Invité
est en ligne
Invité
take care of you
louve et basile.
Vingt heures. J'ouvre la porte de mon appartement, un carton à pizza dans une main et mes clés dans l'autre que je balance sur l’îlot central en fermant la porte d'un mouvement de pied. Louve dormait à poings fermés quand je suis parti rendre visite à Mila quelques heures plus tôt, en position fœtale et presque entièrement recouverte de la couverture. Je dépose la pizza sur la table, rien n'a bougé depuis que je suis parti, comme si l'appartement était resté vide. Vide d'elle. Après tout, elle dormait peut-être encore, elle devait être épuisée, usée de ce qu'elle avait du traverser avec Mila. Je ne sais toujours pas ce qu'il s'est passé là-bas et je ne sais même vraiment où. La nuit dernière, j'ai reçu un appel d'une voix tellement abîmée que j'ai peiné à la reconnaître, me donnant une vague idée de l'endroit où les trouver avant de raccrocher, n'en tenant sûrement plus de l'effort insurmontable qu'était celui de formuler des mots audibles. J'avais foncé vers le port, à vive allure et puis je les avais trouvé là, désorientées, exténuées, recouvertes de blessures dont je n'étais pas sûr de vouloir connaître la cause. Mon corps tout entier s'était rempli de rage, de haine et puis je les ai conduites à la gendarmerie pour qu'elles puissent déposer leur plainte avant d'attendre l'arrivée du cousin de Mila qui devait la raccompagner et d'entraîner dans ma caisse une Louve dont la tête reposait sur la vitre, les yeux fermés et le cœur vide ou trop plein.. J'avais changé les draps de mon lit, le préparant pour elle pendant qu'elle s'était glissé sous l'eau brûlante de ma douche.
Je m'étire avant d'attraper une part de pizza, les courbatures de ma nuit sur le canapé se font ressentir le long de mon dos. J'en croque un morceau en passant la tête dans l'encadrement de ma chambre, Louve n'est plus dans mon lit. Je doute qu'elle ai pu s'enfuir bien loin dans l'état où elle est, pas chez Marin en tout cas, pas dans ce corps marqué par sa mésaventure. Des vapeurs chaudes émanent de la salle de bain, la porte est entrouverte, j'y jette un coup d’œil furtif. Elle est plongée dans la baignoire, engloutie sous le flot de l'eau, ses mèches brunes dansent au rythme de sa respiration. Mes sourcils se froncent, mes poings se serrent. Qu'est ce qu'elle me fait encore ? J'entre et fonce vers elle, je glisse mes mains sous l'eau pour venir agripper ses épaules et la forcer à se redresser, à sortir la tête de l'eau. Elle ouvre les yeux dans un effort qui semble insurmontable. - Qu'est ce que tu fous, putain ? Je me retourne aussitôt pour attraper une serviette et la lui déposer près de la baignoire, le dos tourné. - Si tu veux crever, t'es gentille, tu le fais ailleurs que chez moi. J'avais été incapable de la laisser rentrer ailleurs que chez moi, là, je le savais en sécurité, bien que nos derniers échanges avaient été plus que tendus. Elle n'est pas personne, elle n'est pas rien. C'est Louve.. Je la connais depuis toujours, elle est la petite sœur chiante de mon meilleur ami, la petite bourge attachante qui fait partie de ma vie depuis mes premiers souvenirs. Quoi que je peux dire, qu'importe ce que je veux laisser voir, Louve c'est quelqu'un.
@az'.
(Invité)