I don't wanna go - Jona & Eva

Eva & Papa

✿ I don't wanna go ✿

La petite blonde écoute les paroles de Papa avec attention. Une leçon de vie dont elle ne saisit pas nécessairement l'ampleur, mais dont elle en capte l'essentiel qui lui permet d'oublier ses pleurs et son malheur de la journée. Ce que lui a dit la dame est donc faux : elle n'est pas obligé de retourner avec sa ma maman. Abandonner ses papas ou qu'il la laisse à nouveau à l'orphelinat. Daddy lui avait dit de ne pas l'écouter, que ce que la dame avait dit était stupide, mais maintenant elle savait que c'était parce qu'elle n'était pas heureuse, comme elle pouvait l'être. Ou comme Daddy et Papa pouvait l'être. Est-ce qu'elle le serait plus si elle lui donnait des fleurs ou un dessin?

Jona lui expliquait aussi que, si elle voulait, ils iraient tous ensemble à Milano. Un jour. Mais il lui promettait qu'elle n'y resterait pas toute seule. Qu'ils seraient là, tous les deux, avec elle. Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas sa maman, c'était une jolie dame avec un joli sourire et qui était gentille avec elle, mais elle ne pouvait pas grimper sur ses genoux ou se promener sur ses épaules comme avec Daddy et elle ne lui faisait pas autant de calins ou ne lui racontait pas d'histoire le soir comme Papa.

- Tu me le promets? Demanda-t-elle d'une petite voix, cachant à moitié son visage derrière sa peluche éléphant.

Eva & Papa

✿ I don't wanna go ✿

Petite Eva séche tes larmes mon coeur.
Je n'aime pas la voir pleurer, le coeur brisé, avec une peur qu'elle n'arrives pas à gérer, parce qu'elle ne sait pas comment le faire. Je suis content qu'elle soit venu me voir, et qu'elle ne l'ai pas gardé pour elle... Remarque une fille de cet âge ne va pas avoir peur d'exprimer ses craintes.
"Promis ma puce" Dis je, utilisant le terme affectueux réservé à son Daddy. Je tends le petit doigts et continue "je ne laisserais personne t'eloigner de nous" prenant son petit doigt, je le croise avec le mien. "Et qui dormira avec moi et Daddy si tu pars ?"plaisentais-je, un sourir revenant sur mes lévres .
Je la serre encore une dernière fois avant de la relacher et d'ajouter "Princesse, ne fait pas attention à ceux qui te disent le contraire, et dès que tu as envie d'en parler vien me voir, ou va voir Daddy Benji, d'accord?" demandais je.
Je la descend par terre à côté de moi et ferme l'écran de mon ordinateur. "Viens, on va dormir tous ensemble ce soir." Je regarde brabra, et siffle l'appelant à nous suivre dans le couloir. J'avais gardé sa main dans la mienne jusqu'a la porte de notre chambre, où, faisant attention à ne pas faire de bruits, je l'approche de mon côté du lit, et la prends dans mes bras, pour la poser délicatelement à côté de moi, m'attendant à tout moment, à ce que mon mari se reveille, afin de le rassurer que ce n'est que nous.

Eva & Papa

✿ I don't wanna go ✿

Elle pouffe de rire, doucement, se remettant de ses émotions.

- Ce sera Brabra qui dormira avec vous! Rit-elle.

Après la promesse qu'il vient de lui faire, elle se sent beaucoup mieux. Les paroles et les câlins de Papa ont fait fuir ses doutes : elle ne retournera pas à Milano toute seule. Et Papa empêchera qui essaiera de les séparer. Et puis Daddy aussi, n'est-ce pas?

- Daddy, il parle moins que toi, fait-elle remarquer quand il est question de se confier.

Elle sait que si elle ne va pas bien, elle peut aller les voir. Que ce soit l'un ou l'autre, mais elle a aussi remarquer qu'ils sont différents. Papa lui raconte des histoires le soir, Daddy fredonne des chansons, lui. Mais les deux l'aiment. Ça elle le sait. Et elle aime leur câlins aussi. Ça lui fait des fourmis de bonheur quand elle est avec eux.

D'abord réticente quand Jonathan la pose au sol, elle sourit ensuite tout grand lorsqu'il lui affirme qu'ils dormiront tous ensemble ce soir. Le suivant, sa main dans la sienne, elle gagne la chambre, mais mets un temps à grimper sur le lit en voyant Benji dormir. Elle sait qu'il se réveillera d'un coup. Sursautant d'ailleurs légèrement quand ça se produit, elle se colle un peu plus sur Jona quand il se redresse sur un coude.

- Qu'est-ce qui se passe? Demande-t-il, son regard passant de l'un à l'autre.
- Papa a dit qu'on dormait tous ensemble cette nuit, fait-elle, se cachant à nouveau à demi derrière sa peluche.

Il la regarde un instant, lève encore les yeux vers Papa, puis repose son regard sur elle. Tendrement un sourire étire ses traits et il lui tend la main.

- Alors, viens ma puce, fait-il doucement.

Ce qu'elle ne sait pas, c'est qu'il attendra qu'elle soit endormi pour demander des explications à Papa.

Eva & Papa

✿ I don't wanna go ✿

Son rire contagieux, me fait sourir plus grand, quand elle me dit que le chien prendra sa place
"Mais lui... il péte la nuit." le cabot nous regarde "il sent pas la fraise comme toi" lui affirmais je.
Nous approchant de la chambre, je fais moins de bruit, de peur de reveiller Benji. Qui le sera de toute manière, une fois qu'on se hissera sur le matelas. Je chuchotte "Daddy Benji préfére faire les trucs, au lieu d'en parler"

Quand il se reveille, le sursaut de la petite fait écho a celui de son papa. Elle se colle légérement à moi, puis explique sa présence, à moitié caché derrière sa peluche.
Tendrement, son papa lui réponds d'approcher lui tendant la main, et la tirant vers lui. Elle se met à sourire, glisse vers lui et entre ses bras, ses larmes séché, sa respriation moins saccadé. Un soupir lui secoue le buste, juste avant qu'elle ne sombre dans les bras de morphée
"Elle a eu peur de ce que cette C-O-N-N-E de vieille bique a dit au Parc. Un truc en rapport avec 2 papa et contre nature... Pourquoi tu ne me l'as pas dit? " demandais je, curieux.

Le noir. Le silence. Le bruit de la médaille du chien qui cliquette. Une latte de plancher qui grince à peine. Un poid sur le matelas. Sans avoir entendu le chien sauter.

Ouvrant les yeux d'un coup, je me retrouve face à Jona et la petite qui se cache à moitié derrière lui et sa peluche. J'ai encore dû lui faire peur en me réveillant. Étouffant un soupir, je me redresse sur un coude, mon regard alternant entre les deux.

- Qu'est-ce qui se passe? Demandais-je.

C'est finalement Eva qui me répond, affirmant que mon mari lui a promis qu'on dormait tous ensemble cette nuit. Ce ne sera pas la première fois. Elle grimpe souvent dans notre lit lorsqu'elle a fait un cauchemar ou n'importe. Mon regard s'adoucit et, doucement, je lui tends la main pour lui faire comprendre que je ne suis pas faché.

- Alors, viens ma puce.

Avec un sourire, elle vient se blottir tandis que je m'installe à nouveau sur le matelas. Quelques minutes à peine et elle dort, serrant sa peluche et appuyée contre moi. C'est assez étonnant le calme que ça peut m'apporter de la voir ainsi. Collé à moi, ses inquiétudes envolés, avec une pleine confiance que tout va bien quand elle est ainsi… c'est peut-être m'accorder plus de pouvoir que je n'en ai réellement. Mais elle m'appaise. Au même titre que Jona y arrive. Mais de le voir encore habillé par contre, ça m'indique qu'il devait encore bosser. Je ne sais pas quelle heure il est, mais Eva a peut-être été le déranger et il est venu me la laisser. Lorsqu'il m'explique la raison de l'éveil de la puce, j'ai un soupir, me frottant l'arrête du nez.

- Ça m'est sorti de la tête, navré, m'excusais-je. J'ai pas pensé que ça l'empêcherait de dormir ou que ça la ferait paniquer. Ce matin, y'avait une vieille dame, au parc, qui faisait du tricot ou je sais pas quoi, mais c'était rose. Et tu connais Eva : elle parle à tout le monde du moment qu'ils sont gentils avec elle et elle adore le rose. La femme lui a parlé et je les ai laissé faire même si j'étais de l'autre côté du terrain de jeu. J'ai laissé jusqu'à ce que je vois Eva me jeter des coups pas trop assurés, alors j'y suis allé. La vieille m'a servi tout un discours comme quoi on était une mauvaise influence et qu'on allait lui donner de mauvais exemple de vie, qu'elle devrait être avec sa mère et avoir un modèle féminin et que… BAH! Tout un tas de conneries dans le genre, tu vois, soupirais-je en roulant les yeux, me laissant tomber sur le dos. Qu'on essaie pas de me faire croire qu'elle n'est pas mieux ici qu'au centre où l'avait laissé Salcha, fis-je, légèrement rageur, en fermant les yeux, me pinçant l'arrête du nez.

Non, ça j'y croirai pas. Pas plus que je croirai qu'on lui donne un mauvais exemple. Au contraire, elle aura l'esprit plus ouvert que cette vieille peau avec un balai enfoncé profond et ses idées de "c'est pas naturel" ou "c'est pas ce que Dieu veut". Mon cul, men! Putain que y'a des gens stupide sur cette planète.

Posant à nouveau mon regard sur mon mari, je lui explique le reste.

- Sur le chemin du retour, la petite m'a posé des questions, mais je lui ai dit de pas écouter cette mégère, que c'était pas vrai. J'ai essayer de lui changer les idées après et ça semblait avoir fonctionné, alors ça m'est sorti de la tête, expliquais-je encore.

Eva & Papa

✿ I don't wanna go ✿

Je laisse la petite lui expliquer, elle semble avoir peur de sa réaction, mais assez sure qu'il va rien lui arriver, pour être celle qui lui répond. L'image attendrissante qui s'offre à mes yeux me fait fondre, je n'ai qu'une envie, celle de les rejoindre et les enlacer pour profiter de leurs proximité.
Même si une partie de moi, se pointe et me rappelle toujours, que je ne serais jamais aussi proche d'eux qu'ils le sont.
Pourquoi est ce que je penses à ça moi maintenant?
Me mettant à bouger, je relègue cette pensé quelque part ou elle doit rester : dans un tiroir sombre. La où est sa place. Et enlevant mon pull j'écoute mon homme m'expliquer ce qui s'était passé au parc. C'est ce que la petite m'a aussi raconté, et c'est ce que j'ai cru comprendre .
"Connasse," ponctuais je dans ma barbe, pendant qu'il me chuchotait l'histoire. Je reviens vers le lit, habillé de mon pyjama et m'allonge devant eux "Petit cœur a trop été touché par ce que l'autre a dit. Elle a eu peur d'être renvoyé à Milan, parce que nous sommes pas le bon choix. Faudra lui expliquer je crois? elle est intelligente pour son âge." fis-je en caressant les cheveux d'Eva, paisiblement endormie. Je me hisse et dépose un baiser sur son front, puis un autre sur les lèvres de mon mari. "elle a apparemment remarqué que tu parlais moins que moi" lui dis je, en me remettant sur mon oreiller.

La petite endormie avec le nez contre mon torse, j'hoche la tête en entendant Jona traiter la vieille de conasse. Mon regard, maintenant habitué à la pénombre de la chambre le suit tandis qu'il se change pour enfiler un pyjama. Un instant, les préoccupations du moment s'envolent alors que je détaille sa silhouette. ...Jusqu'à ce qu'il parle, me ramenant sur terre.

- Renvoyé à Milan? Répétais-je, surpris, jetant un coup d'oeil à la puce.

Fuck. Cette histoire est allé secouer Eva bien plus que j'ai pu le penser. Seulement, il est pas question que je l'abandonne. Sa mère l'a fait une fois. La mienne a voulu qu'elle ne voit jamais le jour. Moi, je veux la garder. Même si je suis pas le plus doué, si je fais souvent des erreurs ou que je suis souvent dépassé. Si Jona m'aurait dit qu'il ne voulait pas, j'aurais peut-être espérer qu'elle soit adoptée, qu'elle aie une bonne vie, mais ça me serait probablement toujours rester à l'arrière du crâne comme un doute. Un putain de "et si…". Y'a qu'à voir comment ça m'a pris la tête quand il m'a annoncé que Salcha avait eu un enfant et que les dates concordaient.

- On peut lui en parler, oui. Demain peut-être? À deux? Le questionnais-je à mon tour.

Quand est-ce qu'on est censé avoir ce genre de discussion avec un enfant? Quand elle ira à l'école et se rendra compte que sa vie de famille est différente de celle de certains de ses amis? Maintenant parce que l'épisode est frais dans sa mémoire et que ça lui éviterait de psychoser pendant X nombre de temps?

Les mouvements de Jona me font fixer mon regard à nouveau sur lui. Une caresse et un baiser pour Eva, puis un baiser pour moi avant de s'installer sur son oreiller. Je le regarde, un instant, sans esquisser un geste, puis brise le silence.

- Ma fouine, t'es loin, lui fis-je remarquer.

Étirant mon bras libre au-dessus de la petite, je glisse mes doigts sur la hanche de mon mari, l'incitant ainsi à se rapprocher. Caressant doucement le creux de ses reins quand il se rapproche, j'en reste tout de même sage et pose finalement ma main sur son flanc, appréciant la chaleur du velour de sa peau. M'avançant légèrement sans coincer la puce entre nous, je vais capter ses lèvres, posant ensuite mon front contre le sien, mon souffle se mêlant encore au sien, et fermant les yeux. Je resterai comme ça encore longtemps.