ALICE GRIMALDI-D.M. ► Frankie Sandford

En cette journée de saint Valentin, le monde entier célèbre cette fête ou du moins, quelques couples le font. Sauf que ce jour-là a été différent pour un couple précis, qui l'a passé dans une clinique privée de Monte-Carlo, car c'est là où je suis née. Ma mère, sa Majesté Chloé Grimaldi-De Médicis a donné naissance non pas a un enfant, mais à deux. Tout abord une petite fille, moi, Alice Gabriella Rosa Chloé puis, dix minutes plus tard, mon frère jumeau, Arthur Pierre Hercule Maxence. Comme vous pouvez le voir, nous ne sommes pas nés dans une famille comme les autres, non, nous avons vu le jour au sein de la famille royale de Monaco. Le souverain de Monaco et sa femme ont donc accueillit deux enfants de plus au sein de la famille, ayant déjà un fils aîné de deux ans, Andrea Louis Alexandre Maxence. Notre naissance fut célébrée par tous les Grimaldi, mais aussi par tout le peuple, heureux de voir l'arrivée de deux nouveaux enfants dans la famille la plus aimée. Si nous étions aimés de tous, il faut avouer une chose, je suis clairement la favorite de mon père, bien qu'Arthur soit celui de notre mère. Petite, j'avais cette petite pointe de jalousie, après tout, une maman est la chose la plus importante dans la vie d'un enfant. Alors je me suis plus rapprochée de mon père qui lui, me donnait toute l'attention, mais aussi l'amour dont j'avais besoin. J'ai grandi ainsi, avec l'amour d'un père, mais en jalousant tout de même mon jumeau. Oui, quand nous étions petits, nous passions notre temps à nous chamailler, une petite rivalité entre nous, mais j'aime mon frère, ça n'a jamais été méchant entre nous.

Pourquoi est-ce qu'on devait faire tout cela, c'est ce que je demandais à mon père bien souvent en grandissant. La petite fille que j'étais devenue était très curieuse, elle aimait apprendre, mais elle ne comprenait pas pourquoi elle devait faire tout ça. Alors on m'a appris mon rôle, celui que je dois tenir entant qu'enfant royale, mais aussi, le rôle que je tiendrais dans un futur, une fois adulte. Alors pendant des mois, des années, j'ai appris plusieurs langues, l'histoire du pays, de l'Europe et du monde, aux côtés d'Arthur. J'ai été patiente, car en plus de ce que j'apprenais au palais, j'allais aussi à l'école comme toutes les petites filles et garçons du pays. J'ai aimé apprendre, ô ça oui, découvrir de nouvelles choses, mais j'en ai peut-être parfois laissé mes amis de côté, pour faire bien, pour être la petite princesse parfaite. Je faisais attention à ce que je portais, du moins, quand j'ai eu l'âge de m'habiller toute seule. J'aimais, et j'aime toujours, prendre soin de moi, de mon apparence, de l'image que je renvoie, car je dois aussi représenter mon peuple. Je suis d'ailleurs définie par la presse monégasque comme : La princesse du peuple, la petite poupée, la princesse parfaite.

Parfaite, peut-être pas pour tout le monde, du moins pas pour mes parents visiblement. Si j'ai tout fait pour leur montrer que j'étais digne d'être une reine, eux, ils ne l'ont pas vu ainsi. Alors oui, j'ai baissé les bras en voyant que rien ne changerait pour eux, l'image qu'ils ont de moi. Peut-être que je n'étais pas suffisamment forte pour eux, que je ne m'affirmais pas assez ?. Je ne sais pas, j'étais triste de savoir qu'à leurs yeux, je ne serais pas capable de prendre la relève après la mort de mon frère. C'est horrible de penser à sa mort, celle d'Andrea, car c'est mon grand frère. Je l'aime, non pas parce que nous avons le même sang, mais parce qu'il m'a poussé à aller plus loin, à leur prouver que si, je suis capable d'être une reine digne de ce nom. Vous pouvez donc imaginer la tristesse que j'ai eu, lorsque mon frère est parti faire le tour du monde. Je me suis sentie seule, très seule, mais surtout rejetée par mes frères, qui eux, communiquaient beaucoup ensemble et ça, pendant deux ans. Bien qu'il soit loin de moi, j'ai passé ces deux années à prouver à mon grand frère, mais aussi à mes parents, que j'ai l'étoffe d'être une Reine et de me comporter comme telle. Alors oui, je me suis appliquée à bien parler en leur compagnie, tout comme à bien me comporter. Lors des déplacements, j'avais toujours le sourire aux lèvres, étant des plus polies pour donner ainsi une bonne image.

Au retour d'Andrea, j'ai été surprise par le fait qu'il s'inscrive impulsivement, on va dire, dans différentes Universités du Monde. J'ai décidé de l'accompagner, tout comme mon jumeau Arthur d'ailleurs. Hors de question qu'il parte encore une fois sans moi, en plus, avec sa maladie, il était hors de question qu'il aille vivre à l'autre bout du monde, loin de sa sœur poule. Oui, même si je ne le considère pas comme un malade, j'ai toujours peur pour lui. Je l'ai fait pour lui, pour nous en fait. J'aime mes frères plus que tout, et après le tour du Monde d'Andrea et le service militaire d'Arthur, il était temps qu'on se retrouve entre nous. Alors une fois tous admis à Harvard, nous avons fait nos bagages et nous avons quitté Monaco. Il faut dire que les premiers temps, ça m'a manqué. Oui, j'avais un peu le mal du pays à mon arrivée, je devais parler tout le temps en Anglais et me faire aux nouvelles traditions du pays. Enfin, entre les cours, mais aussi les clubs et les activités. Loin de ma famille, de mon peuple, il faut dire que je me suis un peu plus ouverte aux autres, je pouvais enfin être moi-même quoi. Je n'ai plus à me tenir droite du matin jusqu'au soir, je n'ai plus à me retenir lorsque j'ai envie de dire des gros mots, pour donner des exemples hein. Cela fait donc maintenant quatre ans que je vis désormais aux Etats-Unis, et que j'étudie le journalisme, mais aussi le droit. Je me plais dans ces deux domaines, et ça peut toujours m'aider dans mon statut de Princesse. Bref, aujourd'hui, je suis heureuse dans ma nouvelle vie, dans mon petit chez moi. J'ai des amis extraordinaires, je ne bosse pas, préférant me concentrer sur mes cours. Par contre, ce que je peux enfin faire loin de mes parents, c'est sortir. J'aime aller en boîte et m'amuser, sans forcément être ivre morte. Non, je n'aime pas ça et je trouve ça con de toute façon. Je n'ai pour l'instant pas envie de retourner à Monaco, du moins, hormis pour les vacances. Non, j'occupe mon rang de Princesse à distance, et ça me fait parfaitement.