WES BURROWS ► boyd holbrook

- mhh, histoire de l'art, faut se l'avouer, c'est pas ça qui va faire de toi un homme riche - mon père, cet abruti, cet égoïste, cette pince, proche du fric. J'arque un sourcil, complètement agacé. Toujours le même discours, toujours le même refrain. Il me gonfle. Je lâche un long soupir, puis enfile ma veste. Je préfère même pas répondre. Il se lève d'une telle rapidité que j'ai même pas eu le temps de terminer de m'habiller pour filer. Puis il s'avance vers moi d'un pas rapide et me fait face. Tout en fronçant les sourcils, j'essaye de me casser de là. - on a pas terminer notre discussion à ce que je sache. Je te ferais dire que si t'es à Harvard, c'est grâce à moi et pas à ton talent fils. - Ma mère ne dit rien. Elle n'a pas envie de s'en mêler, elle sait pertinemment que mon père se fiche bien de son avis. Je la regarde et la voit s'enfoncer discrètement au fond de son fauteuil, tout en continuant de tricoter. J'arque un sourcil. Sérieux, même pas capable de prendre ma défense. - L'argent, toujours ce mot à la bouche. C'est pas la question, l'argent ou pas. Je m'en fou. Je veux faire quelque chose qui me plait. Tu me saoules. Et puis quoi, tu veux que je te dises merci ? Va te faire foutre bordel. C'est ce que tu crois, mais c'est pas que grâce à toi. Tu vois toujours que par toi, ouvres les yeux. T'es qu'un sale putain de riche de merde. - L'insolence. Avant, je n'étais pas comme ça. Tout gosse, j'étais un gamin tout ce qu'il y a de plus sage, mignon et insouciant. Aujourd'hui j'ouvre les yeux sur ce con et si ma mère n'ose rien dire, moi je le fais. Sa main s'écrase contre ma tempe. Ses mots, son cri résonne dans ma tête. Quel connard sérieux. Très bien, je m'écrase. Je préfère partir, fuir que de l'entendre encore une fois. Je croise du regard une poêle et m'imagine tellement la prendre et lui écraser sur le crâne. Il ne l'aurait pas manqué. Mais par respect pour ma mère - oui moi j'en ai - je fuis, simplement.

J'arrive à l'université quelques longues minutes plus tard. La haine et la colère s'étaient emparées de moi quelques minutes plus tôt à cause de cet abruti. Il avait encore gagné néanmoins. Teddy, mon ami d'enfance m'attendait à l'entrée. Il grimace en me voyant, puis s'approche de moi. - ah ouais... tu t'es encore fais fracassé par ton père toi. - Je préfère rien dire. Il a comprit, il m'en demande pas plus. Teddy, il le connait bien mon père et il l'a jamais vraiment aimé, contrairement à ma mère qu'il respecte, même si il comprend pas trop pourquoi elle s'est toujours pas barrée du domicile familial. Surement l'argent et la sécurité. - Tu devrais éviter d'aller leur rendre visite pour l'instant. C'est chaud pour toi à chaque fois. - Il a pas tord, mais si j'y vais, c'est pour ma mère. Pas pour lui. Même si je sais pertinement que cette histoire d'études revient toujours sur le tapis et que l'ambiance devient vite électrique. Comme aujourd'hui. Je lui fais face. C'est mon pote, mais aujourd'hui, je suis vraiment pas d'humeur à déblatérer. - Tu sais quoi ? On va parler d'autres choses d'accord ? Je viens pas te saouler avec tes histoires familiales moi, alors fais pareil! - ouais, je savais qu'il s'inquiétait pour moi. Il était passé par là lui aussi. Mais aujourd'hui,j'avais pas le moral. Il hausse les épaules et trace devant moi. - Excuses de m'inquiéter pour toi bordel. Bon fais moi signe quand tu seras plus détendu. Ok ? - J'allais le retenir, mais non. J'avais vraiment envie de rester seul, râler en solo c'est ma grande passion.

Je le savais. A chaque fois que j'avais besoin de tranquillité,  il y avait toujours quelqu'un pour venir me saouler. Et Amalthia en faisait partie. Elle avait toujours cette fâcheuse manie de venir me titiller quand j'allais pas bien. En même temps, ces temps-ci j'allais pratiquement jamais bien. - Tiens tiens, mon promis... - dit-elle d'une voix faussement mielleuse. Je lève la tête et arque un sourcil. Manquait plus qu'elle. Cette fille, je la connaissais depuis des années. Nos parents se connaissaient bien aussi et avaient eu cette idée de nous caser ensemble. Quelle horreur. J'avais jamais pu me l'encadrer cette meuf. Et même encore aujourd'hui, même si j'avais un peu plus de sympathie pour elle qu'autrefois. - Ouais. Tu sais quoi ? On se parle plus tard d'accord ? - j'avais nullement envie de lui envoyer des piques aujourd'hui, ni même de la charrier. J'avais tout simplement pas envie de lui parler. Comme aux autres. Elle était loin d'être une exception. - Ok... en fait c'est toujours toi qui décide quand on doit se parler ? C'est ça ? - Tu la regardes, d'un air détaché - En gros, c'est ça. Puis, j'ai rien à te dire. - elle s'adosse contre le mur en croisant les bras sur sa poitrine d'un air offusqué - T'es vraiment qu'un sale petit con, tu le sais ça ? - - Ouais. T'es pas la première à me le dire. Alors pourquoi tu restes là ? - Elle prend ses affaires en main et se casse, sans rien dire. J'arques un sourcil. Ouais, aujourd'hui, je suis un con. Et pour ne rien arranger, au loin, je la vois, amoureuse, comme jamais aux bras de son petit ami, Abel. Je parle biensur de Milena, la première fille qui m'a fait découvrir l'amour, le vrai. Journée de merde bonjour!