Des retrouvailles entre les pleures et les câlins...

Des retrouvailles entre les pleures et les câlins...

J’ai eu une longue journée, et j’ai fini avec le tutorat, je range la salle. J’ai mis mon sac sur la table, il est entre ouvert, on peut y voir un peu de choses dedans. Je me dis que finalement, je vais bien devoir le fermer, sauf que je n’ai pas encore tout ranger. Je mets les dicos dans les étagères, les chaises bien sous les tables, et alors que je vais mettre mes affaires dans mon sac, j’entends un bruit de pas derrière moi. Je me retourne, je vois une jeune femme blonde devant moi, je ne le connais pas du tout, je me demande même de qui il peut bien s’agir, puis, je lui dis gentiment : « Bonsoir, le club de tutorat est fermé, je dois fermer la salle. Si vous voulez des renseignements, je peux vous donner la brochure, mais il faudra que vous reveniez demain pour en reparler. »

Normal que la demoiselle en question la vouvoie et lui demande ce qu'elle pouvait bien lui chercher comme poux au juste. Sauf que Féline venait en paix. Mieux que ça, elle espérait de tout cœur lui apporter une nouvelle non pas traumatisante mais belle. Difficile à dire comment elle réagirait au juste et ce fut pourquoi elle approcha de quelques pas, osant un sourire. Relax, tu peux me tutoyer tu sais... je me demandais si tu étais bien française... Il fallait qu'elle soit sûre de la personne. N'ayant qu'un doudou et une photo vieillie, il valait mieux s'en assurer. T'aime les peluches à ce que je vois ? demanda-t-elle en remarquant ladite peluche dépassant de son sac. Un ourson. Comme le doudou que la brunette avait dans son propre sac, et qui appartenait à Honey.

Des retrouvailles entre les pleures et les câlins...

« Te tutoyer…..? Je suis née à Paris oui. » Je souris un peu, mais je me méfie de cette personne parce que je ne la connais pas du tout. J’écoute la jeune femme, je regarde mon doudou, mais ne voulant pas qu’elle me le prenne, je le saisi vite fait bien fait afin qu’elle ne me le prenne pas. Je dis tristement : « C’est le doudou que j’ai depuis mon enfance. L’odeur est partie, mais je n’arrive plus à la retrouver. » Je ne sais pas ce qu’elle va me dire, mais bon, je pense que l’on peut essayer de communiquer. Je peux voir que la jeune femme est aussi inquiète, est-ce que je lui fais peur ? Est-ce ma réponse qui lui fait peur ? Je suis intriguée, mais ce doudou dans les mains, je tente de retrouver l’odeur de mon enfance.

Honey la regardait bizarrement, comme si elle voyait un fantôme. Féline en aurait ri, en d'autres circonstances... mais là, cela la concernait personnellement et indubitablement. Ben ouais, c'est mieux, on est pas des vieilles quoi ! Petit haussement d'épaules. La blonde lui faisant face attrapa son doudou dépassant de son sac à pleine vitesse, comme si elle craignait que la brune ne le lui prenne, et cela la fit éclater de rire. Un rire nerveux, qu'elle ne put décemment contenir. Je ne vais pas te le prendre... en fait j'en ai plutôt un à te rendre reprit-elle en ouvrant son sac à main, y prenant un petit ourson rose où était brodé Honey en lettres d'or. Ce dernier comportait justement l'odeur que recherchait la française, et ce fut pourquoi Féline le lui tendit, espérant que cette dernière le prendrait. Je pense qu'il t'appartient...

Des retrouvailles entre les pleures et les câlins...

Je vois la jeune femme qui doit me rendre un doudou, un qui semble être le mien, et qui a une odeur qui ressemble beaucoup au premier que je tiens dans mes mains. Je ne sais pas trop quoi dire, je suis émue, je me dis que je ne dois pas l’être, mais j’ai soudainement un tas de questions qui se bousculent dans ma tête. Je me rends compte que je peux aussi espérer avoir des réponses. Sauf que je ne sais pas si je vais les obtenir. Les deux doudous sont identiques, je les observe l’un à côté de l’autre, je ne sais pas du tout comment prendre la situation. Je suis encore plus émue, je ne sais pas trop, je dis tout simplement : « Merci beaucoup. » Après tout, je ne sais pas trop ce que je dois dire, j’ai une larme qui coule sur ma joue, je ne réalise pas de suite que je viens de rencontrer ma sœur biologique.

Féline venait de rendre - enfin - le doudou à sa propriétaire, après l'avoir cherché des années durant. L'émotion fut à son comble dans le cœur neuf de la belle brune alors qu'elle vit Honey verser sa larme tout en la remerciant. T'as pas à me remercier... c'est le tien reprit-elle d'une voix douce, posée. Sa jumelle devait se poser un milliard de questions, au moins autant que l'étudiante en droit, et pourtant cette dernière la laissait venir, au moins au départ. Ce n'était pas évident pour une impatiente telle que l'anglaise, mais il le fallait. A la place, elle sortit un mouchoir pour le tendre à la jolie blonde, le tout dans un beau sourire. Il faut qu'on parle toutes les deux...

Des retrouvailles entre les pleures et les câlins...

Je prends la peluche, je me demande bien ce que je peux dire par la suite. Je réalise que je vais devoir parler avec cette jeune femme mais je ne sais pas trop quoi lui dire, je réalise uqe je vais devoir prendre mon mal en patience et essayer de suivre son raisonnement. Je souris un peu, mais je ne me sens pas très bien, je me rends compte que je vais devoir aussi essayer de faire les choses correctement. Je trouve que la jeune femme peut me donner une explication, j’espère juste que cela ne va pas être trop désagréable. Je doute fortement sur ce point, mais je me dis que je ne dois pas me montrer méchante : « Je t’écoute vas-y. »

Féline ne savait pas bien par où commencer. Honey ne lui facilitait pas franchement la tâche, à lui dire simplement qu'elle l'écoutait, sans se douter de quoi elles risquaient de causer ni lui poser de question. Une chance que le bagou de la belle brune soit assez fort sans quoi elle aurait fuit à toutes jambes. Disons que ça fait six ans pratiquement que je cherche ma jumelle ici. J'avais juste une photo vieillie grâce à une photo de bébé, et le doudou avec ton prénom brodé. Si jamais tu es né un quatorze juillet et que tu as vingt-quatre ans, j'me dis que j'ai une chance...

Des retrouvailles entre les pleures et les câlins...

Je ne sais pas trop quoi dire, j’ai comme la sensation que je vais avoir une bonne nouvelle, j’écoute attentivement, je suis encore sous le coup de l’émotion, et voilà que je saute au cou de ma jumelle. Je ne sais pas trop quoi lui dire, je tiens le doudou dans mes mains, et j’espère bien que je vais réussir à parler… En tous les cas, je ne le lâche plus, je lui fais un câlin. Je recule un peu et je lui dis toujours en pleurant : « Je savais bien qu’un jour, j’arriverai à remplir ce vide si étrange que j’avais en moi. Je me disais que je devais toujours découvrir des choses, mais je ne pensais pas qu’il s’agissait d’une jumelle. » Je m’essuie les yeux avec les manches de mon pull et j’espère bien qu’elle va me dire un tas de choses.

Féline avait lâché la bombe comme ça, en essayant d'amortir un brin le choc non sans un rien de maladresse. Il fallait dire qu'à sa décharge, elle avait attendu ce moment si longtemps... plus de cinq ans, presque six à chercher une sœur dont sa mère n'avait pu lui donner que quelques détails à peine, ceux qu'on lui avait laissé à la maternité... M'étonne pas que t'aies ressenti un vide... j'avais le même, sauf que moi je savais que j'avais une jumelle. Et te chercher... c'était long. Pénible. Très difficile expliqua-t-elle ensuite, regardant la jolie blonde serrer le nounours entre ses bras, lui accordant un sourire. J'sais pas trop ce que je suis censée dire... si t'as des questions... pose-les ? proposa-t-elle timidement.