Ellya ₪ A childhood dream

A childhood dream

( Elliot & Cléolya )



En si peu de temps, j'avais finalement trouvé la solution pour tourner la page, Tinder. Je ne me prenais plus la tête, il avait été clair et préférait qu'on prenne nos distances, alors je l'avais écouté et rapidement, je m'étais surprise à liké quelques profils, dont le tien. Si j'étais de nature séductrice et entreprenante, je t'avais cependant laissé faire le premier pas. Une jolie phrase d'accroche, quelques messages échangés, quelques confidences dévoilées et finalement, je t'invitais à me rencontrer. Dans le fond, je ne savais même pas si t'en avais réellement envie, d'où le fait que j'aimais que les autres prennent les devants. J'aimais tout contrôler, tout savoir et tout comprendre, parce que j'avais grandi dans la réalité que bien des gens ne comprenaient pas. Vivez dans la luxure et dans la manipulation permanente, comprenez dès votre plus jeune âge ce qu'est un pot-de-vin ou des fonds détournés et très vite vous saurez. Bien trop lucide, j'avais du mal à faire confiance et pourtant, je tentais de lâcher prise et je fixai une heure de rendez-vous. Au loin, je te voyais de dos, baladant tes yeux dans la rue, sûrement à ma recherche. Je m'approchais subtilement par-derrière et glissais mes mains sur tes yeux.

« N'aie pas peur, c'est Cléo. » Que je soufflais en rigolant. « Tu me fais confiance ? » Que j'ajoutais avant de retirer mes mains pour te faire face le sourire aux lèvres.

Une énième rencontre Tinder en si peu de temps, mais fallait avouer que j’étais tombé sur des perles. Je cherchais certainement pas à me caser, mais je ne cherchais pas non plus à toutes les mettre dans mon pieu. Il y avait un vrai feeling avec certaines d’entre elles, quelque chose qui pourrait finir en belle relation amicale peut-être même. Et toi Cléolya, t’avais l’air radieuse sur ta photo de profil. Une fille heureuse, totalement en phase avec elle-même, et ça m’avait donné envie d’en savoir plus sur toi. J’avais donc accepté ton rendez-vous, même si l’endroit ne me plaisait guère. Devant le poste de police, sérieusement? J’avais pris soin de laisser mes petites pilules à la villa, bien au fond de mon tiroir. Et puis, j’pouvais pas être coffré pour quoi que ce soit d’autre, si? Tu me rendais déjà parano Cléo. D’ailleurs, t’étais où? Est-ce que tu m’avais laissé en plan? Deux mains sur mes yeux. Ok, c’était pas les flics, à ce que je sache ils étaient bien plus violents quand ils t’arrêtaient. Tu te présentais en gloussant quelque peu, ce qui m’arrachait un sourire. « Tu me fais confiance ? » Ça, ça restait à voir. Je n’accordais pas facilement ma confiance malgré mes apparences de gars copain avec tout le monde. Je posais mes mains sur les tiennes pour te les faire retirer et te laissais me faire face. Ouais, t’étais vraiment belle. T’avais l’air douce, innocente et malicieuse à la fois. Une dualité intéressante, si vous voulez mon avis. « À toi de me montrer si je peux te faire confiance ou pas. » répliquais-je donc comme réponse à ta question, un sourire malin étirant le coin de mes lèvres.

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( Elliot & Cléolya )



C'était mon premier date grâce à tinder, même si un autre était prévu, j'avais choisi un de mes passe-temps favoris pour me sentir à mon aise. On avait discuté de nos passés respectifs et je savais à quoi m'en tenir avec toi, alors je n'avais aucune pression à avoir. Je t'avais donné rendez-vous devant la police, déjà pour te taquiner quant à notre discussion et ensuite le lieu qui m'intéressait se trouvait à quelques pas d'ici. Posant mes mains sur tes yeux, je te rassurais en m'annonçant et puis au moins être directement tactile, ça brisait la glace. Tu retirais mes mains de tes yeux alors que j'avais le sourire aux lèvres.

« Ferme les yeux et donne moi la main pour que je te guide, ça va être un bon exercice pour tester ma confiance non ? » Que je disais taquine. « T'en fais pas, c'est qu'à quelques mètres d'ici. »

Comme ça, je gardais toute la surprise de ce qu'on allait faire. Je me demandais même si tu avais une idée de ce qu'on allait faire.

« T'as une idée de ce que je t'emmène faire ? » Que je disais alors que je commençais à te guider.

On parlait le temps du petit trajet et très vite, on arrivait devant les lieux. J'avais hâte autant que j'étais stressée de voir ta réaction.

« Tu peux ouvrir les yeux, on va faire une séance de tir... J'espère que tu ne sais pas manier une arme, sinon ma surprise tombe à l'eau. » Que je disais accompagnée d'une petite moue en lâchant finalement ta main.

T’avais l’air téméraire comme fille. J’vous l’avais dit, t’avais cette dualité fascinante, où on pouvait penser que t’étais une petite princesse bien élevée et innocente à souhait, mais en même temps on pouvait déceler cette malice, cette curiosité qui pouvait aimer le danger. J’te connaissais pas, mais c’était ce que je voyais en toi au premier abord. Alors est-ce que je te faisais confiance? Pas vraiment. Pas pour l’instant, du moins. Fallait travailler pour gagner ma confiance. « Ferme les yeux et donne moi la main pour que je te guide, ça va être un bon exercice pour tester ma confiance non ? » T’étais tactile aussi, et ça, ça me plaisait. Ça montrait que toi, tu me faisais confiance malgré ma réticence. Et tu savais prendre les choses en main, ce qui était un bon point. Alors, je te tendais ma main que tu attrapais et fermais finalement les yeux pendant que tu amorçais la marche. « T'as une idée de ce que je t'emmène faire ? » Carrément pas. « Pas le moins du monde, mais c’est excitant de te voir aussi impliquée et j’dois avouer que je suis quelqu’un de très curieux donc garder les yeux fermés là, c’est très dur pour moi. » Je faisais actuellement preuve d’une grande volonté. Parce que je savais ce que c’était que de vouloir surprendre quelqu’un de cette manière. J’avais fait la même chose quelques jours auparavant avec Carter, quand je l’avais emmenée sauter en parachute.

« Tu peux ouvrir les yeux, on va faire une séance de tir… » « Wow wow wow! » m’exclamais-je en voyant l’endroit et quelques armes posées non loin de là. J’eus même un pas de recul, levant les mains en l’air comme pour clamer mon innocence. « J’ai rien fait de mal moi! » Pitié, ne sois pas une psychopathe aux envies de meurtre que tu comptes assouvir avec moi… « J'espère que tu ne sais pas manier une arme, sinon ma surprise tombe à l'eau. » Oh merde, une vraie séance de tir, avec des vraies armes. Putain. « Dis-moi que tu vas pas me tuer? La situation est assez ironique quand tu repenses à tes accusations de potentiel meurtrier à mon égard… » Bordel Cléo, tu savais apporter du frisson. Et t’avais réussi, j’étais totalement surpris. Sous le choc.

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( Elliot & Cléolya )



J'étais finalement complètement détendue, même si rencontrer des garçons ce n'était pas mon activité favorite, ça me permettait au moins de faire de nouvelle rencontre. J'avais une certaine assurance, parce que j'étais intransigeante avec moi-même et que je n'aimais surtout pas montrer mes faiblesses. Alors quand j'arrivais près de toi, je m'imposais, j'imposais mon idée et ma façon de faire. De toute façon le but de tout ça, c'était d'apprendre à nous connaître et laisser le temps faire les choses. Comme ci nous nous connaissions depuis longtemps, je t'attrapais la main, pour te guider à travers les rues tout en discutant.

« Mais saches Elliot qu'être dans ma vie, c'est une aventure excitante. Je suis fière de toi d'avance, parce que je suis sûre que tu ne veux pas tout gâcher et que tu vas garder les yeux fermés. » Que je disais en rigolant.

Et puis il fallait que tu me croies, tu ne devrais pas être déçu. Du moins, c'était ce que j'espérais, parce que tout le monde n'appréciait pas forcément ça les armes à feu. Moi ça me détendait, ça me permettait de me sentir mieux quand tout le reste autour n'allait pas. On arrivait tout juste devant quand je t'annonçais que tu pouvais ouvrir les yeux et ta réaction me faisait complètement déliré. J'adorais même. Les bras en l'air, tu reculais d'un pas avec ton air choqué et innocent.

« T'es sûr ? Parce que moi, j'ai cru entendre que t'étais possiblement un serial killer hein... »

Même si je ne doutais pas un instant que t'étais quelqu'un de bien, enfin du moins que tu n'avais tué personne.

« Mais non, je vais t'apprendre à manier une arme et savoir viser. Allez viens là ! » Que je disais en enroulant mon bras autour du tien. « Pour la petite histoire, petite, je rêvais d'être tireuse d'Elite, mais bon... Finalement, j'ai opté pour la gestion d'entreprise, mais pour compenser mon rêve de gamine, je viens régulièrement dans des stands de tir pour me perfectionner. Tu verras, c'est ultra simple. »

On récupérait un casque chacun, des gants ainsi que des lunettes de protection.

« T'es plutôt petit ou gros calibre ? »

Faire parti de ta vie, une aventure excitante? Je ne demande qu’à voir. J’étais un fervent du ‘il faut le voir pour y croire’, c’était un peu mon mantra, alors à toi de me prouver tes dires. Et il fallait bien avouer que tu démarrais fort. Une séance de tir? Sérieux? Entre nous deux, le serial killer potentiel ici c’était plutôt toi que moi, finalement. Mais tu essayais de me motiver en me tirant vers le lieu du futur crime. « Pour la petite histoire, petite, je rêvais d'être tireuse d'Elite, mais bon... Finalement, j'ai opté pour la gestion d'entreprise, mais pour compenser mon rêve de gamine, je viens régulièrement dans des stands de tir pour me perfectionner. Tu verras, c'est ultra simple. » Mouaaaais… Simple, c’est vite dit. « Tireuse d’élite, sérieux? Mais pourquoi? À quel moment quand t’es gamine tu te dis que tu veux abattre des gens? » T’étais peut-être encore plus tordue que moi, finalement. Et ça me plaisait bien. T’étais audacieuse, j’pouvais au moins t’accorder ça. « T’as une licence du coup? » Parce que je supposais qu’il fallait un permis de tir, ou une connerie du genre. Bref, un truc qui me rassurerait que personne d’incompétent comme moi pouvait se retrouver là avec un flingue chargé dans les mains. On s’équipait donc et plus ça venait, moins j’étais serein. « T’sais, j’suis pas sûr de me faire suffisamment confiance pour avoir une arme dans les mains. On devrait pas. » Imaginez que je perds le contrôle, je vise mal et quelqu’un est blessé? J’étais un peu parano, mais les flingues, c’était flippant pour moi. Savoir qu’on pouvait ôter la vie d’un individu en moins d’une seconde, c’était glauque. « T'es plutôt petit ou gros calibre ? » Et malgré moi, je ricanais en tournant les yeux vers toi, affichant un sourire non peu provocateur et taquin. « Quelle question. » Ouais, j’étais un gamin parfois. Mais plus sérieusement… « J’peux pas avoir un flingue normal, genre ce que les flics ont? J’vais pas commencer à la mitraillette hein… Et juste pour info, la taille du flingue n’est pas représentative de la taille sous la ceinture. » Bah quoi, c’était légitime de préciser, non?

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( Elliot & Cléolya )



Peut-être que j'étais un poil aguicheuse. Pas dans l'apparence, non, parce que Cléolya est une femme d'affaires, mais dans l'attitude. Chaque tournure de phrase était minutieusement choisie et c'était sûrement une force de pouvoir autant jouer avec les mots, de pouvoir charmer, sans avoir à mettre une micro jupe ou encore un décolleté plongeant. Finalement, tu découvrais la surprise et pour le coup, ça faisait son petit effet, alors je m'ouvrais un peu plus, signe que tu commençais déjà à gagner ma confiance.

« Je ne suis pas une fille ordinaire, même petite, il y avait les autres et moi. » Que je disais en haussant les épaules avec une petite moue. « J'voulais simplement être le héros de mon pays, être celle qu'aidais les forces de l'ordre à stopper les vilains.. Puis j'ai grandi et j'ai compris que je n'étais pas née pour tué. » Que j'ajoutais en rigolant.

Mais il fallait comprendre que grandir, certes dans la luxure, mais aussi dans les magouilles de ce monde, ça changeait un enfant.

« Déstresses Elliot, bien sûr que j'ai une licence. » Que je disais en souriant, à croire que j'avais réussi à te déstabiliser. « Je serais là à chaque étape pour te guider, il y a zéro risque t'en fait pas. »

Finalement, pour détendre l'atmosphère, je sortais un petit jeu de mots, histoire de te mettre à ton tour dans une situation confortable, dans une faculté où tu excellais, la drague. Ma question était certes primordiale pour la suite de cette activité, mais elle était aussi pleine de sous-entendu. J'entrais simplement dans un jeu que tu avais toi-même lancé sur tinder.

« Alors on va prendre un glock, l'arme basique et pour ce qui est du reste, ça reste à prouver. » Que je soufflais, taquine avant de m'arrêter devant un couloir de tir. « Ne mets pas ton casque tout de suite, je vais tout t'expliquer avant. Place toi bien en face de la cible. » Que je disais en me plaçant juste derrière toi. « Pour que tu sois rassuré, tu vas tirer sans chargeur, histoire que tu sentes la pression de la gâchette. Alors tu retires bien la sécurité juste ici, tu tiens bien ton arme à deux mains juste comme ça. » Que j'ajoutais en replaçant correctement tes mains. « Et une fois que tu le sens, tu pousses sur ton index. » Que je disais en relâchant mon emprise et en me détachant légèrement pour pouvoir observer la scène.

Pas une fille ordinaire, tu dis? Sans blague. Il m’avait fallu moins de cinq minutes pour m’en rendre compte par moi-même. « Puis j'ai grandi et j'ai compris que je n'étais pas née pour tuer. » Je feins un gros soupir de soulagement. « Me voilà sauvé. » C’était flippant quand même, de se dire que des gosses rêvaient de mettre la main sur une arme à feu et réellement tirer sur quelqu’un. Même moi je n’avais jamais eu cette idée. Mais à croire que j’allais y passer aujourd’hui. Enfin, pas la partie où on tirait sur quelqu’un de vivant — du moins, j’espérais que ça ne serait pas le cas — mais la partie où j’allais tenir une arme entre mes pauvres petites mains. T’avais une licence, donc tu devais savoir ce que tu faisais non? Et ouais, j’étais en stress, et tu le voyais visiblement car tu me parlais comme on parle à un gosse de huit ans. « T’as le droit d’emmener des gens extérieurs tirer comme ça, sans qu’ils n’aient jamais fait ça? » Là, c’était pas vraiment de la peur, plutôt de la curiosité. J’aimais bien savoir comment les choses se passaient dans le monde, et ça, c’était un univers qui m’était totalement inconnu.

Tu choisissais donc mon arme et je ne pouvais que te faire confiance de toute façon puisque tu étais bien mieux calée en la matière que je ne l’étais. Par contre, la drague et les sous-entendus, c’était mon domaine de prédilection, alors je souriais quand tu répliquais à mes mots. « Tu me présentes ta passion, qui a dit que je n’allais pas te présenter la mienne? » Allez, la palme du gros beauf est décernée à Elliot Maxwell. Plus sérieusement, j’avais une passion, mais elle était assez impraticable, ici, à Boston. Peut-être qu’un jour je t’y emmènerais, qui savait de quoi l’avenir était fait?

J’écoutais attentivement tes explications, exécutant chacun des gestes que tu me demandais de faire. Tes mains d’experte corrigeaient les miennes de débutant. « Et une fois que tu le sens, tu pousses sur ton index. » Je tournais la tête vers toi, un peu douteux. Genre, comme ça, j’décidais d’appuyer et bim? J’étais pas super à l’aise à vrai dire. Bon, ok, porte tes couilles Elliot, t’allais tuer personne. Surtout que le flingue n’était pas chargé. Allez, à trois. Un, deux, pan. J’appuyais sur la gâchette du bout de mon index, un frisson me parcourant le corps. Drôle de sensation, quand même. Et j’parie que ça ne ferait que grandir quand une balle sortirait de la bouche.

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( Elliot & Cléolya )



Finalement, je me dévoilais un peu plus, en te parlant de mon enfance. Peu de gens connaissait ce détail de ma vie, mais tu me faisais rire, tout se passait bien, alors j'étais honnête. Si j'étais de nature plutôt glaciale et hautaine, j'étais en réalité plutôt cool et gentille, mais ça, c'était un secret que j'aimais bien garder pour moi. Je souriais à ta remarque, à croire que t'étais plutôt à l'aise avec cette idée, mais quitte à ce que tu apprennes à me connaître autant que tu apprécies ou non la véritable Cléo. Je te rassurais cependant sur mes compétences dans ce domaine, j'avais obtenu une licence et je pratiquais régulièrement le tir.

« Je ne sais pas, mais je m'en accorde le droit. » Que je disais en haussant les épaules.

J'en avais rien à faire en fait, parce que je savais ce que je faisais. Et puis merde, j'étais une Strauss après tout, je ne devais me justifier auprès de personne non ? Je prenais pour toi une arme basique, le glock, petit, mais efficace et pour bien te détendre avant de commencer, on rentrait dans un petit jeu de sous-entendu. C'était certes de la taquinerie, mais finalement ça me plaisait bien et c'était sûrement mon côté séductrice qui reprenait peu à peu sa place dans ma vie.

« Mais j'y compte bien.. Ce n'est pas drôle sinon. » Que je disais avant de rigoler.

Bon, même si pour le coup, j'espérais que ta véritable passion, ne soit pas qu'être dans un lit à batifoler, je n'étais peut-être pas contre envisager cette possibilité. Je m'approchais de toi, replaçant finalement tes mains pour t'aiguiller dans ton tir. Tu me regardais d'un air perplexe pour finalement appuyer sur la détente.

« Alors ? Ça fait quoi ? » Que je demandais toute excitée. « Tu veux essayer avec une balle sauf si tu n'aimes vraiment pas, on peut faire autre chose hein, je ne te force pas si tu ne le sens pas. »

T’étais téméraire, tu prenais des initiatives et tu ne te laissais pas guider par les règles, non, toi tu t’en fichais de les suivre ou de les contourner, tu faisais comme bon te semblait, en fonction de ce qui t’arrangeait. Et j’aimais ça, ça me plaisait. Franchement, quel genre de fille emmenait un mec manier les armes à feu dans un stand de tir au premier rendez-vous? Y’avait que toi pour faire ça, Cléolya. Et ça en disait déjà long.

T’espérais que je te retourne la faveur et que je t’initie à ma passion moi aussi, mais ça risquait d’être un peu plus compliqué. « Faudrait que je t’emmène en Australie pour ça. » On pouvait très bien surfer sur les côtes californiennes, ou à Hawaii. C’était toujours plus près que l’Australie. Mais ça ne serait jamais pareil que sur ma terre natale. Et puis, y’avait pas de kangourous à nourrir en pleine nature ici, à Boston. Ça aussi, fallait aller en Australie. Et c’est quand je pensais à ce genre de choses que j’avais un peu le mal du pays. Mais mine de rien, ma vie, elle était ici, aux Etats-Unis, à Boston.

Et puis, je me concentrais pour bien placer mes mains, et après quelques secondes de doute, j’appuyais sur la détente. « Alors ? Ça fait quoi ? » Drôle de sensation pour être honnête. J’saurais même pas vraiment l’expliquer. « C’est… indescriptible. » Et t’avais l’air réellement heureuse de me faire découvrir ce passe-temps qui était tout nouveau pour moi, alors malgré moi, j’affichais un sourire quelque peu attendri. C’était mignon de te voir aussi impliquée. « Tu veux essayer avec une balle sauf si tu n'aimes vraiment pas, on peut faire autre chose hein, je ne te force pas si tu ne le sens pas. » Je secouais la tête quand tu parlais d’arrêter. « Je fais toujours les choses jusqu’au bout. Vas-y, montre-moi comment on le charge. » disais-je en me tournant vers toi pour te faire face, tendant la paume pour que tu reprennes possession de l’arme de prêt. « T’as pas peur quand tu tires? » J’sais pas, te dire que tu pouvais tuer quelqu’un d’un faux mouvement, c’était pas impressionnant?