JIM PEREZ-HARRIS ► Tyler Posey

Si Jim avait pu avoir le choix, il aurait choisi de grandir loin de cette famille de merde. Sa mère ressemble plus à une prostituée aux yeux du jeune étudiant, c’est clairement ce qu’elle laisse paraître à se teindre les cheveux et à sortir dans ce genre d’accoutrement. Il s’est même demandé plusieurs fois si elle était vraiment sa mère, enfin nan c’est plutôt sa génitrice à ses yeux. Il ne faut pas croire, ça lui fait mal. Jim manque clairement d’un amour parental et ce n’est certainement pas sa mère qui va lui donner ce qu’il recherche depuis son enfance. Son père, on n’en parlera pas. La seule chose qu’il s’est faire dans sa vie s’est baisé sa mère devant les yeux de ses gosses. Il est loin d’être la figure paternel qu’un garçon en recherche de son identité a besoin. Il est même souvent en train de le rabaisser car Jim préfère les livres plutôt que l’alcool et les jeux comme sa famille. Son petit-frère est le même, sans oublier son oncle et sa tante... Famille de merde, totalement, il l’assume, il n’en parle pas. A quoi bon, ce n’est pas comme s’il pouvait parler joyeusement de sa famille comme les filles Obama pourraient le faire.

Il n’a pas grand monde autour de lui finalement, il y avait bien son meilleur ami Ted. Il était un peu sa moitié, son jumeau, son tout. Mais il succomba dans un accident de voiture durant leur dernière année de lycée. Il n’y avait que lui qui arrivait à lui redonner un peu de fraicheur dans cette vie merdique qui lui collait à la peau. Leur vie aurait été parfaite s’ils pouvaient être encore tous les deux. Il avait prévu de s’enfuir ensemble, tous les deux, dès qu’il aurait eu dix-huit ans… Pourtant, il n’a pas pu partir, il était toujours bloqué dans cette vie.

Différent, c’est ce qui le caractérise le mieux dans ce monde. Jim a toujours été le gamin heureux de passer les grilles de l’école. Il a toujours été celui qui levait la main le premier pour répondre à n’importe quelle question du professeur. C’est aussi celui qui restait jusqu’à la fermeture pour faire ses devoirs et encore plus. Jim, c’était l’intello du quartier, celui qu’on n’imaginerait même pas dans ce rôle en vue de sa famille. L’école a toujours été un de ses refuges qui lui permet d’être un peu près normal dans sa vie. Il sait qu’elle en a bien besoin, que ça la remettra un peu sur le droit chemin. Il s’est longtemps battu pour pouvoir quitter cette famille et pouvoir faire de grande étude. Jim, il souhaitait devenir médecin parce qu’il n’y a que ça qui lui permettra de se sentir vraiment utile dans la vie.

« Tu es bizarre », il l’a entendu tous les jours. Il pouvait même le lire dans le regard des autres quand il daignait lever les yeux de ses pieds ou de son bouquin. Il l’est, il l’est toujours aujourd’hui. Mais il est un peu mieux vu maintenant qu’il est loin de ce quartier, de sa « famille » et de ce monde qui ne lui correspond pas. Pourtant, il n’a pas daignait changer sa personnalité. Il ne parle pas, on lit tout dans son regard. Petit con, c’est clairement ça. Il n’ouvre sa bouche que pour dire ce qu’il pense en règle générale, il ne mâche pas ses mots. Il ne se laisse même pas marcher sur les pieds malgré ce qu’on pourrait croire à première vue. Beaucoup ont mangé la terre en imaginant une seconde qu’ils pourraient avoir une quelconque emprise sur lui. Il faut toujours se méfier de l’eau qui dort comme on dit. La seule chose qui pourrait faire entrer Jim dans les mœurs est surement la cigarette, car il fume… Il fume beaucoup trop même. Ça le calme, ça l’empêche de trop dire, ça le fait oublier par moment. Il en a besoin pour continuer à être bizarre et ne pas entrer dans le statut des autres. Il aime cette idée. Jim aime être bizarre, il peut se montrer agréable comme non-intéressé quelques secondes après. Au moins, il ne baise pas, il ne se drogue pas et il ne se bats par pour paraître cool. Il ne l’est pas et il le sait, il aime ça.

Que serait un homme sans rêve… Jim, il en a eu des rêves. Son premier rêve aura été de quitter son quartier miteux. Il a finalement réussi à partir suite à une bourse reçue par Harvard. Il a d’abord hésité à partir à Berkeley mais la médecine est mieux enseignée à Boston. Il en a encore un autre qu’il risque d’avoir du mal à accomplir : il veut avoir une vrai relation mère/fils et père/fils. Cela semblait tout à fait inimaginable et pourtant, il veut une vie de famille, quelque chose de tendre. Il veut entendre les engueulades, les rires, les pleures, il souhaiterait recevoir des encouragements venant de sa famille… Il a juste besoin de reconnaissance en réalité mais patience et magie seront de rigueur. Son troisième rêve serait de voyager, de parcourir le monde et de rencontrer les enfants qui ont beaucoup moins de chose que lui et qui ont l’air beaucoup plus heureux par la même occasion. Il souhaiterait les aider, grâce à ses études, à son futur métier. Et puis l’amour pour terminer, pourquoi pas… Si sa première relation ne l’a pas vraiment emballé car les sentiments ne venaient pas, il ne baisse pas les bras pour autant…