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Ont souriaient, tous les deux, assis là, ont apprenaient à se connaitre sans même chercher à le faire et c'était agréable, ne pas se forcer, juste se laisser aller. " Justement, les yeux sombres ne font ressentir que les pires émotions de chaque être humain, c'est compliqué de vraiment percevoir cette étincelle de bonheur. Alors que les yeux clairs transmettent tellement de bonheur. Mais ce qui fait aussi leurs beautés c'est justement quand la haine les traverse, c'est encore plus intense." Je finissais ma bière d'une traite et je la regardais, apercevant vaguement un sourire dans la pénombre, alors je souriais aussi. Je connaissais peu de personnes aux yeux clairs mais ils m'avaient toujours transcendé de par leur beauté, par les émotions qu'ils pouvaient transmettre, seulement par leurs regards. Elle s'était approchée de moi pour se réchauffer sans pour autant me toucher. Elle avait sûrement dû remarquer que je n'étais pas un tactile, je trouvais ça bien, qu’elle respecte ça. Où d’autres personnes avaient voulu te forcer, elle laissait faire. Quand elle m'avait confirmée la couleur de ses yeux, j'avais eu une impression de tristesse, une tristesse indescriptible, trop profonde pour en parler, une part de son passé intouchable, impénétrable. "Alors elle devait avoir de beaux yeux." Mais elle ne bougeait plus, son regard probablement perdu dans le vide, un vent glacial lui soufflant sur le visage, comme s'il répondait à sa peine. Elle ne m'écoutait plus, je le savais, je le sentais. J'avais posé ma main sur sa tête, l'autre dans ma poche après avoir écrasé ma cigarette contre le sol."Tout ira bien." Je savais ou du moins j'avais l'impression de comprendre son ressenti. Etre tellement perdu, triste, impossible de vivre un réel moment de bonheur sans être meurtri à l'intérieur. Je lui disais les mots que j'aurais voulu entendre, passant mon bras derrière son épaule afin de lui donner une faible étreinte, la réchauffant physiquement autant que mentalement. Elle posait sa tête sur mon épaule, alors je posais ma tête sur la sienne, seulement quelques secondes pour un moment de silence éternel. Elle avait ensuite relevée sa tête en s'excusant et j'avais enlevé mon bras de son dos. "T'inquiète, de temps en temps ça peut faire du bien." Je ne la connaissais que depuis quelques heures seulement et j'avais tout de même envie qu'elle soit heureuse, le plus possible. J'avais le sentiment qu'elle le méritait et qu'elle devait se pardonner ses erreurs. Elle laissait simplement ses cuisses sur les miennes et ça ne me dérangeait pas. J'acceptais sa proximité, certaines personnes arrivaient à me mettre à l'aise, sans que je ne me sente pour autant agressé. "Un trop plein. De tout. Je n'en pouvais juste plus, j'avais simplement besoin de prendre un nouveau départ je dirais. Alors quand j'ai reçu mon intégration à Harvard j'ai pris ma sœur et je me suis tiré, en laissant tout le reste. Et toi alors ?" Je la regardais, et je savais qu'elle faisait de même. Même dans le noir complet je pouvais sentir son regard s’imprégner du mien.
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