I'm the perfect girl for this job (emryline)

Chercher un nouveau boulot n'était pas si facile et pourtant ce n'était pas faute de répondre à toutes les petites annonces se présentant : sur le net, le journal, même en candidature libre... Féline essayait absolument tout ce qui lui passait sous la main, jusqu'ici sans succès. Du moins jusqu'à ce qu'elle ne tombe sur une annonce on ne peut plus alléchante d'assistante d'un écrivain, poste consistant à répondre à ses fans, taper des courriers, répondre au téléphone, le tout à des horaires l'arrangeant pleinement et ne la poussant pas à s'habiller de façon outrageuse. Ni une ni deux, elle prit rendez-vous le lendemain matin, vêtue d'un tailleur rouge la mettant particulièrement en valeur, ayant relevé ses cheveux d'un chignon lâche et opté pour un maquillage discret. Le look parfait pour une secrétaire, puisqu'elle portrait de jolies lunettes en prime... une fois devant le building dont on lui avait donné l'adresse, elle monta jusqu'à la maison d'édition et attendit en salle d'attente que l'écrivain ait quelques minutes à lui accorder. Plus qu'à espérer que ça colle tiens... marmonna-t-elle, seule dans cette grande salle froide.

Aujourd'hui, c'était spéciale ... mon attaché de presse avait décidé de me trouver une assistante, elle trouvait que ce serait mieux et j'avouais que l'idée était relativement alléchante. Souriant, je m'étais habillé assez élégamment pour rencontrer quelques candidates. Je pris mon ordinateur au bras et sortit de chez moi en quatrième vitesse, démarrais la voiture en direction de la salle très secondaire de ma maison d'édition basée à New York, de base. J'entrais dans le building et débutais de m'installer dans la salle. Je sortais ensuite me récupérer dans le couloir un verre d'eau, discutant avec les personnes que j'y connaissais puis on venait m'indiquer qu'elle était là, la première prétendante au titre. A cette pensée, je pus en rire. Je passais la porte et je découvrais une personne totalement familière. Je souriais et montrais mon étonnement. Féline... Je souriais, satisfait. Je venais m'assoir face à elle. Bien, qu'est-ce qui vous pousse à postuler sans le dire à personne très chère ? riais-je.

Un brin de stress lui titillait à présent le ventre, tandis qu'elle serrait son sac à main avec force. Son pauvre CV se trouvait à l'intérieur, mais en dehors de ses études en cours et autres stages brillamment exécutés dans un cabinet d'avocat, Féline ne pouvait pas présenter grand chose. Rien dans l'édition, bien entendu... fallait-il qu'elle soit folle pour se présenter ici aujourd'hui. Mais la surprise fut de taille lorsqu'une voix que la brune aurait pu reconnaître entre mille s'éleva soudainement dans l'atmosphère sonore. Elle redressa son visage pour planter son regard d'un bleu océan dans celui d'Emrys, en costard, extrêmement élégant... pour un peu, elle ne l'aurait pas reconnu. Mais qu'est-ce que tu fous là ?! demanda-t-elle, nature peinture, sans se douter une seconde que l'écrivain n'était autre que lui. Ce n'est que lorsqu'il vint s'asseoir face à elle que cela fit tilt dans l'esprit de Féline. Madre de dios... c'est toi l'écrivain ? J'veux dire c'est vous... enfin... Un peu paumée sur les bords, elle n'en sortit même pas son CV, clignant des yeux à plusieurs reprises, comme hypnotisée. Désolée. J'me reprends ! Ben... j'ai un job de merde et quelqu'un qui veille sur moi qui voudrait que j'en change... surprise ? fit-elle, se retenant de rire. T'es choqué ?

Choqué. Je me posais face à ma tendre, très aimé, amie. Je lui souriais mais je restais bouche bée alors qu'elle se perdait aussi en tentant de se vendre mais à présent, c'était déjà une évidence que je la voulais. J'appréciais savoir qu'elle cherchait un boulot dans mon dos par respect pour mes paroles car je n'aimais pas son travail. Je me sentais ému mais fit mine de rien. La belle Féline commença à faire comme si de rien n'était avant de me dire ; "tu es choqué?" Je tentais de sortir de ma lethargie et je répondais, perturbé : Bien oui... mais bon, je suis touchée que tu fasses un si gros effort pour moi... changer directement, c'est ... enfin ! Je me reprenais faisant mine de reprendre mon sérieux en riant à mon tour : Bien pourquoi penses-tu avoir les compétences pour ce poste ?

Féline savait être très secrète quand elle s'y mettait. Comme sur les raisons l'ayant poussée à disparaître plusieurs mois alors que d'ordinaire, ses sorties randos ne duraient pas plus de trois ou quatre jours maxi. Pour le moment, elle n'avait pas encore réussi à avouer la chose à Emrys, pour la simple et bonne raison qu'ils s'étaient revus après son retour. Peut-être était-ce mieux ainsi, car cela lui laissait du temps pour le préparer. J'dis pas que c'est fastoche... mais j'ai besoin d'un taff mieux payé déjà et si j'peux rester sapée moi ça m'arrange ! botta-t-elle en touche, refusant d'admettre de but en blanc que lui faire plaisir à lui était clairement le but. Mais l'écrivain, très pro, enchaîna aussitôt sur une question bateau d'entretien classique, celui qui lui arracha un large sourire. J'ai le contact des gens, ça tu le sais déjà... je suis une bosseuse acharnée quand je veux quelque chose et je sais très bien faire plusieurs trucs en même temps... tenta-t-elle de mettre en avant de maigres qualités qu'elle se connaissait. Ca fait longtemps que t'es écrivain ? Alexander Sairachaz... c'est bien trouvé, j'aurais jamais deviné que c'était toi !

Souriant, je l'écoute s'expliquer donc. Elle se vend bien et je suis très fier de voir que Féline veut changer de travail. D'abord, elle explique vouloir gagner plus d'argent et je trouve son honnêteté louable quoique je suis un très bon ami et on est proche, je retire mes paroles quoique vu son caractère, elle serait capable face à quelqu'un d'autres de le dire. Je la regarde ensuite se débattre pour répondre à ma question, certes, bateau mais utile. Je souris alors pour la mettre en confiance tout en montrant clairement qu'on doit se montrer sérieux et neutre. Je sens qu'elle a du mal. Elle me questionne ensuite concernant le fait que je suis écrivain, j'ai pourtant officialisé mais c'est vrai que j'ai juste stoppé de me cacher donc si elle lit pas trop ou quoi, elle sait pas. Je reprend donc : C'est moi qui questionne mademoiselle... dis-je en riant, humoristique avant de poursuivre : Ça fait très longtemps plus de quatre ans facile ... Je reprend mon sérieux, je me racle la gorge et poursuis bien : Niveau compétence, un cv ? bien que je sais que tu écris bien, penses-tu etre capable de répondre à tout types de fans compris les hystériques amoureuses de moi? trouver les bons mots et a bouger aussi ce qui signifie donc aménager tes cours ? Je souris donc suite à toutes ces questions, je me veux protecteur.

Vrai, c'était à lui de questionner et à elle de répondre. Mais Féline se retrouvant non pas devant un écrivain lambda mais devant Emrys, pas évident de rester neutre. D'ailleurs, user du vouvoiement lui parut complètement ridicule dans le sens où ils se trouvaient tous deux seuls dans la salle. Désolée ton altesse ! répliqua-t-elle dans un sourire, preuve qu'elle n'était pas vexée pour trois sous. Au contraire. Toute cette situation l'amusait énormément et la rendait plus motivée que jamais à avoir le poste. Il n'était pas question qu'une autre grognasse pose ses fesses près du bureau de l'écrivain ! J'ai amené mon cv mais autant jouer l'honnêteté, j'ai fait pas mal de stages dans des cabinets d'avocats, jamais dans l'édition. Par contre, gérer les litiges et autres choseries du genre, je sais faire ! Puis entourlouper au pire j'sais faire aussi, hein... fit-elle valoir en donnant son cv pour qu'il puisse voir justement où elle avait bossé, ce qu'elle avait fait en tant que future avocate et uniquement dans ce sens là. Quant à l'aménagement... j'arrivais à bosser de nuit ET à enchaîner très bien sur mes journées de cours donc bosser uniquement la journée c'est limite du gâteau !

Si elle me charrie, je suis ravi de voir que Féline n'a pas peur de reprendre son sérieux et de se vendre. Il est vrai qu'elle a de l'expérience et je le sais mais j'aime la voir se vendre, galérer un peu et bizarrement, elle semble pas du tout décidé à lacher le morceau, ni à avoir une pouffe près de moi. Je trouve cela rigolo mais je la reprend quand je vois qu'elle ne pige pas que mon attachée de presse veut aussi pouvoir voir ma secrétaire nous suivre tous les deux quand on doit aller à New York ou autres. Je grimace et reprend ; Bien, mais sais-tu que parfois hors vacances, je dois me rendre à l'étranger ou à New York? mon attachée de presse qui a créer ce poste ... veut quelqu'un capable de m'accompagner avec elle ou justement sans elle, histoire d'avoir toujours un bras droit ! J'acquiesce et sort le descriptif du contrat créer par mon attachée de presse afin qu'elle le lise. Au délà d'une très bonne candidate, tu es mon amie, je te montre donc plus vite que prévu le contrat.. lis-le car il y a tout et pas mal de clause de confidentialité aussi ! Je passe ma main dans mes cheveux et me prend un verre d'eau que je sirote d'un coup, je feuillette d'ailleurs par la même occasion le contrat, le double, histoire de prendre plus connaissance de ce qu'il en est.

Féline, dérangée de partir à l'étranger ? Jamais de la vie ! Pour le coup, elle laissa échapper un petit rire - certes discret car ils n'étaient pas dans un environnement intime mais bien dans une maison d'édition mais néanmoins présent - afin de lui prouver qu'au contraire, ce genre de clause n'était pas pour lui déplaire. Tu parles à une nénette qui n'a pas pris de vacances depuis... pfiow je ne me souviens même plus ! Donc s'il faut partir à New York, au Japon, à Ouagadougou je suis totalement adaptable ! J'suis même le meilleur bras droit de la terre, faut pas croire ! fit-elle valoir en montrant son bras droit comme s'il était ultra costaud. Mais ça, ce fut avant de recevoir le contrat entre les mains, chose qui la rendit nettement plus sérieuse d'un coup. Plus question de plaisanter, Féline se mit à la lecture de ce dernier avec application. Je serais une tombe tu me connais Emrys... après peut-être que le fait que je sois une amie soit le problème ?

Féline semblait presque irrité que je ne sois pas confiant et sur d'elle. Je grimaçais ne voulant pas donner cette idée à mon amie. La brunette m'expliqua qu'elle n'avait pas prit de vacances et qu'elle me suivrait au bout du monde. Perdu entre professionnel et amitié, je ris quand elle se nomma très bon bras droit ; ah cool.. parfois mes bras sont fatigués de s'occuper de tout tout seul... avais-je dit, équivoque, en faisant les yeux doux et sexy. Je la regardais, elle se montrait fort surprise, lisant tout le contrat. Très vite, elle réagit faisant serment de ne pas l'ouvrir mais demandant direct si cela gênait qu'elle soit mon ami. Preuve du contraire, je répondais du tac au tac, tendant mon stylo : Signe ? Je souriais.