LARA FELICIANON ► Serinda Swan

Vraie force de caractère. Jalouse démesurée quant il s'agit d'aimer. Un peu trop passionnée, passionnante... Ses courbes sont une offrande. Sa cambrure une damnation. Ses lèvres un péché. Le vulgaire n'est pas à irradier de son vocabulaire. S'abandonner bien trop souvent, lui permet d'éluder ses craintes, la perte d'une histoire passée. Brisée ? Perdue ?

Douce poupée de porcelaine ? Vipère ambrée et volcanique ? Qui s'y frotte s'y pique. Ne pas se fier à l'acidulé de son regard. Céruléen comme un matin d'été. Douceur irrésistible. Un labyrinthe dont il n'existe que peu de sorties. Créature piquante à la langue qui claque. Injurieuse à souhait. Arrogance qui brille dans les opales.

Lara est née à Diamantina, au Brésil. Loin de l'effervescence de cette prestigieuse université reconnue et renommée qu'est Harvard. La majeur partie de son enfance, elle l'a passé dans les rues, à errer, chiner, dealer... loin de toute scolarité. La drogue, les armes, l'abandon de son corps lui étaient des plus familiers. Seul quotidien enregistré. Dénaturée, reniée par ses parents, son unique repère se nommait "bas quartier". La rupture l'a condamnée à vivre éloigné des siens. Pourtant issue d'une famille nombreuse. Totalement désabusée. Logée sous réserve d'une contrepartie solide, liquide ou physique. N'ayant d'autres choix qu'assouvirent les demandes plus insalubres que morbides de son "marabout", chef de gang, Lara connue plusieurs épisodes tâchés, terrée dans une cellule, captive telle une lionne en cage. Sans aide. Son seul honneur, le néant. La vie rêvée... n'est-ce-pas ? Suite à une rencontre, aussi soudaine que compliquée, la routine dépravée de notre sulfureuse créature prit une tournure insoupçonnée. L'amour donné à cet homme, entre deux seringues, une bouteille suavement parfumée, lui avait offert une chance de se rattraper. Devenir quelqu'un. Un cadeau inespéré. Une petite poupée. L'idylle a cessé. Brisée par Lara, elle même. Cacher sa grossesse permettrait à ce jeune loup solitaire de satisfaire et façonner un authentique avenir. Non pas celui d'un père incapable de l'accepter. Sans se retourner, elle s'en est allée. Sans savoir comment. Sans savoir que faire. Si, elle est ici, aujourd'hui. Ce n'est pas pour l'université. Ce n'est pas pour la ville apaisante et rassurante que se veut être Boston. Non. C'est pour lui. Que dis-je. Plus précisément pour sa fille, la chair de sa chair. Pour lui offrir, à elle, ce qu'elle n'a jamais eu. Une famille. Une vie. Une vraie. Loin de tout ce bordel dans lequel elle a pataugé jusqu'à présent. Ce job aux allures confortables, loin des tâches démesurées auxquelles elle a dû faire face n'est là que pour lui permettre d'envisager le lendemain plus sereinement, plus légèrement. Le passé quant à lui, ne s'évapore pas aussi fluidement qu'elle le voudrait. Lara est connue. Damnée. Telle la propriété du "salaud" qui lui a permis de vivre, survivre, et donné à Thaïs, sa fille, son trésor, la possibilité de découvrir un monde stable, le chemin harmonieux de l'école. La fuite. Un monde nouveau. Rouer des mécaniques.

Sa force de vie, la prunelle de ses yeux : Thaïs. son petit poussin, âgée de six ans. L'azur de ses iris est à l'effigie de Lara, mais l'éclat de son regard, l'armature de son minois appartiennent à son père, Abel. La ressemblance en est marquante, inévitable. Cette petite et magnifique poupée, facile à vivre, reste pleine de naïveté. Leur déménagement spontané, telles deux fugitives prises sur le fait, n'a éveillé chez elle, aucuns soupçons. Bien qu'il lui arrive parfois de quémander où se trouve Thiago. (L'homme qui malmené Lara, la dénudé, lui assimilé une volée de coups, et jouait l'autorité paternel sur Thaïs en échange d'un semblant de vie réelle, loin de l'addiction et la désinvolture qu'a côtoyé Lara. Bien que ce personnage acidulé en horreur, cet homme macabre, n'ait rien d'un homme de foi. Un proxénète, un souteneur. Réputé dans toute la capitale du Brésil, Brasilia).