Londres. Je voyais bien à travers les traits de ton visage que mes mots ne te plaisait pas, alors ok, je pouvais faire comme ci, je ne le savais pas. Mais dans le fond, je le savais, alors je souriais en te voyant attraper mon poignet et le bouger de ton tout petit cœur. Tu serais là Elliot si tu n'avais pas de cœur ? À ton avis pourquoi t'étais mal, c'était parce que quelque chose te touchait au plus profond de ton cœur non ? Alors j'haussais à nouveau les épaules.
« Ok, comme tu veux, on en parle plus alors. » Que je soufflais en faisant volt face.
Je n'étais pas là pour te faire passer un mauvais moment, ce n'était pas mon rôle et on n'était pas assez intime pour ça. Finalement, je te parlais de mes proches, puis de l'entreprise avant qu'on ne soit interrompu par la voiture qu'arrivait. Tu passais devant moi pour m'ouvrir la portière et alors que j'échangeais un regard complice avec toi qu'en disait long. J'étais réellement contente d'être avec toi Elliot, tu le savais ça ?
Le trajet se déroulait bien et après 20 bonnes minutes, on arrivait dans la belle demeure Strauss. Enfin celle de mon père, pas celle ou avait grandit Aym et Ash.
Merci de bien vouloir laisser couler pour l’instant. Tout le monde me prenait la tête avec ça, et c’était une des raisons pour lesquelles j’avais décidé de partir de Boston pendant quelques temps. Pour avoir la paix. Puis j’savais pas pourquoi mais j’pense que j’avais bien eu raison de partir avec toi. Dès que j’posais les yeux sur toi, j’avais un sourire qui se plaquait sur mes lèvres. Dit comme ça, ça faisait un peu niais, mais qu’est-ce que j’y pouvais? C’était de ta faute.
Installés dans la voiture, je regardais la route par la fenêtre. Ça faisait longtemps que j’étais pas venu à Londres alors je profitais de la vue, même si le noir de la nuit me dérangeait un peu pour apprécier le paysage. Le chauffeur garait enfin la voiture et je tournais la tête vers toi. « Si y’a une armurerie dans ta maison, je te préviens je repars à Boston. » répondis-je dans un petit sourire en coin. Non sérieusement, j’étais ultra prêt. T’façon, d’ici trois-quatre jours, c’était toi qui découvrirait mon ancien chez moi. Comme ça, on serait quittes. « On y va? » Ouais, j’étais un gars très curieux et peu patient.
Londres. C'était peut-être pour ça qu'on s'entendait si bien, sans se connaitre, on savait comment on fonctionnait. Pourtant ça ne m'empêchait pas de vouloir voir le véritable Elliot pendant ce voyage. C'était à ton bon vouloir de toute façon, parce que toi t'étais pas de ces gens que j'aimais manipuler. T'étais de ceux que j'appréciais réellement, sans pour autant te connaitre parfaitement, mais le feeling il était tout de suite passé non ?
T'étais plutôt silencieux pendant le trajet, mais une fois face au portail de la demeure, tu retrouvais ton sourire caractéristique.
« Je te ramène à l'aéroport alors ? » Que je demandais faussement choquée.
Il n'y avait aucune armurerie, à part deux vieux pistolets de collection de l'armée anglaise, juste au-dessus du bureau de mon père, mais j'attendais simplement ta réaction.
« Aller.. Viens pénétrer mon intimité Elliot. » Que je disais avant de rigoler par rapport à notre conversation sms.
Et t'étais pas au bout de tes surprises. Laissant le chauffeur nous amener jusqu'à la porte, il s'occupait également de tes bagages.
« Tu veux faire le tour tout de suite où on mange dans un premier temps ? »
T’avais une armurerie dans la baraque où t’avais grandi, Cléo? Est-ce que je devais avoir peur? J’regardais trop de séries, suffisamment pour savoir me défendre et me barrer, alors fais gaffe à ton adversaire! « Je te ramène à l'aéroport alors ? » J’arque un sourcil en te regardant, avant de secouer la tête dans un petit rire. « T’es une très mauvaise actrice, on te l’a déjà dit? » On sort de la voiture et ouais, j’avais bien fait de m’habiller chaudement, parce que j’avais l’impression qu’il faisait encore plus froid qu’à Boston. « Aller.. Viens pénétrer mon intimité Elliot. » Et mon rire se mêlait quelque peu au tien. Cette phrase… « Me tente pas. » répliquais-je dans un clin d’oeil complice avant que le chauffeur ne s’occupe de mes bagages. J’aurais pu le faire, mais j’savais que pour ce genre de boulot, c’était insultant quand le client voulait leur enlever leurs missions. Alors je ne disais rien et me contentais de lui emboiter le pas jusqu’à la porte de ta grande maison. « Tu veux faire le tour tout de suite où on mange dans un premier temps ? » J’écoute mon estomac l’histoire de quelques secondes. RAS. « Ma faim s’est calmée, on peut commencer par une petite visite si tu veux. » Après, si toi tu préférais manger avant, tes désirs sont des ordres. C’était comme tu préférais en fait, j’étais chez toi, je n’avais pas mon mot à dire.
Londres. J'étais incapable d'être raisonnable, parce que c'était tellement drôle de voir ta tête se décomposer, mais contre toute attente, tu réagissais plutôt bien. T'avais même rigolé en secouant la tête.
« Ahah, tu vas moins rire quand tu verras les armes. »
Bon ok, il n'y en avait que deux, mais bon, c'était rien de bien méchant, et puis j'avais pas l'intention de les utiliser contre toi, loin de là. Finalement, on sortait de la voiture, pour sentir la brise du vent frais s'abattre sur nous, avant que je ne sois taquine en vers toi.
« Et si j'essaye de te tenter, ça fonctionne ? » Que je demandais, en reprenant mon sérieux.
Ouais, je jouais peut-être avec le feu, surtout qu'en même temps, je me prenais la tête par message avec Hadès. Boulette, vous vous souvenez ? Le chauffeur s'occupait des bagages alors que j'ouvrais la porte pour sentir le contraste de température entre l'intérieur et l'extérieur.
« Alors suis moi.. Et pour les chambres, je peux t'en faire préparer une si tu ne veux pas dormir dans la même que moi. » Que je disais en commençant à entré pour arrivée dans le salon.
Ouais, j'avais beau être tactile, tu avais peut-être besoin de ton intimité, quoi qu'avec ce voyage, t'allais vite comprendre que je n'avais aucune gènes.
J’te croyais pas. Y’aurait pas d’armes dans cette maison. Bon, ok, peut-être un fusil à pompe et un glock, genre les basiques. Mais t’aurais pas un stock digne de l’armée américaine. Du moins, j’espérais pas. Au pire, même si c’était le cas, t’allais pas te réveiller en pleine nuit avec tes pulsions de tireuse d’élite en pleine nuit, si?
« Et si j'essaye de te tenter, ça fonctionne ? » Je levais les yeux vers toi, et t’avais perdu ton sourire taquin et cette lueur de malice dans tes yeux. T’étais sérieuse? Je plissais un peu le front, essayant de trouver le piège dans tes mots. « C’est un test? » Genre, pour savoir si tu pouvais partir à l’autre bout du monde avec moi sans risque? Ou si au contraire j’allais chercher à te sauter dessus? Non, parce que ça ne serait pas le cas. J’t’avais pas invitée en Australie juste pour te pécho, ça, j’aurais pu le faire à Boston si j’avais voulu. Tu continuais le chemin pour entrer dans la maison qui me paraissait déjà chaleureuse. « Pour les chambres, je peux t'en faire préparer une si tu ne veux pas dormir dans la même que moi. » Là encore, je fronce un peu les sourcils. « On va passer plusieurs jours rien qu’à deux, Cléo… C’est comme tu veux, mais j’suis pas à ça près. » Loin de là même, j’serais heureux de partager ta chambre. A moins que toi ça te dérange, et dans ces cas-là, j’irai ailleurs sans problème.
Londres. J'étais joueuse, j'aimais jouer, j'aimais séduire et peut-être que j'allais me prendre à mon propre jeu. Peut-être qu'Elliot, j'essayais de chercher une porte entrouverte, peut-être que j'étais sérieuse, mais au vu des faits récent, je n'étais même pas certaine de ce que je voulais. Alors j'étais incapable de répondre à ta question.
« Qui sait ? »
Moi ? Même pas. Alors je passais outre ce moment légèrement gênant. Tout aurait été plus simple si t'avais dit oui ou non directement. M'enfin, on entrait dans la maison, qu'était très bien chauffé, à cause de temps glacial qu'il y avait en ce moment et très vite, j'abordais le sujet qui me semblait important, les chambres.
« Problème réglé, tu restes avec moi alors. »
Je n'aimais pas dormir seule de toute façon et puis ça nous permettrait d'apprendre à mieux se connaître. On se baladait à travers les pièces, alors que le nouveau majordome de mon père s'occupait d'installer tes bagages dans ma chambre.
« Bon tu nous excuseras, nous les Anglais, avec nos goûts en décoration.. Mais c'est la maison de mes grands-parents et mon père est incapable de changer tout ça. »
J'étais loin d'apprécier d'ailleurs, il n'y avait qu'à voir l'acquisition que j'avais faite sur boston pour connaître mon goût en matière de décoration.
« Tu verras mieux demain à la lumière du jour avant notre départ. Tu sais à quelle heure tu veux partir ? »
Qui sait? Pas moi en tout cas, mais j’aurais bien aimé. Après tout, ce n’était que le premier soir qu’on partageait, on aurait bien le temps d’apprendre à se connaître avant d’aborder ce genre de sujet… Là, c’était bizarre. Alors oui je t’avais connue grâce à Tinder, et on savait tous à quoi servait cette application. Oui, j’y avais pensé en te retrouvant lors de notre premier rendez-vous. Mais au final, je m’étais pris d’affection pour toi — à ma grande surprise — et j’avais pas envie que tu penses que je t’utilisais pour assouvir quelque besoin. Parce que ce n’était vraiment pas le cas. « Problème réglé, tu restes avec moi alors. » Je t’offrais un petit sourire, satisfait de cette réponse. J’espérais que tu veuilles qu’on partage la chambre, après tout. Ça nous rapprocherait, non? On n’allait pas vivre ensemble comme deux étrangers pendant dix jours, si? Autant essayer de se rapprocher et développer une certaine complicité.
Je riais à ta remarque sur la déco. Ouais, c’est typique des anglais. « Ça donne du caractère à la maison, c’est bien je trouve. » Même si, oui, notre génération avait bien changé de style. Je regardais tout autour de moi pendant que tu me faisais la visite. D’ailleurs, je m’avançais vers un buffet où se trouvait une photo de toi petite — exactement la même bouille — et j’esquissais un sourire. J’haussais les épaules. « On peut prendre le temps de petit-déjeuner ici et partir après non? Pour qu’on arrive dans la soirée? T’en dis quoi? » demandais-je en me tournant à nouveau vers toi, prenant à nouveau le temps de te regarder.
Londres. Je ne m'y prenais peut-être pas de la bonne façon, mais tout semblait simple avec toi et je me laissais porter par le vent, alors ces espèces d'avance, elles m'avaient filé entre les lèvres, comme ci mon inconscient parlait pour moi. J'en avais envie peut-être, parce que tu m'avais plu dès nos premiers échanges et d'autant plus lors de notre première rencontre. Pourtant, je préférais couper court au vu de ta réaction, ce n'était probablement pas partagé, ou alors ce n'était simplement pas le bon moment et ça, seul l'avenir nous le dirait. Je parlais de notre première nuit ensemble, de l'organisation de tout ça, parce qu'on ne se connaissait pas tant que ça dans le fond, alors je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. On passait de pièce en pièce, alors que je faisais une remarque sur la déco atypique ou plutôt très ancienne.
« Ouais... Mais c'est comment dire.. Mémérisant un peu. »
Ça passait pour les vacances quoi, mais moi, je ne supportais vraiment plus cette déco. Je voyais que tu observais sur une photo de moi petite - parce que mon père en avait mis partout - et je lâchais un petit rire gêné en te voyant faire.
« C'est parfait, c'était pour que Miles cale notre départ pour pas qu'on se retrouve trop en avance à l'aéroport alors qu'aucun créneau n'était disponible pour un vol. »
C'était le risque de voyager en jet privé, on était logé à la même enseigne que les autres, parce qu'on n'était pas si libre que ça à cause des autres vols. Mon regard se posait sur toi un instant avant de finalement reprendre la parole.
Je riais quelque peu. Certes, c’était un peu vieillot, mais t’habitais pas là de façon permanente donc j’étais sûr que tu pouvais supporter quelques jours de temps à autres. « Si ça fait plaisir à ton père après… » T’avais l’air d’avoir une bonne relation avec lui, et j’t’enviais presque.
On prévoyait notre départ — bon, prévoir était un bien grand mot puisqu’on restait assez vagues en fin de compte. J’hochais la tête. « Il va me nourrir cette fois tu crois? » Parce que bon, une quinzaine d’heures de vol, j’aurais le temps de mourir si ton Miles ne daignait toujours pas me traiter comme quelqu’un de digne de toi.
Puis tu proposais d’aller manger et ça a le don de me caler un grand sourire sur le visage. « Tu fais de moi un homme heureux! » Par tes paroles, j’veux dire. Pour la bouffe, quoi. Bref. « J’vous suis, princesse. » déclarais-je en te laissant passer devant. « Alors, c’est quoi ce fameux repas français? » Tu savais qu’on était les pros des émissions culinaires en France? Sérieux, y’avait que ça à la télé. Je n’eus pas le temps de me retenir qu’un bâillement étirait mes lèvres. « Bon sang, il est quelle heure ici au final? » Parce que j’sentais que je fatiguais. Ouais, j’avais pas pensé que j’me retrouverais à Londres en me réveillant de ma sortie de la veille, ce matin. Sinon, j’aurais emmagasiné plus d’heures de sommeil…