LES DISPARUS ► topic de groupe

Aouchhh… Ma tête. J’ai l’impression qu’un bronze m’est tombé sur le crâne. Foutu Thanksgiving. J’avais peut-être un peu trop forcé sur l’alcool hier soir. Je passais une main sur mes yeux avant de les ouvrir faiblement. Sauf que, le spectacle qui s’offrait à moi n’était pas du tout ce à quoi je m’attendais. J’étais allongé par terre sur un matelas bas de gamme, et autour de moi se trouvaient d’autres étudiants. Ok… Qu’est-ce que j’avais fait de ma soirée? Aucun souvenir. Rien, le black-out total. C’était étrange quand même, même dans mes soirées les plus arrosées, jamais je n’avais perdu la mémoire. Je regardais aux alentours, les yeux faiblement plissés à cause du mal de tête. Pas de fenêtres. Ok, de plus en plus bizarre. Les autres avaient l’air d’être toujours endormis. Je me levais et me dirigeais vers la seule sortie possible, la porte, que je n’arrivais pas à ouvrir. D’accord, je titubais encore un peu et j’avais perdu toute force dans mes bras, mais quand même… Je forçais à nouveau la poignée mais rien à faire. Bon, c’était visiblement verrouillé. Je passais une main sur ma nuque et me retournais à nouveau pour inspecter les gens présents. Putain, Nath. J’allais vers lui et me penchais pour le secouer gentiment d’une main sur l’épaule. « Nath, debout. Allez. Il se passe un truc bizarre, et je sais pas ce qu’on fout là, mais t’as intérêt à avoir une meilleure mémoire que moi. » J’étais abonné à l’amnésie moi ou quoi?

Un bruit de claquement successif vint sortir Jeff de son sommeil. Un dur réveil pour l’italien qui avait entendu résonnait dans sa tête lourde ce qui s’avérait être la tentative d’ouverture d’une poignée de porte clôturée. Après avoir reprit ses esprits, Jeff ne se rappelait guère de grand chose et n’avait d’ailleurs guère de souvenir d’un tel dortoir avec de telles personnes autour de lui. Et si l’endroit semblait un minimum confortable, cette situation d’incompréhension total avait le don d’offrir à Jeff un mauvais pressentiment. Oh il en avait connu des situations compliqués durant sa période mafieuse, mais celle-ci pourrait s’avérer peut être bien plus particulière. S’approchant de la jeune femme endormie à ses côtés (Hannie), il vint à tout hasard posé deux doigts sur son poignet afin de se rassurer qu’elle était encore des leurs, pouls qui était effectivement rassurant. Non loin de là, une autre personne (Elliot) s’attelait aux même vérifications que lui, Jeff lui offrant un signe de tête furtif quand il croisait son regard. Il avait une nature méfiante, d’autant plus maintenant. Après un regard global de la situation et des membres présents, Jeff n’avait qu’une question en tête. Quelqu’un avait t-il ne serait-ce qu’un minimum conscience de ce qu’il se passait en ce moment ?

J'ouvrais difficilement les yeux, ébloui par la puissance de l'éclairage au dessus de moi. Une douleur affreuse se fit ressentir à l'arrière de mon crâne mais je fus plus préoccupé par cette pièce qui m'était tout à fait incoonus. Je ne fus pas rassuré et à en croire les visages des premiers réveillés, il y avait de quoi être inquiet. Je m'approchais de Jeffrey qui était au chevet d'une connaissance commune (Hannie) et lui demandais si elle allait bien. D'un signe de tête, il me répondit par l'affirmative alors que je pensais tout haut: " Mais qu'est-ce qu'on fout là... "

Mon dieu je me sens mal, je ressens la pulsation de mon coeur et du passage de mon sang dans tout mon corps. Je bouge la tête difficilement, mais qu'est ce qu'il m'arrive? J'ai un mal de tête, une bouche pâteuse... J'ouvre les yeux difficilement en les frottant mais pas trop fort pour ne pas enlever mes lentilles. Je regarde autour de moi et on était où? Dans un espace de dortoirs vraiment dégueulasse. Mon dieu, cette basse classe dans laquelle on m'a mis là. Je regarde les personnes, je ne les connais même pas. C'était qui? D'où ils viennent? J'en ai aucune idée. Je sursaute quand je sens qu'en faite aucuns d'eux n'est ma petite amie. Et nous ne sommes pas réellement là où on était avant. Mais qu'est ce qu'il s'est passé? Je regarde les deux zigotos qui étaient réveillé. (Jeffrey & Eliott) "Euh vous êtes au courant de ce qu'il se passe?" Je fronce les yeux les regardant puis regarde autour de moi. Et un autre mec (Alan) se réveille à son tour. Justement c'était une bonne question. Je touche mon pantalon et ne sens plus mon portable, oh les salauds .... "On nous a pris nos téléphones les gars." On était foutus. Je voulais prévenir Athénaëlle, que j'allais bien, mais je ne savais même pas où on était. Mais c'est quoi cette université où je suis tombé... Il n'y avait pas de soirées comme ça à Yale, c'était plus calme...

La porte était verrouillée, on était une dizaine à vu d’oeil à être enfermé dans un dortoir peu alléchant après une soirée bien arrosée, pendant laquelle il y avait eu pas mal de drama. J’avais beau réfléchir, analyser la situation, rien ne me venait à l’esprit. Aucune raison rationnelle pour qu’on soit ici présents. Tandis que l’un (Jeffrey) vérifiait les pouls tel un gars de Médecins Sans Frontières, un autre (Alan) commençait déjà à se poser des questions et à paniquer, alors qu’un dernier (Andrew) déblatérait des mots inutiles. ‘Qu’est ce qu’il se passe?’ Merci, ça allait faire avancer la situation ça. Comme si l’un d’entre nous savait ce qu’il se passait ici. Je secouais un peu plus Nath, mon meilleur ami de tous les temps, seul visage familier dans cette pièce insalubre. « Allez gros, fais pas ton feignant. » grommelais-je en me redressant. Oh, de la bouffe. J’apercevais en effet un bureau sur lequel se trouvait quelques trucs à grignoter. Sympas, nos ravisseurs. Je m’appuyais sur la table, butin en main, visiblement le seul détendu. J’attendais encore quelques minutes, avant de lancer bien fort, comme si je m’adressais à quelqu’un derrière la porte ou à une caméra cachée : « Bon allez, c’était drôle, ha-ha, c’est bon, vous pouvez ouvrir la porte maintenant. » Beau travail les mecs, certains étaient déjà paniqués et j’avoue que même moi, j’avais pas été serein en ouvrant les yeux. Maintenant, ça me paraissait juste ridicule. On était dans un dortoir, avec des lits et de la bouffe. Ça ressemblait pas à un acte criminel dangereux, pour moi. Certes, on n’avait plus nos téléphones, et ça, ça me cassait les couilles. Mais à part ça, rien de bien inquiétant si vous voulez mon avis.

Effectivement, il (Andrew) avait raison. Jeff ne sentait plus son téléphone dans sa poche non plus, offrant un regard très questionneur son ami Alan après l’avoir salué et avoir signifié être heureux de sa présence ici. Se pouvait-il que quelqu’un ici ait encore son téléphone ? La probabilité semblait très basse mais cela valait le coup de vérifier. Il s’apprêtait à demander à Alan de l’aider à réveiller les autres personnes pour vérifier ceci quand il vit soudain la personne (Elliot) qu’il avait salué de la tête il y a peu se servir dans le grignotage offert sur le bureau. Après avoir tapoté l’épaule d’Alan, il se dirigea vers l’affamé pour se positionner à ses côtés “T’as aucune idée d’où vient cette bouffe. A ta place j’aurais pas croqué dedans…” dit-il en guise d’approche. Une approche peut être quelque peu paranoïaque de la part de Jeff mais il ne pouvait s’en empêcher.

Le Médecin Sans Frontières (Jeffrey) me rejoignait et suggérait que la bouffe était peut-être empoisonnée. Et moi, j’me contentais d’hausser les épaules. « Au pire, byebye. » J’mourrais et puis c’est tout, c’est la vie. J’ai toujours pensé que ma spontanéité et ma négligence me mèneraient à ma perte. En tout cas, même si c’était empoisonné, c’était bon et ça faisait du bien à mon estomac, vide depuis plus de quinze heures. Je posais sérieusement le regard sur mon voisin puisque lui n’avait pas l’air de plaisanter. « Rohhh, sérieux? C’est juste une mauvaise blague, c’est tout. On finira en prank sur Youtube demain et cette histoire s’arrêtera là. » Les autres avaient vraiment peur? C’était eux qui étaient insensés, ou moi, du coup?

Je lève les yeux au ciel. Non mais ce gars là (Elliot) sérieusement, je sens qu'il va me saouler. Je l'écoute parler, pour lui tout semblait normal. Certes on avait de la bouffe et des lits, miteux, jamais je ne dormirais là dedans. Puis comment dormir déjà quand je sais que ma petite amie est quelques parts aussi et que je ne sais pas ce qui pu lui arriver à elle. Je me suis juste absenter 2 minutes pour aller faire pipi après la tonne d'alcool qu'on a bu. Mais merde, je fronce le regard. Je pose ensuite mes yeux en me mettant contre le mur en regardant les deux mecs, (Eliott & Jeffrey), puis Alan qui lui avait pas l'air bien. "Bon... Vous avez bu ce cocktail là?" J'avais tellement bu que je ne sais même plus qu'est ce que j'avais dis, ou même fait. Ce mal de tête, était beaucoup trop intense, je me rappelle du début de la soirée mais plus mes souvenirs s'avancent dans la soirée plus je ne sais plus rien. Et le fait de pas avoir mon portable me saoule. Je sais qu'une blonde s'inquiète pour moi. Et qui sait en faite, ce petit mec debout la avait raison c'était qu'une blague. "Ah tu penses à une blague toi? Donc... Qui sait t'es peut-être avec eux en faite. T'es le seul calme, qui relative la situation... " Quand je disais eux, c'était ceux qui nous avait planqué ici dans cette pièce de merde, sombre et en plus en mauvaise état. "Bon vu qu'on est là pendant un moment je pense au vu de la nourriture qu'on dispose. Ca vous dit qu'on se présente? Histoire que j'arrête parler de vous en disant "l'autre la bas"." Je souris tranquillement. Puis mon regard se pose à nouveau sur eux, alors que mes mains se mettent dans mes poches. Non il n'y avait plus rien je confirme!! Ils m'ont même prix mon porte monnaie. "Moi c'est Andrew. " Ba quoi? Fallait faire genre qu'on est gentil non?

J'ai l'impression d'avoir pris la cuite de l'année. La cuite de ma vie, même, quand j'ouvre les yeux, difficilement. Je passe une main sur mon visage, déroutée, fronce les sourcils le temps d'émerger, et surtout, avec un putain de mal de crâne. C'est quand j'entends les voix autour de moi que je comprends qu'un truc ne colle pas, puis j'me souviens : La soirée, mon malaise, les autres qui allaient mal. Lenny, Pluton, Lily, Sacha. Je me réveille sur un lit que je ne connais pas, avec des gens que je .. ne connais pas plus. Une main sur mon front, je constate une belle bosse, et je sens que ma lèvre est ouverte, probablement les dégâts suite à une mauvaise réception pendant ma chute. « Qu'est-ce que.. » Ma voix est enrouée, difficile de prendre la parole, alors que j'arrive enfin à articuler faiblement en tentant de me redresser, encore patraque: « Où est-ce qu'on est ? » Est-ce qu'on a tous pris une cuite de la mort ? Je reconnais pas la Mather, là.