You and me against the world (romalthia)

Je m'évade, avec Ama, et qu'est-ce que ça fait du bien putain. J'ai l'impression de revivre et d'enfin reprendre goût à la vie. Depuis ma rupture, je suis juste un mollusque qui s'acharne sur son sort. Qui fait n'importe quoi et qui ne trouve plus de sens à sa vie. Cette bouffée d'air, j'en avais besoin et elle aurait pu me dire non Ama, elle aurait pu me dire que ça ne l'arrangeait pas ou qu'elle n'avait pas envie tout simplement, mais pourtant, elle est bien là, elle n'a pas hésité à répondre présente. Comme c'est beau l'amitié. En même temps, partir quelques jours à Miami, comment dire non quoi. Ça va être la folie et je compte bien profiter à fond. Ce qui se passe à Miami, reste à Miami.  Après le trajet pour arriver jusque là, on s'installait à l'hôtel et j'étais déjà surexcité comme une puce. « Je veux aller à la plage ! » il fait chaud, un petit vingt-cinq degré avec soleil tapant, c'est juste parfait. « Mais j'ai pas pris mon maillot. » dis-je paniqué en me tapant le front. Ouais j'ai oublié. Je ne pensais pas qu'il ferait si chaud. Je viens m'asseoir sur son lit et je me permets de fouiller dans sa valise. « T'as pas un petit bikini pour moi ? » dis-je en attrapant un soutif que je reniflais avant de le porter à ma poitrine pour imiter un vieux gay qui pose pour un magasine cochon.

Je sais, à quel point ça ne va pas pour lui en ce moment et je n'aime pas voir Royce comme ça. Je dois dire que de mon côté, je ne sais pas trop comment ça va pour être honnête. Disons que je me sens un peu... seule et je sens que j'ai besoin de rencontrer du monde. Je sens que j'aimerais bien rencontrer quelqu'un. Derrière cet air de femme forte qui n'a pas besoin d'un homme, la perspective de me faire aimer par quelqu'un me manque, je dois bien l'avouer. Du coup, je saute sur la première occasion pour pouvoir m'évader et essayer de penser à autre chose. Je nous réserve une suite dans un des meilleurs hôtels de Miami et j'y emmène Royce pour qu'il se change les idées. « Je veux aller à la plage ! » J'hoche la tête, « C'est clair qu'il fait assez bon pour piquer une tête. » Je lui souris je m'assoie sur le lite en le regardant, « Mais j'ai pas pris mon maillot. » Je pouffe de rire et je lève les yeux au ciel. « Attends, on vient à Miami et toi, tu prévois pas de maillot ? » Ca, c'est bien les mecs. Ils disent qu'on emporte toujours tout et c'est vrai mais au moins, on est préparé pour n'importe quelle situation. « T'as pas un petit bikini pour moi ? » J'arque un sourcil en le regardant fouiller dans ma valise et je lui tape la main. « Hey oh ! On se calme le travesti ! », que je rétorque avant de lui sourire. « Allons sur la plage, tu trouveras bien un maillot à acheter là-bas. Donne moi juste dix minutes. » Je me lève et j'attrape un maillot dans ma valise que je vais enfiler rapidement dans la salle de bain sous une robe de plage.

Cherchez pas, moi qui suis en t-shirt toute l'année, j'ai rarement froid. Je suis quelqu'un qui bouge, qui se dépense et qui a tout le temps chaud. Une vraie bouillotte. C'est un plaisir pour les filles de m'avoir dans leur lit. Alors bon, il ne fait pas trente degrés, mais pour moi c'est largement assez pour faire une baignade dans l'eau. Je m'amuse avec un sous-vêtement d'Amalthia et elle s'étonne que je n'ai pas pris de maillot. « C'est Oscar qui a fait ma valise, je vais le gronder à mon retour. » mentais-je en fronçant les sourcils. Amalthia s'en va se changer dans la salle de bain et en attendant, je prends mon essuie de plage, mes lunettes et mes tongs. Ouais les gars, en tongs en Décembre, y'a quoi ? J'attends, j'attends et je m'impatiente, comme un gosse. Dix minutes c'est long puré. « Bon t'es prête ? Le temps que tu t'habilles le soleil aurait déjà foutu le camp. » lui lançai-je de l'autre côté de la salle de bain. Je sais comment foutre la pression ! Je toque sur la porte et je prends la poignée, prêt à ouvrir. « Si dans trois secondes t'es pas prête, j'ouvre ! » je suis un gros casse pieds et ça elle le sait bien. Partir en vacances avec moi c'est pas de tout repos. Faudrait le marquer sur son cv.

Je suis vraiment étonnée qu'il n'ait pas prévu de maillot de bain sachant qu'on venait en Floride et qu'on allait forcément aller à la plage. Mais bien entendu, il a sa petite excuse le Royce. « C'est Oscar qui a fait ma valise, je vais le gronder à mon retour. » Je lève les yeux au ciel et je vais dans la salle de bain en lançant, « Ne jète pas la faute sur ton fils ! » C'est pas beau de faire ça, pauvre gamin. Je ne suis pas fan des enfants, mais je fais une exception pour Oscar et il le sait. J'enfile un maillot de bain une pièce et j'essaie tant bien que mal de faire le noeud dans mon dos quand j'entends déjà l'autre bougre s'impatienter :  « Bon t'es prête ? Le temps que tu t'habilles le soleil aurait déjà foutu le camp. » Je ris un peu, « Le soleil va pas disparaître en deux minutes calmos ! » Je sais qu'on est en fin d'après-midi mais faut pas pousser. Je mets la robe et j'essaie de fermer la fermeture dans mon dos, mais je galère et il ne sait clairement pas patienter, Royce. « Si dans trois secondes t'es pas prête, j'ouvre ! » Tout de suite, j'ouvre la porte avec un air blasé et je me tourne dos à lui. « Tu peux m'aider avec ça ? », que je demande en désignant la fermeture dans mon dos que je ne peux pas remonter jusqu'en haut. Je dégage mes cheveux, je le laisse faire et je choppe mon sac. « Allons-y ! » On sort de l'hôtel, que j'ai choisi forcément sur le bord de plage et rapidement, on se retrouve sur le sable à marcher, les pieds dans l'eau. Je vois quelques filles qui passent et qui font des sourires à Royce et je finis par soupirer. « Comment tu fais ça ? » Je regarde mon meilleur ami d'un air sérieux. « Comment tu fais pour qu'elles te regardent toutes comme ça ? » Je grimace un peu et je regarde mes pieds dans l'eau, « Personne me regarde jamais comme ça » Peut-être parce que je me ferme trop à ça ? Peut-être parce que j'ai encore peur de morfler ? J'en sais rien, mais la solitude me pèse un peu.

Je suis comme un gosse, je sais pas attendre et ça fait surement pas de moi l'homme le plus poli du globe. Je la taquine bien sûr. Est-ce qu'on ne devrait pas justement prendre notre temps en vacances ? J'ai envie de me déconnecter de tout et de me retrouver dans ma bulle qu'avec elle. La personne qui me comprend, qui ne me juge pas et qui m'aime comme je suis. Lorsqu'elle me demande de fermer sa robe, je m'exécute sans broncher pour faire un beau nœud. « Je t'étrangle pas ? » manquerait plus que je lui coupe le souffle et qu'elle devienne violette. On quitte la chambre d’hôtel et bien vite on se retrouve à traîner nos pieds sur la plage, dans l'eau assez froide pour le coup. On marche côté à côté lorsque la brune me sort de mes pensées. « Quoi ça ? » dis-je un peu perdu en cherchant à comprendre de quoi elle voulait parler. Elles ? Je regarde derrière nous et je vois ce groupe de filles qui ricanent. J'avais même pas remarqué, sinon, forcément, je leur aurai rendu leur sourire. Je regarde ma meilleure amie en passant un bras sur ses épaules. « Tu trouves ça flatteur d'être regardée comme un bout de viande ? Tout ce qu'elles veulent c'est surement une nuit torride avec moi. » c'est gentil mais bon, être tout le temps vu comme un fantasme ou je sais pas quoi, c'est lourd à la longue. Parfois, je préfère être transparent, ou alors boutonneux avec une sale odeur. Je me mords la joue en voyant Amalthia regarder ses pieds et je relâche mon bras de son dos. « T'es parfaite Amalthia, ceux qui ne le voient pas ont de la merde dans les yeux. » et je suis sincère. C'est une belle femme, avec un sacré caractère certes, mais un petit bout de femme avec un bon font à l'intérieur.

Je suis une fille très pudique et ce n'est pas à tout le monde que je pourrais demander de fermer ma robe comme je le fais avec Royce. Parce que c'est Royce, parce que je sais qu'il ne va pas avoir de mauvaises pensées ou se faire des idées parce qu'il voit mon soutien gorge. « Je t'étrangle pas ? » Je secoue la tête et en moins de dix minutes, on se retrouve les pieds dans l'eau à marcher. C'est toujours comme ça, avec Royce. On se balade et les filles se retournent derrière son passage. Les filles le mangent du regard, elles ricanant en parlant de lui. Royce est un beau mec et il n'est pas à la Winthrop House pour rien. Mais j'ai souvent l'impression de me sentir... bloquée. Je suis jeune et je ne me lâche peut-être pas assez, en fait. « Quoi ça ? » Je lève les yeux au ciel : pas besoin de lui expliquer, il comprend très vite de lui-même de quoi je parle. Ce qui me rend folle, c'est que je n'ai jamais l'impression d'être vue comme lui est vu. « Tu trouves ça flatteur d'être regardée comme un bout de viande ? Tout ce qu'elles veulent c'est surement une nuit torride avec moi. » J'hausse les épaules, « Pas forcément, mais c'est forcément flatteur pour ton égo de sentir que tu plais. » Et ça n'est pas mon cas, pas assez souvent en tout cas. Quand les gars me regardent, c'est des mecs moches qui puent les cas soc'. Je sens sa main dans mon dos mais ça ne me console pas pour autant. Je balance ma main tenant mes chaussures en continuant de fixer mes pieds dans l'océan quand il ajoute, « T'es parfaite Amalthia, ceux qui ne le voient pas ont de la merde dans les yeux. » Je ris un peu et je le regarde. « Tout Harvard a de la merde dans les yeux, alors. » Je m'arrête de marcher et je me tourne vers lui, attrapant mes cheveux qui s'envolent avec le souffle puisant du vent. « Tu te rends compte que j'ai pas couché avec un gars depuis le début du Summer Camp ? » Je soupire, « J'essaie tellement d'être toujours parfaite pour mes parents, pour l'image de notre famille que j'en oublie d'être moi et ça les gens le sentent. Comment quelqu'un peut m'aimer si j'arrive pas à m'aimer moi-même ? » Je sais que ces vacances étaient censé être là pour la détente et l'éclate mais c'est quelque chose que j'ai sur le coeur depuis un moment et dont j'ai besoin de parler. Et Royce est la meilleure personne pour ça.

Je sens que ça va pas, qu'elle doit me parler de quelque chose qu'elle porte sur elle depuis trop longtemps. Je me sens con car je l'ai pas vu venir, elle ne m'a rien montré et je n'ai pas pu deviner. Je suis vraiment le meilleur ami le plus pourri sur cette terre. Je l'écoute me parler de mon ego et je bascule la tête car c'est pas faux ce qu'elle dit. « J'avoue qu'en ce moment oui. » car quand on vient de se faire larguer, on a plus aucune bonne estime de soi, de confiance en soi. Alors même si la mémé du coin me fait du charme, perso, ça me fait du bien. Je soupire quand Amalthia se rabaisse gratuitement. Non mais ça va pas ça, elle sait au moins à quel point je l'aime ? Je déteste qu'elle se dise du mal d'elle. « Pas moi. » dis-je content en écartant les bras pour me montrer. Et je dis pas ça juste pour lui faire plaisir. J'insiste encore. Ensuite, la belle vient se confier à moi et je mets mes neurones en marche pour essayer de comprendre et aussi, de trouver les choses qu'elle a envie d'entendre. Non mais je suis tellement nul pour donner des conseils et consoler les gens alors je vais faire de mon mieux. « Envoie chier tes parents ? Dis leur merde, j'ai envie de vivre. Il est temps d'être toi Ama, arrête d'être parfaite pour eux et sois un peu toi-même. » je me pince la lèvre en la regardant toute perdue, ses cheveux dans le vent. C'est vraiment rare qu'elle montre un moment de faiblesse et je donnerai tout ce que j'ai pour la voir sourire. « Parce que tu crois que moi je m'aime ? Ça n'a rien à voir. C'est en rencontrant quelqu'un qui te rend heureux que tu vas commencer à t'aimer. » si elle veut mon avis oui. En déprimant, c'est sur qu'on se déteste, mais en étant heureux, c'est une toute autre vision.

« J'avoue qu'en ce moment oui. » Je lui souris un peu, parce que je le savais. Et pas que en ce moment : on aime forcément être regardé. Surtout les hommes, ils ont des égos surdimensionnés ceux-là. Réellement. Je me permets de parler de mon malaise en ce moment, et il a l'air de ne pas le comprendre. C'est facile pour lui : il claque des doigts, et Royce a toutes les filles qu'il veut. J'ai beau être jolie, ça ne se passe pas du tout comme ça pour moi. Certainement parce que j'ai cette timidité avec les hommes que je n'arrive pas à faire disparaître. J'ai beau être sûre de moi dans beaucoup de domaine, ça n'est pas du tout le cas en matière de relations amoureuses. « Envoie chier tes parents ? Dis leur merde, j'ai envie de vivre. Il est temps d'être toi Ama, arrête d'être parfaite pour eux et sois un peu toi-même. » Je le regarde, avec mes grands yeux de chien battu et je ne peux pas m'empêcher de sourire. « Parce que tu crois que moi je m'aime ? Ça n'a rien à voir. C'est en rencontrant quelqu'un qui te rend heureux que tu vas commencer à t'aimer. » Je me pince la lèvre et je fronce les sourcils pour réfléchir. Je finis alors par secouer la tête et je me mets à rire. « Faut vraiment que j'arrête de trop réfléchir en fait ! », que je lance en le regardant. J'hausse les épaules, « Tu connais pas des gars célibataires que tu pourrais me présenter ? » Je sais, c'est pitoyable d'en arriver à ça mais quand on a pas le choix, on a pas le choix. Je recommence à marcher et je finis par agiter la main, « Non non, oublie ce que je viens de dire c'était con ! » Ce genre de plan n'a jamais fonctionné, ça se saurait sinon.

Je pensais pas que ce manque d'être aimé était si gros. Je sais ce que c'est, en fait moi je suis quelqu'un qui sait pas vivre tout seul. La solitude et l'abandon sont mes plus grandes craintes. J'ai toujours eu une copine depuis que j'ai appris que je plaisais. Et ça filait. Je crois que je me suis jamais retrouvé célibataire plus d'un an. Mais ça ne veut pas forcément dire que j'ai toujours été heureux. Mais quand on a pris goût à la vie à deux, on cherche le moyen de retrouver ça, de rencontrer une nouvelle fille, de créer une nouvelle histoire et on y donne toute son énergie, tellement que ça en devient fatiguant. Mais qu'Ama ne perde pas espoir, souvent, ça vient quand on ne s'y attend pas. Je secoue la tête et je ris bêtement. « Non, tu peux me parler de mecs si tu veux. Je peux être ta bff Roycie aux longs cheveux qui a des boobs pour quelques minutes. » elle a déjà entendu mes récits avec Sacha alors bon, je veux aussi être là pour elle. C'est fou comme elle manque d'assurance et de confiance en soi, j'ai presque envie de la secouer. « Pardon ? » lâchai-je complètement halluciné quand elle me demanda de lui présenter des mecs. Euh non, surement pas. Déjà, je suis pas très fan qu'un homme l'approche alors surtout pas un de mes potes débiles. « Vraiment con. Ne te précipite pas sur le premier venu dès qu'il te fait les yeux doux. Je suis pas très fan qu'un connard t'approche. » dis-je en grinçant les dents. Un connard comme moi par exemple. Mais ça, les mecs de nos jours sont quasi tous des enfoirés, comme les filles sont quasi toutes des salopes. « T'es trop jolie pour qu'on te brise le cœur. » des mots comme ça, qui sortent de ma bouche. Je me pince la joue puis je regarde l'eau. « Tu m'accompagnes ? » je jette mon t-shirt et je décide d'aller faire coucou aux vagues.

Je connais les phrases bateaux : il ne faut pas chercher l'amour parce qu'on le trouve quand on s'y attend pas, mais je commence à perdre patience. J'ai morflé avec Jamal et je ne pensais plus être prête à retomber amoureuse, sauf que.. ça me manque quand même, d'être dans une relation amoureuse.« Non, tu peux me parler de mecs si tu veux. Je peux être ta bff Roycie aux longs cheveux qui a des boobs pour quelques minutes. » Je pouffe de rire sans arriver à me contrôler, cachant ma bouche en le regardant. « Roycie ? », je demande en riant doucement. Et sans réfléchir, je balance qu'il faut qu'il me présente quelqu'un et bizarrement, ça ne semble pas lui plaire. « Pardon ? Vraiment con. Ne te précipite pas sur le premier venu dès qu'il te fait les yeux doux. Je suis pas très fan qu'un connard t'approche. » J'arque un sourcil en le regardant, un peu surprise. Royce peut se montrer très protecteur mais son discours me parait tout de même très possessif. « T'es trop jolie pour qu'on te brise le cœur. » Je continue de le regarder, et je suis... quoi, bouche bée ? Parce que je ne sais absolument pas comment réagir, je ne sais pas quoi dire. Je sens même mes joues brûler un peu et je me rends rapidement compte que je suis en train de rougir. Moi, qui rougit face à Royce. « Ro - » Je n'ai pas le temps de continuer, qu'il me coupe direct en dégageant son t-shirt.  « Tu m'accompagnes ? » je jette mon t-shirt et je décide d'aller faire coucou aux vagues. Tant mieux, parce que je ne savais pas quoi répondre. Je laisse tomber ma robe et je cours avec lui jusqu'à l'eau. Quand le m'enfonce jusqu'aux cuisses, je me tourne pour trouver Royce et je me penche pour l'éclabousser en riant. « J'espère que t'es bon nageur parce que j'veux aller plus loin ! » Je plonge dans l'eau et je ressors un peu plus loin, où on a beaucoup moins pied. Je tire mes cheveux en arrière et je lui fais signe de me rejoindre. Je préfère qu'on joue ensemble plutôt que d'être troublée par ses propos bizarres de tout à l'heure.