Hey, T'as du feu? - Nona

Blablabla.
Le prof parle encore de choses que je n'écoutes même pas, sur un sujet que j'ai pas suivit, pendant que je tapote de mon crayon le bord de mon cahier, sans rien y écrire.
"Humhum" deuxième raclement de gorge de la personne à côté de moi, et deuxième regard sévére qu'il dirige vers le mouvement de ma main, pendant que je la regarde avec un sourire froid.
Je ne suis pas courtois aujourd'hui. Je ne m'excuse pas. Mon regard se fait plus tranchant, tandis que mes mains passent sous la table, et que le mouvement nerveux de mon crayon ne tape plus que ma cuisse. Plus silencieux. Plus douloureux aussi...
Putain, j'ai pas envie d'être la. Même pas envie de faire des efforts de présence à regarder le prof écrire des formules de plus en plus complexes sur le tableau.
"humm hummm" Cette fois le raclement de gorge est beaucoup plus hargneux. Et ce n'est qu'au moment ou je l'entends, que je me rends compte de sa raison: Je me suis mis à taper du pied
"Tu devrais aller voir un médecin pour ta gorge" proposais je froidement "tiens" ajoutais je en lui passant des comprimé à la menthe que je tire de mon sac "Cadeau" .
Me relevant, je jette mes affaires au fond de mon sac, et le rejette sur mon épaule, avant de déranger 4 personnes, pour arriver au bout de ma rangé.
Je m'en fou... complètement. Tout ce qui m’intéresse c'est sortir de cet amphi,  aller respirer l'air frais du parc, et la nicotine d'une cigarette que je vais embraser .

"Excusez moi, est ce que vous avez du feu?" demandais je en touchant l'épaule d'un homme que je voyais de dos ... "Oh, Bonjour Noah. "
Fallait que ce soit lui. Je plaque un sourire courtois sur mes lèvres, pour la forme, avant de coller une cigarette, lui faisant comprendre que j'attendais le feu que je lui avais demandé.

Génial, tu viens de raccrocher avec ton père, et il est énervé. Pourquoi ? Mais qu'est que tu t'en fous. Ton italien est tellement violent que les gens autour de toi te regardent, jusqu'à ce que tu raccroches, en soufflant. Qu'est que tu as ? Tu veux que je te fasse une démonstration par hasard ? Mais le gamin avait déjà quitté ton champ de vision. Et tu as une de ses envies de meurtres, sauf que tu te ressaissis. Qu'est qu'elle disait Asia déjà ? Ah oui, tu n'es pas comme ton père. Enfin c'est plus facile à dire qu'à faire. Tu passes ta main dans tes cheveux, en sortant une cigarette de ton paquet alors que tu l'allumes nerveusement et tu en profites même pour recracher la fumée blanche tranquillement. Tu as besoin de silence et d'Ana.. Mais elle est en cours, donc elle ne te répond pas malheureusement. Tu souffles une nouvelle fois, mettant ton téléphone dans ta poche, alors que tu te tiens contre une espère de rambarde et voilà qu'on te tape l'épaule. Tu es prêt à envoyer chier la personne avant de découvrir qu'il s'agit de Jonathan, ton président, tu lèves les yeux légèrement au ciel avant de lui tendre. Tiens lâches-tu sans pour autant avoir envie de faire des efforts avec lui .. Surtout pas aujourd'hui ..

Sa réaction ne m'étonne pas. Il ne me tient pas dans son cœur.
Pas du tout même. Son regard est limite ennuyé, et son geste est comme obligé.
"Tien" me lance-t-il.
Charmant...
Je prends le briquet de sa main, et l'utilise pour allumer ma cigarette, inhalant la nicotine,
et la laissant emplir mes poumons, quelques secondes. Le calme. Avant de
laisser la fumé m'échapper par le nez, et de lui redonner ce qu'il m'avait prêté.
Mon regard ne le quitte pas, tandis que je me rappelle ses origines: Italien, Ferrari,
rien qu'en l'entendant parler, on s'en rends compte. Même si ça reste subtile.

Je tire à nouveau sur ma clope, puis, après le silence de quelques minutes que j'ai laissé planer, attendant qu'il me rende mon salut, sans qu'il ne le fasse... Je relance "Il commence à faire frais". fis je simplement
Parler de météo? Oui.
Je n'ai pas beaucoup d'autre centre d’intérêt avec le jeune homme. Du moins rien auquel je peux penser... puisque je n'ai pas envie de penser.

Un soupire alors qu'il te prend ton feu, tu sens ton téléphone vibrer plusieurs fois, mais tu n'y fais pas attention. Tu vas tuer ton paternel c'est pas possible. Alors, tu sors ce téléphone pour regarder le destination. Daddy Ferrari Ah non, c'est pour aujourd'hui que tu vas t'excuser devant une merde comme ça. Alors tu raccroches et tu tournes les yeux vers Jonathan qui est encore là. Merde, tu l'avais oublié ce con. Tu tires sur ta clope. Pardon ? Tu fronces les sourcils avant de reprendre Excuse-moi, j'étais occupé ailleurs... Ouais, disons que la soleil se cache et j'aime pas ça en plus non plus ... Occupé à vouloir tuer mentalement ton père. Et puis, l'Italie te manque. Beaucoup trop. Bien trop. Tu as beau y retourner chaque été, ça te manque, la chaleur, Rome, ta vie. Tout te manque. Tu baises les yeux vers le sol en tirant alors que tu tournes la tête vers Jonathan, autant faire connaissance non? Et toi? Tu viens d'où ? Parce que ça se voyait sur ton visage et dans ta façon de parler, de voir les choses que l'Italie te collait à la peau mais lui alors ? Ouais, t'essayes d'être gentil ça va, ça t'arrive que quand t'es pas bien ...

Tu fais un effort, tu dois bien lui parler, après tout, vous êtes en pause clope tous les deux, t'es obligé de rajouter que tu dois aussi faire des efforts parce que tu dois te montrer proche de ton président. Mais finalement, qu'est que tu en as à foutre putain... Tu n'as pas pu le voir en peinture pendant le premier débat et encore moins dans le deuxième. Mais tu fais un effort parce que c'est soit ça, soit tu pars pour quatre heures de boxe à essayer d'oublier le fait que ton père est macho abruti et impossible à vivre. Alors il te parle du beau temps et ce temps là est vraiment mauvais. Une simple question, tu as l'impression de lui avoir demander la lune quand il sourit comme ça. Tu tires sur ta cigarette pour éviter de souffler. Ah bah génial dis-tu avant e froncer les sourcils. Comment il fait pour vivre dans le froid.. Dès qu'il y a un degrés de moins, toi direct, tu le ressens. D'ailleurs ça se voit, t'as déjà sortit l'écharpe. Tu recraches ta fumée alors que tu réfléchis à une autre question. Pourquoi s'intéresser à un gars qu'on a pas envie de s'intéresser ? Mais t'es obligé, tu fais l'effort, parce que ton paternel te gonfle. D'ailleurs en parlant de lui, il te rappelle. Et tu souffles. Attends deux secondes alors. Tu décroches, cinq mots en italien déposés violemment de façon glacial voir même gellante, et te voilà de nouveau devant Jonathan. Téléphone coupé avant de soupirer Désolé.. Du coup, tu viens du Nord, c'est bien là-bas ? Désolé, j'y vais jamais, le soleil m'adore et la fraicheur m'évite je crois. comme si c'était pas l'inverse, comme si ce n'était pas toi qui évitait la fraicheur et qui adorait le soleil...

C'est pas comme si on devenait les meilleurs amis du monde, ni même des amis, ni même des connaissances... Apparemment, on se supporte juste le temps de la clope.
Mais au moins on apprends à se connaitre, et moi, je découvre une vision de lui, autre que celle que j'ai lu sur son dossier.

Je me tait le temps qu'il réponde au téléphone.
Ma vie avec Eva n'a pas duré assez longtemps pour que j'ais autant de notions en Italien. La petite fille que j'ai adopté à Milan, aime blablater dans sa langue "maternelle" ou du moins celle avec laquelle elle a grandit. On a donc tout fait pour la laisser parler la langue qu'elle voulait, tout en lui offrant la possibilité de devenir Bilingue. Des nounous qui parlent Italiens, Athéna qui parle Italien, Il Re Leon en Italien... Quant à moi et Benji, on prend des cours en ligne le plus souvent possible, pour tenir son niveau, et on parle en anglais.
J'ai cependant encore du mal avec quelques mots, surtout dit d'une manière aussi expéditive et rapide qu'a l'instant . Je crois juste discerner le mot "papa" ...
Tirant de nouveau sur ma clope, je le regarde et réponds à sa question "Je ne crois pas que ce soit trop froid, par rapport à d'autres pays. Essaye de vivre en Angleterre, LA c'est morose. On aurait dit que le soleil était en colère contre cette ville. J'y ai passé toute ma jeunesse, c'était dépriment. Même si je préfère de loin le froid à la chaleur. Parce que quand t'as froid, y a toujours un moyen de se réchauffer. L'inverse n'est pas vrai. "

Ton père est un problème résolu maintenant, tu allais pouvoir finir ta clope tranquillement, sans être pris pour un con par qui que ce soit. Mais voilà, Jonathan et toi, c'était une autre dimension. C'était autre chose. T'avais rien contre lui, en fait, juste qu'il n'avait pas sa place ici, dans les bleus. Parce que son côté bisounours, je vois la vie en rose était insupportable. Tu soufflas la fumée hors de son corps avant de l'écouter. Je connais aussi ... C'est maussade ... dis-tu tournant ensuite la tête vers lui. Ta cigarette entre tes lèvres une seconde avant de regarder le ciel. De là où tu avais l'habitude d'aller à Rome, tu pouvais voir ce que tu voulais de l'immensité du ciel. Ici, c'était différent à Boston avec la pollution et les gaz. Cela te détruisait finalement le coeur. Enfin, si tu arrivais à savoir où il était. Et tu ajoutes rapidement Sauf que quand t'as chaud, tu as encore le moyen d'avoir plus chaud Aucun connotation, t'es pas comme ça voyons. Pas du tout comme ça. Mais cela te fait sourire en coin, un sourire en coin qu'il ne voit pas et heureusement. Tu passes ta main dans tes cheveux Donc t'as fait, Nord des Etats-Unis, Angleterre. Tu as fais quoi d'autres comme pays ? Quoi ? Tu demandes. Toi, tu voyages tout le temps alors autant parler de ça, que du beau temps et de la pluie...

Déposant mes mains sur la rambarde, je prends appuie et regarde le parc qui s'offre à nous, arbres aux feuilles jaunies, le sol jonché d'un dégradé de couleur ocre. L'automne est bien la, et j'aime ça... Ma saison favorite. Tout est entrain de changer, les feuilles mortes doivent tomber, pour laisser place à celles plus vertes qui reviendront le printemps. L'air est frai, annonciateur d'un hiver encore plus froid, et peut être, que pour le premier Noel d'Eva ici, elle verra la neige.
J'attends que l'Eliot termine sa conversation téléphonique, et lui réponds sur le nord,
sur Londres... Alors on parles voyage.
Est ce qu'il fait des efforts? Est ce qu'il veut qu'on continue à parler? Ou est ce qu'il se moque de moi, et à seulement envie que je termine ma cigarette et parte loin de lui...
"Oh J'en ai fait tellement, que je m'en rappelle à peine" Entre ceux dont je me rappelle et ceux que j'ai oublié après mon accident "J'ai fait a peu prêt tout le contient américain, Miami, New york, Los Angeles, Las Vegas , Alaska... J'ai été au Cape breton au Canada" Je continue à énumérer "En Europe, j'ai visité L’Angleterre, Londres, l'écosse, Amsterdam, Paris, et dernièrement Milan. J'ai été aux philippines, au Laos, a la Jamaïque." Je ne sais pas si j'ai fait le tour, toutefois, je me tais, et demande "Et toi ? "  

Effort ou pas effort, tu avais envie de tout envoyer chier. Bon, Jonathan ne méritait pas ça du tout, c'est clair, mais tu passas ta main dans tes cheveux légèrement en soufflant doucement. Et puis, lui parler de voyage, c'était ce que tu faisais de mieux pour fuir. Fuir en partant un week end et en revenant encore plus déterminer. C'était une chose que tu adorais. Tu souris en entendant une ville Italienne. Bon Milan n'était pas Rome Tu aurais du passer à Rome, tu choisis la mauvais ville malheureusement ajoutes-tu avec un brin d'humour alors que tu en profites pour tirer sur ta cigarette. Cette dernière arrive à se consumer lentement petit à petit et ça te fait déprimer tiens. Puis, la question t'est retourné, tu souris en coin Je devrais te citer tous ceux que j'ai pas fait, ça ira beaucoup plus vite prononces-tu alors que tu recraches la fumée. Tu en profites même pour réfléchir, quels pays tu n'as pas fait d'ailleurs. Déjà, tous les pays d'Afrique, sauf le Maghreb. Et les pays en guerre aussi, j'ai pas super envie de me prendre une balle en pleine tête. Et puis aussi, la Russie. Poutine n'aime pas trop mon père, alors qu'ils se ressemblent pas mal, dommage termines-tu alors que tu vois ta cigarette se terminer. Et d'ailleurs, c'est à ce moment-là, que tu tournes la tête vers Jonathan, alors que tu déposes le mégot dans la poubelle à côté de vous. Et voilà, tes mains dans les poches, le calme se lit sur ton visage pour une fois, comme si ça pouvait te détendre, bien que ce soit, plus compliqué que ça, tu as besoin d'évacuer ta colère plutôt que de la canaliser...