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Hurts like hell (Alysse)

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Cela apportait un peu de baume de sentir Alysse près d'elle, qu'elle lui propose de l'aider. « Merci. » rétorque-t-il avant de profiter de leur étreinte éphémère. Il aurait aimé simplement profiter de cette sensation de l'avoir contre elle sans avoir à réfléchir à tout ce qui lui arrivait, mais au moins, il avait le sentiment d'être moins seul face à ce raz de marée. « J'espère. » souffle-t-il alors qu'Alysse lui demande si il pense que Ash' est toujours bien portante ou même vivante. C'était insupportable de subir un tel chantage et ces gens là prenaient un malin plaisir à torturer les autres. Pourquoi il l'ignorait, pourquoi lui plus qu'un autre ? « Je ne suis pas le seul à être menacé, y'a deux étudiantes qui doivent faire la même chose que moi pour protéger des proches, à savoir dégrader un bâtiment public du campus. Le souci c'est que la hiérarchie est complètement dépassée par tout ça, elle ne sait pas ce qui est fait sous influence des menaces et ce qui est véritablement délit. C'est juste un beau bordel. » Il souffle à nouveau comme abasourdi par tout ça, il n'a peut être pas assez couru finalement. « Je pense faire ce qu'ils disent, je pense que j'en apprendrai davantage en tentant de rentrer dans leur jeu, mais je joue gros. Mais de toute manière, je peux pas rester à rien faire en sachant qu'ils peuvent faire du mal à Ash. » Sa décision était prise et elle n'était pas raisonnable, mais c'était ce que son instinct lui dictait de faire.
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Alysse avait besoin de sortir de la douche. La sensation d'enfermement menaçait de la faire suffoquer. Elle se contenta alors de tourner le robinet pour couper l'eau. Inutile d’assécher la planète en plus! Ses neurones s'agitaient dans un cercle incertain de réflexion, de ressentis et de violence. Declan n'avait rien à voir avec ce remue ménage interne. Cependant, les pensées de la brunette avaient besoin d'un peu d'espace pour se faire sans heurt.

"Dégrader un bâtiment... genre faire un tag sur un mur comme #A bas les corbeaux?" Grinça Alysse en s'entourant dans la première serviette qui passait par là et en tendant l'autre à Declan. "Ca semble quand même bien peu demandé par rapport à la difficulté de la mise en place, non? Je veux dire, ils ont pas fait ça pour ça alors à quoi ça sert de te faire faire dégrader un bâtiment?"

Elle parlait de trop songea-t-elle en passant un pan de serviette sur son visage.
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Alysse coupa l'eau. Il était plus que temps de sortir de cette parenthèse. La vérité avait été avouée, maintenant il fallait vivre avec. Declan s'empare d'une serviette tandis qu'il écoute les paroles de la Brune. Logiques, certes, lui-même y avait pensé. « Je pense qu'ils veulent simplement me tenir avec quelque chose, aussi anodin que ça paraisse, en tant que flic tu sais bien que je ne dois pas entraver la loi alors c'est un moyen de menacer mon badge, au moins temporairement. » Et de le laisser en marge de l'enquête mais surtout de faire du mal potentiellement à Ashleigh. Et il ne supporterait pas de vivre avec ce poids sur la conscience. « Je réalise que c'est pas la meilleure chose à faire mais je vois pas quoi faire d'autre... » Il était coincé, avec un truc débile à faire, mais les pervers semblaient bien profiter de la situation. Le risque de ne rien faire était trop grand à ses yeux.
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"Non." Assura Alysse en passant sa serviette sur son bras d'un geste sec et rapide, aussi virulent que l'était son agacement. "C'est surtout un moyen d'obtenir un flic"

Les lèvres pincées, elle écoutait la suite d'une oreille distraite. "Normal. Visiblement tes supérieurs sont des cons." L'autorité et le respect accordé à ceux qui la représentent constituait une base essentielle du caractère d'Alysse. Sa vie avait été modelée sur l'obéissance à un supérieur, à une confiance presque aveugle en la hiérarchie mais pas cette fois. "Ils savent ce qui se passent pour toi, n'est-ce pas? Le chantage et les menaces que tu as reçu, ils savent? Tes menaces ont bien été envoyées d'une manière ou d'une autre et les SMS laissent des traces, bien plus que les lettres ou les colis..."

Elle s'enrobait dans sa serviette, appréciant le moelleux, un peu de réconfort. Bien sûr qu'elle savait que Declan ferait de son mieux. Mais il y avait tant de possibilités, d'autres choix à faire pour mener l'enquête que ça en devenait totalement fou qu'il envisage de céder au chantage. Des dizaines d'étudiants avaient reçus des menaces lettres ou messages sur les murs ou SMS donnaient des indices. Quant aux SMS, ils étaient probablement plus révélateurs qu'une lettre. Au moins, on en connaissait toujours la provenance.
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Elle était tendue par la situation et elle pouvait comprendre. Ce petit chantage le mettait dans une situation bien plus périlleuse qu'il n'y paraissait. Bien entendu, ils avaient envie de nuire à un flic mais il savait aussi que le chantage avait pris une certaine ampleur et était incontrôlable pour les forces de l'ordre. « Non, ils ne savent pas, si j'en parle, ils ne voudront pas que je fasse ce que je prévois de faire, ou du moins, je n'en suis pas certain et ils sont complètement dépassés. Alors je ne peux pas risquer qu'il arrive du mal à Ash. Et si je parle, il risque d'autant plus de se prendre à elle. Je n'ai pas d'autres choix. Je ne peux pas prendre le risque qu'elle soit blessée gravement ou pire qu'elle soit morte. » Il soupire parce qu'il a bien conscience de se fourrer dans un guêpier. Mais ils ont plusieurs dizaines dans son cas, la police ne pouvait pas être partout et surtout ne savait pas tout. Alors que ce maître-chanteur semblait tout savoir lui. « Par contre, je garde précieusement les messages pour plus tard. Ce serait toujours une preuve de la cause de ses agissements. Il espérait sincèrement qu'Alysse comprendrait.
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Sa mâchoire se crispa à répétition. Foutu bordel de merde! L'envie de jurer lui traversait l'esprit à maintes reprises. Merde! Merde!

"Tu travailles avec eux depuis des années. Tu as une équipe, des hommes qui te connaissent, bossent avec toi et savent qui tu es et tu me dis que tu ne peux pas leur faire savoir de manière discrète dans quelle situation tu es..." Alysse n'en revenait pas. Finalement, la police était bien moins efficace que ce qu'elle ne le pensait. Au moins, quand elle devait respecter la loi et qu'elle avait des emmerdes, son patron, à elle, savait fermer sa gueule. Il l'avait vu tabasser un suspect juste avant qu'il ne l'arrête et n'avait pas pour autant été la dénoncer. Quant à Juan, il avait toujours été capable de s'assurer de ses arrières aussi et dans des situations toujours plus délicates. Alors Alysse ne comprenait pas le choix de Declan. "Tu as déjà fait ton choix n'est-ce pas? Alors qu'est-ce que tu attends de moi?" Demanda simplement Alysse, pas certaine de suivre le cheminement de Declan. S'il savait ce qu'il avait à faire, s'il savait comment le faire, pourquoi le faire et qu'il n'avait pas l'intention de changer d'avis, pourquoi venait-il la rendre complice de son méfait?
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Pas besoin d'être devin pour comprendre qu'Alysse n'approuvait pas son choix. Les pupilles se font plus sombres, les sourcils plus soucieux, les lèvres se pincent. Et sans en avoir conscience Declan se crispe, là où il avait trouvé une accalmie quelques instants plus tôt, il pouvait sentir la peau s'apparenter au marbre à mesure que la Brune parlait. Son équipe, oui, il en était membre depuis bientôt deux ans maintenant, et justement, il ne voulait pas risquer leur tête. La section des Renseignements était passée au crible en raison du passé assez tumultueux du Chef de la brigade. Dans cette équipe, Declan était la blanche colombe, l'homme irréprochable et c'est pourtant bien lui qui à force de côtoyer l'ombre promettait de s'y noyer. « Je ne peux pas risquer de compromettre mon équipe. C'est déjà compliqué pour nous. » Et elle le savait, mais il pouvait concevoir qu'elle ne comprenne pas, que son choix la révolte. Oui, il se sacrifiait. Et oui il le savait. Mais si il en apprenait davantage alors ça vaudrait la peine. « Je n'attends rien de toi Alysse. J'attends juste que tu sois là pour moi. J'avais besoin d'en parler à quelqu'un. D'en parler à la personne la plus importante pour moi. » Et pas qu'elle approuve ou non en fait. La Brunette n'était pas du genre à rien faire et attendre le dénouement, il en avait conscience. Il avait conscience de lui demander l'impossible. Le regarder sombrer et ne rien faire.
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Alysse refusait de flancher pour suivre Declan dans son recoin sombre. Mais l''espoir de le tirer avec force vers la lumière diminuait au fil de ses réflexions. Pour preuve la tête de la brunette se secouait de gauche à droite en signe de désapprobation. "Tu fais preuve d'un immense égoïsme." trancha Alysse sans la moindre réserve sur ce point. A ses yeux, l'action de Declan laissait les autres de côté, refusant de l'aide à cause d'un égo sur-dimensionné. Ca lui plaisait d'être le seul héros capable de sauver encore une fois sa princesse. Quoi de mieux pour flatter son égo que de commettre le grand sacrifice. Ca le rendrait meilleurs, n'est-ce pas? Et puis d'ailleurs de quel sacrifice parlait-on? Il n'en faisait aucun. C'était plutôt une sorte de lâcheté, la peur d'affronter, de se retrousser les manches et d'agir avec des couilles.

Parce qu' il n'était pas seul. Il avait le choix et une équipe en qui il avait confiance alors pourquoi choisir de leur tourner le dos? Pourquoi ne pas leur parler plutôt que de mettre en péril sa carrière et plus encore Ashleigh. Après tout rien ne garantissait les résultats après que Declan n'ait cédé. Un mot ça passait inaperçu, surtout avec des personnes que l'on connaissait et qui nous connaissaient. Un signalement, un détail, un message secret ou peu importe changerait toute la donne. "Je n'approuve pas ton choix et je suis effectivement là pour toi, mais pas forcement là où tu le voudrais parce que c'est mon rôle de t'éviter les emmerdes quand tu fonces droit dedans."
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C'était ainsi qu'elle le réconfortait, en lançant une attaque alors qu'il était à terre ? Les prunelle s'écarquillent légèrement sous l'affront et Declan a le pénible sentiment d'avaler une pierre. Égoïste ? Il pensait pas vraiment répondre à ce critère. C'était justement pour protéger les siens qu'il s'embarquait seul dans cette histoire. Partager le fardeau réduirait sans doute en cendre sa section et c'était la dernière chose qu'il voulait. Qu'une personne aussi proche qu'Alysse ne le comprenne pas le lacérait à l'intérieur. « C'est donc toute l'estime que tu as pour moi ? » lance sa voix soudain sèche alors que le bleuté de son regard prend une lueur plus sombre.

Il se sent soudain ridicule ainsi exposé et reprend la direction de sa chambre en la laissant planté là sur ses dernières phrases. Rapidement, il enfile un tee-shirt et un pantalon confortables pour la maison. « Tu sais quoi Alysse, si être là pour moi c'est me foutre dans la gueule mon soit-disant égoïsme, tu peux me laisser seul. La vérité c'est que ton mec réagit pas comme tu voudrais et que c'est toi que ça écorche. » Puisque tout était si compliqué pour elle. Il n'avait pas la tête à argumenter et encore moins à se défendre. Il était fatigué. Juste fatigué.
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"Oh ne me fais pas ce coup là. C'est pas la question." Soupira Alysse alors qu'il remettait en cause tout l'estime qu'elle avait pour lui. Il était d'ailleurs mal placé pour lui faire la leçon parce que niveau estime il ne devait pas en avoir beaucoup non plus pour ceux qu'il ne pensait pas capable de faire face au moindre problème. La brunette n'appréciait pas et n'avait jamais apprécié ce comportement. Le chevalier blanc, pourquoi pas. Jésus sur sa croix, non merci. Contrairement à ce qu'il imaginait, c'était bien lui qu'elle tentait d'aider et d'empêcher de commettre une erreur inutile.

Dans un grognement face aux propos de Declan, Alysse claqua la porte de la salle de bain de son pied. Puisque monsieur voulait être seul, qu'il en soit ainsi . Au moins il ne pouvait rien lui reprocher. Il ne comprenait déjà rien à rien. Les mains attrapèrent les rebords de l'évier pour l'obliger à se recentrer. La situation la frustrait avec force. Ils ne se comprenaient pas, probablement parce qu'elle avait trop changé en à peine quelques mois. Lui était fatigué et se murait dans ce calme apparent et elle, elle redoublait de colère et fougue. Mais sans Leonidas pour la canaliser et lui imposer une limite, Alysse se sentait perdue. Elle avait vraiment besoin de sa colère pour vivre. Finalement, elle se pencha pour laisser couler un filet d'eau entre ses doigts et s'asperger le visage. Après avoir coupé l'eau, l'index et le majeur se plaçaient savamment sur sa jugulaire alors qu'elle se fixait dans le miroir.

Calme... Maintenant, elle savait parfaitement ce qu'elle avait à faire. Habillée avec la même tenue que celle qu'elle avait eut en arrivant -Alysse refusait de laisser des affaires chez Declan- et les cheveux humide et frisés, elle retournait en direction de Declan, à bonne distance malgré tout. "J'ai pas l'intention de partir."
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