(marny) after it all

Je ne savais plus quoi dire, ni quoi faire. Cette question, je l'avais posé dans un élan de courage, mais là, je dois dire que j'étais en train de me démonter totalement. Voir Kenny et sa silhouette imposante s'avancer vers moi lentement, ça m'était très étrange. Je ne connaissais pas ça, ce genre d'avance. J'étais novice dans le domaine et il m'était impossible de le cacher. Il était si près de moi et sa main venait se posant sur ma taille, mon corps reposant désormais contre le sien. Je n'arrivais pas à quitter son regard et mes joues étaient devenues entièrement rouge. Mon cœur ralentissait et une douleur était en train de naitre au creux de mon estomac. La main de Kenny venait glisser lentement sur ma joue et je baissais mon regard, gênée par cette proximité soudaine. Je dois dire que j'avais peur de la suite. Trop peu habituée. « Est-ce que ça va si je te tiens comme ça.. ? » Je hochais la tête de haut en bas pour lui signaler que oui, ça m'allait très bien. Mais d'un autre côté, j'avais tellement... peur, que je brisais cette "position" pour venir me réfugier dans ses bras. Au fond, un câlin, c'était un peu plus habituel et ça permettait de ne pas avoir à le regarder droit dans les yeux. « Tu dois te dire que je suis nulle » commentais-je d'une petite voix. Ouais, Kenny, il a dû en voir passer des femmes. Et j'étais certainement loin dans le classement des filles qui s'assumaient.

J’avais difficilement ma salive alors que je n’arrive même pas à détourner mon regard du tient. Bon sang, t’es tellement mignonne, ça fait pratiquement mal. J’ai cette sensation dans le bas ventre que je ne peux tout simplement pas ignorer et si ça se trouve, tu ne pourras bientôt plus l’ignorer non plus si elle décide de prendre de l’expansion –si vous voyez ce que je veux dire. À ma question tu hoches la tête de haut en bas sans arriver à dire quoi que ce soit et ton silence crée un canyon dans mon estomac. J’peux pas continuer si tu ne me donnes pas ton accord de vive voix Marla… Finalement, tu réduis la distance entre nous et te réfugies dans mes bras, une position un peu plus familière pour nous deux j’imagine. Je remonte mes deux mains dans ton dos, t’enlaçant en soupirant doucement. « Tu dois te dire que je suis nulle » J’esquisse un sourire en secouant la tête même si tu ne peux pas me voir. « Non, bien sûr que non. » Comment pourrais-je te trouver nulle Lala? Je sais que tu n’as pas d’expérience dans le domaine alors ce n’est pas comme si je pouvais exiger de toi que tu sois une pro dans la matière. Au contraire. J’aimais que tu sois novice. Savoir que personne avant moi ne t’avais tenu comme ça contre lui… C’était sacrément sexy. Je laissai passer un moment, te tenant simplement contre moi. Puis, je reculai juste un tout petit peu. Doucement, je vins relever ton visage pour que tu me regardes. Me penchant, je vins poser un baiser sur ton front. Geste que j’avais fait déjà plusieurs fois sans arrière-pensée. Puis, je viens en poser un sur ta joue. Mon regard retrouve le tiens et j’attends sagement de voir si tu risques de perdre connaissance ou si je peux continuer…

Si la situation était très étrange et ambigu, je l'avais totalement tué en venant le prendre dans mes bras. C'était plus facile pour moi, parce que ce n'était pas la première fois. Bizarrement, ça mettait une certaine distance avec ce qui était inconfortable et inconnu pour moi. Mais, c'était aussi faire reculer les choses. J'étais nulle et novice, fallait l'admettre. « Non, bien sûr que non. » Pourtant, ça ne me réconfortait pas vis à vis de ce que je pensais. Au moins, Kenny était doux et compréhensif. Je savais qu'il n'allait pas me faire de mal ou bien me brusquer. Je lui faisais confiance et je le connaissais. C'était déjà un point positif. Après quelques minutes, je le sentais se décaler doucement tout en me gardant près de lui. Ses lèvres venaient se posant sur mon front. Mes yeux se fermaient et ses lèvres se posaient ensuite sur ma joue, rougissant à ce simple contact. Je n'osais pas vraiment le regarder, mais en même temps, je restais contre lui, me sentant tout de même bien là où j'étais. Comme si une enveloppe sécurisante m'entourait. Ma bouche s'ouvrait hésitante, avant que je ne me mette à parler. « J'ai dû embrasser un garçon il y a peu... pour mon bizutage... » Je le disais parce que d'un coup, je me sentais dans l'obligation de le faire, comme si j'avais des comptes à lui rendre.

Tu restes silencieuse un instant, rouge comme une pivoine, mais toujours dans mes bras ce qui me semble être un bon signe. Puis, tu ouvres finalement la bouche pour parler et je ne m’attendais clairement pas à ce que tu allais dire. « J'ai dû embrasser un garçon il y a peu... pour mon bizutage... » Je cligne des yeux, mon corps entier répondant à cette remarque, se crispant un peu. J’hoche imperceptiblement la tête. « Et tu as aimé ça..? » Qu’est-ce que ça peut bien foutre Kenny? Mêle toi d’tes affaires mon gars. Elle te doit rien Lala. Enfin, sauf que je détestais penser que qui que ce soit puisse te toucher, même pour un simple défi de bizutage. « Vous avez été plus loin? Il a essayé de te forcer à coucher avec lui? » Je m’excite tout seul, commençant à m’emporter alors que si ça se trouve, tu t’es enfuis une fois le baiser échangé. J’inspire un grand coup pour essayer de prendre sur moi, mais tant que tu ne m’auras pas répondu, je crois que je ne pourrai pas me détendre en fait.

Le moment était étrange et les révélations que je faisais à ce moment-ci l'étaient toutes autant. Pourquoi je disais cela ? J'avais l'impression de ne pas avoir le choix, comme si j'avais des comptes à lui rendre alors qu'au fond, je n'avais pas besoin de me justifier. « Et tu as aimé ça..? » Je quitte un peu ses bras pour le regarder. « Non » Ça avait été désagréable parce qu'il était un inconnu et que je ne ressentais rien pour lui. « Vous avez été plus loin? Il a essayé de te forcer à coucher avec lui? » Je fronce légèrement les sourcils, ne comprenant pas ce changement de comportement. Il semblait un peu plus pressé d'en découdre. Il voulait des réponses. « Non. Non, bien sûr que non » que je disais, surprise qu'il puisse me demander une choses pareilles. « Comment je pourrais faire ça avec quelqu'un sans importance, que je ne connais pas ? » Je voulais que ma première fois soit avec une personne pour qui ça aura de l'importance et non une personne qui me laissera dans un lit froid la seconde suivante. Mais j'avais encore le temps, non ?

« Non » J’hoche rapidement la tête, stupidement satisfait par cette réponse. Ça ne me regarde définitivement pas, mais c’est plus fort que moi, je m’inquiète pour toi Marla. Alors je te demande s’il a tenté d’aller plus loin, de te forcer à faire quoi que ce soit d’autre. Surtout si tu n’as pas aimé ce baiser, il y a déjà des milliers de scénarios qui jouent dans ma tête. « Non. Non, bien sûr que non » Tu t’es reculé pour me dévisager et je me sens bien stupide. Mais comprends moi Lala, j’aime pas savoir qu’un autre a mis ses sales pattes sur toi. « Comment je pourrais faire ça avec quelqu'un sans importance, que je ne connais pas ? » Je secoue négativement la tête, me dégonflant un peu, tentant de retrouver mes esprits. « C’est pas ce que j’ai voulu dire Marla… loin de là. » Je t’attire à nouveau dans mes bras, tout contre moi, une main délicatement posé derrière ta tête pour t’encourager à la mettre contre mon torse. « C’est simplement que si qui que ce soit te force à quoi que ce soit, tu peux être certaine qu’il regrettera le reste de sa misérable vie. » Et je ne dis pas ça pour t’effrayer, simplement pour te montrer à quel point je tiens à toi. Je laisse l’information en suspens un instant avant de reculer la tête à nouveau et relève ton menton. Si tu savais à quel point j’ai envie de te montrer à quel point un baiser peut être agréable…

Est-ce que j'avais aimé ce baiser avec un inconnu ? Non. Bizarrement, je sentais Kenny commencer à ce détendre. Je fronçais doucement les sourcils alors qu'il venait à poser d'autres questions plus graves. Il ne s'était rien passé avec ce type. Rien de rien. Et d'ailleurs, je ne comprenais pas comment il pouvait imaginer cela de moi. Ce n'était pas mon genre, il le savait. J'étais vierge qui plus est. Il était rassuré et désormais, il essayait de rattraper ses propos. « C’est pas ce que j’ai voulu dire Marla… loin de là. » Je fronçais à nouveau les sourcils, ne comprenant pas très bien, mais me laissant faire tout de même. Je me retrouvais rapidement contre lui, dans ses bras et ma tête contre son torse. Je sentais son cœur battre contre mon oreille et c'était reposant, rassurant. « C’est simplement que si qui que ce soit te force à quoi que ce soit, tu peux être certaine qu’il regrettera le reste de sa misérable vie. » Je le serrais un peu plus avant de le sentir s'éloigner doucement pour relever mon menton doucement. C'était la deuxième fois qu'il faisait ça, comme s'il avait un message à me faire passer. Je le regardais dans les yeux et je ne faisais rien. S'il avait quelque chose à dire ou à faire, il allait devoir prendre les devants. Mon rôle à moi, c'était d'être paralysée par le moment.

Lorsque je te dis vouloir simplement te protéger, tu te serres d’avantage contre moi et ça me réconforte de penser que tu ne m’en veux pas d’être maladroit dans mes paroles. Ce que je dis là, ce n’est pas pour te juger, loin de là. Je ne crois pas que ce soit ton genre, mais plutôt celui des autres que de t’inciter à des telles choses. Après, avec les pensées que j’entretiens depuis un certain temps à ton égard, j’ai l’impression d’être dans le même panier… Sauf que voilà, mes intentions sont bonnes et lorsque tu me regardes comme ça, avec tes yeux de biche et cet air innocent. J’peux pas résister plus longtemps Lala.. j’peux juste pas. Je traverse lentement la distance qui sépare encore nos deux visages et vient effleurer tes lèvres des miennes. Ce n’est pas tout à fait un baiser, mais je suis bien là, à quelques millimètres près de la chose. Ton souffle chaud s’écrase contre mes lippes et je ne résiste pas plus longtemps pour réellement t’embrasser cette fois. Ma main remonte sur ta joue et jusqu’à ta chevelure alors que mes lèvres s’entrouvent pour y acceuillir les tiennes si douces et sucrées.

Je le regardais dans les yeux, à sa demande. Ce n'était pas la première fois que nous étions dans cette position étrange. C'était à la fois connu et inconnu. J'avais l'habitude de venir me réfugier dans ses bras, mais pas de cette façon, pas avec ces arrières pensées, pas avec cette proximité. Mon corps tout entier était en train de se contracter, frissonner. J'étais dans un état de suspens insoutenable et mon ventre lui, une boule douloureuse s'y était former. Je ne connaissais pas ces sensations. Pas vraiment du moins. Je voyais Kenny réduire encore la distance, ses lèvres venait frôler les miennes, ma respiration se faisant de plus en plus lente pour finalement se couper quand il vint m'embrasser définitivement. C'était agréable, mais j'étais tellement happée par toutes ces sensations que ça m'échappait totalement. Je me laissais faire, fermant les yeux et profitant un maximum.

Tu ne me repousse pas et je suppose qu’on peut considérer ça comme une petite victoire. Pourtant, j’aurais aimé te savoir un peu plus… partante. J’ai peur que tu regrettes, j’ai peur d’en faire trop. J’ai peur de te blesser ou de te faire fuir. C’est pourquoi, au bout d’un moment, je recule à nouveau mon visage et vient doucement poser mon front contre le tient. Je garde les yeux fermés et d’une voix légèrement rauque je demande : « Tu veux que j’arrête..? » Parce que si tu veux que je continus Marla, il faudra me donner ton accord explicite. Et là, et seulement là, je pourrai te montrer ce que c’est que d’être avec un homme.. Ou du moins, te montrer combien de plaisir tu peux ressentir dans les bras de quelqu’un d’autre. Mon pouce caresse toujours distraitement ta joue et mon autre main ta hanche, attendant sagement que tu me dises ce que tu veux faire.