laisser tes lèvres s'approprier l'égoutture de Whisky au seuil des miennes. Tu fais quoi là ? Tu glisses et pas sur le bon chemin, pas sur la bonne route. Tu ne pourras même pas compter sur moi pour t'en avertir. Mes prunelles jonglent entre chacune des tiennes, puis sur tes lèvres encore entrouvertes qui s'éloignent docilement. Mes mains viennent se poser sur tes hanches puis glissent doucement le long de tes côtes, te saisissent et te soulèvent. Je te sens te raidir à leur contact, mais je ne t'autorise pas à en avoir peur. Je te tiens, tu voles presque pour descendre de ce muret dont tu te souviendras désormais et enfin tu retrouves la terre ferme, ta place à toi. J'ai pas envie de te prêter mon Monde trop longtemps, j'ai pas envie qu'il t'abîme toi aussi. Je replace une de tes mèche derrière ton oreille, ton brushing écaillé par l'humidité de la nuit laisse entrevoir l'éclosion de tes boucles. - Voilà qui je suis. Je me rapproche, me colle presque contre toi. Je sens ton souffle chaud s'écraser sur ma nuque quand j'attrape la bouteille de Whisky qui patientait derrière ton dos, en équilibre sur les briques elle aussi en te glissant à l'oreille : - Alors, c'est comment chez moi ? Je recule d'un pas une fois mon bien récupéré et l'enfourne entre mes lèvres pour en boire une nouvelle gorgée, laissant un demi sourire insolent s'évanouir contre le goulot.


 
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