Ellya ₪ A childhood dream

A childhood dream

( Elliot & Cléolya )



Femme d'affaires, peut-être, aimant les règles lorsqu'il s'agissait du travail oui, mais pas dans la vie de tous les jours. Non au contraire, j'aimais tout faire à ma façon, qu'importe si ce n'était pas réglementaire. Je risquais quoi dans le pire des cas ? J'avais les moyens de me payer les meilleurs avocats du monde, et puis dans la finalité, il n'y avait pas mort d'homme si ? On parlait de ta passion - du moins de ta passion de t'amuser - avant de finalement parler réellement de ce que tu aimais par-dessus tout.

« Si tu me parles d'Australie, ce n'est pas pour les kangourous, je suppose, le surf ? Les jolies femmes ? » Que je demandais, taquine. « On part quand ? » Que j'ajoutais sur le même ton.

Elle me manquait l'Australie d'ailleurs, j'y avais vécu de belle chose avec Denys, alors forcément que ce pays avait une place particulière dans mon cœur. J'y allais de temps en temps petite, puis lus régulièrement lorsque que je m'étais attachée à mon ex petit ami. Je n'étais pas contre y retourner avec toi, au passage, même si je n'étais pas extrêmement forte en surf, je savais me débrouiller au moins. Finalement, après une petite discussion, on s'installait et je te préparais à tirer pour la première fois, sans balle, sans rien, juste pour t'habituer au port de l'arme et à la résistance de la détente. Tu te lançais finalement et c'était toute contente que je quémandais ton impression.

« Mais oui.. C'est dingue, je te l'avais dit, c'est à la fois bluffant et flippant, c'est ça que j'apprécie.. »

Ok, calmos Cléo. J'allais lui faire peur à force, mais je te proposais quand même de tirer réellement, avec une balle, te laissant une porte de sortie au cas où. Un sourire au coin des lèvres en t'entendant répondre, j'attrapais l'arme pour te montrer comment remplir le chargeur et le mettre en place sur l'arme. Tout en le faisant, tu me demandais si je n'avais pas peur quand j'utilisais une arme à feu.

« Si c'était dans d'autres circonstances sûrement, mais ici, c'est sécurisé, on a toute une licence et on tire sur une feuille de papier, alors non ça va. C'est un moyen pour moi de relâcher la pression après des rendez-vous d'affaire, ou quand je suis énervé.. » Un passe-temps à mon image quoi. « Tu as une sécurité juste ici, tant que tu n'appuies pas dessus, la balle ne peut pas partir. »

Et je comprenais clairement ton point de vue, j'étais comme ça avant puis j'avais pris l'habitude..

« Tiens, c'est à ton tour de jouer. » Que je disais en tendant l'arme, accompagnée d'un clin d'œil.

« Si tu me parles d'Australie, ce n'est pas pour les kangourous, je suppose, le surf ? Les jolies femmes ? » Hahahaha. « Si je te réponds ‘les trois’, c’est de la triche? » En réalité, j’avais l’habitude d’aller nourrir les kangourous et les koalas dans la réserve animalière près de chez moi quand j’étais gosse. C’était deux animaux qui m’avaient toujours émerveillé. Et les jolies femmes… Bah j’avais dix ans quand j’ai quitté l’Australie, alors j’avais pas encore découvert les plaisirs de la vie dont je jouissais aujourd’hui. Donc ouais, c’était principalement le surf. « On part quand ? » Je tournais la tête vers toi, un sourcil arqué. Est-ce que c’était simplement une autre de tes plaisanteries? « Si je t’achetais un billet d’avion, t’envisagerais vraiment de faire ce voyage avec moi? » Pourquoi pas après tout, non? Quel meilleur moyen pour se connaître que de partager quelques jours ensemble? Et puis, j’pourrais vraiment te faire vivre ma passion, te présenter comment j’aime vivre. En plus, c’était l’été en ce moment là-bas, alors c’était le moment idéal.

Et je m’émerveillais de te voir aussi excitée à l’idée de me voir tirer. Les étoiles dans tes yeux quand tu parlais de la sensation que ça te faisait, d’avoir une une arme à feu entre tes mains. Et oui, t’étais un peu folle à lier, un peu psychopathe sur les bords, mais qui ne l’était pas? On avait tous ce grain de folie qui s’éveillait en nous et refaisait surface quand on était face à quelque chose qu’on aimait vraiment, profondément.

Tu charges mon nouveau jouet et je t’écoute attentivement parler, comme capturé par tes paroles. Faut dire Cléo, que j’ai rarement été aussi intrigué et captivé par une fille. T’es tellement différente des autres… Je me passe la langue sur les lèvres pour les humidifier quelque peu, reprenant le pistolet en main. Femme d’affaires et énervée, hm? J’me demandais quel était ton quotidien, qu’est-ce que tu faisais dans la vie, si t’étais à Harvard. Parce que tout ça, c’était des questions qu’on avait pas encore eu le temps d’aborder. Mais je comptais bien y venir.

Ok, je me replace comme tu me l’as appris quelques minutes auparavant. « C’est bon là? » m’assure-je auprès de toi, et quand tu me donnes le feu vert, je retire la sécurité, pose mon index sur la gâchette et souffle un bon coup, lentement, expirant tout l’air qui se trouve dans mes poumons le temps de me concentrer. Et j’appuie. Je tire, et c’est quinze fois plus intense que sans munitions. « Bordel… » Je repose l’arme sur le comptoir devant moi et fais quelque peu aller mes doigts comme pour enlever les fourmis imaginaires qui les parcourent, légèrement secoué. Et je reporte mon attention sur la cible et fais la moue en voyant la marque que j’avais faite. « J’pensais que j’aurais mieux su viser que ça. » Mais c’était déjà pas mal, pour une première. Par contre, j’étais toujours pas sur de comment je me sentais face à ce genre de pratique. Un peu comme toi je suppose. Terrifié mais subjugué à la fois. C’était flippant, une toute nouvelle sensation d’adrénaline qui me parcoure l’échine.

A childhood dream

( Elliot & Cléolya )



« Non ça va, mais ça me dit pas quelle est ta réelle passion du coup. » Que je disais en rigolant.

En réalité, je trouvais ça plutôt cool et honnête. J'avais bien compris grâce à notre conversation tinder que t'étais plutôt adepte des jolies femmes. Pour ce qui était des kangourous, qui ne les aimaient pas ? Par déduction, c'était donc le surf alors directement, je lui demandais quand on partait. Si au début, c'était de l'humour, j'étais quand même tentée en entendant ta question.

« Bah carrément, mais... Tu sais, j'ai un jet privé dans la famille, grâce à l'entreprise, du coup si ça te tente, on peut carrément y aller rien que tout les deux et l'équipage. »

Et ouais, j'aimais vivre à 100 à l'heure, je n'aimais pas entrer dans des codes, dans les cases et partir avec toi sur un coup de tête, c'était totalement le genre de chose que je pouvais faire. Autant vivre comme ci demain était le dernier jour de notre vie. Finalement, en parlant de mon passe-temps, j'étais incapable de cacher ma joie, parce que j'aimais réellement ça et que j'appréciais te faire part d'un petit bout de ma vie, même si on apprenait à peine à se connaître. Je chargeais finalement ton arme, tout en t'expliquant la sécurité, d'une pour te rassurer, puis aussi pour que ton comprenne entièrement comment elle fonctionnait. Je t'expliquais dans quelle condition j'effectuais cette pratique et pourquoi j'aimais tant ça. La sensation que ça procurait était unique et j'étais heureuse de te faire vivre ça. Je pouvais au moins être celle qui te faisait découvrir des émotions nouvelles. Tu te replaçais parfaitement, comme je te l'avais montré et d'un hchement de tête je t'indiquais que tu pouvais te lancer. J'analysais chacun de tes mouvements, le sourire aux lèvres et la seconde d'après, la balle était déjà partie. M'avançant près de toi, j'observais au loin ce que tu avais fait, t'entendant extérioriser ton ressenti par un " bordel ". Postée juste à côté de toi, je pouffais de rire en t'entendant critiquer ton tir.

« Tu rigoles, j'espère ? Moi la première fois, je n'avais même pas réussi à toucher la cible. Tu peux être fier de toi, moi je le suis en tout cas. » Que je disais en levant la main pour attendre que tu me retournes mon high five. « Je fais un chargeur et après si tu veux, on fait un truc de moins dangereux ? »

Je remplissais mon chargeur, j'enfilais le casque, puis les lunettes de protection, avant de m'installer devant ma colonne de tir. Je soufflais un coup, avant de tirer à un intervalle de deux secondes entre chaque coup.

« Aaaah, ça fait du bien ! » Que je disais en retirant mon casque, puis secouant légèrement mes cheveux avec mes mains.

« Le surf. » répondis-je donc finalement, histoire de ne pas laisser ta question planer dans l’air de façon inutile jusqu’à ce qu’elle ne tombe dans l’oubli. « J’voulais être instructeur quand j’étais gamin. Mais… Pas assez prestigieux pour mes parents, et puis t’façon on a déménagé donc la question ne s’est plus posée. » Ouais, j’avais du abandonner tout ça. « Et sinon, piloter. Les hélicos. Mais ça non plus, j’peux plus le faire. » Pouvais, ou voulais? Ouais, c’était pas pareil. En réalité, on ne m’avait pas retiré mon permis. Non, le crash n’était pas du à mon incompétence en tant que pilote. C’était l’appareil en lui-même qui avait déconné. En fait, je ne voulais pas repasser derrière les commandes. J’en mourrais d’envie, mais j’m’en sentais pas capable. Pas maintenant, pas tant que j’étais sous anxiolytiques pour calmer les crises de paniques et sous somnifères pour espérer avoir quatre heures de sommeil tranquille. Ouais, le crash m’avait bien plus affecté que ce que je laissais paraitre. J’avais besoin de faire une pause avec Boston, même histoire de quelques jours. Pars avec moi, Cléo. On réfléchit pas, on se barre sur un coup de tête pendant une semaine. Si j'te paye un billet d’avion, tu le ferais? Tu me suivrais? « Bah carrément, mais... Tu sais, j'ai un jet privé dans la famille, grâce à l'entreprise, du coup si ça te tente, on peut carrément y aller rien que tout les deux et l'équipage. » Et là, mon regard s’adoucit, se remplit de petites étoiles, les mêmes que t’avais dans les yeux quand tu touchais une arme à feu. Tu as le don de m’offrir un grand sourire sincèrement heureux. Et je tends mon petit doigt en l’air en ta direction, attendant une pinky promise comme un gamin de huit ans. « Promis? » J’veux pas de faux plan, engage-toi que si tu le penses vraiment. Et comme pour te prouver ma bonne volonté, j’appuyais sur la détente pour la première fois, tirant ma première balle, et finissant assez surpris et fasciné par la sensation étrange que l’on ressentait une fois ce geste fait. Comme un point de non-retour. T’es fière de moi, et je souris quelque peu, légèrement attendri par ces paroles. J'les ai pas entendues souvent, tu m’excuseras si j'te parais bizarre. Je tape dans ta main et tu t'empresses d’aller tirer à ton tour, comme une gamine qui trépigne d’impatience et met enfin la main sur l'objet de son désir. Tu enchaines les coups et je t'observe un peu en recul, assez impressionné en réalité. Ouais, y'a pas à dire, t’es vraiment dans ton élément. Et quand tu enlèves ton casque et détends ta chevelure, y’a pas de doute à avoir : t’es vraiment belle et j'suis content d’avoir pu te rencontrer, peu importe la façon dont se terminera cette journée.

A childhood dream

( Elliot & Cléolya )



« Ah.. Je pensais que t'allais dire les femmes. » Que je disais taquine. « J'suis déjà montée sur une planche, mais comment dire.. J'ai des petits soucis d'équilibre. »

Je n'étais pas spécialement nulle, mais j'étais pas non plus hyper doué, j'avais juste besoin de quelques leçons en plus.

« Oh.. Et pourquoi tu ne fais pas ça pendant les vacances si c'est ta passion ? Tes parents n'ont plus rien à dire si ? C'est un accident d'hélico que tu as eu du coup ? » Que je demandais curieuse.

Non mais parce que tu m'avais dit pour ton accident, mais je n'avais pas osé te demander plus de détails, parce qu'on ne se connaissait pas vraiment, mais c'était justement l'occasion d'apprendre à mieux se connaitre non ? J'avais quand même osé t'accuser d'être un serial killer, pour déconner bien évidemment. Alors quand on parlait de ton pays natal, je continuais à rire avec toi, te demandant quand nous allions partir, alors qu'on se prenait au jeu tous les deux. Tu voulais vraiment partager un voyage avec moi ? Cette simple inconnue qui t'apprenait à utiliser une arme ? A priori, oui, puisque tu levais le petit doigt, me demandant de te le promettre. Entrelaçant mon petit doigt au tien le sourire aux lèvres, j'avais déjà hâte de partir avec toi.

« Promis. »

Tu finissais par attraper l'arme et tu tirais ta première véritable balle. J'étais fière de ton tir, mais surtout de toi. T'avais réussi à passer au-dessus de ce qui t'inquiétait, de cette peur que tu avais laissé paraître sur les traits de ton visage quand je t'avais annoncée notre activité, alors je souriais bêtement, pendant que tu tapais dans ma main. J'attrapais à mon tour mon arme, pour vider le chargeur sur la cible, toutes dans le mille sauf une. Retirant mes protections puis mon casque, passant ma main dans les cheveux, je me sentais gênée en voyant ton regard sur moi.

« Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai un truc sur la tronche ? » Que je disais en sentant mes joues prendre feu.

Non mais il fallait me le dire en fait, parce que c'était étrange cette sensation.

« Tu veux que je te dépose chez toi ou tu veux faire autre chose ? » Que je demandais en glissant mon bras autour du tien.

Je t'avais prévenu que je n'avais aucune gène ou pas ? Parce que je ne voulais pas que mes actes te dérangent, même s'il n'y avait pas mort-d'homme.

L’équilibre, ça se travaille. Et comme tu me promettais de partir avec moi en Australie, je me promettais de t’apprendre à surfer comme une pro. « Oh.. Et pourquoi tu ne fais pas ça pendant les vacances si c'est ta passion ? Tes parents n'ont plus rien à dire si ? C'est un accident d'hélico que tu as eu du coup ? » Ouais, t’avais pas tort, j’pouvais peut-être faire ça l’été… À réfléchir en tout cas. J’hochais la tête à ta dernière question. « Ouais, je me suis crashé en hélico fin septembre dernier et j’ai perdu la mémoire suite au choc. » J’voulais pas extrapoler, en réalité. Au pire, on aurait l’occasion d’en parler plus en détails pendant notre futur voyage en Australie si tu le voulais — sous réserve qu’il ait bien lieu. Parce que qui me disait que t’étais le genre de nana à tenir les promesses? J’en savais rien.

Je tirais, tu tirais — bien mieux que moi au passage — et tu remettais ta chevelure en place. Bon Dieu c’que t’étais belle. Et à croire que j’avais été un peu trop franc dans mon regard, puisque tu me demandais des explications alors que tes joues devenaient légèrement roses. « Non non, t’inquiète pas. » J’allais pas te dire le fond de ma pensée, on ne se connaissait pas assez pour ça. J’étais quelqu’un de très honnête et spontané mais quand même, je savais jauger quand mes mots pourraient être perçus comme déplacés. « Tu veux que je te dépose chez toi ou tu veux faire autre chose ? » Tu passes ton bras autour de moi, toujours aussi tactile, et j’esquisse un sourire. « On peut aller boire un café sur la route du retour, si tu veux. » J’avais pas envie que cette rencontre se termine, mais fallait pas trop que je tarde à rentrer quand même. Et intérieurement, je priais pour qu’on se revoit, pour qu’on le fasse, ce voyage, ensemble. J’espérais vraiment ça.