Despacito (arteline)

Un petit sourire taquin étira soudainement les lèvres de Féline alors qu'Arthur avouait à son tour ne pas être coutumier du fait. Elle le savait bien que là dessus et sur bien d'autres choses, ils se trouvaient sur la même longueur d'ondes. Mais que penserait-il alors du job de la belle brune ? Certainement pas du bien ! Dans le genre exhibitionniste et outrageux, cela se posait là... au point que jusqu'ici, la jeune anglaise n'ait pas souhaité l'y mêler, lui, prince de Monaco... Facile, j'te laisserai l'adresse par texto. Mais j'pense que si tu demandes à tes collègues, la "Soubrette" ils doivent connaître ! donna-t-elle clairement le ton, histoire qu'il puisse s'y préparer. Ce n'était pas utile de lui créer un choc une fois qu'il rentrerait dans l'antre de sa boss... même si pour le moment, le choc était plutôt du côté de Féline, pâle comme un linge, arrêtée de justesse avant malaise par Arthur en personne juste après deux de ses collègues. Et dire qu'avant cette foutue opération j'étais championne de natation... ça m'paraît loin tout ça ! soupira-t-elle en se relevant, avant d'être victime d'une méchante toux qui la poussa à mettre sa main devant sa bouche. Il valait mieux, puisqu'un peu de sang s'en échappa. Si la demoiselle était plus ou moins habituée à la chose et tenta de le cacher une fois la toux apaisée, elle espérait ne pas avoir été captée. Mais j'veux bien qu'on rentre... j'irai plus doucement à ta villa promit-elle.

« Pas de souci ! Je viendrais dès que je le pourrais demain… » répondis-tu d’une voix douce avant de te figer légèrement en entendant le nom du fameux lieu où elle travaillait. Ce nom te disait vaguement quelque chose mais tu préférais à ne pas chercher maintenant, parce qu’au son, ça ne te plaisait pas vraiment et tu ne voulais pas faire de scandale pour rien. Du coup, tu adressas un sourire tendre à ta meilleure amie. Puis tu lui donnas tes instructions pour qu’elle puisse travailler ses abdos le temps que tu passais parmi les rangs des femmes qui assistaient assidument à tes cours, depuis que tu avais commencé à enseigner au Btone Fitness. Sauf que l’état de ta meilleure amie te préoccupait de l’endroit où tu te trouvais et alors que tes collègues s’étaient approchés d’elle pour l’aider, tu accourais immédiatement parce que c’était à toi de t’en occuper ! Tu leur disais de terminer ton cours parce que tu comptais ramener Féline chez vous maintenant et illico presto ! « Ne forces pas chaton. » dis-tu d’une voix légèrement inquiète avant de l’inciter à te suivre. « Ça suffira pour aujourd’hui. On va juste prendre tes futures données pour que tu aies une base de travail adéquate pour ton état. Je ne veux pas qu’il t’arrive de ses soucis, du coup je superviserais tes cours. Que ce soit ici ou à la maison vu qu’on a notre petite salle de musculation » expliquas-tu alors que tu la traînais jusqu’à ta voiture de sport, la superbe McLaren MP4. Une fois arrivés dans le parking, tu l’invitas à monter à bord du bolide.

Féline hocha à son tour la tête, ne sachant pas si le nom du club avait fait tilt ou pas, mais au moins il était un brin préparé. C'était toujours ça de fait. De toute manière, son job lui parut lointain après ce petit malaise, et alors qu'Arthur était désormais aux petits soins avec elle, au point de la pousser à rentrer à la villa où ils vivaient tous les deux depuis peu. La belle brune esquissa un nouveau hochement de tête avant de le suivre jusqu'à son bolide - qui devait coûter une fortune en passant, pénétrant à l'intérieur avant d'esquisser un petit soupir, lui montrant sa main légèrement teinté de sang. Va pas prononcer le mot hôpital, y'a pas besoin expliqua-t-elle d'un air on ne peut plus sérieux, en haussant les épaules. Y'a eu des problèmes pendant ma greffe. Faudrait que je me refasse opérer mais j'ai pas envie... j'veux dire, c'était une question d'argent avant, et puis j'ai la trouille aussi. Je sais, tu vas hurler parce que j'te l'ai pas dit, que je continue à bosser... mais j'ai envie de me sentir normale !

Tu n’aurais peut-être pas du la forcer à pousser aussi fort, parce que le résultat était difficilement acceptable à tes yeux. En effet, elle avait vraiment souffert et tu la connaissais beaucoup trop pour savoir qu’elle ne faisait pas semblant. Tu l’avais vue devenir pâle et généralement, de par ta profession, tu savais que ce n’était pas du tout bon signe… Encore moins lorsqu’il s’agissait d’une personne ayant des soucis cardiaques comme ta meilleure amie. De ce fait, tu avais préféré arrêter ton cours pour que tu puisses t’occuper de Féline comme il se devait, chez vous à la villa. Vous étiez vite arrivés à ta voiture de sport tandis qu’elle te montrait sa main où il y avait un peu de sang… « Je n’y comptais pas, t’inquiète. On va juste rentrer à la maison pour que tu puisses te reposer ! » dis-tu simplement alors qu’elle t’expliquait son problème actuel… En effet, tu avais certainement envie de hurler contre elle parce qu’elle négligeait sa santé mais tu te doutais qu’elle n’en ferait qu’à sa tête. « Tu te feras opérer lorsque tu seras prête. Ce jour-là, je serais avec toi pour te tenir compagnie… Tu n’es plus seule chou ! D’ailleurs, j’ai réfléchi ! Pourquoi ta petite sœur n’habiterait pas avec nous ? Je ne pense pas que tes parents y verraient un inconvénient vu qu’ils se déplacent très souvent ! ». Tu roulais assez pour que vous puissiez atteindre la villa le plus rapidement possible, afin que ta meilleure amie puisse aller mieux également.

Féline fut particulièrement surprise d'entendre qu'Arthur ne comptait pas l'obliger à se rendre à l'hôpital. Enfin quelqu'un qui écoutait ce qu'elle voulait ! Cela la changeait tellement que par réflexe, elle déposa un bisou contre sa joue, façon implicite qu'elle venait de trouver pour le remercier. J'sais bien, j'arrive pas à me reposer... j'ai toujours été hyperactive, c'est mon gros souci soupira-t-elle, consciente du fait qu'elle tirait un peu trop sur la ficelle et que cela lui jouait des tours. Mais son meilleur ami faisait preuve d'une patience d'ange à son égard, au point de blinder sur la route afin qu'ils soient d'autant plus vite à la villa... et ce ne fut qu'une fois là bas, à l'intérieur du salon qu'elle répondit à sa proposition somme toute alléchante, qu'il lui avait faite dans la voiture. Je suis certaine du fait que mes parents ne verraient pas d'inconvénients à ce que Serena vienne habiter ici mais et toi ? Je veux dire... déjà tu me loges, tu t'occupes de moi, tu veilles sur moi, et tu voudrais en prime accueillir ma petite sœur ? Serena va t'adore c'est l'évidence même, et elle est adorable c'est mon p'tit ange mais... j'ai l'impression qu'on envahie un peu trop ton espace vital. Enfin j'veux dire... c'est ta maison, ta vie... tenta-t-elle d'expliquer en se frottant la nuque, trop peu habituée à ce genre d'élan de générosité sans vraiment d'attente de retour. Pourquoi tu fais tout ça pour moi Arthur ? T'es pas du tout obligé !

Même si honnêtement, tu voulais l’envoyer à l’hôpital parce qu’elle t’inquiétait sérieusement, tu ne comptais nullement la forcer si elle n’en avait guère l’envie. Du coup, tu l’assurais que tu ne comptais pas faire ça et en la regardant longuement, tu remarquais qu’elle semblait réellement surprise de ta décision. Elle t’embrassa doucement sur la joue tandis qu’elle se remettait à parler. « Pourtant, il va falloir que tu te reposes chou. Pas d’activités physiques pendant quelques heures, le temps que tu reprennes des forces » dis-tu d’un ton ironique et malicieux tout en lui lançant un petit clin d’œil avant de te concentrer de nouveau sur ta conduite. Par la suite, tu lui exposais ta dernière idée qui te trottait dans la tête depuis quelques jours. Ta meilleure amie avait attendu que vous soyez pleinement rentrés dans la villa pour te répondre finalement. « Cela me dérange pas, tu le sais bien. Cela rendra la maison bien plus accueillante… Tu sais, je ne me voyais pas vivre tout seul dans cette grande villa, du coup ta présence et celle de ta petite sœur la rendra bien plus chaleureuse, surtout que je n’ai pratiquement pas de serviteurs ici. » expliquas-tu d’un ton doux tout en la forçant à se blottir contre toi avant de répondre à sa dernière question. « Oui je ne suis pas obligé mais j’en ai envie Féline Shakespeare. Laisses donc ton meilleur ami te rendre heureuse, c’est mon rôle ! »

Promis, je vais décommander tous mes amants d'aujourd'hui ! préféra-t-elle plaisanter en éclatant de rire des suites de sa connerie, plutôt que de montrer et son inquiétude, et sa lassitude par rapport à son cœur. Les problèmes s'enchaînaient depuis sa greffe et cela pesait lourd sur ses frêles épaules. Ne plus pouvoir exécuter ne serait-ce qu'une séance d'abdos la rendait non plus seulement inquiète mais réellement lassée. Tu es au courant que Serena va te coller tout partout et ne plus te lâcher d'une semelle ? A tes risques et périls ! éclata-t-elle de rire une fois à l'intérieur de la villa, ayant presque hâte de voir sa petite princesse blonde courir partout dans dans la villa, y mettre des rires d'enfants, inspecter chaque recoin pour jouer à cache cache... pour sûr, sa présence ferait un bien fou à Féline, puisqu'elle lui manquait atrocement. La belle brune profita quelques instants de cette étreinte qu'il lui offrait avec de déposer un bisou contre son cou. Je sais pas ce que je ferais sans toi, Arthur Grimaldi... je te laisse faire alors. Mais compte sur moi pour te remercier à ma façon dès que je le pourrai. Petit clin d’œil. Féline avait beau être pâle et fatiguée, cette promesse venait de s'ancrer dans son esprit.