missing you (jambi)

Cela faisait quelques semaines que tu étais rentré à Boston. Ces trois derniers mois, tu n'avais pas tellement donné de nouvelles à tes proches. Pourtant depuis ton retour, tu as eu le malheur de voir débouler Sally sur ton palier, puis Roxie, ton ex. Toutes deux inquiète de ton état. Tu sais cette inquiétude dont tu avais tant voulu les préserver. Pour cause, tu n'avais mis qu'Alison dans la confidence. Alors depuis quelques jours, tu t'efforçais de te dire qu'il serait quand même bon et juste d'aller voir Bambi. Tu savais que cette amie de longue date, si loyale et précieuse, avait tout autant un tempérament bien à elle. C'est peut-être pour ça que ça t'avait pris quelques jours avant de te décider. Pas encore juger apte à conduire, même en boite automatique, tu te faisais déposé en bas de chez elle, et finissait ton chemin seul, jusqu'à la porte de chez elle en béquille.

@Bambi C. Corleonesi

Trois mois constituait une bien longue attente lorsque l'on s'inquiétait pour un ami proche. Quelqu'un que l'on considérait presque comme un frère... c'était le cas de Bambi, qui se demandait chaque jour si Jamie allait bien, s'il ne lui était rien arrivé de mal... difficile de ne pas se faire mille films, encouragée par ses hormones de femme enceinte. Ces dernières lui compliquaient particulièrement la vie dans ce genre de situation. Aussi, pour s'occuper l'esprit et éviter de cogiter comme une folle, l'italienne rangeait les petits bodys achetés avec Maxence et ses proches dans une armoire tout juste montée dans la chambre des jumeaux. Elle était en plein ouvrage lorsqu'elle entendit la sonnette. Malgré son ventre déjà proéminent, que sa salopette ne faisait que mettre en valeur, la brunette parvint juste la porte et son cœur manqua un battement en voyant Jamie, en chair et en os... et en béquilles. Jamie... murmura-t-elle d'une voix douce avant qu'un sourire ému ne se dessine bientôt sur ses lèvres. Bambi s'approcha pour le serrer délicatement et précautionneusement dans ses bras, avant de l'inciter à entrer et à s'asseoir. Si tu savais combien je suis contente de te voir ! J'étais inquiète, j'avoue, tu me connais... j'ai... des millions de questions, mais je vais me retenir, c'est promis... je peux t'offrir quelque chose à boire ? A manger ? reprit-elle, au comble de l'émotion, toujours aussi prévenante.

Le temps d'une fraction de secondes, tu avais fait les gros yeux. Qu'on se le dise, tu ne t'attendais pas à ça. Elle avait le ventre bien arrondi. Tellement arrondi que ça ne pouvait être qu'une grossesse. Tu avais manqué tout ça ? Il fallait l'avouer tu n'aurais pas rêvé de meilleures retrouvailles. Oui, la voir, l'entendre, et la savoir enceinte, te faisait énormément plaisir. Mon italienne préférée ! As-tu dans un léger rire plein d'émotion. Ce fut d'ailleurs plus fort que toi, tu as calé l'une de ses béquilles contre le mur pour pouvoir l'entourer d'un de tes bras et la serrer contre toi avec autant de délicatesse. Tu étais fragile, elle était bien enceinte. Tu es donc entré et tu t'es installé, pas du tout surpris qu'elle ait prit la parole avant toi, sans trop s'arrêter. Ah, c'était bon de rentrer chez soi hein ? Non, non je ne veux rien ! Viens t'installer et me raconter. C'est une jolie surprise, je ne m'y attendais pas. Félicitations ! Oui tu savais qu'elle avait eu ses galères par le passé et que la perte d'un bébé l'avait profondément changé par le passé. Tu savais aussi que son désir de maternité n'avait jamais disparu. Alors oui, tu ne pouvais que te réjouir pour elle.

Rien que d'entendre la voix de Jamie fit naître une vive émotion chez Bambi. Il lui fallut tout son contrôle pour ne pas éclater en sanglots contre lui alors qu'il lui offrait une étreinte pleine de douceur, d'amour fraternel. Un mélange dont il avait le secret, et ce malgré le déséquilibre qu'il devait probablement ressentir sans l'aide de l'une de ses béquilles. La brunette ne poursuivit pas le câlin trop en longueur pour éviter qu'ils ne s'écroulent tous deux et ne risquent une quelconque blessure... l'incitant plutôt à entrer dans son tout nouveau chez elle, partagé avec son cher et tendre, père des jumeaux à naître. Malgré toutes les questions que l'italienne avait en tête - notamment autour de la présence des béquilles du jeune homme - elle dû se retenir pour mieux venir s'asseoir à ses côtés, un sourire gigantesque la rendant tout bonnement rayonnante, tout comme sa grossesse. J'avoue, c'est une surprise pour pas mal de monde... j'entame bientôt mon sixième mois, difficile de dire que j'ai juste fait un gros repas ! rigola-t-elle doucement en essayant de rassembler ses idées pour savoir par où commencer. Que dire à part que ce sont des jumeaux, garçon et fille, que malgré la fatigue je suis la plus heureuse du monde et que j'essaye tant bien que mal de lier mes études, ma grossesse et ma vie de couple ! Si tu as des questions après... tu peux te lâcher chou tu sais !

Retrouver Bambi c'était retrouver ces répliques bien à elle aussi. Alors oui, tu n'avais su t'empêcher de rire quelque peu en l'entendant te dire qu'elle n'avait pas juste fait un gros repas, chose que tu concevais plutôt bien. Des jumeaux hein ? Joli travail, Corleonesi ! Surprise et double joie probablement. C'était moyennement rare et toujours surprenant à apprendre, et toi depuis cinq minutes que tu étais là, tu avais déjà l'impression d'avoir retrouvé cette amie si chère. Je suis vraiment content pour toi. Je fier de toi aussi. Aha on signait là, le retour de tonton Jamie, n'est-ce pas ? Quoiqu'il en soit tu ne te privais pas de lui dire ce que tu pensais. Elle le savait et tu le savais vous aviez une affection réciproque assez fraternelle. La voir si rayonnante et heureuse répondait à toutes les questions que tu pourrais te poser.

Les félicitations de Jamie firent délicatement rougir la future maman. En même temps, les moments durant lesquels Bambi pouvait réellement laisser exploser sa joie d'être bientôt mère de jumeaux se faisaient plutôt rares ces derniers temps. J'avoue que je ne m'y attendais pas quand le gynéco me l'a appris... je suis tombée sur un stronzo la première fois, je te dis pas, ça a un peu gâché la nouvelle ! rigola-t-elle en levant les yeux au ciel, sans aller jusqu'à expliquer que ce dernier l'avait particulièrement paniquée vis à vis de la santé des jumeaux et de la sienne, et s'était comporté tel un connard de dernière catégorie. Cela n'avait aucune espèce d'importance alors qu'elle prenait dans la sienne la main de son frère de cœur. Fier de moi ? Mais je n'ai rien fait ! se passa-t-elle la main contre sa nuque, toujours aussi modeste et intimidée face aux compliments. Comment va ta princesse au fait ? J'aimerais tellement la voir, elle doit être absolument sublime !

Comme toute personne proche de Bambi, tu avais comme appris des mots d’italien que jamais tu n’aurais su retenir autrement. Fini les banalités telles que décliner son identité ou donner son humeur du jour. Non les qualificatifs et les railleries étaient toujours de mise avec elle, en italien. Alors oui stronzo t’avait fait sourire à cet instant. Ca longtemps été compliqué, et t'as su patienter, et tirer ton épingle du jeu. Regarde toi maintenant! Tu n'irais pas jusque dire que toutes ses galères en avait valu la peine. Pourtant si ça avait été toi, tu l'aurais pensé. Mais tu n'étais pas à la place Bambi et chacun vivait les événements de sa vie à sa manière. Oui, elle est sublime, mais je suis pas sur d'être objectif. Tu devrais passer un de ces quatre tant que tu as encore ton bidon. Tu ne commenceras certainement pas l'éducation sexuelle de ta fille de sitôt, surtout pas. Par contre lui faire rencontrer un petit miracle de la vie sur une personne qui lui était familière ça te tentait bien.

Bambi, qui avait un temps baissé le regard alors que son sourire illuminait toujours son visage, redressa ses yeux d'un bleu océan pour l'encrer dans celui de ce véritable frère. Un papa, un parent, tout comme elle allait le devenir très bientôt. Je crois que "facile" ne fera jamais partie de mon existence... mais je ne peux pas dire que je m'ennuie ! En ça, je suis chanceuse... ajouta-t-elle avec humour et positivisme, comme à son habitude. L'italienne ne broyait jamais du noir et se relevait toujours, la tête haute. Une force dont elle usait et abusait devant l'adversité. On est jamais objectifs mais elle est sublime ta fille... elle l'était déjà la dernière fois que je l'aie vue ! Tu crois que le fait que j'ai encore mon gros ventre de femme enceinte lui apprendra quelque chose à Zoé ? demanda-t-elle néanmoins, intriguée.

C'est vrai que c'était le tempérament de Bambi. Toi, tu savais que que certaines périodes lui avaient été houleuses, et pire, tu pensais même cela parfaitement normal. Alors à sa réplique tu finissais pas dire. Tu vois c'est de ça que je parlais! Cette force douce et tranquille c'était tout elle. Quoiqu'il en soit quand elle te parlait de Zoé, ça suffisait à te donner l'envie de profiter pour les faire se voir avant l'accouchement. Un papa poule oui, mais en attendant tu n'attendrais pas qu'elle grandisse pour éveiller sa curiosité. Bien sûr ! Tant qu'on ne lui explique ce qui t'a mis dans cet état, le reste est tout benef'. Je viendrai te voir avec elle après l’accouchement aussi. As-tu en riant légèrement. Zoé allait avoir deux ans très prochainement, et toi, tu ne voyais déjà plus le temps passer. Le temps passait si vite !

Bambi éclata de rire, sachant pertinemment que Jamie la connaissait par cœur, et depuis longtemps. Je crois que je ne changerais jamais en fait... admit-elle en rougissant légèrement, reprenant ce regard capable de faire fondre n'importe qui. Ses yeux aussi étaient une force, capables d'exprimer tout ce que l'italienne ne savaient dire par des mots. Tout comme la fierté qu'elle ressentait à l'idée d'être enfin maman, de jumeaux qui plus est. Expliquer à ta fille de presque deux ans comment je peux avoir un gros bidon comme ça... va falloir qu'on se concerte avant toi et moi ! Je crois que je vais adorer voir ses petits yeux devant les bébés juste nés... ça va être d'une beauté !