je t'aime ou un truc du genre (zelinger)

Salinger sifflotait dans sa voiture de sport, la fenêtre ouverte et le chauffage à plein tube. Son bras dépassait à l’extérieur pour laisser la fumée de sa clope asphyxier l’atmosphère de Boston. De temps à autre, il rapportait sa cigarette à sa bouche, le regard perdu dans la circulation. Ce soir, Salinger jouait gros. Il avait orchestré un petit numéro pour sa Zelda et il craignait que cela ne lui plaise absolument pas. C’était donc tout nerveux qu’il s’était garé devant l’immeuble où abritait le loft luxueux de la jeune femme. « Je suis là, je t’attends » lui avait-il envoyé, les fesses contre la portière côté passager. Rangeant ensuite son téléphone dans sa poche, il contempla la façade et aperçut la tignasse rose de Zelda à quelques mètres au dessus de sa tête. Un sourire s’était alors affiché sur son visage d’angoissé, elle était tout ce qu’il désirait à présent, à lui de ne pas merder. Bien que le stress l’avait gagné, l’estomac de Salinger criait famine, il avait donc hâte de voir ce que lui avait concocté l’américaine, elle qui tenait temps à cuisiner pour lui. Enfoui dans son manteau en daim, le blondinet terminait sa cigarette quand ses yeux s’arrêtèrent sur la silhouette de Mademoiselle Clover. Salinger avait alors applaudi Zelda avant de se déhancher au milieu du trottoir « Hallelujaaaaah, elle est là » s’adressa-t-il aux cieux tout en partant à sa rencontre pour bouffer sa bouche. Ses lèvres liées aux siennes, il ne tarda pas à ajouter sa langue. Rompant ensuite le baiser, il continua de la serrer contre lui en zieutant ses prunelles tour à tour « Désolé, j’empeste la clope… J’aime bien ton dentifrice par contre » commenta-t-il en capturant de nouveau ses lèvres. Il n'y avait que lui pour raconter tout ce qu'il se passait dans sa propre tête. « Je t’ai manqué ? » lui demanda-t-il en emboitant le pas vers sa voiture. « Et tu m’as fait à manger femme ? »

T'as un rencard officiel cette fois avec Salinger, la dernière fois quand vous êtes partis pour le Texas c'était plus sur un coup de tête, un truc pas du tout organisé et ça vous avait fait un bien fou d'vous éloigner de Boston et de son temps de merde. T'as passé les plus beaux jours de ta vie là bas, c'est con à dire mais c'était surtout en partie grâce à Salinger et à son humour de merde qui t'as fait beaucoup rire, tu t'dis que d'un côté t'es chanceuse d'avoir un mec pareil dans ta vie même si officiellement tu n'sais toujours pas c'que vous êtes. Certes il t'as dit qu'il tenait à toi et qu'il n'y avait pas d'autres filles à qui il disait ça du coup ça t'as énormément rassurée et l'entendre te dire ça a fait que tu as eu un peu plus confiance en toi mais surtout en lui.

Il ne s'est pas passé un seul jour depuis votre retour où tu n'as cessé de penser à lui, de lui envoyer des textos tous les jours même quand tu bossais et idem pour lui, et parfois même tu ne te privais pas pour le chauffer le sachant en cours. Mais c'est votre truc à vous, vous n'faites pas les choses dans l'ordre et c'est c'qui te plait en fait avec lui, t'as pas besoin d'être réellement parfaite pour qu'il t'accepte, et il t'accepte même avec tous tes défauts et tes délires capillaires.

Depuis qu'il t'as proposé d'aller voir un concert avec lui, tu as insisté pour vous préparer un truc à grignoter, donc t'as passé tout l'après-midi dans ta cuisine si peu utilisée depuis que Louison a décidé de se prendre un appart, alors ouais préparer à manger pour Salinger ça t'as fait plaisir. T'as préparé deux gros sandwichs pour vous deux, jambon de chez le boucher du coin, du fromage français des morceaux de salade et des tranches de tomates, rien que des produits frais en somme, ainsi que deux bouteilles de bière, un paquet de chips mais pas goût barbecue parce qu'il aime pas ça. Ensuite tu as mis un peu de temps pour te trouver une tenue, la douche, un peu de maquillage, brossage de dents, et avant même que tu aies le temps d'enfiler tes chaussures ton portable vibre. Il est déjà là, et tu t'surprends à sourire bêtement comme ces ado qui ont leur tout premier rencard.

T'es nerveuse. C'est bizarre ces sensations mais aussi les papillons qui sont encore là dès que tu vois son nom s'afficher sur l'écran de ton IPhone. Pas le temps d'lui répondre que tu attrapes tes clés, le petit panier avec la bouffe à l'intérieur et hop, ascenseur, puis arrivée à sa hauteur, t'es toute contente d'le revoir.

"Ça va j'suis pas en retard je rêve !" mais t'as pas le temps d'te plaindre plus que ça qu'il attrape déjà tes lèvres et ton cœur fait un bond dans ta poitrine. Tu t'sens rougir, c'est quand même fou l'effet qu'il te fait et c'est loin de te déplaire. "Ça me dérange pas l'odeur de la clope tu sais..." tu murmures juste avant un autre baiser que cette fois tu prolonges un peu plus, "Bien plus que tu ne le crois." tu lui réponds un sourire aux lèvres alors que tu entres dans la voiture quand il te demande si tu lui as fait à manger.
"Voui... mais fait gaffe ton sandwich est empoisonné." tu rajoutes du tac au tac en t'installant côté passager. T'as hâte d'passer la soirée avec lui, même si le concert est nul. Tant que t'es avec lui, toi tout te va.

Salinger restait un homme. Exprimer ses sentiments ou expliquer ce qu’il ressentait étaient une prouesse. Pourtant, le simple fait de la revoir lui serrait bizarrement le coeur. C’était ça l’amour ? Néanmoins, au lieu de se montrer agréable et gentleman, il restait fidèle à lui même. Pire, ses défauts étaient exacerbés, ainsi, il se montrait encore plus lourd et macho qu’il l’était réellement. Pénétrant de nouveau dans sa bagnole, le blondinet explosa de rire à la réponse de Zelda « Merde, tant pis pour moi alors. J'ai tellement la dalle que je le mangerais quand même en sachant ça. Pis t'façon je peux mourir tranquille depuis qu’on a baisé » répondit-il en mettant le contact pour s’infiltrer dans la circulation. L'étudiant s’était toujours cru au dessus des lois, de cette façon, il roulait au dessus des limites de vitesse, oubliait les clignotants et il lui arrivait même d’emprunter des sens interdits juste pour gagner du temps. De toute manière, si sa mémoire était bonne, Zelda était une excellente pilote, les sensations fortes, c’était un peu son quotidien. « Tu as une idée de qui on va voir ? » Salinger jubilait intérieurement. Il était même mort de rire parce que si Zelda écoutait « de la bonne musique » -tout était relatif-, Salinger avait des goûts beaucoup plus éclectiques. Alors qu’une voiture venait de freiner devant eux, Salinger jeta un coup d’oeil à son rétroviseur et fit une queue de poisson pour le doubler en empruntant la file en sens inverse. Rapidement, il se remit dans son couloir et grilla un feu rouge sans stress « C’est pas un gros concert en plus, c’est un comité réduit, un show privé ! Tu vas pouvoir contempler la ou les personnes de près.  » compléta-t-il en souriant comme un imbécile, une main sur le volant, l’autre s’étant déposée sur la cuisse de la jeune femme. « T’as fait ton soin capillaire aujourd’hui ? » finit-il par la taquiner en faufilant sa main entre ses jambes. Le regard jonglant entre la route et le visage de l'américaine, Salinger jouait avec le feu en réduisant son attention de la sorte. Il n'y pouvait rien, il avait toujours envie de la toucher et de la perturber.

"T'es con." tu lui avais répondu alors qu'il venait de balancer qu'il pouvait mourir tranquille depuis que vous aviez couché ensemble. Enfin le mot qu'il a utilisé t'as quand même un peu vexée, tu pensais que c'était plus que ça alors tu ne préfères pas relever, t'as pas envie d'te prendre la tête pour rien et surtout pas ce soir. Tu veux juste profiter du temps que tu passes avec lui, t'as ce besoin d'être constamment avec lui et tu dois même avouer que ça te fait chier de ne plus être étudiante à Harvard. Imaginer d'autres filles papillonner des cils sur son passage, ça t'fout clairement les boules, tu veux être la seule qui puisse papillonner des cils pour ses beaux yeux, tu veux être la seule nana qu'il regarde et dont il a envie. T'es pas ce genre de nana jalouse et possessive en général, mais Salinger t'rends comme ça, t'es certaine que si tu lui en parlais il serait en train de jubiler ce con, alors tu préfères garder ça pour toi plutôt que d'lui faire ce plaisir.

"Alors là je t'avoue que je n'en ai absolument aucune idée. De toute façon j'te fais confiance." Le voir rouler aussi dangereusement, d'se croire au dessus des lois, ça t'fait penser à toi, ouais y'a pas à dire vous êtes pareils et Louison avait raison vous êtes faits l'un pour l'autre. T'as jamais vraiment eu d'histoire sérieuse avec qui que ce soit, mais avec Salinger t'as l'impression que tu pourrais décrocher la lune pour lui, plaquer ta vie actuelle et en recommencer une nouvelle avec lui, rien que pour être à ses côtés.
"Enfin je n'sais pas si c'est une bonne idée d'te faire confiance." tu rajoutes après t'être un peu perdue dans tes pensées alors qu'il continue de rouler, manquant de rentrer dans la voiture devant vous. Sa main sur ta cuisse te fait frissonner, rien que ça ça te donne envie de n'pas aller voir le concert et d'faire des crapuleries avec lui dans sa voiture.

Tu sais pas te tenir c'est pas possible. Et ça t'fait sourire c'est con hein ?
"Ma routine capillaire se passe très bien t'en fais pas pour ça. Je pensais passer au bleu bientôt ou turquoise j'hésite encore." Tu poses ta main sur la sienne, rien que de sentir ses doigts dans les tiens ça t'donne le sourire, main que tu soulèves pour ensuite y déposer quelques baisers tout mignons. Ouais ça t'ressemble tellement pas, mais eh quand on... aime ? T'es complètement accro à ce type là à côté de toi dans la voiture.

Salinger roulait dangereusement, sûr de lui, comme toujours. Il allait tout de même devoir se calmer, car cette fois-ci, il n’était pas seul ou avec des potes aussi insouciants que lui, il transportait Zelda Clover. « T’as raison, ne jamais me faire confiance » répliqua-t-il en caressant la cuisse de la jeune femme avant de l’emmerder de nouveau sur ses cheveux. Ouais, ses cheveux, c’était vraiment une attraction. Rose, bleu, vert, jaune fluo elle avait tout fait. « Le blond c’est bien aussi, ça me faisait penser à toi quand tu étais gamine, avec tes dents en moins là » la taquina-t-il en poursuivant son chemin dans les rues éclairées de Boston. Salinger tapota ensuite sa jambe et ramena sa main baladeuse sur le volant. Après plusieurs minutes à serpenter dans la ville, Salinger avait atterri sur un grand parking où il s’était permis de taper une pointe à plus de cent kilomètres heure avant de tirer sur le frein à main pour faire un sublime dérapage bien décoiffant « Wouhouuuu » cria-t-il avant d’immobiliser le véhicule et de couper net le moteur. Il était bien garé t’façon. Rapidement, il rapporta son attention sur l’américaine à ses côtés, son sourire carnassier toujours présent « Tu te ferais chier avec un autre hein ? » lui demanda-t-il en détachant sa ceinture pour ensuite s’appuyer sur le siège de la belle Clover « À manger, à manger !!! Je te dirais ensuite qui on va voir là-dedans. Enfin si j’meurs pas avant et si ce que tu as fait est bon » déclara-t-il en lançant son menton vers la salle qui allait accueillir une vedette dans moins d’une heure maintenant. D’ailleurs, quelques voitures ne tardèrent pas à se garer au quatre coin du parking. Super, ils n’étaient plus seuls. « J’parie que t’as repris des chips, j’commence à te connaître ! » Salinger qui n’était absolument pas patient s’abaissa vers la jeune femme et fouilla dans son panier à la recherche de quoi se sustenter. Sa joue sur ses cuisses, il termina par rester là en abandonnant ses excursions dans le sac « On est bien comme ça finalement, caresse mes cheveux et tu me donneras à manger après »  

Salinger te fait sentir différente, il te rends différente mais dans le bon sens, ouais tu sais à présent que pour lui t'es prête à changer, t'es prête à faire plein de sacrifices et un moment donné faudra bien que tu le lui en parles, que tu ne gardes pas tout ça pour toi. D'après les mots de Louison vous êtes faits pour être ensemble et t'as envie d'y croire de toute ton âme, de tout ton cœur, qui eux appartiennent déjà à Salinger.
Depuis un petit moment même, depuis que vous êtes gosses et c'est pour cette raison que t'as jamais su t'lancer dans une vraie histoire, parce que depuis le début, c'était Walsh qui était dans ton cœur et c'est la seule fois où t'as jamais eu le cran de le lui en parler.

Depuis quand est-ce que t'es piquée, depuis quand est-ce que t'es incapable d'te passer de lui, de trouver toujours un nouveau moyen pour le faire chier, pour occuper ses pensées même quand il faisait autre chose ? Depuis quand t'es complètement accro à ses beaux yeux, à son sourire de merdeux, à lui tout entier, depuis quand... t'es amoureuse de lui mais genre à en crever ? Ouais. Tu serais prête à te prendre une balle pour lui.

"Et pourtant tu me connais j'serais prête à t'faire aveuglément confiance Salinger..."
Il l'a pas oublié ça, tes dents en moins quand t'étais gosse, avec tes cheveux blonds, à lui crier après parce qu'il venait de te tirer les cheveux. Quand vous étiez gosses c'était différent, vos familles s'entendaient encore plutôt bien jusqu'à c'que ça change tu ne sais plus pour quelle raison. T'avais pas tout pigé à l'époque et peut-être que c'était mieux comme ça, d'être insouciante et d'continuer à traîner avec lui. Avec ce merdeux qui t'fait battre le cœur trop rapidement dès qu'il est dans la même pièce que toi.

"Ptêt qu'un jour je referais du blond. Si t'es sage et si tu le mérites." En gros ouais pour lui tu peux bien redevenir blonde. Rien que pour ses beaux yeux.
Puis tu le laisses faire son crac devant toi lorsqu'il décide de piquer une accélération sur le parking avant d'se garer comme un pro, toi tu lèves les yeux au ciel te retenant de lui mettre une tape dans les côtes. Il ferait un bon partenaire en course de voiture.
"Ça t'as jamais tenté de participer à des courses de voiture ? Mais sinon... voui j'me ferais chier dans toi." tu lui souris tendrement quand il quémande à manger comme un gosse de cinq ans, c'est fou, peu importe c'qu'il fait il a le don d'te faire complètement craquer.
"Merdeux va. Je cuisine bien moi, combien de fois va falloir que j'te le dise... hey !" Sa tête sur tes cuisses te ferait presque rougir, enfin c'est déjà le cas et c'est vrai que c'est tentant d'glisser tes doigts dans ses cheveux si doux... "Je rêve... un vrai gosse." tu finis par dire, rêveuse alors que tes doigts caressent tendrement ses cheveux. Tu pourrais rester des heures comme ça.

"C'est vrai qu'on est bien... J'pourrais faire ça souvent tu sais Salinger ? "

Salinger était physiquement solide, mais l’était-il psychologiquement ? Zelda ne le soupçonnait peut être pas encore, mais lui dire de telle chose, comme pouvoir lui faire confiance aveuglément le perturber au plus haut point. L’étudiant avait envie de lui coller sa paume sur la bouche quand elle osait lui dire de telles choses. Il préférait qu’elle le garde pour elle, qu’il ne soit pas au courant pour ne pas avoir davantage de pression. Salinger préféra ainsi bifurquer sur un autre sujet, la couleur des cheveux de la demoiselle. C’était un sujet moins angoissant ça. « Je suis toujours sage ! Donc j'ai hâte de te revoiiiir blonde ! » gueula-t-il avant de faire un numéro de pilotage pour impressionner sa belle. Une fois immobilisé sur le parking, Salinger éclata de rire face à la remarque de Zelda « Des courses de voiture ? Non, je n’y ai jamais pensé. Je serais sexy dans une combinaison avec un petit casque là ! » répondit-il avant de se baisser sur les cuisses de la jeune femme pour fouiller dans ses affaires. Finalement, il s’abandonna sur les genoux de l’américaine et se laissa caresser les cheveux en fermant ses yeux « Hmm hein ? Moi aussi j’pourrais me faire caresser la crinière longtemps comme ça, tu le fais bien » répondit-il en frottant sa joue râpeuse sur son pantalon. Deux ou trois minutes plus tard, l’étudiant se redressa et empoigna la nuque de la jeune femme pour l’embrasser délicatement. C’était sa manière de la remercier pour ce moment de douceur qu’aucune femme n’avait vraiment pu lui donner à part sa mère ? Dégueu. « J’veux quand même mon sandwich, tu devrais aussi manger, tu vas avoir besoin de force pour supporter Katy Perry…  » Salinger éclata de rire et remua ses sourcils pour embêter la jeune femme. « On sort de ton registre hein ? J’adore sa nouvelle chanson euh… Swish Swish » chantonna-t-il en remuant sa tête et déportant ses épaules de droite à gauche pour danser.

[…]

Salinger tenait à présent la main de Zelda dans la file d’attente qui les mènerait dans la salle de concert. « T’es super contente de voir Katy hein, je le vois sur ton visage… T’imagines si elle nous fait la scène de son clip California Girls là ?? Avec la chantilly qui sort de ses boobs » Salinger continuait toujours d’emmerder Zelda, il s’en foutait royalement de cette chanteuse. Il comptait plutôt sur ce qu’il avait manigancé ce soir. Salinger avait en effet négocié un passage express sur scène avec les propriétaires du lieu. Il voulait épater la demoiselle, lui montrer qu’il la voulait rien que pour elle dès ce soir, en espérant tout de même que cela avait commencé dès leur voyage au Texas.  « En plus elle aussi fait des folies capillaires, c’est ton modèle d’inspiration hein ? » l’embêta-t-il de nouveau pendant qu’ils avançaient à tâtons vers l’entrée.

Quand il te dit qu'il a hâte d'te revoir en blonde, ça t'fait sourire, on dirait un gosse qui veut à tout prix un super cadeau pour Noël ou alors le dernier bonbon en vogue, du coup tu ne peux pas t'empêcher de rire nerveusement parce que y'a tout chez lui qui t'fait littéralement craquer. T'es quand même un peu foutue parce que tu n'sais pas si tu seras capable de supporter une vraie dispute entre vous si un jour ça devait arriver, rien qu'imaginer le fait de devoir te déchirer avec lui ça t'fait déjà mal au cœur. Mais tu ne préfères pas y penser, vous êtes bien là tous les deux dans sa voiture, lui avec sa tête sur tes cuisses et tes doigts qui caressent sa tignasse rebelle que tu adores tant. En fait, tu adores tout chez lui, ça va de son petit cul parfait à ses beaux yeux qui t'font fondre depuis si longtemps que t'as arrêté d'compter, c'que tu lui as dit au ranch au Texas, comme quoi tu voulais l'considérer comme étant à présent ta seule famille tu l'pensais vraiment.

Sauf qu'à cause de Prince ce maudit cheval, t'as pas eu l'temps d'en dire plus, alors que trois petits mots en plus auraient suffit pour lui faire comprendre c'que tu ressens pour lui. "J'pourrais faire ça toute la soirée si seulement on ne devait pas se rendre au concert." tu le taquines un peu beaucoup, tu trouves ça chouette aussi ce genre de sortie avec lui, faudrait que tu trouves un autre truc à faire après ce rencard officiel entre vous. Quand il t'dit qui vous allez voir, tu manques de t'étouffer et surtout d'lui mettre un coup, ça va que tu n'avais pas encore commencé à manger sinon ouais t'aurais certainement avalé de travers.

"Ah ça pour changer ça change ! Qu'est-ce qui t'as pris d'nous faire aller voir Katy Perry ? Tu veux qu'on en discute de tes goûts musicaux étranges ?" tu t'retiens de rire, bon d'accord c'est pas si terrible mais tu sais de source sûre que cette chanteuse en concert elle chante très mais alors très très mal.

***

C'est main dans la main que vous êtes en train de faire la queue tous les deux, t'aimes bien cette sensation, celle d'appartenir à Salinger, à ce type qui occupe la plupart du temps tes pensées si ce n'est tout le temps. "Dis le hein si tu préfères ses boobs aux miens j'dirais rien mais tu seras juste privé de sexe ce soir !" tu lui balances alors que les gens derrière vous ricanent dans la file, tiens prends ça dans les dents Flipper. Tu fais une petite moue boudeuse quand il t'sort ensuite qu'elle est ton modèle capillaire, tu t'prives pas pour lui mettre un coup dans le ventre. "Elle c'est une vieille peau et ça lui va clairement pas contrairement à moi." tu t'met sur la pointe des pieds pour l'embrasser sur la joue, alors que vous pouvez enfin entrer dans la petite salle où aura lieu le concert privé. Tu repères vos places au premier rang et tu n'quittes toujours pas la main du jeune homme.

"Y'a intérêt à c'que ce soit bien ou alors comme je l'ai dit plus tôt dans la file, privé de sexe."

Salinger était fier de son coup, Katy Perry ne faisait pas partie du registre de Zelda, mais elle allait devoir s’y faire, car l’américain raffolait de la nouvelle culture pop de son pays. Patientant dans la file qui les conduirait à l’intérieur, Salinger avait taquiné la jeune femme à ses côtés pour apercevoir ses rictus particuliers quand elle s’échauffait. Toutefois, il ne s’était pas attendu à ce qu’elle parle aussi fort de leur intimité. Les yeux exorbités, il regarda gêné les gens derrière eux qui s’étaient esclaffés « Elle dit ça mais elle est incapable de me résister vous savez ! Elle se punit elle même cette idiote ! » clama-t-il en fourrant ses mains dans ses poches. Le blondinet avait secoué sa frimousse avant de rajouter un commentaire sur le point commun entre Katy et Zelda. « C’est ça ouais » rouspéta-t-il en se laissant embrasser. Ils entrèrent ensuite dans la salle de concert et s’installèrent au premier rang. Salinger savait déjà qu’il ne resterait pas bien longtemps assis avec les musiques qui allaient être jouées ce soir, il posa néanmoins ses fesses le temps que cela commence et tira la langue à la demoiselle qui le charriait encore « Je commence à croire que tu en meurs d’envie toi » Salinger fronça ses sourcils et se retourna pour apercevoir la salle qui se remplissait rapidement. Son attention fut ensuite captée par les musiciens qui prenaient place sur scène. « Ça ne va pas taaaarder, on a une belle vue ! J’suis fier de moi » Salinger frotta ses mains entre elles et se rappela tout à coup du numéro qu’il devait faire à l’entracte. Son coeur se mit à cavaler dans sa poitrine en s’imaginant sur les planches, face à tout ce monde. Putain, il était malade, ou c’était plutôt elle qui le rendait fou. Complètement songeur, ses prunelles glaciales fixèrent un point au hasard. Salinger était dorénavant bien silencieux. Intérieurement, il forçait sur sa mémoire pour se rappeler le petit texte qu’il avait préparé. Puis, après plusieurs minutes à poireauter, la chanteuse tant attendue apparut et Salinger ne put s’empêcher de se lever et d’applaudir comme le reste des gens. Des étoiles pleins les yeux, il passa son bras autour de la nuque de Zelda et embrassa sa joue de toutes ses forces. Partager n’importe quel instant avec elle l’emplissait de joie. Il savait pourtant qu’ils allaient sûrement traverser des zones de turbulences, mais il était prêt. Salinger Walsh voulait enfin s’engager dans quelque chose de sérieux. Katy faisait durant ce temps là un speech d’ouverture, remerciant tout le public de s'être déplacé et qu’elle allait tout donner pour eux blah blah. Après quelques accords avec ses musiciens, la première chanson « Bon appétit » démarra. Le jeune homme se déhancha à côté de Zelda et en véritable emmerdeur professionnel, il se colla à elle et frotta son entrejambe contre sa cuisse. Avec le bordel qu’il y avait, il était impossible de parler, les deux amants échangeaient plutôt des regards lourds de sens. « Heureuuuusement elle faaaaait du plaaaaay-back » cria-t-il en tapant dans ses mains au dessus de sa tête, un large sourire aux lèvres. Les morceaux s’enchaînèrent ensuite et pour la dernière avant la pause, Salinger dégaina son téléphone pour prendre une photo d’eux. Au moment d’appuyer sur le bouton, il déposa sa bouche sur celle de la belle et captura cet instant avec son mobile. Il rangea ensuite son phone dans sa poche arrière et sentit la pression grimpait. Il s’approcha alors de l’oreille de Zelda et lui glissa quelques mots mystérieux « J’espère que tu ne m’en voudras pas » Salinger tapa dans ses mains quand Katy termina la chanson. Cette dernière salua la foule en se pliant plusieurs fois vers l’avant. Elle rapporta par la suite le micro à sa bouche et dit « Je demande à présent une ovation pour Salinger Walsh. Il va prendre le relais le temps que je me rafraichisse et change de tenue, Salinger, c’est à toooooi » Le blondinet mordilla sa lèvre inférieure, lança un clin d’oeil à Zelda et se dirigea vers les escaliers où il présenta sa carte d’identité à un vigile qui le laissa grimper après vérification. Le pouls de l’américain était au taquet, ses artères allaient céder tellement il se sentait paniqué et… observé. Sauf qu’il avait un don pour masquer tout ça. Il s’approcha ainsi de la jeune femme sur scène et lui fit la bise comme s’il la connaissait depuis toujours « J’passerais te voir à la fin avec ma copine, enfin, si elle veut être ma copine après ça » adressa-t-il à Katy en empoignant le micro qu’elle lui tendait. Ah bah oui, parce qu’il avait gagné la totale, il avait aussi droit à un tour en backstage après le concert. Katy acquiesça avec le sourire, serra rapidement ses épaules et s’éclipsa, le laissant seul devant au moins trois cent ou cinq cent personnes.  

Lui dire que tu le priverais de sexe, t’es pas bien maligne, parce que te connaissant et étant autant accro au sexe avec lui, tu sais que tu serais incapable de tenir le coup, alors même si les autres dans la file ricanent, Salinger marque un point.
« C’est vrai je l’avoue, j’suis incapable d’me passer d’lui, c’est le meilleur coup que je connaisse ! » tu réponds du tac-au-tac pour vanter ses prouesses au lit, enfin ouais certes ce n’est pas quelque chose à faire en public, mais tu t’en fous. Tant que lui le sache c’est tout c’qui compte pour toi, c’est vrai que tu aurais pu le lui dire en privé, pendant un dîner romantique, tout en lui avouant tout c’que tu ressens pour lui. Tu mets ça dans un coin de ta tête, avec ce petit sourire malicieux qui apparaît sur tes lèvres, serrant la main de Salinger dans la tienne, comme si tu avais peur d’t’envoler ou qu’une autre nana ne lui prenne la main.

Tu veux être la sienne, genre pour tout l’restant de ta vie, c’est con à dire, mais c’est l’effet qu’il te fait et t’aimerais profiter d’chaque seconde qui passe avec lui, rien d’autre ne compte pour toi en cet instant précis. Enfin installés dans la salle du concert, tu t’rends compte que Salinger est plutôt nerveux, enfin qu’il frime plus que d’habitude et qu’il n’tient pas vraiment sur place. « C’est vrai qu’on a une belle vue, j’suis fière de toi moi aussi. » tu poses ta tête pendant quelques secondes sur son épaule au moment où vous posez vos fesses sur les sièges, côte à côte, ce serait presque romantique si c’n’était pas Katy Perry pour qui vous êtes venus ensemble ce soir.
La voilà, avec ses perruques dégueulasses, tu te doutes que ce n’sont même pas ses vrais cheveux, mais tu te retiens de tout commentaires idiots ou immatures, la musique te donne quand même envie d’te trémousser un peu. C’que fait Salinger d’ailleurs, il ne s’en prive absolument pas, ni d’se frotter contre toi, c’qui tu dois l’avouer t’excite un peu. T’en profites pour lui faire du rentre-dedans toi aussi, tu profites de chaque seconde, chaque baiser, mais aussi d’cette photo que vous prenez ensemble. « Hashtag premier concert ensemble et pas le dernier ! » tu lances au jeune homme, comme une teenager de pacotille, un sourire aux lèvres juste après votre baiser. T’allais lui dire quelque chose d’autre quand il t’murmures toute une phrase à l’oreille, t’es un peu surprise par ce qu’il te dit, n’ayant pas vraiment le temps de comprendre ces mots. « Hein ? Tu vas où andouille ? » tu lui demandes, étonnée d’le voir grimper sur scène, et surtout étonnée d’entendre Katy Perry demander une ovation pour ton amant. « Arrête, revient Salinger ! »

Tu t’retiens de rire, tu n’savais pas qu’il était doué pour le chant ou ce genre de choses, à taper la bise tranquille à Katy Perry comme s’ils étaient potes depuis longtemps. Et tout d’un coup, tu sens ton petit cœur s’affoler, comme si tu t’attendais à c’qu’il fasse un truc de dingue sur la scène, tu t’sens même rougir, c’est fou c’qu’il est sexy lui.