{Gypsy} Deux emmerdeuses

Okay t'as ptêt été un peu sèche avec elle, mais c'est un coup en traître quand elle sort au barman qui bave sur son décolleté qu'un jour tu aimes les hommes et le jour suivant tu aimes les femmes. Tu t'retiens d'la planter, vraiment, il t'faudrait pas moins de cinq minutes pour trouver un meilleur partenaire pour le reste de la soirée.

"Crois c'que tu veux Josh' mais les filles ne m'intéressent pas, alors au lieu d'te faire des films, va voir ailleurs si on y est." tu balances au barman, déjà bien agacée par les piques de Gigi. Mais après avoir fini le whisky et après avoir commandé une bouteille de tequila, vient le moment des révélations, d'vider un peu son sac chacune son tour. "Merci, mais les thérapeutes j'ai du mal à leur faire confiance...Puis t'inquiète pas, ça reste entre nous..."

T'es surprise qu'elle t'en fasse part même, Gigi qui s'confie à toi et qui en plus te demande de ne pas aller le répéter sur tous les toits. Waouh. Vous avez bien avancé toutes les deux concernant les confessions, et vous avez dépassé le stade simple amies. C'est drôle ça t'fait quelque chose. Puis son sourire a disparu, et la voila qui déprime, qui t'dit qu'elle a peut-être eu tort de venir chez les Eliot. Double waouh, t'as l'impression d'halluciner là.
Tu poses une main doucement sur son épaule. "Hé...qu'est-ce qui va Gigi ? T'sais c'est qu'une confrérie et si tu n't'y sens pas bien, t'as qu'à te barrer ! Chez les Verts j'suis sûre que tu serais la bienvenue. Ou même ailleurs, t'es une tête brûlée, pire que moi et c'est ça que j'kiffe chez toi. Enfin voila quoi. Passe moi ça." tu lui fais en attrapant la bouteille, tu bois une longue gorgée de tequila, ça pique mais qu'est-ce que tu kiffes ça.

Tu avais esquissé un sourire face à l’agressivité contrôlée de la Mather destinée au barman. Elle était chou. Puis, tu t’étais livrée à elle comme elle l’avait fait. Tu retrouvais sans cesse sa fougue malgré l’aide que tu lui proposais. Billie ne voulait rien entendre, elle seule pouvait se sauver. Peut être qu’elle avait raison. Peut être qu’elle en avait les moyens contrairement à toi. Toutes ces histoires noires ravivèrent tes doutes du moment et tu ne pus t’empêcher de les confier à la seule personne qui daigner t’écouter ces derniers temps. Tu t’attendais déjà à ce qu’elle te dise qu’elle avait raison mais la blondinette t’avait au contraire rassurée. Là, elle te surprenait. La douceur faisait-elle partie de son registre ? Déposant ta main sur la sienne, tu l’avais contemplé dans un court silence d’émotion. Puis, une éclair de génie t’avait frappé de plein fouet « Tu sais quoi ? Je vais les détruire de l’intérieur. Je ne supporte pas leur philosophie aux Eliot. Quand j’ai fait mon choix, j’étais loin de me douter l’interprétation des règles que les types en faisaient en interne. Y a aucune fraternité entre eux. Ils sont en compétition en permanence, ils se piquent, je peux pas. Il faut un minimum d’entraide et de fun. Quand tu rentres là-bas, c’est comme si tu étais en terrain hostile » lui dévoilas-tu en fusillant les alentours pour ne pas qu’un blaireau fouineur t’entende et aille tout répéter. « J’sais pas… J’verrais bien. Je suis très famille et j’espérais en trouver une là-bas mais je me suis trompée » finis-tu par avouer en attrapant de nouveau la bouteille de tequila. « Excuse moi pour ce numéro. Tu me perturbes alors je fais la conne »

C'est pas possible. Elle est pas possible cette Burberry. C'est pour ça que tu éclates de rire quand elle te dit qu'elle compte détruire la EH de l'intérieur. Elle a du cran, tu ne peux pas le nier et c'est aussi pour ça qu'au fond tu l'apprécies mais ce serait trop lui faire plaisir de le lui avouer là maintenant tout de suite. Puis c'est clairement pas le bon endroit.

"T'as un grain Burberry t'es au courant de ça ?" tu lui dis gentiment alors qu'elle a sa main posée sur la tienne, main terriblement douce et ça aussi ça te perturbe, surtout quand elle t'avoue que toi aussi tu la perturbe. Okay, deux pas douées et deux perturbées dans un bar, ça fait pas bon ménage.

"C'est loin d'être une famille parfaite chez les Eliot...Par contre chez les Mather on a beau avoir ce côté rebelle et fêtards, on est une véritable famille. C'pour ça que j'y suis allée. Et pour y retrouver mes meilleurs potes." tu souris à la jeune femme alors qu'elle récupère la bouteille de tequila qui était dans tes mains quelques secondes plus tôt.

"Eh... vas-y molo avec la téquila c'est pas du champagne ma belle." tu la taquine encore un peu juste parce qu'elle chez les Eliot. Elle t'fait sourire cette blonde, c'est con à dire, mais tu passes un bon moment là tout d'suite avec elle.

"Bon, on va pas se morfondre plus longtemps, on s'fait un action ou vérité ?" tu finis par lui demander, un sourire joueur aux lèvres.

Oui, tes plans diaboliques pour renverser la dictature en place chez les Eliot étaient totalement fous. Tu n’en avais pas vraiment la force pour l’instant. Tu hésitais même à les quitter dès à présent pour te fondre dans la masse des non-couleurs. T’aurais pas à te faire chier pour des gens qui n’hésiteraient pas à te planter un couteau dans le dos au moins. « Je sais que les Mather pourraient me plaire. Mais cela signifierait aussi de te croiser tous les jours... À vrai dire, je me sens plus une fibre artistique, plus… une artiste tourmentée qui irait bien chez les Lowell. Fais chier. J’ai pas envie de me prostituer de nouveau pour rejoindre les rangs d’une confrérie. Mais je sens que je ne finirais pas mon bizutage. Je vais être renvoyée très vite. » avouas-tu en fixant vaguement le comptoir. Puis, Billie t’avait sorti de ses songes en te proposant un jeu. Tu ne savais pas vraiment comment on y jouer mais elle allait forcément t’expliquer. « Hmm ouais, pourquoi pas ! » lui répondis-tu en te levant de ton tabouret pour te dégourdir tes longues jambes « Ça marche comment ? On choisit juste action ou vérité et l’autre envoie la sauce ? Et si l’autre échoue il boit ? Un truc du genre non ? En tout cas, je choisis vérité pour commencer ! »

"Gypsy Burberry qui veut quitter les Eliot ! Et qui risque d'se faire renvoyer. Alors là ça me la coupe je te l'avoue." c'est clairement un truc à fêter, c'est vrai que c'est stupide comme raison, mais tu trouves toujours une bonne raison pour fêter n'importe quoi. Et là ouais c'est clairement du grand n'importe quoi, mais ça t'fait sourire quand même, et parfois ouais tu peux la trouver attendrissante cette blonde casse ovaires. Ouais ovaires parce qu'aux dernières nouvelles tu t'es pas greffé des couilles, manquerait plus que ça. Bien que parfois t'en as plus que certains mecs que tu as croisé dans ta vie. Bref.

"Personne ne te plantera de couteaux dans le dos chez les verts, crois moi... mais si ça te dérange tant que ça de me croiser tous les jours là bas, t'en fais pas à la fin de mon bizutage je m'prends un appart à Boston." t'attrapes de nouveau la bouteille de tequila, à ce rythme tu vas finir morte bourrée dans le bar et tu devras rentrer en taxi... mais pas question de laisser ta moto ici. Quoi que... au pire tu demanderas à Camille de venir te chercher et d'te ramener en bécane. Pour Gigi par contre tu n'sais pas comment elle compte rentrer et si elle compte rentrer après votre soirée.

"Ouep t'as tout compris, t'es pas si bête que ça au final. Je plaisante. Donc... vérité hein ?" tu lui demandes amusée, ouais t'as bien quelques idées mais pas pour de suite "T'as une cible potentielle pour la fin de ta soirée ?" tu lui demandes curieuse, cherchant à capter ses réactions.

« Chuuuuut ! Y a des espions partout ! » lui adressas-tu en lui attrapant le poignet pour qu’elle baisse d’un ton. Tu ne souhaitais pas que l’on te tombe dessus dès maintenant. Il fallait que tu travailles ton départ pour te faire le moins d’ennemis possible ! « Sérieux ? Un appart… Hum… intéressant. Toute seule ou en coloc… ? Étant donné que je risque d’être à la rue pour avoir déserté c'est bon à savoir… Enfin j’ai toujours l’appart’ de Lucky mais elle baise sans arrêt » déclaras-tu en tordant ta bouche. Finalement tu étais de trop chez ta soeur. Elle avait droit à son intimité et toi, tu avais le budget pour te prendre une sacrée baraque. T’avais juste la crainte de te retrouver seule chaque soir… Puis rien que le fait de penser à squatter chez Billie te donner le tournis là.  

Par la suite, pour pimenter votre soirée qui commençait à se ternir sous tes confessions, la Mather t’avait proposé un petit jeu dans lequel tu t’étais engouffrée sans crainte. « Vérité ouuuuuais. Mes neurones sont bien branchés malgré ma blondeur bébé ! » râlas-tu avant d’écouter sa première question. Son interrogation était déstabilisante et tu te doutais bien qu’elle n’était pas non plus innocente. Son regard bleuté traçait tes réactions, tu l’intriguais forcément. En définitive, elle désirait savoir de manière déguisée si elle te plaisait, t'étais pas conne. « Si ma meilleure amie ne m’avait pas invité à prendre un verre avec elle ce soir, je t’aurais dit que j’en avais une, mais là, je suis grillée. Je ne vais pas pouvoir verrouiller totalement ma cible, pas ce soir. » confias-tu en buvant une gorgée de tequila « Comme je suppose que je n’ai pas bien répondu à ta question, je bois hein » lui déclaras-tu en haussant des sourcils. T’allais pas en vouloir à Adria t’avoir choisi ce soir pour vous réunir. C’était rare de la croiser avec son job alors qu’avec Billie, tu savais déjà que ce type de rendez-vous pourrait se reproduire très vite. L’intuition féminine. « À toi ! Action ou vérité ? »

« Ouais un appart, j’sais pas, c’est bien que j’sois direct sur le campus, mais au final j’me retrouve la plupart du temps toute seule dans ma piaule, mon coloc est inscrit aux abonnés absents. Mais j’aime le fait d’y être toute seule, donc dans mon futur appart, pas de colocation. » tu expliques à la blondinette alors qu’elle semble bien trop intéressée et cherche à savoir si tu seras en coloc ou non. T’as toujours été un peu louve solitaire, même si quelques personnes ont réussi à t’apprivoiser, t’aimes bien avoir ton espace pour toi toute seule parfois. Mais bon, tu t’vois mal laisser Gypsy vivre dehors, mais elle a bien des amis chez qui elle pourrait squatter non ? « M’dis pas que tu veux venir squatter dans mon futur appart ? » ça t’étonne, déjà que vous avez quand même un peu d’mal à vous supporter, enfin, t’façon votre relation a toujours été bizarre, donc l’imaginer squatter chez toi, t’sais pas trop comment tu le vivras.

Puis elle répond à la question, alors comme ça mademoiselle a un second plan pour ce soir, toi qui pensais que vous passeriez toute la soirée ensemble, tant pis pour elle. T’as déjà fait suffisamment d’efforts pour ce soir, alors pas question d’remettre ça à plus tard. Tu la regardes boire sans rien dire, puis vient ton tour « Vérité. » Parce que action, là de suite, t’es pas super chaude.

Tu détestais être seule pour ta part. Tu aimais par contre dormir à un endroit différent chaque soir, avec une personne différente. C'était surtout pour ne pas tomber dans une monotonie angoissante comme tu te justifiais si bien à ce sujet. Les souhaits de Billie étaient cependant bien éloignés des tiens, si elle voulait se retrouver seule, tu n'allais pas non plus t'imposer. C'était de toute façon trop tôt pour prétendre vivre avec elle. Étais-tu au moins une amie à ses yeux ? " Non non, je suis de toute façon assignée à la résidence Eliot pour quelques mois encore " prétextas-tu en glissant une de tes longues mèches blonde derrière ton oreille enflammée.

Au fil de la soirée, vous aviez entamés un jeu d'action ou vérité. Tu avais été la première à te jeter à l'eau et ta réponse avait malheureusement été la stricte vérité. Une vérité bien camouflée toutefois. C'était dorénavant au tour de Billie et cette dernière t'avait affirmé choisir vérité. Tu t'étais alors mise à lever les yeux au plafond pour chercher une interrogation qui te brûlait plus les lèvres qu'une autre " Hmm... As-tu déjà couché avec une fille ? " Pour la finesse, il fallait repasser. T'étais juste curieuse à présent de savoir si tu avais une chance avec elle un jour ou bien si les femmes l'écoeuraient totalement pour des relations intimes. " On a dit vérité hein, tu mens pas ! " t'exclamas-tu en apercevant ton téléphone qui s'allumait dans ta vision périphérique. Adria te cherchait partout, t'étais déjà en retard, et merde.

"Enfin...une autre présence dans l'appartement ne serait peut-être pas de trop." tu rajoutes quand tu vois sa mine dépitée, elle semble déçue que tu lui aies dit que tu préférais rester toute seule, c'est pour ça que t'as rajouté ça, sans vraiment savoir pourquoi. À la base vous êtes censées vous "détester" à cause de vos noms de famille, sauf que le truc c'est que t'es quand même contente d'la soirée que tu passes avec elle. Mais apparemment elle a un autre truc de prévu, tu ne vas pas non plus la garder éternellement et l'empêcher d'aller rejoindre son amie.

Puis c'est à ton tour, sa question semblait déjà être toute préparée, t'en es certaine, parce que t'es même pas choquée quand elle te pose ça, juste...amusée. Parce que d'un côté ça prouve qu'elle est potentiellement attirée par toi, et étrangement tu t'sens un peu flattée. Qu'une fille aussi canon qu'elle soit attirée par toi.

"Jamais. J'ai...déjà embrassée une amie alors qu'on était toutes les deux bien éméchées mais c'est tout. Ce n'est jamais allé plus loin." Quoi ? Elle voulait la vérité non ? Puis tu la vois sur son portable, elle semble préoccupée, sûrement parce qu'elle est en retard à son deuxième rendez-vous.

"J'te retiens pas Gigi si tu dois y aller... J'suis certaine qu'on aura d'autres occasions de finir le jeu et la bouteille." tu lui adresses un clin d'œil rien que pour la taquiner un peu, puis tu descend du tabouret, bouteille de tequila à la main, pour venir l'embrasser sur les deux joues. "T'as vu cette fois t'as pas été obligée d'me demander ta bise à la française. On s'revoit quand tu veux."

Avant de quitter cette blonde qui te perturbait de plus en plus ces derniers jours, tu avais réussi à poser la question qui te tourmentait le plus à son encontre. T’étais discrètement fière de l’avoir sorti et la réponse de Billie ne t’avait en rien déçu. Bien au contraire. En fin de compte, c’était une pucelle des relations féminines ! Cette aveu allait sûrement trottait dans ta tête des heures et des heures avant que tu ne puisses t’en séparer ponctuellement. Tu avais dorénavant une mission, la conquérir, la découvrir dans son entièreté quitte à en crever. Billie t’obsédait de seconde en seconde. « Okay, je note dans ma cervelle de blonde ! » lui avais-tu répondu avant d’être dérangée par ton téléphone qui ne cessait de s’allumer et de vibrer. Billie n’était en rien stupide et avait aussitôt perçu à quel point tu étais troublée « J’suis désolée, c’est ma meilleure amie, elle a vraiment besoin de me parler apparemment » lui avais-tu adressé totalement attristée. Sans t’y attendre, la jolie blonde t’avait tapé la bise pour te saluer, te brisant le coeur une nouvelle fois car tu aurais énormément aimé poursuivre votre jeu « En fait, faut juste que je ne joue pas à la connasse pour t’avoir, j’ai compris. » avais-tu doucement plaisanté en te relevant à ton tour pour prendre le chemin de la sortie « On se tient au courant, t’as mon numéro et j’ai le tien ! À très vite Hermès, ne pense pas trop à moi » lui avais-tu lancé en lui faisant un signe de main pour lui dire au revoir. T’étais dégoûtée mais au moins, cela te permettrait de réfléchir un peu plus au lieu d’agir bêtement sous le coup de l’excitation.