Cléadès || Time together

Il y a les douces brebies, les petits bambies et les requins. Il est claire que je fais parti de la famille des carnivores, comme tous ceux de mon espèces. Tout simplement parce que nous, notre vie est un combat quotidien pour se faire une place dans un monde qui ne veut que trop peu de nous. Nous sommes les gamins oubliés de leurs parents. Nous sommes les gamins délaissés. Nous sommes les gamins nées dans l'or et l'argent. Et jamais rien ne rattrapera ça. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai eu envie de crier mais finalement ce n'est qu'en silence que je pouvais hurler. Je me souviens de ces larmes qu'on ravale parce que les photographes sont là. Comme quand ma grand mère est morte et qu'il a fallut agir comme ci c'était rien, comme ci ça n'avait pas d'importance, rester de glace, rester impassible. Au final, plus on grandit dans ce monde, moins on devient humain. On perd nos sentiments on perd le bien qui est en nous et seul quelques uns ont encore conservé leur innocence, sinon, il y a ceux qui se défoncent comme Agathe et les mather pas trop pauvre et il y a les gens comme moi, froid comme la glace, dur comme le diamant, silencieux comme la mort, cruel comme les pires démons qui peuplent ce monde. Nous, les froideur, ceux que l'humanité a presque quitté ne cottoyons que les gens de notre rang. On est trop lucide, on est trop conscient de la laideur du monde. On sait que la guerre profite trop aux riches pour que la paix puisse être envisageable rien qu'une seconde. Nous, on sait qu'il y aura toujours des tueries, parce que l'argent rend les hommes fou et on sait que les autres attendront toujours notre chute. C'est ce qui fait qu'on se doit d'être parfait. Et même quand on a envie de péter un câble, on doit le faire en silence ou bien en coup bas parce que sinon, on finit dans people ou public. On s'efforce alors d'être les plus forts, les plus indestructibles, mais pourtant, certains entre dans nos vies et nous rends un peu plus nous même, nous ramène à notre vrai nature. Cléolya fait partie de ces gens. En si peu de temps, elle a réussi à entrer dans mon cercle de confiance. Au début, je crois que je voulais juste voir un match de Quiditch avec Noah histoire d'avoir le fou rire de notre vie et finalement, j'sais pas trop pourquoi, mais j'suis allé la voir, une première fois, une seconde, et c'est devenu presque une routine avant même que je m'en rende compte. Et là, je suis carrément chez elle. Dans son intimité. Elle m'a ouvert sa porte. Elle passe une soirée, rien qu'avec moi, comme ci c'était normal et naturel et finalement, pas de gêne, naturel, ça l'est. Dans sa chambre, assis dans son lit, contre le mur, elle vient se lover dans mes bras, ma tête se pose instinctivement sur la sienne, la serrant un peu plus contre moi, parce que sa présence me fait du bien. Son bras se pose sur mon torse sans que ça ne me pose aucun problème, alors que normalement c'est le genre de geste que je n'accepte pas vraiment. C'est comme ci nous c'était simple mais ça l'est pas vraiment à cause de Cole. Il faut que je parle à Cole. Ca reste dans un coin de ma tête sans que ça m'arrête. Je comprends ... On mène des vies de président alors qu'on est pas encore sorti de l'école. mais dans un certains sens, on est déjà dans la vie d'adulte, on représente nos familles, on représente nos entreprises. Bien sûr qu'on travaille, 24h/24h, 7j/7, sans pause, sans jour off, nos seules solutions sont de nous cachés en campagne quand on veut un peu d'air, un peu de silence, sinon on est toujours dans le brouhas de la ville, dans le brouha des médias. Moi j'ai le temps car je suis insomniaque.. Je dors très peu, alors depuis tout petit, je mets la télé et je regarde les documentaires. J'sais pas pourquoi, ça m'a toujours plus plu qu'un film ... et dans la voiture c'est BFM, parce que je me tiens toujours aux nouvelles, aux informations, c'est un besoin pour moi, la culture, c'est ce qui forge l'homme. J'ai finis par occuper mes nuits sans sommeil avec des informations en masse qui s'entasse dans mon cerveau depuis tout petit. Pour tout dire, je ne dors que très peu, quand vraiment je peux plus, et pire que tout, il m'arrive même de dormir à même le sol. Pourquoi ? J'sais pas trop, parce que quand Arthur a disparu, mon lit était trop grand sans ce petit gars qui prend presque toute la place. Parce que si il a été enlevé, lui, il doit pas avoir le confort, alors pourquoi je l'aurai ? Il est probablement très loin, mais ma vie tourne encore en partie autour de lui. Parce qu'on raye pas les personnes les plus importantes de sa vie en un coup de crayon. A son souvenir, au souvenir d'Arthur, je la serre un peu plus, comme pour pas oublier qu'elle, elle est là.

Time together

( Hadès & Cléolya )



Parce que cette aiguille dans la botte de foin, c'était peut-être toi. Parce que dans ce monde surpeuplé de petit monde et de guerre en tout genre, pour le moindre truc, il y avait des perles. Elles étaient rares, forcément, mais ça existait. Si j'avais tendance à en vouloir à Cole de cette rupture, elle m'avait néanmoins apporté quelque chose qui surpassait mes espérances, ta présence. On était ce genre de personne toujours dans la retenue, à savoir mieux enfouir ses sentiments plutôt que montrer ce que les autres imaginaient comme des sentiments alors que nous, on les prenait pour des faiblesses. On était loin d'être faible, on nous avait inculqué les faux-semblants depuis notre plus tendre enfance, parce que les photographes étaient à l'affut de tout, pour tenter de détruire ce que nos prédécesseurs avait crée. Pourtant, je n'avais eu aucun mal à te livrer mes secrets, alors que pourtant, on apprenait à se connaitre petit à petit. T'avais ce truc, le petit truc en plus, qui me rassurait, qui me mettait en confiance et pourtant cette confiance aveugle, je ne la donnais pas comme ça. Les choses entre nous pouvaient paraitre rapide, surtout quand on nous connaissait, mais cette amitié inattendue, elle me faisait un bien fou. Cependant, même si tout s'était déroulé naturellement, je gardais dans un coin de ma tête que ce n'était pas normal de réclamer ta présence pour la nuit, dans mon lit. Enfin si ça l'était. Je préférais simplement profiter de toi plutôt que me poser tout un tas de questions qui pourraient me faire fuir. Parce que quelque part, en te donnant ma confiance, je n'avais fait qu'augmenter ta place dans mon cœur, et si pour les autres, c'était une bonne chose, pour moi non. Avoir un coeur rimait avec souffrir. Alors j'oubliais ces questions et je me concentrais sur ce qu'on vivait en ce moment, pour ne pas te faire fuir. Je m'étais glissé contre toi, ta tête légèrement posée sur la tienne, mon bras sur ton torse venant crée un peu plus de contact, une certaine complicité qu'Aym et Noah verraient comme révélatrice de notre véritable relation, mais depuis quand ce que les autres pensaient nous importait ? Quoi que l'avis de ma sœur et Noah étaient important, mais ils n'étaient pas objectifs.

« Alors imagine quand on sortira d'Harvard avec nos diplômes ? Du coup, c'est très bien, je vais m'instruire maintenant avant de ne vraiment plus avoir le temps. »

Enfin, du moins, j'en profiterais quand tu seras là, parce que c'était clairement plus agréable d'apprendre dans tes bras, que seule dans mon lit.

« Ce n'est pas bon de ne pas dormir, il n'y a rien qui aide les véritables insomniaques comme toi ? Mais d'un autre côté ça te permet d'étoffer ta culture. » Soufflai-je inquiète. « Mais... T'as la chance d'être avec le meilleur somnifère qui puisse exister sur cette terre. »

Enfin, j'avais peut-être tendance à exagérer, mais les papouilles, c'était agréable pour tout le monde non ? Alors que de ton côté, tu resserrais ton étreinte, instinctivement, ma main sur ton torse se détachait pour venir du bout des ongles, parcourir le long de ton avant-bras avec douceur.

Notre relation a éclo comme une fleure un matin de printemps. Comme une brise de vent qui vient décoiffer les cheveux. C'est un truc inattendu, j'aurai pas miser sur ça de mon côté. Parce qu'il fût un temps, elle avait déclaré la guerre à Ayma et que j'étais prêt à tout raser. Mais c'est lointain maintenant. C'est comme un mauvais rêve. Quand elle est là c'est comme ci on se connaissait depuis très longtemps alors que pas vraiment. Ca m'arrive rarement de me faire des amis proches, encore aujourd'hui, je suis trop fermé comme une huitre pour m'ouvrir aux autres mais pourtant avec elle, ça avait été facile, comme une évidence, comme un truc qui devait se passer. J'ai pas chercher à comprendre, pas chercher à savoir plus, je sais juste qu'un jour, Cléolya est entrée dans ma vie et que maintenant je ne veux imaginer une vie où elle n'est pas. On s'écrit constamment, on se voit, on rigole, on se parle, honnêtement, parce qu'on a pas besoin de porter ce masque qui nous rend si froid. On va pas se mentir, on est eliot, la froideur c'est un peu notre mot d'ordre, mais ensemble, pas de froid, pas de glace, seulement des gestes qui prouvent l'attachement. Dans notre monde on est pas des maitres pour exprimer nos sentiments, on voit trop souvent papa et maman s'ignorer l'un l'autre ou bien nous snober nous même. On voit trop souvent le froid qui règle dans notre monde. On est témoin des coups bas des coups de gueule, des coups de trafalgare. On est trop conscient de la cruauté du monde pour s'attacher à n'importe qui. Mais là c'est comme ci j'avais pas vraiment eu le choix. Quand on a fait cette partie d'échec qu'elle a lamentablement perdu, à l'hôpital, après son accident, j'ai su, ou du moins une partie de moi l'a su qu'on s'entendrait bien. Parce que Cléolya, on entend parler d'elle comme de la Strauss femme d'affaire, une belle plante, une rose à laquelle il ne vaut mieux pas se piquer, mais moi, j'ai vu une autre facette. J'ai vu la femme drôle et pétillante qu'elle peut être. Parfois dans les excès, comme à cause des microbes, mais j'ai vu aussi la sincérité dans ses yeux quand j'étais à l'horizon. Et la confiance est venue, c'était une évidence. Et quand elle est contre moi, blotie dans mes bras, je mets le documentaire, tout simplement parce que je suis que moyennement film, moi, je préfère m'instruire, avide d'un savoir universelle, de toutes les connaissances du monde, c'est une partie de ma personnalité qui a toujours amusé mes connaissances. Al riait quand il me voyait réciter les rois de France en ordre décroissant quand j'étais plus jeune, et il était choqué de me voir citer le chiffre Pie pour me calmer. C'est bizarre mais je fonctionne comme ça. Mon esprit cartésien à besoin de choses logiques pour calmer l'inconnu qui parfois m'angoisse. Alors oui, je me réjouis de regarder ce documentaire sur Alzheimer avec elle. De passer du temps avec elle et qu'elle découvre le genre de truc chiant que j'aime regarder. Exactement. J'espère que ça te barbera pas en tout cas ... il y a plus sympa comme truc à regarder. Mais pourtant pour moi c'était une évidence de choisir ce genre de programme. Et j'apprécie qu'elle accepte de regarder ça. Je me souviens encore quand Ayma me récitait les constellations pour épater Abélard. Je finis par avouer à la jolie brune que je ne dors que très peu. C'est une autre facette de ma personnalité. Je suis incapable de faire des grasse matinées. Mes aveux semblent l'étonner, l'inquiéter.. Après on a tous plus ou moins besoin de dormir ... De base, je dors peu. Mais pour tenir, je prends des vitamines, Al me force. parce que lui aussi ça l'inquiète de me voir dormir ci peu et parfois par terre. Alors il teste des traitements pour m'aider, sans succès pour l'instant, les vitamines sont donc de rigueur. Il me les a imposé et maintenant je les prends sans broncher. Je souris à la jeune femme pour reprendre Je ne te qualifierai pas comme une somnifère, t'es loin d'être soporifique. Mais t'es apaisante. Oui je l'avoue, sa présence me fait du bien. Je suis bien avec elle dans les parages. C'est pas un truc que j'explique ou que j'ai envie d'expliquer, c'est simplement une réalité. Une bien belle réalité.

Time together

( Hadès & Cléolya )



Dans la laideur qui entourait notre quotidien, on trouvait parfois un certain réconfort dans les petites choses que la vie avait à nous offrir. J'étais plutôt exigeante, intransigeante même, mais parfois, c'étaient les choses les plus simples qui me permettaient d'aller mieux. Tu faisais partie de ses choses simple, même si notre relation était loin de l'être, tout semblait facile. Tout semblait évident même. Après une longue journée ou bien simplement entre mes rendez-vous, j'avais cette tendance à réclamer ta présence que se soit en vrai ou par message, à croire que t'étais ma dose de bonheur. Pendant que le petit peuple, qui souffrait et qui trouvait du réconfort dans la drogue, ou bien que les grands de ce monde, préféraient prendre cette poudre blanche qui permettait de les faire tenir dans ce monde cruel, moi, je prenais ma dose de toi. Si pendant longtemps, j'avais cru que t'étais un ennemi de par ma relation parfois explosive avec ma sœur Aymalyne, j'étais bien vite changée d'avis. Si au début, je m'étais méfiée, j'avais bien vite baissé la garde, j'avais bien vite succombé à l'effet DBS que tu pouvais avoir sur moi. C'était peut-être soudain, c'était peut-être mauvais de par notre relation qu'on entretenait chacun avec Cole, mais je m'en fichais maintenant. C'était plus lui, c'était plus les autres, c'était simplement toi. Habituellement, je fuyais ce genre de penser, habituellement, je fuyais les sentiments tout court, il m'était pourtant impossible de te laisser sur le côté. J'étais prise au piège par cette amitié qui s'intensifiait au rythme de nos rencontres. Et dans la conjoncture actuelle ou l'on aimait tout mettre dans des cases, ou l'on aimait mettre des étiquettes sur les relations, j'étais incapable de définir ce qu'on était. On était des amis, certes, mais bien trop proche pour que ça ne soit que ça, mais pas assez pour que se soit plus, alors je me laissais porter par l'instinct. Emprisonnée par le bien-être que me procurait la chaleur de ton corps contre le mien, de tes bras m'entourant avec tendresse, je profitais simplement de chaque instant.

« Je suis sûre que ça me plaira, t'en fais pas. »

Parce que même si je n'avais pas le temps de regarder la télé, ce n'était pas par choix, mais bel et bien une contrainte. Puis on parlait de tes soucis de sommeil, cette insomnie qui prenait possession de toi chaque nuit et forcément ça m'inquiétais, parce qu'avec toi, je m'inquiétais de tout.. Puis on parlait de tes soucis de sommeil, cette insomnie qui prenait possession de toi chaque nuit et forcément, je m'inquiétais, parce qu'avec toi, je m'inquiétais de tout, c'était plus fort que moi..

« Je me doute, mais tu devrais voir un spécialiste, pour l'instant, tu tiens, mais jusqu'à quand ? »

T'étais peut-être solide, plus que quiconque, mais ta santé était importante, et j'avais du mal à accepter le simple fait que tu puisses simplement te laisser, sous le prétexte que les vitamines te faisait tenir.

« Tu diras encore ça quand tu m'entendras respirer fort cette nuit et que ça t’empêcheras de dormir ? » Dis-je avant de rire timidement.