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Si Meadow laissa Arthur répondre à chacun de ses mots, lui apprendre que sa mère se souvenait bien d'elle, combien il aimait la petite Brianna qu'il considérait comme sa propre petite sœur ou bien encore combien son avis pouvait compter à ses yeux, la demoiselle ne répondit pas spécifiquement. Impossible pour la jolie espagnole de ne pas camper sur ses positions, surtout lorsqu'il s'agissait du mariage de son meilleur ami, dont la date n'avait pas encore été fixée mais contre lequel elle ne pouvait rien. Une marquise, face à une princesse, quel pouvoir pouvait-elle bien avoir ? Aucun. Sans compter que fortune, elle n'en possédait aucune. Ce qui la fit réagir cependant, ce fut ce baiser. Sorti de nulle part, comme pour le faire taire. Le jeune homme paraissait doué en la matière car Meadow demeura interdite un long moment, lui laissant libre choix de s'exprimer à nouveau sur leur nuit, sur ce non dit qui planait au dessus de leur têtes depuis ce fameux moment. Abuser de moi ? arqua-t-elle un sourcil de surprise. Je n'ai pas souvenir de t'avoir repoussé ou que le plus petit de mes actes cette nuit-là aient pu te faire penser à une chose pareille... admit-elle, encore sur le coup de la stupeur étant la sienne. Pourtant, elle ne bougeait pas, interdite devant les mots d'Arthur, qui faisaient aussi mal que des lames envoyées contre son être, contre son cœur. Tu ne voulais pas me blesser mais tu l'as fait Arthur, me poussant à faire de même ! Tu oses dire que les hommes sont bêtes pour ne pas me remarquer, moi, qui en vrai, te verrais-tu contraint de me trimballer parce qu'il n'y a pas d'autre mot, de me dire toujours où il faut que j'aille, de m'aider dans chaque aspect de ma vie ? De me dire s'il faut beau, moche, ce que tu portes... je n'infligerais ça à personne alors que j'ai du mal à le supporter moi-même. Mais au delà de ça, tu ne sais pas ce que ressent quelqu'un qui n'a que ses mains et ses oreilles pour imaginer. Tu ne sais pas ce que tu m'as fait ressentir cette nuit-là, avec cette force, parce que tout est décuplé pour moi je te le rappelle ! Et tu oses venir me dire que tu ne voulais pas me blesser, en me tournant carrément le dos après ? Me faisant me sentir minable, moins que rien et tout sauf désirable ? Meadow se mordit la joue avant de baisser le regard et de pousser un profond soupir. Ce moment, tu ne l'as pas aimé. Sinon tu n'aurais pas fuit. Mais je crains hélas de commencer à avoir l'habitude de ce genre de comportement, et ça te feras peut-être comprendre pourquoi me vendre est plus facile. Moins... douloureux.
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