My mind is out of my control tonight (Jax & Oliver)

Je ris légèrement à ses explications, quelques notes, mais tranquillement, il arrive à me faire regagner ma bonne humeur habituelle et à chasser la psychose.

- C'est pas bête, remarquais-je. C'est vrai que ça perds tout le sérieux si tu commences à le voir de la sorte. Tout le plateau et le fait que c'est un humain normal qui fait des choses normales de la vie courante, mais joue un rôle et etc. fis-je en hochant la tête. T'es du genre terre à terre, constatais-je. Ça fait du bien d'entendre ton point de vue, ça fait voir les choses différemment, souris-je.

Il est plus analyste et logique, pas nécessairement plus sérieux, mais ça confronte ma façon d'être, plus émotionnel et impulsif. On est de deux filières différentes aussi, même si on a certains intérêts qui semblent communs. Discuter avec lui, ça me fait m'arrêter, voir les choses sous un autre angle. Un peu comme j'essaie de le faire quand j'ai l'oeil collé au viseur de mon appareil photo. J'ai juste pas le même réflexe quand il s'agit du mental.

Ayant fait une remarque sur le fait que c'est la première fois que je l'entends m'appeler Oli et non pas Oliver, je souris en l'entendant pouffer, avant de me joindre à son rire lorsqu'il se met à m'appeler "mon poussin". Moi qui déteste les surnoms mielleux et cucul du genre normalement, là ça ne fonctionne tellement pas venant de lui que je ne peux qu'en rire. Son coup d'épaule amical me fait tourner la tête pour le regarder, étirant mes lèvres. Geste naturel qui me fait comprendre que la gêne ou la timidité de nos retrouvailles est complètement passé.

- Prends ton temps mon lapin, je suis pas pressé, fis-je pour le taquiner, même si je reste étonné qu'il s'amuse à mélanger nos prénoms pour voir ce que ça donne. Javer ou Javier, c'est un vrai prénom en fait. Oliax ça fait "Astérix et les vikings", riais-je.

Tirant encore quelques bouffées tranquille sur ma cigarette, je finis par tourner la tête pour le regarder à nouveau.

- T'as l'air en meilleure forme que quand je suis arrivé la dernière fois, commentais-je avec un sourire.

Je ris de la simplicité avec laquelle il décrit tout ça, parlant également du fait que l'acteur a la tête de l'emploi pour ça faire des films d'horreur. J'ai pas vu la tête de ce mec honnêtement. Autre que dans le film de ce soir je veux dire. Ou du moins, si je l'ai vu ailleurs, c'est pas avec les trois pouces de makeup blanc qu'il a pour "Ça" que je le reconnaîtrai.

Lorsque le sujet change et qu'on se met à parler de surnoms, il déconne, accrochant sur l'idée de m'appeler "mon poussin", mais ça ne fait tellement pas crédible venant de sa part qu'au lieu d'afficher du dégoût comme j'aurais normalement fait, je me joins plutôt à son rire, lui collant un "mon lapin" qui ne lui va pas plus. La conversation dérive vers les amalgames de prénoms et lorsque j'avoue que "Oliax" me fait penser à Astérix et les Gaulois, ça semble l'amuser. L'explication qu'il donne par la suite me fait à nouveau pouffer de rire. Tournant la tête, je le regarde, mi-amusé, mi-curieux.

- C'est une invitation? le questionnais-je.

Malgré qu'il n'a pas tord. Sur trois rencontres, y'en a quand même deux qui se sont terminées au lit. Remarquant qu'il va d'ailleurs mieux que la dernière fois que je suis venu le rejoindre ici, je lui en passe le commentaire. Je suis incapable de mettre tout son humeur et son attitude décontracté sur le joint. C'est une trop grosse marge pour qu'il n'y aie pas un fond qui soit complètement lui. Et honnêtement j'aimerais bien parce que j'apprécie de le voir détendu de la sorte. Il n'a pas l'air constamment inquiet.

- C'est malheureusement pas quelque chose qui partira complètement. Mais vous en souffrez tous les deux, alors si vous trouvez le moyen de vous épauler pour que ce soit moins difficile, j'imagine que c'est que du mieux. Et si t'as encore besoin de te changer les idées, t'as mon numéro, lui indiquais-je avec un sourire.

Qui plus est, c'est pas comme si j'étais sur un autre continent : les maisons sont à dix (parfois quinze) minutes de marche.

J'hoche la tête à ses dires. Ce n'est pas tant une invitation parce qu'il n'aime pas prévoir et calculer d'avance. Pas de problèmes alors, de base, c'était pas pour une partie que je suis venu. Je voulais seulement pas dormir tout seul. Mais là, y'a qu'à comme la dernière fois : si ça vient à plus, bah ce sera plus et si c'est pas le mood, ben on le fera pas. L'appréciable dans cette idée, c'est qu'on se casse pas la tête. On y va selon nos envies ou nos humeurs du moment. Ça me va. Très bien même.

- Tu penses correctement : j'ai rien à regretter de mes nuits en ta compagnie, hochais-je avec un sourire.

Parlant un peu plus de ce qui s'est passé depuis la dernière fois qu'on s'est vu justement, je constate qu'il y a une amélioration ou du moins une évolution. Après ça semblait assez récent toutes ses nouvelles quand il m'en a parler alors j'imagine qu'il a réussi à prendre un peu de recul et avec la mère de l'enfant qu'il pourra voir, j'ose croire que ça l'aidera, surtout s'ils sont pas toujours en train de s'engueuler.

Sans arrière pensée, je lui propose aussi de m'appeler si ça ne va pas. J'essaie d'être là le plus possible pour ceux que j'apprécie. Chose qui a quand même semblé l'étonner la première fois que j'ai répondu présent. Sauf que là, il a tout l'air de prendre ça… disons un peu différemment.

Tirant une dernière bouffée de cigarette, je l'écrase ensuite dans le cendrier pour remettre celui-ci sur la table de chevet la plus proche, me redressant sur un coude. Tournant la tête pour le regarder, un sourire joueur étire mes lèvres avant que je n'aille m'asseoir à califourchon sur son ventre, volontairement plus haut que son bassin puisque c'est pour le taquiner. Appuyant mes avant-bras sur son torse en essayant de pas malmener ses piercings, je le regarde penchant légèrement la tête sur le côté.

- Y'a quelqu'un qui se cherche un plan cul ou un sex friend? le questionnais-je en riant doucement. C'est vrai que c'était quand même une bonne thérapie la dernière fois, argumentais-je, faussement songeur.

Je rigole doucement aux termes qu'il utilise. Je crois pas qu'il soit le seul qui trouvait ça "surréaliste" comme il dit, mais je suis heureux que ce soit plus le cas. Après si lui avait jamais goûter aux relations entres mecs...

- Je peux te confier un truc? Demandais-je, pouffant légèrement. J'ai jamais couché avec une fille. Le plus loin que je me suis rendu c'est qu'il y en aie une qui invite sa langue dans ma bouche. Et honnêtement, même embrasser une fille, ça me fout mal à l'aise. Alors niveau réaction physique, j'en parle même pas.

À dire vrai, y'a rien qui lève : j'ai jamais eu d'intérêt pour les courbes féminines. Je le sais depuis l'adolescence et ça a pas changé avec les années. J'arrive à les apprécier du point de vue esthétique et artistique, du genre quand l'oeil collé au viseur de mon appareil photo. Et je sais que par rapport à ça, j'ai même un certain talent pour les mettres en valeur et tout si je me fis à mes résultats académiques des deux sessions dernières ou j'avais que des filles comme modèles photo. Bon, je demandais à Saël parfois, mais après coup, je préfèrais les garder pour moi que de les partager.

Agissant sans gêne, je m'installe sur lui quand il me demande si le fait de lui rappeler qu'il peut m'appeler quand ça va pas est une invitation de ma part. C'est ce qu'il voudrait? Il fait semblant qu'il ne sait pas de qui je parle pendant un moment et, un sourire amusé aux lèvres, je le regarde l'air de dire "Je parle de toi mon grand con." Je sais qu'il me baratine et qu'il a très bien compris. Preuve étant qu'il me demande si je serais intéressé si la proposition était vrai.

Levant mon bras pour appuyer mon menton dans ma main, je le regarde un moment. Il sourit, semblant fier de me demander cash si ça me va comme arrangement.

- T'as vraiment kiffé le côté sauvage et aventurier que tu m'as donné à cause de mes cicatrices, la dernière fois, conclus-je comme une observation, faisant mon possible pour avoir l'air sérieux, même si mes yeux doivent briller d'amusement.

Son coup sur mon nez me le fait froncer légèrement par réflexe, mais je ris des paroles qu'il prononce par la suite.

- Je suis pas gêné avec ça, mais je suis pas à l'aise quand les filles me portent de l'affection en pensant avoir plus que de simples câlins. Je veux dire, c'est pas une optique qui me vient naturellement en tête. Ça m'a jamais intéressé, je préfère nettement les muscles et les découpes masculines, fis-je avec un sourire.

Et comme si c'était parfaitement naturel, je m'installe sur lui prenant mes aises, surtout pour le taquiner. Et au final, ça semble fonctionner plutôt bien puisqu'il rit et pose ses mains sur moi comme si je le gênais pas le moins du monde.

- Je sais que t'as dit ça pour ça, lui fis-je remarquer. Et d'ailleurs, merci, j'aime bien le voir comme ça. Mais sinon en attendant, tu parles que t'aimes quand je suis entreprenant, mais c'est toi qui balade tes mains sur moi.

Je reconnais que c'est pas encore chaud ni rien, mais c'est juste pour déconner un peu encore avec lui. Reprenant cependant mon sérieux un peu plus, je me penche, m'avance jusqu'à le surplomber.

- T'as pas trop de mal avec l'idée d'avoir un amant régulier qui est un mec, toi? Demandais-je avec plus de curiosité que pour mal faire.

Je le reste réfléchir, puis diminue la distance entre nos visages pour lui voler un rapide baiser avant de me redresser et de venir m'appuyer à nouveau sur son torse.

- Tu peux m'appeler quand tu veux, lui assurais-je avec un sourire.